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1 | La descente

       Mes yeux piquaient et je savais que ce n'était nullement dû à la poussière encore en suspens dans les airs. Je sentais que j'allais bientôt lâcher prise, et que les larmes que je retenais de toutes mes forces allaient finir par tomber au sol, tout comme je l'avais fait, impuissante et ravagée par la vision qui s'offrait à moi.

      Je surpris le regard de Samir sur moi et en y portant attention, je remarquai dans ses yeux la chute de tout un univers. Il me semblait y voir l'écroulement de tout ce qu'il avait construit au fil du temps. La destruction de son monde n'était visible qu'au plus profond de son regard brun, que je voyais s'humidifier peu à peu, jusqu'à ce que des larmes finissent par dévaler son visage.

       Malgré la situation, malgré les émotions qui prenaient prise sur ma personne, je ne pouvais m'empêcher de remarquer comment la douleur le rendait transcendant. Il était splendide, à genoux, des larmes dessinant un chemin brillant sur ses joues au milieu de la poussière, la mâchoire serrée par la douleur et la tête rejetée en arrière. Alors que ses traits altiers se déformaient de douleur face à l'horreur que nous venions de constater, mes larmes commencèrent à se déverser en un torrent rageur de colère, d'incompréhension, et de tristesse.

       Je voulais prendre son visage entre mes mains, appuyer mon front sur le sien et lui dire que tout irait bien, que tout ce qu'on vivait n'était qu'un affreux cauchemar dont on allait se réveiller en sursaut et dont on aurait encore des suées froides de temps en temps, mais qui prendrait bientôt fin. Je voulais lui dire que tout irait bien parce que je voulais parvenir à m'en convaincre tout autant que lui, mais je savais que c'était sans espoir, alors je ne dis rien.

       Il était trop tard pour nos consciences ; à présent, même en fermant les yeux de toutes nos forces, le souvenir des corps empilés, dégoulinants de sang et de larmes ne nous quittait plus. Et quoi qu'on puisse se dire, une sorte de culpabilité venait nouer notre gorge, comme si nous étions coupables d'être arrivés trop tard.

      La douleur m'accablait si fortement, si brusquement, que j'avais l'impression que mon coeur avait stoppé sa course permanente afin de me donner un avant goût du trépas. Je ne parvenais plus à remplir d'air mes poumons, comme si lors de mon arrêt, un point de côté trop longtemps souffert et ignoré décidait de prendre le contrôle.

      Au milieu de l'atmosphère étouffante qui me criait de m'enfuir, je réalisai que la vie était en réalité une simple course à pied. Une course au cours de laquelle l'abandon paraît désirable, où le fait de se battre pour sa survie devient secondaire tant l'on se supplie soi-même de mettre fin à la douleur en mettant fin à sa vie. Je réalisai à ce moment-là que tous ceux encore en lice étaient des battants qui avaient accepté de voir les autres tomber au fur et à mesure, et qui avaient accepté de se battre tout le long de l'effort pour obtenir un arrêt satisfaisant après tous les sacrifices réalisés.

       Je ne parvenais pas à accepter ce que je voyais. Je n'y parvenais pas et pourtant je me refusais à arrêter de me battre après tout ce que j'avais fait pour ma survie. Je me levai brusquement, haletante. Je tendis la main Samir, parce que je savais que seul son contact pouvait me calmer, et il l'enserra de toute ses forces, jusqu'à couper ma circulation aussi sûrement qu'il aurait aimé couper la tête à ceux qui venaient de nous donner une raison de plus de les haïr.

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