Pleine Lune - Chapitre III
Chapitre 3
J-54. Echec. Je m'écroulais d'épuisement sur mon lit. Je venais de passer encore une journée à essayer de toutes mes forces mais peu importe les mélanges que je faisais, rien, un ingrédient réagissait mal avec l'autre, ou rien ne se produisait au contraire... Il était tard la nuit était déjà avancée, ces derniers jours j'avais bien dû perdre 3 kilos, mes vêtements semblaient soudain un peu large. Je fermais les yeux en pensant à Dan. J'ai déjà eu son rapport ils sont sortis de la forêt, ont réussi à se nourrir convenablement d'oiseaux et sont en route pour la dernière maison connue de la mère d'Hailey... Demain ils y seront... Et moi je suis là à échouer, ça me rend dingue !
« Je suis désolée Dan, je n'y arrive pas... J'en deviens complètement folle... »
« Je ne sais pas si tu es folle en tout cas, tu as une sale mine » entendis-je
J'ouvris les yeux pour découvrir avec stupéfaction que j'étais dans une maison abandonnée, un feu de bois devant moi, mon caracal à droite qui dormait et Dan qui me faisait face.
« Qu'est-ce que je fais là ? Je dois être en train de rêver, ce n'est pas possible... » hallucinais-je
« Non non t'es vraiment là, le chaton t'as fait un rapport il y a quelques heures » me répondit Dan calmement
Comme si le Caracal avait compris l'insulte il se retourna en feulant avant de sortir par la fenêtre.
« Qu'est-ce qu'il peut être susceptible ! Bon qu'est-ce qu'il se passe chaton ? » me demanda-t-il
« Je ne suis pas à l'aise avec ce surnom. Alice c'est bien, hein. » le rembarrais-je
De toute manière je n'avais jamais réussi le voyage astral alors je ne pouvais que rêver. Les sorcières m'avaient toujours dit que mes sentiments n'avaient jamais été assez fort pour ouvrir mon cerveau et laissaient passer mon âme. Des belles conneries, oui. Je ne me souvenais plus des autres excuses, le fait est que je m'étais fait une raison, on ne peut pas être bonne en tout et mauvaise en rien !
« Oh et puis appelle moi comme tu veux je m'en fiche. C'est le cadet de mes soucis. J'arrive à rien avec mes potions, il y a toujours un truc qui foire, ou justement il ne se passe rien du tout. Ça fait 6 jours que je suis dessus et tout ce que j'ai réussi à produire pour l'instant c'est de la fatigue ! » m'exaspérais-je
J'enfonçais mon visage entre mes mains, épuisée par cette impasse.
« Hé... » chuchota-t-il
Il pressa sa main sous mon menton pour que je le regarde, je frissonnais à ce contact si froid et inhabituel. Quand j'ouvris les yeux, son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du mien, et sa main caressait ma joue, je ne pouvais pas bouger j'étais comme pétrifiée. Pourquoi je n'arrivais pas à bouger à lui dire d'aller se faire voir... ?
« Tu deviens toute rouge, petite sorcière... » me susurra-t-il
Rouge...
« Mais oui c'est la couleur qui ne va pas comment j'ai pu passer à côté de ça ! » criais-je soudainement.
Quand je repris mes esprits j'étais assise sur mon lit m'appuyant sur ma main, j'étais littéralement à bout de souffle. Mais qu'est ce qui m'est arrivé ? Un cauchemar ? Les images disparaissaient au fur et à mesure dans ma tête, passant derrière un voile qui semblait tellement opaque, je commençais à oublier chaque partie de ce rêve petit à petit. Alors je me levais aussitôt pour régler le problème qui m'avait mise au pied du mur durant un peu moins d'une semaine, m'allégeant au passage de quelques kilos étant donné que j'avais négligé plusieurs fois mes repas. Je sortis de ma chambre en courant, me précipitant sur les escaliers. C'est évident, la couleur d'une potion indique ces effets, le bleu les potions de soin, le blanc les potions dites d'amélioration, le jaune les potions d'illusions, le noir les potions de mort et le rouge les potions de dégâts avec ou sans intention de donner la mort, c'est tellement évident que j'avais oublié. J'ai évidemment fait attention à la couleur de mes potions comme toujours mais ce que je cherchais à faire était tout nouveau. J'essayais de mélanger une potion de niveau jaune avec une rouge, comme si on pouvait mélanger l'eau et l'huile sans intervenir. Il me fallait cet intervenant. Pour faire simple, j'essayais de faire une seule potion alors qu'il m'en fallait en réalité, deux que j'utilise en même temps tout simplement en prenant en compte les effets de chacun, et leur temps d'action. Je gravis les escaliers deux par deux pour atteindre le toit et quand j'y poussais enfin, la porte un air frais s'engouffra ce qui me donna des frissons mais il fallait que je m'y mette je le savais j'avais déjà assez perdu de temps peu importe le froid.
J-53. Ebauche.
J-52. Succès. « Merci grand nigaud... » murmurais-je en me couchant.
Je n'avais pas dormi depuis deux jours entier, j'étais exténuée, mais mes dernières pensées étaient pour Dan. J'avais finalement fait en trois potions pour plus de praticité, peu importe ce qui allait arriver j'étais prête.
J-51. Repos.
J-50. Il devait être dans les alentours des 4h du matin quand je fus réveillé en sursaut par ce mauvais pressentiment qui m'oppressait, je me sentais faible par rapport à cet énergie si mauvaise qui avançait. Mes rêves devenaient de plus en plus étranges tout de même, je n'avais jamais vraiment eu de facilité en prémonitions et soudain j'en avais tous les soirs... De plus en plus inquiétant... Je me levais pour prendre une douche. Je n'en revenais pas, j'avais dormi durant un jour entier. Je sortis de la douche bien décidée à voir par moi-même ce qu'il se passait dans les bois. Je savais d'avance qu'Elijah et Hailey étaient dans la maison, je serais donc parfaitement seule dans les bois, ce matin. Le temps était pour l'instant brumeux ce qui me laissait un avantage certain. Je m'assis donc au milieu de ma pièce pour chercher Kyuubi mais aujourd'hui il sembla plus dur à trouver que d'habitude, pourtant il me fallait faire le plus vite possible. Je pouvais sentir le jour se levait mais je ne me résolus pas à abandonner. Elijah semblait ne rien remarquer d'anormal alors que je pouvais clairement sentir quelque chose de dérangeant avancer. Tu peux te cacher, j'ai bien dormi, j'ai tout mon temps me dis-je à moi-même. Je marchais dans ses tunnels, je pouvais entendre un plop régulier, aussi régulier qu'un battement de cœur. Il faisait noir mais je ne me posais même pas la question j'avançais. Bon sang. D'habitude à force d'avancer je le sens mais là c'est comme si j'étais seule, j'eu un frisson quand le temps devînt entre chien et loup et soudain le noir complet.
