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Chapitre 1 : Soldats d'un autre monde

Une prison de béton.

Des centaines de mètres de béton armé.

Un complexe immense éclairé par une lumière blanche, blafarde et superficielle.

Dans ce décor créé de toute pièce de la main de l'Homme, plus rien de proprement humain subsistait. En cette heure matinale, le silence des lieux liquéfiait une quelconque présence, l'annihilait avant même qu'elle ne songe à apparaître.

Soudain, des pas battirent le sol dans un rythme rapide et régulier. Deux silhouettes se dressèrent à l'angle d'un couloir, se repérant sans mal dans ce labyrinthe monochrome. Les élèves de la Sixième zone retrouveraient leur chemin les yeux fermés, comme si leur être dessinait un prolongement de ces murs blanchâtres.

Le garçon arborait une expression fermée et inexpressive. Son visage correspondait en tout point à l'inhumanité de ce complexe colossal. Ses cheveux violet clair dénotaient avec l'uniformité comme unique touche de couleur. La jeune fille qui l'accompagnait inspirait une énergie folle, comme si son corps tout entier en était imprégné. Ses cheveux d'un brun presque noir ondulaient au gré de sa démarche vive. Elle pressa son camarade :

—Dépêche-toi !

—Ne sois pas si pressée, la rabroua l'autre, d'une voix fade, monocorde, presque synthétique.

—Nous n'avons pas le temps de traîner !

—Crois-tu qu'ils seront ravis de la nouvelle ? Non, crois-moi, il n'y a aucune raison de nous presser.

L'adolescente encaissa le coup et plissa son nez recouvert de tâches de rousseur. Ce garçon à la désinvolte factice avait beau être son jumeau, la ressemblance s'arrêtait à cette seule dénomination. Même leurs yeux bruns présentaient une différence, ceux de la fille étant pétillants là où ceux de son frère témoignaient d'une étrange absence d'émotions humaines.

—Ils attendent cette nouvelle. Ils vont nous punir s'ils apprennent que nous avons traîné sur le chemin.

—S'ils n'avaient pas envoyé ce Jo, nous n'aurions pas à annoncer son échec, pesta le jeune homme.

Ils s'immobilisèrent finalement devant une porte close. Une porte massive aux motifs rares et sombres, un obstacle de taille à la motivation des adolescents. La jeune fille ne se laissa pas désarçonnée et, tout en passant outre l'avis de son frère, elle enroula ses doigts autour de la poignée pour l'abaisser d'un geste sec. Une vaste pièce s'ouvrit à leurs yeux et si ni l'un ni l'autre ne sembla relever l'étrangeté des lieux, force était de constater qu'il n'avait rien de commun.

Les couleurs étaient rares, bien que plus nombreuses qu'à l'extérieur. Un sofa tenait l'angle, plusieurs meubles comblaient le vide des murs, amplis de classeurs et de dossiers. Au centre, vers le fond, se dressait un bureau aux courbes sèches, géométriques. L'ensemble était d'une modernité remarquable, mais semblait dénaturé, l'ordre parfait dans lequel tout avait été assemblé atteignait les limites de l'acceptable.

Au total, quatre personnes. Quatre figures qui dévisagèrent les deux intrus avec un intérêt borné d'agacement. Leur irruption venait de mettre un terme à l'importante réunion qui se tenait là, à la table spacieuse où ils étaient installés, coincée dans l'assemblement parfait du mobilier.

—Alix, Don, pourrions-nous connaître la raison de votre venue. Ne devriez-vous pas être à l'entraînement à cette heure-ci ? l'interrogea l'un des hommes, d'un ton impérieux qui ne suggérait que l'obéissance nette et sans bavure.

—Excusez-nous de vous importunez, mais... balbutia bien maladroitement ladite Alix.

—C'est au sujet de Diolyde.

Immédiatement, l'assemblée se raidit, comme si ce seul mot suffisait à assurer la raison de leur venue. Don poursuivit, les mains croisées derrière le dos, le regard droit et inflexible :

—Nous avons jugé qu'il était préférable de vous déranger étant donné la gravité de la situation.

Un tic traversa le visage de l'homme. Sa barbe de trois jours dévorait ses joues, mais une rigueur allant au-delà d'un simple attrait physique le caractérisait. Il était de ceux que l'on évitait de contrarier, fuyant les conséquences désastreuses de son courroux. Il cligna des yeux, son regard heurtant le corps d'Alix qui ravala un frémissement. Derrière une carapace dument forgée, l'adolescente avait toujours été terrifiée face à celui qu'ils appelaient le Lieutenant.

