CHAPITRE 4:

Les semaines passèrent, et les autres élèves intègrent timidement Gaara, excepté Fudeko qui faisait tout pour l'incriminer, répétant tout le temps que c'était un monstre sans âme.

Un jour, alors que nous rentrions de l'école avec Gaara elle arriva sans prévenir et me prit notre ours en peluche des mains. Elle commença par lui arracher la tête, et la jeter sur le sol. Gaara lui reprit alors à l'aide son son sable, et voulu le renvoyer vers moi, seulement, il n'avait pas calculé sa puissance, et le sable me heurta de plein fouet.

Mes oreilles bourdonnèrent. Je me sentis tomber, sous les excuses de Gaara et les cris de Fudeko, qui prévenaient tout le village de la violence du jeune garçon qui m'avait attaqué devant ses yeux selon elle.

Je me réveillais à la maison. Tout allait bien, il ne s'agissait que d'un petit malaise. J'entendais ma tante au Rez de chaussé, parler fort avec mon oncle. Cela ressemblait fort à une dispute, mais je ne pouvais pas entendre ce qu'ils disaient.

Je me décidais finalement à descendre alors que le calme semblait être revenu. Ils me saluèrent tous deux.

-Que s'est il passé ? Demanda mon oncle inquiet.

-Il y a déjà des centaines de versions de l'histoire qui tournent dans le village. Dit nous la vérité continua ma tante.

Je leur racontai donc l'histoire sans omettre le moindre détail. Alors que je pensais que la situation allait s'arranger, mon oncle se mit dans tous ces états, sous le regard neutre de ma tante.

-Tu ne dois pas t'approcher de ce garçon, plus jamais, tu m'entends ? C'est une menace pour notre village.

Mon oncle hurlait tellement fort que j'en eus des bourdonnements dans les oreilles.

-Mais pourquoi? Il n'a rien fait de mal.

-Tu ne comprends rien ? Il est dangereux, pour tout le monde, et en particulier pour toi si il ne sait pas contrôler sa force.

Ma tante n'avait même pas objecté. Il fallait que j'aille voir Gaara pour tout lui raconter, malgré l'interdiction de mon oncle.

-D'accord, c'est promis. Il faut que je retourne à la fontaine, j'ai oublié mon sac d'école la bas.

Il hocha la tête et je partis presque en courant.

Je tambourinais à la porte de chez Gaara en criant que c'était important, et il finit par sortir, notre peluche dans les mains.

-Je suis désolé. Tiens, je te l'ai recousu.

L'ours avait la tête penchée sur la droite, et des coutures sortaient, mais cela m'était égal, il était plus beau que jamais. 

-Je ne t'en veux pas, mais mon oncle ne veut plus que je te parle.

-Et les autres élèves ont encore plus peur de moi maintenant. Tout le monde me hait.

-Pas moi.

Alors que je m'apprêtais à lui expliquer mon plan pour que nous restions amis, une voix qui ne m'était pas inconnu de fit entendre.

-Tu te moques de moi, tu croyais que j'étais assez bête pour ne pas me rendre compte que tu me mentais ?

Je ne me retournais même pas, sachant qu'il ne pouvait s'agir que de mon oncle.

Gaara me fixais. Il avait mon ours en peluche dans les mains.

-Tu peux garder l'ours Gaara. Pour notre amitié. Hurlais-je

Mon oncle me gifla.

-Je t'ai déjà dit de ne pas lui adresser la parole. Si un jour je te revois avec lui, je te renvoie de la maison.

Ces mots faisaient mal, encore plus mal que la claque, mais je n'y pouvais rien. Je le suivis en silence.

Ce fus la dernière fois que je le vis avant de longues années. En effet, comme pour sonner la fin de ce calvaire dans cet étrange village, on me prévint que ma sœur était finalement rentrée de sa mission difficile et que je pouvais rentrer chez moi. Une partie de mon enfance resta à Suna. Je n'était plus la même, je le savais.