J-49. Je me réveillais soudain quelque part. Je ne distinguais rien tout était noir sur noir, aucune lumière, aucun bruit ne filtrait. Je ne savais même pas où j'étais, je n'avais ni froid, ni chaud, je ne ressentais rien qui puisse indiquer que j'étais à l'extérieur alors je marchais pour essayer de trouver des parois, et une possible sortie, mais je marchais, marchais encore toujours dans ce noir me demandant si je ne tournais pas finalement en rond. Je ne voulais pas courir pour économiser mes forces mais où pouvais-je bien être. Je cherchais Kyuubi et me voilà ici, avec pour seul repaire ce sol, comment ai-je pu atterrir ici. J'appelais demandant s'il y avait quelqu'un mais je ne n'entendis même pas d'écho, ma voix s'arrêtait brusquement. Cet endroit, si on pouvait appeler ça comme ça, ressemblait à une chambre anéchoïque, quel enfer. Comment j'allais pouvoir sortir de là. Je n'entendais rien du tout, réfléchis, j'ai lu un article un jour sur ce genre de chambre. Il faut d'abord s'asseoir, puisque les oreilles sont comme les yeux, elles s'adaptent au son ambiant obligatoirement puisque pour garder l'équilibre nos oreilles cherchent des bruits auquel se raccrocher mais quand il n'y a aucun bruit, l'ouïe devient plus fine pour finalement entendre ces propres sons c'est-à-dire son battement de cœur, le bruit de son estomac qui gargouille, ses poumons... Si je me souviens bien quelqu'un a tenu 45 minutes dans une chambre pareil en sachant que lui savait qu'il pouvait sortir, moi je ne savais même pas si j'étais dans une illusion, si on m'avait kidnappé, si je rêvais... Après viennent les hallucinations et la folie... Je soupirais lourdement et je pus même distinguer un sifflement dans mes poumons. Ça arrive petit à petit. Je posais mes mains sur mes genoux en me demandant ce que je pouvais bien faire... Bientôt je ne pourrais plus bouger sans tomber, je ne pourrais plus rien explorer... Je décidais de faire la seule chose que je savais faire chercher Kyuubi. Je joignis mes mains et rentrai en moi. Où est ce que tu te caches j'ai besoin de toi, je t'en prie ne me laisse pas... Ne m'abandonne pas... Pas ici, pas maintenant... Je me sentis terriblement seule pendant que j'explosais en sanglot. J'essayais du mieux que je pouvais mais je ne trouvais rien pas même une respiration, une aura... Et soudain quelque chose posa sa tête sur mon épaule ce qui me sortit de mon introspection.
« Laisse-moi te guider. »
Et tout aussi rapidement je me retrouvais en face de Dan comme si mon corps était désarticulé je tombais et il me rattrapa. Je ne savais encore pas du tout où j'étais et je fondis en larmes. Est-ce que les hallucinations avaient commencé ? Est-ce un rêve ? Je fondis littéralement en larmes dans ses bras.
« Je suis là. » me dit-il tout simplement.
Tout en me tenant dans ses bras il me mit sa veste autour de mes épaules, je tremblais, je ne sais pas vraiment si c'était à cause de mes larmes ou à cause du fait que j'étais toujours en serviette mais mon corps était violemment secoué et je ne pouvais rien y faire. Mes muscles en devenaient douloureux. Devant la situation, Dan me prit dans ces bras, ce n'était pas vraiment le moment de faire la princesse j'avais besoin de lui, et il m'emmena dans un petit chalet de montagne. Il s'assit devant le feu de cheminée et me posa entre ses jambes, il déposa un long plaid avec des gros tricots sur moi et il me prit les mains. Je grelottais toujours un peu quand je sentis ses mains se réchauffaient soudainement, il devînt alors comme une bouillote.
« Comment c'est possible... ? » arrivais-je à articuler
Une grosse fatigue me prit soudain mais je voulais résister, je ne voulais pas retourner dans cette pièce...
« Peu importe endors toi, petite sorcière... Tu reviens de loin... » me chuchota-t-il en caressant mes cheveux.
Je sentis ma tête tombait brusquement en avant, ce qui me réveilla et je me retrouvais étalée sur le sol de ma chambre à moitié nue. Où est ce que je suis vraiment ? Je me levais pour m'habiller et accessoirement jeter un coup d'œil à l'heure et la date.
J-48. Du coup, nous étions le lendemain de mon évanouissement, 21h. J'avais l'impression d'avoir fait un bad trip sans même savoir si j'en étais sorti. Le seul moyen de le savoir je suppose c'est de dormir. Si je me réveille ici c'est que je suis vraiment ici, non ? En me mettant au lit, j'étais agacée pourquoi avais-je l'impression de perdre mon temps en ce moment et les jours défilaient je ne savais pas quoi faire, ne faisant rien. Trop épuisée par les évènements je m'endormis comme une masse alors même que je pensais ne pas être fatiguée.
J-47. Je me réveillais tôt vers 6h environ. Aucun cauchemar, j'étais bien dans mon lit. Qu'est-ce qu'il se passe... ? J'avais clairement l'impression de dérailler... Je me levais doucement en soupirant lourdement. J'avais l'impression de devenir folle, mais le plus inquiétant était Kyuubi, deux fois que je le cherchais sans résultat. Ça ne m'était jamais arrivée. Jamais. Je le trouvais toujours mettant plus ou moins de temps mais je l'avais toujours déniché. Je pris une douche bien méritée et m'habillais puis je me dirigeais vers la cuisine pour manger un vrai repas après ces jours chaotique j'avais besoin de retrouver un semblant de routine, de normalité en quelque sorte. Je me fis des pancakes avec du lait végétal quand je sentis Elijah derrière moi.
« Salut ! » l'apostrophais-je comme s'il ne m'avait pas fait peur.
« Tu ne bois pas de lait en plus ? » me demanda-t-il avec un air hautain sans même se donner la peine de me saluer.
« J'ai la tête d'un veau ? Non parce que je ne vois pas vraiment le truc de boire le lait destiné à un veau qui est maintenant probablement cuisiné en blanquette ou en rôti. »
« Pourquoi tu fais tout ça ? » m'interrogea-t-il vraiment curieux
« La question est pourquoi pas surtout ? Tu n'es pas le premier à critiquer mon mode de vie et le remettre en question mais est ce que j'ai demandé l'avis de quelqu'un ? »
Un grand silence s'installa alors que je restais incisive mais calme dans mes réponses.
« Est-ce que je demande à qui que ce soit de faire comme moi ? La réponse étant encore un non. Je ne sais pas je m'emballe peut-être mais est-ce qu'on pose des questions aussi insensées à quelqu'un qui mange un steak ? J'ai des principes voilà tout. Le lait de la vache est pour le veau, l'œuf est le bébé de la poule pas mon petit déjeuner et la viande ne m'est d'aucune utilité alors que l'agneau lui se porte mieux avec ses côtes. »
« C'est marrant, tu as plus de point commun que tu ne le penses avec Dan. » me répondit-il en souriant.
« Pourquoi ? »
Je m'assis en face de lui, et soutînt son regard pour qu'il poursuive, il esquissa un sourire avant de commencer.