—Messieurs, commença-t-il, à l'égard de ses vis-à-vis. Pourrions-nous remettre à plus tard cette discussion. Je crains d'avoir une situation urgente à régler dans les plus brefs délais.

Chacun de ces étranges convives opinèrent, comme un seul homme. Ils se levèrent, saluant un à un celui qui les avait accueillis avant de quitter la pièce en silence. Bien dociles, ces pantins étaient au service de plusieurs gouvernements. Des démocraties d'apparence irréprochable qui toléraient cependant l'existence de la Sixième zone sans trop la comprendre. Les promesses de ses dirigeants additionnées à ces rencontres trimestrielles avaient suffi à endormir leur méfiance. Ils savaient qu'une force dépassant l'imagination se cachait derrière cette organisation secrète, et qu'ils n'étaient pas de taille à l'affronter. Savoir que cette puissance divine les épargnerait en échange de leur soutien leur faisait fermer les yeux sur leurs agissements.

—Dites-moi, exigea le Lieutenant, une fois seul avec ses élèves.

—L'espion est tombé, lâcha Don, sans autre forme d'introduction.

Immédiatement, la gravité s'éprit des traits de l'homme. Ils se durcirent alors qu'il considérait les deux adolescents chargés de lui communiquer la nouvelle de leur échec. Aucun élève n'oserait le déranger pour plaisanter, ce fut pourquoi il ne chercha pas à remettre en question la véracité de ces dires. Il se contenta de s'enquérir, de ce ton implacable qui lui seyait si bien :

—Comment cela a-t-il pu arriver ?

Alors, Don exposa les faits. Concis, il ne s'embarrassa pas de détails superflus, sachant pertinemment que le Lieutenant n'en avait que faire. La sœur, légèrement en retrait, paraissait presque effacée, tellement différente de ce qu'elle avait l'habitude de représenter. Face au monstre qui se dressait là, elle abandonnait sa hargne légendaire, sa répartie et son assurance. Elle avait maintes fois payée le prix fort de ses maigres révoltes pour apprendre à se taire. La Sixième zone exigeait une obéissance exemplaire doublée d'une adoration aveugle. Cette soumission, si elle n'était pas innée, s'apprenait dans la douleur. Voilà ce qu'Alix avait appris, ce que son cerveau proprement humain avait fini par comprendre.

—Nous avons une prisonnière, avoua-t-elle, au terme du long monologue de son frère.

—Une élève de Diolyde, monsieur, ajouta Don.

L'un des dirigeants de la Sixième zone ne les avait pas interrompu une seule fois, pendu aux lèvres de ce qui avait pris la forme de justifications. Si Don se contentait d'exprimer les événements et en faire un compte rendu, sa jumelle tentait de redorer le cours de ce qui s'était produit en terre ennemie.

—Ainsi donc l'espion a échoué... murmura le Lieutenant, ses doigts triturant les poils de sa courte barbe.

—Oui, Jo est mort.

La Sixième zone ne tolérait ni l'échec ni les compromis et fort était à parier que cette défaite resterait dans tous les esprits pour longtemps encore. L'homme contenait sa colère, mais son courroux semblait se matérialiser autour de son être, comme une aura repoussante. Alix savait qu'il valait mieux se méfier de cette rage contenue, et qu'entre les murs de l'école, elle pourrait bien lui être infiniment douloureuse.

—J'irai rendre visite à cet otage en personne, annonça l'intéressé. Quant à vous, vous pouvez regagner vos chambres, vous serez tenus informés de la suite des événements. Gardez bien cela en tête : Diolyde a peut-être gagné cette bataille, mais jamais l'ennemi ne remportera la guerre !

—Gloire à Aïrès, dit Don, aussitôt imité par sa sœur.

Fort de leur fidélité, ils se plièrent à la volonté de l'homme. Ils abandonnèrent le bureau et, dès que la porte fut fermée, l'adolescente raisonna, masquant judicieusement son malaise :

—Tu vois, nous sommes toujours en vie.

—Je n'en ai jamais douté, énonça son frère, un sourire léger aux lèvres.

