Ysaïne (Chapitre 154)
Coucou,
Ce chapitre me paraît un peu étrange, j'ai écris les derniers à la suite... du coup comme d'habitude votre avis me sera précieux ! Merci pour tout !<3
Un message s'affiche sur mon mur. Mes muscles me paraissent endoloris tant je n'ai pas dormi ou si peu, mais je me force à me mettre debout pour m'approcher de l'écran digital avant de lentement commencer ma lecture, sentant ma gorge se serrer au fur et à mesure que j'avance.
Ysa,
Ma fantastique princesse ! Nous comprendrons jamais ? Tiara a discuté de... l'incident d'hier avec mon père. Il m'a alors ressorti des textes de loi signé par nos deux pays. Un prince et une princesse régnants ne peuvent pas se marier.
Je ne sais pas exactement ce que j'ai espéré, imaginé cette nuit après que tu sois partie si brusquement.
Et qu'as-tu ressenti toi ? Tu ne m'en as rien dit. Mais lorsque tu t'es échappée de mes bras et que tu t'es enfuie, je me suis senti si seul, si démuni ! J'ai failli essayer de te rejoindre. Mais je te connais assez pour comprendre que tu m'aurais envoyé voir ailleurs. Parce que tu ne te comprenais pas toi-même ? N'est-ce pourtant pas une évidence que nous nous aimons ?
Combien de fois nous sommes-nous dit adieu ?
Je ne t'ai pas encore dit pour quelle raison je suis venu à ton couronnement à Astra. La plupart des rois importants y étaient... Tu n'en connaissais pas la plupart mais ta mère s'est chargée de les recevoir. Elle devait savoir que tu n'étais pas encore tout à fait prête peut-être pour jouer la "princesse parfaite". Pour ma part cela fait des années que je m'y emploie sans y parvenir.
J'ai suivi mon père. Avec Tiara peut-être juste parce que... je voulais te voir jalouse. Je t'ai provoquée, j'ai été insupportable avec toi et ton entourage. Mais dans le même moment j'avais l'impression de mourir chaque seconde un peu plus.
Et tu t'es montrée si froide ! Si distante !
Je ne sais pas ce que j'ai pensé en te voyant sur la terrasse. Tu étais tellement belle ! Je ne m'attendais pas à te trouver là mais c'est à toi que je pensais en sortant chercher un souffle d'air... Je suis resté longtemps à te regarder ainsi. Je n'avais pas à soutenir ton regard. Je n'avais pas à me mentir à moi-même. À m'en vouloir de cette faiblesse qu'est mon amour pour toi. À t'en vouloir à toi parce que je n'arrive jamais à te comprendre.
Et puis, tout à coup, tu t'es aperçue que quelqu'un était là. Je ne sais ce que j'ai ressenti quand tu t'es tournée vers moi... Je m'attendais à... Je ne sais pas. Mais tu m'as simplement dit froidement "comment savais-tu que je serais ici ?"...
J'ai eu l'impression que mon cœur me faisait mal. Mais je n'ai rien dit et me suis avancé. C'est alors que je t'ai vue légèrement trembler. Etais-ce le froid ou ma présence ?
Et puis, cet instant. Unique, si précieux. Il m'a semblé l'espace de quelques secondes qu'il n'y avait plus rien entre nous. Je te serrais dans mes bras, tes yeux brillaient de cette lueur qui ressemble à un feu sur la lande lointaine, comme dans mon pays, éclairant d'une lueur farouche le paysage, et nous nous embrassions...
Comment l'oublier ? Cet arrachement lorsque nous nous sommes éloignés l'un de l'autre ?
Et tu es partie. En lâchant comme derniers mots que Tiara nous avait vu. Ça sonnait comme un adieu, ou comme un reproche. Pourtant, j'avais eu l'impression que toi aussi pendant quelques secondes tu m'aimais...
J'ai le cœur lourd en écrivant ce message. Mon père a décidé que vu les circonstances nous partirons dans la matinée aux lueurs de l'aube. Nous laisserons à notre ambassadeurs le soin d'expliquer notre manque de politesse.
Mais cette fois-ci, je ne pouvais pas être comme je suis habituellement. J'ai voulu essayer de te faire comprendre tout ce que je ressentais...
Cette nuit j'ai imaginé que nous pourrions détruire tout ce qui nous sépare. Mais je revois cette loi qui nous interdit le mariage... et comment nous retrouver autrement ? En sachant de toute façon que tu n'aurais probablement pas accepté ma main.
Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je sais que je ne devrais pas désirer te revoir avec autant de force... Je sais que je ne devrais pas non plus te laisser un pareil message.
Tiara n'est rien pour moi. Elle le sait parfaitement... Mais les enjeux du pouvoir sont ce qu'ils sont et nous sommes liés maintenant. Mais je crois que s'il y avait eu une chance infime que tu m'aimes et que nous nous retrouvions, cela n'aurait pas eu la moindre importance.
Mais toi ? Monsieur le maire ? Je ne suis pas assez amoureux semble-t-il pour ne souhaiter que ton bonheur. Je crois que je suis aussi jaloux de lui que lui de moi !
Pour Saldya et Eslimea, tes deux cousines, sache que je ne les ai jamais oubliées malgré tout ce que j'ai dit pour essayer de me prouver le contraire. Je n'ai pas le panache de ton père que tout le monde aimait alors même qu'on l'appelait le "prince-assassin" mais j'ai peut-être une excuse qui n'en est pas une. La guerre efface toutes les limites. Qui n'a pas été un assassin dans cette révolte ?
Mon seul tort est d'avoir été aveuglé par mes sentiments. De m'en être pris à des enfants. Et de n'avoir pas cherché à éviter ce crime alors que c'était possible...
Ysaïne Astra, j'ai une dernière requête à te faire. Je te supplie de l'accepter.
Revoyons nous une dernière fois. Après... Après... Nous serons les meilleurs amis du monde d'accord ? Mais rien de plus. L'accepte-tu ?
Tiara me lance un regard noir. Elle se demande ce que j'écris sur mon écran. Ça m'est égal mais je dois me dépêcher. Au fond je n'ai pas envie de te revoir aujourd'hui. Pas si tu dois me dire que tu regrettes notre baiser d'hier. Pas si c'est pour entendre que c'est Esteban celui qui habite ton cœur.
Alors moi aussi je veux fuir ton regard étincelant comme eux.
Ma proposition est celle-ci : viendras-tu à mon mariage ? Je t'en conjure. Il n'y aura que toi pour me donner la force de sourire...
Est-ce trop demander ? Une reine en visite officielle, quoi de plus normal ? Si tu n'éprouves plus rien pour moi, en souvenir d'autrefois alors. Quand je n'étais que cet inconnu qui avait accepté de t'aider à cacher le bracelet de la reine que tu avais volé...
Avec tout mon amour, en sachant que je n'ai jamais été aussi sincère de ma vie, même si je ne peux hélas te fournir la moindre preuve du déchirement de mon âme,
Idwin, prince de l'Eveland.
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