« Au début, Dan prenait les humains pour ses repas vivants. Des plateaux repas qui pouvaient même se déplacer à domicile. Seulement un jour il a attaqué une femme, Il l'a vidé de son sang mais dans un dernier souffle elle a regardé dans les buissons et a dit « Je t'aime plus que les étoiles. ». Il continua à se repaitre d'elle jusqu'à s'apercevoir qu'elle était enceinte, il se demanda soudain ce qu'il faisait au juste. Pourquoi il se servait des humains innocents ? La faiblesse de cette femme, enceinte de surcroit le terrorisa sur sa condition. Quand une petite tête sortit des buissons, il était la réplique exacte de cette femme mais sur un petit garçon de 5ans qui criait sa mère. Depuis ce jour, il se jura de ne plus jamais se servir des humains ou des animaux pour se nourrir à part en cas d'extrême urgence. Dans toutes les villes que nous avons traversées il passait dans les hôpitaux prétextant une dialyse ce genre de conneries pour avoir du sang. Du sang donné intentionnellement. Je pense que c'est pour ça qu'il n'a pas voulu que Lis' s'occupe d'Hailey. Aussi loin que je me souvienne Dan a toujours aspiré à un mode de vie simple, un peu comme toi. »
Je ne répondis rien, seulement je cogitais sur ces aveux. Plus je passais de temps avec eux plus je me posais la question de qui suis-je ? Au-delà du fait que je me rendais compte d'avoir fait une généralité sur les vampires, mes meurtres me revenaient en tête. Avais-je fait les bons choix ? Je balayais ces idées sombres de ma tête.
« Tu sais Elijah, je peux paraître faible mais ne fait pas l'erreur de me sous-estimer, c'est un conseil. » lui dis-je hargneusement
Quelque chose ne tournait pas rond. J'avais un très très mauvais pressentiment sur Elijah, j'étais de plus en plus mal à l'aise sous son regard et en sa présence j'avais la chair de poule, ne contrôlant même plus mon agressivité. Ça allait bien au-delà de sa condition vampirique, c'est un sentiment complètement différent, comme si face à moi j'avais quelqu'un de faux, quelqu'un qui faisait tout pour porter un masque. Chaque mot, chaque geste semblaient feint et ce n'est qu'à présent que je m'en rendais compte. Mais la question est que cache-t-il ? Couvrait-il quelque chose qui pourrait nous nuire ? Tout en réfléchissant j'attendais une réponse de sa part mais il resta là me regardant avec un semblant de sourire. Je finis donc de manger, débarrassais mes affaires et c'est seulement quand je sortis de la pièce qu'il se décida à parler.
« Tu as pourtant l'air si chétive... J'espère que tu dors bien au moins ? » me dit-il avec un air calculateur.
J'entrevoyais enfin le vrai Elijah, le démon caché sous ce masque d'affection et de gentillesse, je ne m'arrêtai pas. Je lui ferais trop plaisir, je continuai donc de marcher vers ma bibliothèque où soi-disant il passait le plus clair de son temps. J'étais énervée, est-ce que Dan aussi se fichait de moi ? Est-ce que je pouvais leurs faire confiance ? Tout était remis en question et je ne voyais pas comment je pouvais en être certaine. La seule solution dans l'immédiat c'est la méfiance. Je décidais donc de rester dans la bibliothèque pour faire des recherches sur ces sorcières légendaires. Je fis chou blanc pendant trois bonnes heures avant d'enfin tombée sur un livre d'un autre temps, écrit en vieux latin. Je fis glisser mon index sur les inscriptions tout en les lisant mais la première phrase me semblait étrange jusqu'à ce que je la finisse, la relise à voix haute et que je vois la phrase s'illuminer mot par mot.
J'étais soudain à Cuba dans les années 50/60. Tout semblait beau et rayonnant, les voitures de toutes les couleurs accompagnés d'un ciel bleu et d'une chaleur douce, il me semblait être au paradis. On pouvait entendre des chanteurs dans la rue avec leurs instruments. J'avais l'impression d'être dans un film, quand j'aperçus une femme d'environ 40 ans devant moi. Elle ne me voyait pas mais elle se mit soudain à courir, en jetant un coup d'œil derrière moi je pus apercevoir des policiers à cheval. Je courus pour la suivre jusqu'à une rue cachée plus loin. J'étais juste à côté d'elle, je pouvais désormais la détailler plus aisément. Cette femme très élancée, se perchait sur des petits talons noirs ouverts, une robe, je suppose scandaleuse pour l'époque, noir longue avec une large ouverture qui laissait entrevoir très largement une de ses cuisses, lui épousant parfaitement le corps, son décolleté était découvert en un V très sensuel. Ses cheveux noirs épais lui collaient légèrement à la peau avec la sueur mais elle riait. Sa peau typée lui donnait un teint naturel radieux, son visage était simple mais magnifique. Après avoir repris son souffle elle sortit de sa cachette pour marcher tranquillement dans les rues de Cuba. Elle se fit interpeller plus d'une fois auquel elle répondait avec un sourire aguicheur, sans toutefois s'arrêter. Elle marcha pendant une bonne demi-heure avant de s'arrêter devant une échoppe qui proposait des services de nécromancie. Elle salua sa grand-mère, qui sembla exaspérée de se tenue, et elle se dirigea vers l'arrière-boutique en rigolant. Elle s'assied sur un coussin au couleur très pop, elle dit une incantation à voix haute, et je pus voir son esprit quitter son corps. Elle fit une deuxième incantation et je me retrouvais au porte de l'au-delà avec elle. Un grand lac nous séparait des morts mais elle proposait ses services à ceux qui voulaient, jusqu'à ce que son démon la prenne par les cheveux et la traine jusqu'en enfer avec elle. Je ne pouvais rien faire à part suivre mais je n'avais pas du tout les effets habituels de l'Enfer, là je ne sentais rien. Il la prit par le bras, sa réponse fut immédiate elle lui cracha au visage avant de lui crier qu'elle n'avait pas besoin de lui, qu'il ne fallait pas qu'il se trompe, ce sont ces pouvoirs à elle qui le faisait vivre lui.
Sans moi tu n'es rien rajouta-t-elle, furieuse.
Il lui fit son plus beau sourire, avant d'essayer de la gifler, gifle qu'elle arrêta, sa poigne se serra jusqu'à entendre des os se briser.
« Alors tu es obligée d'avoir des caractéristiques humaines pour être avec moi, tels qu'une ossature par exemple... »
Elle continua plus bas.
« Dans ce cas, je vais te faire regretter d'avoir laissé ton corps céleste »
Il ne put rien faire, une centaine de milliers de morts prirent possession de lui quand je regardais de plus près les lèvres de la sorcière, je vis qu'elle chuchotait continuellement des incantations.
« Si tu ne quittes pas ton corps humain, ils prendront possession de toi jusqu'à t'emmener dans les tréfonds de l'au-delà, où tu ne pourras trouver ni sortie, ni paix, ni démon. »
Je pouvais voir que les morts étaient comme des pantins, elle les alimentait avec des fils qui conduisaient la magie entre eux. Je vus au visage du démon qu'il ne la croyait pas au début quand une sorcière morte vînt sur lui et alimenta, elle aussi la magie rendant son sort perpétuel. Au bout d'un long moment tout s'arrêta et nous nous sommes retrouvées projeter violement dans l'arrière-boutique de sa grand-mère.
« Je l'ai fait. Je l'ai fait grand-mère ! »
Elle n'en revenait pas, elle passa sa main dans ses cheveux en souriant et son rire devînt de plus en plus fort. Elle courut jusqu'à la boutique, prit sa grand-mère dans ses bras en la faisant tourner.