Incapable de tenir en place, elle brisa l'immobilité forcée des dernières minutes. Don lui emboita le pas et, sans jamais croiser âme qui vive, ils traversèrent les couloirs de l'immense complexe. Privée de la lumière du jour, ces lieux étaient également coupés du monde extérieur. Ce qui s'y tramait ne devait en aucun cas être relaté, et les quelques gouvernements chargés de ce secret, pratiquement classé secret d'Etat, étouffaient de leur propre initiative les rumeurs. Tout comme les légendes qui entouraient Diolyde ou l'école qui n'existe pas, celles liées à la Sixième zone qualifiée l'organisation et son école d'Enfer sur Terre. Et, à en avoir le cœur net, nous en n'étions guère loin !

—Et dire que tous plaçaient leurs espoirs en Jo.

—Il était sûr de lui, renchérit Don, de ce mépris qu'il empruntait uniquement lorsqu'il était question de l'espion déchu et de l'établissement ennemi. Il était absolument certain de ramener avec lui la perte de Diolyde.

—Il a été proche d'y parvenir, tempéra Alix, tout en maintenant l'allure.

Jo avait été si proche de provoquer la ruine de Diolyde que tout la Sixième zone s'était préparée à fêter cette victoire. Pour la première fois au cours de l'Histoire de cette planète, le Mal allait l'emporter. Un camp s'en sortirait vainqueur, et l'autre vaincu. Le Lieutenant, bien que d'un naturel méfiant, se frottait les mains par avance. Ils subiraient tous la colère d'Aïrès, leur dieu, et chaque élève était désormais confiné dans sa chambre, en attente du verdict.

—Mais il a échoué. Ce lâche ne sera jamais le héros dont il se vantait avant son départ !

Les deux adolescents pénétrèrent dans leurs modestes appartements. Un lit pour ainsi dire, et le strict nécessaire. C'était là qu'ils avaient grandi, qu'on les avait forgés, construits pièce après pièce pour en faire l'élite de l'établissement. De parfaites machines à tuer derrière ces beaux visages.

Alix se laissa tomber sur son lit. L'entraînement journalier lui aurait certainement changé les idées, mais elle s'y refusait. Au bord de ces murs d'une blancheur quasi agressive se pressaient les démons, les chimères et les créatures de son cerveau trop humain. Ce dont Don n'aurait jamais à se plaindre. Un frisson la traversa et elle ferma les yeux. Cette journée avait tout d'un cauchemar. Un cauchemar qui vivrait à l'intérieur du cauchemar, une superposition d'horreur dont elle n'avait jamais cherché à se soustraire. Alix et son effroyable fidélité. Alix et sa nette soumission. Alix et Don, les pantins de la Sixième zone.

Ils ignoraient tout de ce qui se tramait de l'autre côté. Ils avaient perdus l'espion et ce qu'il avait représenté, au-delà de l'espoir d'anéantir Diolyde, une précieuse source d'informations. La Sixième zone conservait une avance considérable sur son adversaire, aux dépends d'une planète qui prospérait en ignorant sur quels inepties leur survie reposait. Delkateï, Kourrage, Eole, et les autres. Des noms de victimes. Des cibles.

—Il a échoué. S'il avait été moins sûr de sa réussite, peut-être que le monde auquel nous aspirons existerait déjà, murmura Don, très bas.

—Nous le forgerons, le contra Alix. Même si cela doit prendre un millénaire, nous avons tout le temps nécessaire à cela.

Les deux jumeaux échangèrent un regard entendu. Cette Terre nouvelle, bâtie au nom du tout puissant Aïrès, ils la modèleraient de leurs mains, sur les cendres fumantes de l'ancien monde. Sur les ruines de Diolyde. Sur le corps de ces hérétiques, de ces faibles geignards qui osaient leur tenir tête. Face à la dureté de sa détermination, Alix oublia le regain d'humanité de tantôt. Le soldat finissait toujours par vaincre les déboires de ses émotions.

—Il sera bientôt l'heure d'entrer en scène, petite sœur !


La Sixième zone a très mal perçu l'échec de leur espion, en voilà un aperçu ! On attaque fort avec un passage au coeur de l'établissement adverse et j'ose espérer que ça vous aura plu !

Je n'ai pas grand chose à ajouter. Je croise fort les doigts pour ne pas vous avoir tous perdus durant cette année de silence et j'attends vos retours avec impatience !

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