Le retour à la maison fût violent. Je suppose donc que c'est une des sorcières légendaires. Apparemment il y en a 10, plus que 9 du coup. Est-ce que j'aurais les livres de tout le monde... ? Je ne pense pas. Je regardais le livre de plus près, c'était un manuel de cours de danse écrit en espagnol. Je suppose que le livre était en fonction de la langue et de l'activité principale de la sorcière. Je regardais l'heure il était déjà midi. Je descendis prendre un repas rapide, il me tardait de voir Hailey avec tout ça, ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu... Tout en mangeant je me demandais comment j'allais pouvoir trouver le livre des autres, un rituel de localisation ne donnerait rien je n'ai aucune idée de leurs nationalités et seul Dan en savait un peu. Si j'essayais de le contacter ? Je mangeais rapidement avant de m'enfermer dans la bibliothèque. Je m'assis sur l'un des ottomanes en indien, tout en pensant à lui. C'est seulement quand je commençais à me lasser que je sentis une brise froide sur mes cuisses, et sa voix.
« Pxtain, va falloir que t'arrêtes d'apparaitre comme ça ! Je frise la crise cardiaque, moi » me dit-il avec un air dramatique.
Je souris mais au-delà de ça je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance. Je remettais tout en question depuis mon entrevue avec Elijah. Je fermais avec mes bras ma veste en laine beige sur ma robe parce que le temps était nettement plus frais ici. Comme s'il avait compris mes pensées il fronça les sourcils.
« Quelque chose ne va pas là-bas ? » me demanda-t-il soudain inquiet
Qu'est-ce que je devais faire, lui dire ? Lui dire que j'avais des doutes sur son frère ? Je crois que je ne pouvais pas vraiment faire autrement. Il fallait que je sache.
« J'ai des doutes sur ton frère. »
Waouh, dans ma tête ça semblait moins violent. Il baissa la tête avec tristesse avant de la relever pour me répondre.
« J'en ai aussi, je crois avoir sous-estimer son attachement à Lisbeth... »
Je le regardais droit dans les yeux mais il avait l'air sincère, je n'avais aucune raison de le soupçonner lui aussi.
« Parce que tu me soupçonnes aussi ? » me demanda-t-il
« Je serais vraiment cxn de te trahir alors qu'on est tous les deux en danger. En plus ta bestiole me suit partout et elle te fait des rapports télépathiques tous les jours en plus ! » s'insurgeât-il
« Ok, ça va. J'avais moins de doutes sur toi de toute manière. » lui répondis-je en levant les mains en l'air en signe de résignation.
« En fait je suis venue, parce que j'ai trouvé un livre qui m'a fait voir une partie de la vie d'une des sorcières légendaires. Mais je ne vois pas comment chercher les autres je ne sais rien d'eux ou d'elles, et je me disais que tu en saurais plus. »
« Dans ce cas-là, je demande quelque chose en échange de ses informations, chaton. » m'ordonna-t-il avec un regard angélique
« Oui ? »
Il ne répondit rien alors je le relançais.
« Je t'écoute. »
« Attends je pensais que tu allais m'envoyer me faire voir ! Je n'ai pas vraiment réfléchi »
« Oui je vois ça mais je n'ai plus vraiment de temps à perdre, alors accouche. »
« Embrasse-moi. »
« Essaye pour voir et cette fois je peux te dire que je ne vais pas la rater la baffe. » lui répondis-je tac au tac
« Ok ça va, tu m'en dois juste une. J'aurais essayé au moins. Je connais en profondeur les russes, magnifiques petites têtes, une châtain clair l'autre blonde, les yeux verts bleu et l'autre bleu... »
« Merci Dan je crois que ça ira. Tu n'en connais pas d'autres ? »
« Celle qui est morte mais je ne crois pas que ça va t'aider... Il y a la cubaine ? »
« Déjà trouvée »
« Bon alors il ne me reste que les jumeaux irlandais, fille et garçon. C'est tout, jolie sorcière » me dit-il avec un sourire aguicheur
Je lui mis une main sur son visage qu'il approchait bien trop de moi. Il essaya de se débattre théâtralement ce qui me fit rire et j'allais partir quand il posa une main sur ma joue tout en approchant sa tête de mon oreille.
« Fais attention à toi, la dernière fois, l'illusion dans laquelle tu étais bloquée était très puissante. »
Je le repoussais gentiment, lui souris tout en observant ces lèvres légèrement pincées sous l'inquiétude.
« Il n'est pas là pour rien » le rassurais-je en tournant la tête vers son Caracal.
S'il m'arrivait quelque chose, ça lui arrivait aussi. C'est un des points qui me rassurait sur Dan. S'il avait voulu, il aurait pu me laisser pourrir dans cette pièce, l'autre jour. Or il avait été plus que rapide.
Je me retrouvais brusquement sur l'ottomane, j'avais de la lecture désormais mais j'entendis Hailey arriver en courant en bas. Le dilemme ne dura pas longtemps j'avais clairement délaissé cette petite ces temps-ci alors je descendis tout en gardant fermement en tête mon rêve avec Dan pour n'en oublier aucune partie. Je descendis l'escalier et à peine arrivée en bas son regard croisa le mien et elle se précipita sur moi en courant, je la pris dans mes bras en la serrant fort.
« Comment tu vas ma puce ? » lui demandais-je en lui enlevant quelques mèches de devant les yeux.
« Tu m'as manqué beaucoup » me répondit-elle en enfouissant sa tête au creux de mon cou.
« J'en suis désolée, je t'assure. Mais cet après-midi je la passe avec toi »
« Promis ? » s'exclama-t-elle en relevant la tête.
Je lui tendis mon petit doigt qu'elle serra avec le sien.
« J'ai un devoir que je dois faire pour l'école mais je n'y arrive pas toute seule et Elijah n'est vraiment d'aucune aide. Il faut que je fasse pousser quelque chose et que je l'emmène à l'école mais je n'arrive à rien du tout ! »
« Ouh tu as beaucoup de chance parce que tu as devant toi une très bonne bricoleuse et une horticultrice hors pair ! »
« Justement en ce moment on apprend le métier de la terre mais moi j'arrive à rien du tout je fais tout mourir ! » m'avoua-t-elle avec déception
Attendrie, je la posais par terre, lui tendit la main pour qu'elle me suive et nous nous sommes dirigés vers une pièce à côté de l'écurie qui me servait de débarras.
« Bon déjà on va commencer par le pot ! » lui dis-je
« Je vais te faire une liste et tu vas me ramener tout ce dont on a besoin, ok ? »
« Oui mama » me répondit-elle des étoiles pleins les yeux.
« Alors il me faut une jardinière en plastique, un reste de plexiglas, dans la boite à outils il doit y avoir de la colle forte et un cutter »
En l'espace d'un instant, tout était devant moi.
« Prend de la terre aussi, il doit y avoir un sac qui traîne sur le côté, au fond, tu le vois ? »
« Tout est là ! » s'exclama-t-elle fière d'elle.
« Parfait maintenant je dois avoir des carottes qui trainent, c'est le légume le plus facile à replanter mais dis-moi quel était ton fruit ou ton légume préféré ? »
« Le citron ! J'adorais le citron ! J'ai essayé d'en remanger mais je ne sens rien du tout... »
« Oh, dans ce cas on va faire pousser un citronnier ! Je vais chercher ce qui me faut en cuisine et toi attends-moi sur la terrasse avec tout le matériel que tu as sorti du garage, ok ? »
« J'y cours ! »
Effectivement elle m'attendait déjà sur la terrasse devant la baie vitrée du salon à détailler chaque objet se demandant quel serait le résultat final. Tandis que je marchais tranquillement en direction de la porte d'entrée pour aller chercher nos plants. En ouvrant la porte, je ne sentis pas Elijah ce qui m'étonna, j'étais extrêmement méfiante maintenant, je pris 3 carottes qui commençaient à germer et un citron avec un couteau et je rejoignis Hailey devant.
« Bon comme c'est ton devoir je vais juste t'aider mais c'est toi qui va faire, d'accord ? »
Elle hocha la tête toute impatiente tandis que je commençais mes explications.
« Alors tu vas prendre cette jardinière et le cutter. Tu vas la couper sur une face en rectangle sur quasiment toute la longueur en laissant 5cm de chaque côté et pratiquement toute la largeur en laissant environ 10 cm avant le rebord. Je te regarde faire »
Elle s'exécuta avec beaucoup de minutie, ces yeux étaient concentrés, une petite ride se formait entre ses sourcils alors qu'elle pinçait les lèvres sans même s'en apercevoir c'était adorable. Je n'eus pas le temps de la contempler plus qu'elle avait fini me demandant quoi faire du bout qu'elle venait de couper.
« Alors ce bout-là ne nous servira plus tu peux le mettre par terre. Maintenant tu vas y mettre toute ta force et découper le bout de plexiglas pour qu'il épouse parfaitement le devant meurtri de ta jardinière. »
« Oh je vois comme pour faire un hublot ! » s'exclama-t-elle
Je l'encourageais tout en la regardant se mettre à l'œuvre, je ne m'ennuyais pas à regarder ses petites mains s'afféraient au travail.
« J'aimerai que Dan soit là pour voir ce que je fais... Elijah, il est pas pareil, il s'en fiche de moi, il ne s'occupe que de lui et de sa tranquillité. » me dit-elle soudain avec un air triste en restant concentrée.
« Mama est ce que j'ai fait quelque chose de mal ? » me demanda-t-elle en se retournant soudainement vers moi.
Son regard triste me transperça le cœur.
« Pourquoi tu dis ça ? C'est à cause du comportement d'Elijah ? »
« Non non. Alors pourquoi Dan ne revient pas ? Il ne m'aime plus tu crois ? »
Elle se mit soudain à pleurer à chaude larme. Je la pris dans mes bras lui caressant le dos répétant qu'on l'aimait très fort et qu'il reviendrait, s'il était parti c'était pour la protéger mais c'est seulement quand je lui promis d'essayer de l'emmener avec moi dans mes rêves qu'elle se calma.
« Tu veux arrêter pour aujourd'hui ? » l'interrogeais-je tendrement
« Non on continue ! Je ne suis pas un bébé » proclama-t-elle en s'essuyant rageusement les joues avec sa manche.
Je lui souris affectueusement et nous avons repris notre boulot.
« Bon maintenant que ton morceau de plexiglas est bien découpé, tu reprends ta jardinière et tu mets de la colle sur tous les contours intérieurs. Tu places ensuite ton morceau de plexiglas. »
Elle se concentra, mit le morceau de plexiglas et j'utilisais un peu de magie pour ne pas avoir à attendre la nuit que la colle soit sèche, une petite technique de rien du tout d'augmentation de chaleur.
« Maintenant tu mets la moitié de la terre qui est là. Tu coupes le citron que je t'ai apporté et tu mets les graines qui sont à l'intérieur sur la terre. Après tu couvres avec le restant de terre jusqu'à ce que le pot soit plein et tu coupes le bout des carottes qui ont germées afin de les mettre dans la terre en laissant le bout germé à l'extérieur. Et tu arroses avec l'eau que j'ai emmenée »
Elle suivit mes instructions à la lettre et une fois finit elle regarda son travail, fière d'elle puis me jeta un regard interrogateur.
« Bah tu ne les fais pas pousser ? »
« Il y a des choses dans la vie qui nécessitent de la patience, ma puce. La magie, les pouvoirs, ne résolvent pas tout dans la vie il ne faut pas que ça régente ta vie mais que tu la vives en t'en servant comme ce cutter par exemple. Quand tu en as besoin seulement. Là, la nature fait assez bien les choses, tes plantes vont pousser si tu en prends bien soin tous les jours comme les chevaux. »
« D'accord ! Je vais mettre mon beau pot dans l'endroit le plus ensoleillé de ma chambre ! »
« Fais donc » lui dis-je en riant devant son enthousiasme.
Je rangeais le bazar qu'elle avait laissé derrière elle, en remettant tout à sa place dans le débarras et rentrais ensuite dans la maison. Je voulais passer dans ma chambre pour enlever une petite tache de terre sur ma robe mais je m'arrêtais devant sa chambre, attendrit. Hailey avait la tête sur ses mains posées sur le bureau devant la jardinière et elle attendait.
« Chérie, ça va mettre quelques jours avant que tu voies quelque chose, viens là » lui dis-je en tendant mes bras.
Je la pris dans mes bras et m'assis sur le lit en la posant entre mes jambes sans jamais lâcher ses petites mains. Je fermais les yeux tandis qu'elle se laissa tomber la tête contre mon buste et je n'eue qu'à penser quelques instants à Dan pour qu'il apparaisse devant nous. Quand la petite ouvrit les yeux et le vit ses yeux devinrent rond comme des soucoupes mais elle ne mit pas longtemps à lui sauter dans les bras.
« Daaaaaan ! »
Je la regardai attendrit le prendre dans ses petits bras, elle tremblait d'excitation tandis que Dan la souleva pour lui faire un câlin. Soudain son regard croisa le mien, la lueur que j'y vis était toute nouvelle, je pouvais clairement distinguer la joie qui l'animait, de la reconnaissance et de l'amour... ? Puis il reposa son attention sur Hailey qu'il fit tourner. Elle en riait aux éclats, il la reposa ensuite par terre pour je suppose me parler puisqu'il s'approcha de moi pendant que je gardai un œil sur Hailey.
« C'est sympa d'être venue ici toutes les deux... » me dit-il comme s'il était gêné.
« Elle était triste en ce moment... J'étais très occupé et on ne peut pas dire qu'Elijah est la fibre paternelle alors avec l'école en plus »
« L'école ? Elle va à l'école ? » me coupa Dan presque énervé
« Oui on en a parlé avec Elijah et... »
« Est-ce que je dois te rappeler que ce n'est pas une petite fille comme les autres Alice ? »
Il me parlait tout bas mais commençait à s'agacer, je ne regardais que lui désormais quand mon regard se reposa sur Hailey qui tendit sa main pour caresser le Caracal. Mon instinct maternel me serra le cœur comme si j'allais en mourir, je pouvais à peine respirer, à peine lui dire de ne pas le faire même si je savais qu'il ne lui arriverait rien de grave mais en une seconde Dan alla la chercher, il lui expliqua de ne pas le faire que c'était une bête sauvage tandis que je suffoquais, je posais mon bras sur l'arbre à côté de moi pour tenir debout, des résidus de souvenir m'envahirent petit à petit. Les forces me manquaient soudain, quand Hailey vînt me voir et prit mes bras pour les mettre sur ses épaules afin de me soutenir.
« Merci, mon petit cœur » lui glissais-je dans son oreille
« Ma mama m'a dit un jour de n'avoir peur de rien, parce que rien ne pourrait me tuer si facilement et finalement c'est elle qui a plus peur que moi » me répondit-elle en riant
Je lui souris mais elle ne le vit pas étant dos à moi.
« Je fais comme tu m'as dit Dan à l'école, je suis gentille avec tout le monde, je ne mors personne, je ne m'amuse pas à la bagarre et je m'éloigne des ennuis, c'est trop bien l'école ! »
Et elle se mit à expliquer en long en large et en travers ce qu'elle faisait chaque jour en classe. Elle lui expliqua aussi ce qu'on avait fabriqué ensemble, Dan sembla rassuré et il lui dit qu'il prenait le relais pour moi mais j'avais repris quelques peu mes esprits.
« Est-ce que ça va ? » me demanda-t-il en me soutenant
Il me caressa la joue mais j'avais soudain extrêmement mal au crâne. Quelque chose me pompait littéralement mon énergie.
« Dépêche-toi, je ne tiendrais plus longtemps mon énergie semble drainée... »
Avant même que je finisse ma phrase, Hailey et moi sommes revenus sur son lit. Malgré ses protestations il était tard alors je la mis au lit et la couchais avant de me dépêcher à rejoindre ma chambre, il allait bientôt être là.
Je ne veux pas y aller, je n'irai pas c'est hors de question. Je sentis son aura démoniaque m'entourait mais je refusais de m'évanouir et de le suivre. Je m'assis au milieu de ma chambre et répétais dans ma tête qu'il ne m'emmènerait pas, que je ne quitterai pas la terre, après tout je n'avais fait que rêver en quoi est-ce interdit ? En quoi aurais-je utilisé ses pouvoirs ? Je criai dans ma tête qu'il dégage, que je ne voulais pas de lui. Je sentis soudain le souffre et mes pieds décollaient du sol une seconde avant que tout disparaisse aussi vite. Je n'en revenais pas. Je ne l'avais évidemment pas battu mais je l'avais repoussé, bon ok en assez longtemps et avec beaucoup de concentration et un peu de magie mais j'étais là et c'était le principal. Une petite victoire petit à petit. Maintenant au lit !
J-46. Je me levais d'excellente humeur et forme, sautant d'ailleurs du lit d'un seul coup puis je m'étirais de tout mon long laissant quelques vertèbres craquées au passage. Je ne sentis ni Hailey ni Elijah dans les parages, j'en profitais donc pour prendre mon temps dans la douche, pour m'habiller, et pour manger avant de m'attaquer à la bibliothèque. Une fois tout ça bien fait dans la plus grande sérénité possible je montais dans mon antre.
« A nous deux ! »
Je tendis les mains devant moi en les faisant craquer laissant échapper au passage un bâillement. Bon que savais-je, à part que Dan s'était fait 2 russes en même temps ? Qu'elles sont russes évidemment, pas sûre que leurs descriptions n'aident ni rien d'autre d'ailleurs. La langue devrait déjà bien m'aider. Un peu de magie ne serait pas de refus.
« Les livres écrit en russe s'il vous plaît » demandais-je en tendant la main
J'avoue je voulais faire la maligne mais une dizaine de livres m'arrivèrent sur le coin de la figure et heureusement que mon esquive était au point. Je regardais les quelques bouquins à mes pieds mais un seul me sembla intéressant. La naissance de Saint-Pétersbourg. J'ouvris le livre mais cette fois il n'y avait aucune inscription à l'intérieur. Non pas possible... Je jetai un coup d'œil à la couverture, à la quatrième de couverture mais toujours rien. C'est seulement en regardant de plus près la tranche qu'une inscription en tout petit attira mon attention. Je la lue à haute voix et me retrouvai dans l'hiver polaire de la Russie. Je ne savais pour le coup pas exactement où j'étais mais ça ressemblait fort à un monastère. La bâtisse ressemblait à un château mais en plus gros dans le sens où tout était arrondis comme si chaque partie était obèse, comme les fenêtres et ouvertures aussi surdimensionnés. Je suivais effectivement une magnifique blonde et une autre femme du même âge environ les cheveux châtains très clair. Elles avaient visiblement une sacrée réputation puisque les nones qui les croisaient se mettaient soudain à chuchoter et à louer leurs miracles tandis que les filles d'à peine 25ans riaient. L'une d'elle s'écarta soudain du chemin pour aller dans les jardins intérieurs un peu à l'écart et former un bonhomme de neige sans même toucher une seule fois à la neige. Je suppose donc que ce sont des bâtisseuses. J'ai entendu parler que certaines sorcières avaient le pouvoir de contrôler les éléments mais aucune sorcière n'avait survécu à la masse de pouvoir que ça demande laissant ainsi leurs démons dévoraient leurs âmes... Ces filles étaient différentes, la magie passait de l'une à l'autre comme si elles étaient connectées, évidemment avec une double réserve on peut faire beaucoup plus. Et elles repartirent laissant leur bonhomme transformé en statue de verre parfaite. Elles furent attirées soudain par des cris et des supplications venant de l'extérieur, elles coururent vers l'entrée et ouvrirent la porte sur quelqu'un que je ne reconnaissais absolument pas avant qu'elles disent son nom en chœur.
« Tsar, Pierre 1er que nous vaut cet honneur ? »
Oh mon dieu. J'ai étudié le Tsar Pierre le grand pendant mes études d'histoire. Alors je suis entre 1698 et 1703 environ puisque si je me souviens bien il abandonne sa femme après la révolte de 1698 dans un monastère pour femmes, le couvent de l'Intercession avant d'entamer la construction de Saint Pétersbourg.
« Je vous laisse cette traitresse mais je voudrais parler aux célèbres Illia et Anastasia »
Il avait jeté sa femme comme une malpropre et elle le remerciait pour son pardon avant de fuir en courant.
« C'est nous même » répondirent-elles toujours ensemble.
« Dans ce cas-là mesdames pourrions-nous faire quelques pas ensemble ? »
Il leurs tendit ses deux bras qu'elles prirent avec plaisir.
« Voyez-vous je reviens d'un long voyage notamment à Venise, et je me rends compte que la Russie a les plus belles femmes évidemment, mais nous ne rivalisons pas avec leurs savants, leur modernité. L'église a aussi une place trop importante c'est pour cela que je voudrais créer ma propre capitale mais voyez-vous avec des températures aussi rudes mes hommes mourraient. Il me faudrait des créatures aussi formidables que vous. Emmenez notre seigneur dans ma capitale et nous ferons sortir ensemble cette ville des flots ainsi nous pourrons ouvrir la Russie au reste du monde. »
Elles acquiescèrent et je vis soudain tout en accéléré, leurs nouvelles vies mais surtout le combat avec leurs démons, car elles avaient bien un démon chacune. Elles allèrent ensemble en Enfer préméditant leurs gestes afin d'être plus efficace dans leurs travails, étant donné que la construction d'une ville devait demander beaucoup d'efforts et de magie. Elles devaient constamment faire des allers retours entre l'Enfer et la Terre. Donc cette fois-ci, une fois en Enfer l'une échappa à la surveillance de son démon tandis que l'autre tira un fil de magie à l'endroit où elle sentait la présence de sa complice et une fois le fil reliait à elle, elle tira de toutes ses forces. A deux elles vainquirent un à un, leurs démons avec une aisance déconcertante. Quand elles ont été libérées elles revinrent dans leurs maisons de fortune, victorieuse et heureuse que leur plan ait marché.
Une fois revenue chez moi dans mon siècle, je méditais sur ce que je venais de voir. Les sorcières légendaires seraient-elles limitées ? Qu'est ce qui leur permet de trouver la force de vaincre leurs démons ? Et moi oserais-je ? Pourrais-je seulement ? Je me sentais idiote de me comparer à ses femmes si fortes. Mais quelque chose clochait, on m'avait toujours dit que nos pouvoirs magiques pouvaient à peu près être mesurées avec ce démon puisque quand il arrive c'est qu'on est allé au-delà de nos pouvoirs mais ces filles les ont battues comme s'ils ne valaient rien... Il y a un truc que je ne devais pas saisir... En tout cas, une chose est sûre, je n'avais pas le puzzle entier.
Le reste de la journée je la passais dans le jardin à réfléchir, j'avais besoin d'air et le vent frais de l'automne me faisait le plus grand bien. Ce que j'avais découvert jusque-là remettait tout en question. D'où venait ses pouvoirs ? J'observais mes mains rêveuses, ce qui était sûr c'est que ces temps-ci je m'étais débrouillée sans Kyuubi. Où pouvait-il bien se cacher... ? Résumons. Ces derniers temps j'avais appris que les sorcières légendaires avaient dépassé un stade en battant leurs démons, alors que je pensais que les démons étaient notre malédiction pour avoir des pouvoirs et que c'est eux en quelque sorte qui participaient à ces pouvoirs, ce qui n'est évidemment pas possible si ces sorcières ont trouvé seule la force de se battre. Donc c'est que quelque part nos pouvoirs nous appartiennent et que ces démons cherchent seulement à se les approprier... Bien sûr je n'en suis qu'au stade des suppositions mais ma théorie devenait plus plausible que tout ce que j'avais entendu jusque-là. Ensuite Kyuubi. Ça faisait un moment que je ne ressentais plus son aura en moi, j'avais une étrange sensation de vide sans sa présence. Jamais je n'avais ressenti ça, je me sens seule, ce qui est assez ironique puisque théoriquement on est seul mais depuis mes douze ans je sentais son aura grouillait en moi, j'avais appris à le chercher, à le dompter et à me transformer en renard, je m'étais résolue au fait qu'il fasse partie de moi. J'avais quand même des doutes sur le fait qu'il puisse disparaître comme il est venu... En tout cas les sœurs russes ne m'avaient pas trop avancé au contraire j'avais encore plus de questions qu'avant !
Je m'occupais d'Hailey qui était un peu rochon ce soir avant qu'elle aille chasser avec Elijah qui la prenait plus comme un parasite. Il devenait de plus en plus détestable, c'est simple je ne le croisais plus en ce moment. Je me demande vraiment ce qu'il mijote...
Je m'endormis paisiblement après un bon dîner mais sans Hailey dans la maison.
« J'm'en fiche, j'en ai marre de manger des lapins, ils ne m'ont rien fait ! C'est pas juste ! »
« Hailey tu n'as pas le choix ! »
Les cris venant du salon me réveillèrent en sursaut et je me levais pour aller voir de quoi il retournait.
« De toute façon, je n'irais plus et puis c'est tout, tu ne me forceras à rien du tout ! » hurlait Hailey
Avant qu'Elijah réplique je me mis entre eux deux tout en haussant le ton pour avoir leurs attentions.
« OH. Stop. Elijah tu peux y aller merci je m'en occupe. »
« Mais... »
« Je m'en occupe. » le coupais-je sèchement.
« Parfait. » me répondit-il froidement.
« Hailey qu'est qu'il se passe ? » lui demandais-je calmement en m'accroupissant devant elle.
Elle fondit en larmes et je ne compris absolument pas un mot de ce qu'elle essayait de me dire. Je la pris dans mes bras même si elle était très agitée. Je lui donnais le bain, l'habillais et la couchais avec moi. Elle s'endormit après un long moment de silence et de reniflements. Je la trouvais très agitée en ce moment. J'avais fait en sorte que le sort se dissipe le temps que j'entre dans ma chambre avec Hailey, j'usais de la magie mais peu importe, elle m'inquiétait beaucoup plus que mon démon. Et je m'endormis un long moment après avoir cogiter.
J-45. J'étais chez moi en plein milieu de mon salon, le soleil déclinait à l'horizon, le téléphone sur le mur était revenu et indiqué un message non lu. Je m'approchais pour en écouter le contenu.
« Salut ma puce, 'silence, suivi d'un grand soupir' je vais rentrer tard ce soir. Je suis désolée crois-moi c'était notre soir je le sais... Je suis terriblement désolé. Euh...'silence' ne m'attends pas couche toi. Je t'aime bébé. »
Je me souviens de ce jour-là. Coleen n'était pas encore née, je crois même que j'étais enceinte mais je ne le savais pas encore. Rick m'avait promis une soirée par semaine ensemble et encore une fois il venait d'annuler... J'avais passé la soirée seule en préparant mes cours. A cette époque j'étais la maîtresse de l'école du village et je me réfugiais dans le travail pour oublier ma solitude. Alors évidemment Rick avait pleins de petites attention, tous les matins j'avais le pain chaud sur le rebord de la fenêtre par exemple. Des petites choses qui paraissent insignifiantes sur le moment... Le temps fila à toute vitesse, je vus le soleil se lever et se coucher plusieurs fois avant d'enfin pouvoir bouger. Je me vis composer le numéro de sa messagerie, sur le téléphone mural, taper le mot de passe et une voix bien familière se fit entendre :
« Je t'attends mon ange, je serais au magasin bien sûr. Il me tarde de te voir, je me languis de toi 'silence'. Tu sais je crois que je n'arriverais pas à te dire ça une fois que je serais face à toi mais il va falloir que tu choisisses. Je veux pas être la bouche trou pour toujours, on se connaît Rick, si on ne s'était pas quitté ça ferait un peu moins de 2ans qu'on serait ensemble. Ne la fais pas souffrir elle ne le mérite pas mais je ne le mérite pas non plus. Bref, 'raclement de gorge, puis silence', je vais m'en vouloir pour ce message et probablement toi aussi mais je t'aime. Bye »
Je raccrochais le téléphone, il me semblait être soudain hébétée. Cette voix je la reconnaitrais entre milles, c'est la petite voix fluette de Gary. Je m'accroupis comme si tout le poids du monde était soudain sur mes épaules, je me sentais assailli par les souvenirs, toutes ses nuits à l'attendre, à m'ennuyer, à dormir seule... Je regardais autour de moi mais à part ce téléphone rien ne me renseignerai je le savais, je connaissais ma maison par cœur mais j'entendis la sonnerie du portable de Rick. Je cherchais partout mais ne trouvais rien quand il apparut dans l'embrasure de la porte de la cuisine, face à moi, il ne semblait pas me voir. Il regarda une petite photo en souriant très longtemps avant de soupirer et répondre.
« Gary, je. »
« Je suis désolé, mais je ne peux pas la laisser. Elle sera bientôt ma femme, je l'aime et elle est enceinte. »
« Oui de moi Ry, je suis le seul enfoiré qui trompe sa fiancée. Nous deux ça a toujours été une erreur mais je voulais... Je ne sais pas... Vous avoir toutes les deux ce qui est le comble de l'égoïsme évidemment mais j'ai une chance de faire les choses bien avec la femme que j'aime. »
« Oui je te quitte... Non Ry ne vient pas, je t'en prie ne rends pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont. »
Je pensais avoir touché le fond mais la voir débarquer à toute vitesse chez moi et embrasser mon fiancé à pleine bouche je ne m'y attendais pas. J'assistais silencieuse, assise contre mon miroir dans le salon, j'étais obligée de regarder leurs ébats écœurants jusqu'à ce que notre téléphone mural sonne. Il ne répondit pas et la messagerie se déclencha.
« Hey, c'est moi. Il me semblait que tu m'avais dit que tu serais à la maison ce midi, tant pis ! Tu dois encore bosser comme un dingue... Lève le pied ! Et le bébé commence à bouger, je te laisserai toucher ce soir... 'silence' Si t'es là. Je t'aime, bisous chéri, c'était ta lili. »
Je me souvenais de ce jour. J'étais à l'école, j'essayais de l'appeler parce que je voulais qu'on mange ensemble pour lui montrer les petits coups du bébé. Je relevais la tête me disant que ce serait probablement la seule fois de ma vie où je pourrais voir sa réaction à ce moment. Il se releva brusquement, s'habilla rapidement et sans un regard pour Gary il lui lança ses affaires.
« Va-t-en, tu n'as rien à faire chez nous. »
Son ton était sec et froid. A peine avait-elle ouvert la bouche qu'il lui coupa la parole.
« Je me sens minable, ok Gary ? Tu me fais sentir comme la pire merde sur terre alors que lili est une fille formidable, et la mère de mon enfant. Alors oui tout ça j'aurais dû y renoncer il y a longtemps quand j'ai déjà choisi Alice une première fois à toi, la deuxième quand je l'ai demandé en mariage et la troisième maintenant. »
Je me levais soudain pour me rapprocher de Rick. Je me mis face à lui mais il ne me voyait pas. Les larmes roulèrent sur mes joues sans que je n'aie aucun contrôle sur rien.
« Pourquoi je ne te suffisais pas ? Pourquoi je ne t'ai jamais suffi... »
Je me laissais tomber sur les genoux, en larmes tout en me serrant les côtes de toutes mes forces à ses pieds. Qu'est-ce que ça fait mal... Je le vois, j'ai une chance de le voir une dernière fois de m'enlever la dernière image terrifiante de lui et je ne veux même pas le voir. Même pas voir sa tête de menteur chaque fois qu'il me balançait un mensonge alors que j'étais la gentille bobonne à la maison. Qu'est-ce que j'ai pu être naïve....
Je me réveillais soudain en sursaut à côté d'Hailey. Elle dormait comme un ange alors que j'étais transpirante de sueur froide. Je pris une douche, m'habillais en réfléchissant à ce qui venait de se passer. Quelqu'un voulait me montrer quelque chose. Je te félicite, mon fiancé était un enfoiré, satisfait ? Je soupirais en me disant que de jurer dans ma tête n'arrangerai ni ne changerai rien du tout. Hailey dormait toujours paisiblement quand je sortis de la chambre, je fis attention de modifier le sort pour qu'elle puisse en sortir quand elle serait debout. Elle avait le temps cependant nous étions le week-end elle n'avait donc pas école.
Je ne pris pas la peine de prendre un petit déjeuner par contre un café était le bienvenu avant de monter à la bibliothèque pour le dernier indice. Les jumeaux irlandais. Je pris mon breuvage sur la route et montais les marches 4 par 4. Il me fallait une occupation, pour éviter de penser à ces cauchemars dont je n'ai aucun doute sur leurs véracités. Une fois dans ma bibliothèque, je reproduis le même processus qu'hier en tendant la main prévoyant mentalement cette fois-ci l'attaque de livre.
« Les livres en irlandais, je te prie » demandais-je formellement en fermant les yeux une seconde.
Mais apparemment d'autres plans étaient prévus pour moi car avant même que je ne m'en rende compte j'étais en Enfer. Génial. La loi de Murphy voulait ma peau aujourd'hui. Mais aujourd'hui j'étais clairement gonflée d'être là, j'avais autre chose à faire dans l'immédiat que de réduire mon espérance de vie. Mon démon tourna autour de moi en passant sa main dans mes cheveux.
« Tu as cru pouvoir m'échapper... ? »
« Non tu vois, je crois que nous deux ça peut pas fonctionner, t'es bien trop intrusif, tu sais dans un couple il faut garder son jardin secret, tu vois ce que je veux dire... ? Allez peu importe, salut. »
L'humour me paraissait une meilleure solution que l'énervement là tout de suite. Et il en rit même si son rire m'aurait, avant fait froid dans le dos, maintenant tous ces gestes semblaient faux. Il me faisait l'effet du père noël, une fois qu'on a appris qu'il n'existait pas l'excitement laisse place à un profond sentiment de lassitude. C'est exactement ça, je me sentais blasée.
« Tu fouines, tu fouines mais n'oublie pas que je t'ai à l'œil... » me soupira-t-il au creux de l'oreille.
« Oui, oui tu me dis ça à chaque fois, tu te répètes franchement. Tu sais je n'ai pas une vie illimitée et tu n'es pas sans savoir que chaque aller-retour me coûte un peu de vie alors t'es gentil j'ai autre chose à faire de ma vie que de bavarder debout dans un coin de l'Enfer. »
« Tes petites jambes te font mal, excuse-moi j'en oublie mes bonnes manières » s'excusa-t-il avant de me prendre sauvagement à la gorge.
Il me souleva sans mal, mais je ne bougeais pas, ça lui ferait trop plaisir de lui montrer ma peur. Je regardais juste ailleurs profondément ennuyée.
« Ne me sous-estime pas petite sorcière c'est un conseil et cesse ce comportement de petite ingrate, je préférais de loin l'innocente sorcière avec ces magnifiques yeux de biche. »
Sa main passa de mes lèvres à mon décolleté et je ne faisais plus vraiment la maligne, ma gorge commençait à vraiment être douloureuse aillant la sensation que ma tête allait se décrocher de mon corps. Mais il me jeta soudain pour atterrir tout droit dans la bibliothèque. Mon dos percuta violement un de mes ottomanes alors que je toussais en me demandant si mes poumons allaient sortir eux aussi. Je me relevais difficilement, et m'assis sur ce petit bout de canapé que je venais de malmener. Quelque chose dérange dans ce que je fais. C'est que je suis sur la bonne voie c'est sûr. Seulement avant même que je reprenne mes recherches un livre brula devant moi. Evidemment je ne pus voir que la couverture. Non non non me criais-je mentalement en essayant d'éteindre ce feu soudain, mais c'était peine perdue quand je mis la main au-dessus je ne sentis pas la chaleur ni même la brûlure sur ma main. Ce feu était un sort et je ne pouvais rien y faire. Il allait falloir que je trouve un autre moyen de me renseigner. Je ne pense pas que Dan en sache plus mais Hailey... Après tout peut être qu'elle savait des choses ! Depuis le début c'était devant moi et je ne l'avais même pas vu ! Dan me l'avait pourtant dit c'est la fille d'une des sorcières légendaires ! Si quelqu'un doit savoir quelque chose c'est bien elle !
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