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Lune Rousse - Chapitre VI

Chapitre 6


« Lève-toi. Ne montre pas ta faiblesse. »

J'étais à ses pieds encore une fois à genoux, je n'avais pas vraiment récupéré de l'entraînement intensif sur mon énergie, de plus nous nous entraînions à nous battre depuis au moins 5 heures sans s'arrêter mais je sentais son regard acéré sur moi, il ne rigolait plus, j'en tremblais, non pas de peur mais d'énervement. Alors il me trouvait faible ? C'est tout ce que j'étais à ses yeux ? Faible ? Une faible... Mes tremblements s'intensifiaient, tous les muscles de mon corps étaient tendus à l'extrême.

« Ça y est tu as enfin peur de moi. » ajouta-t-il d'un ton glaçant

Je levais la tête vers lui et plongeais mon regard plein de colère sur lui. Son sourire disparu immédiatement de son visage, il eut même un mouvement de recul avant de reprendre ses esprits, je ne lui laissais pourtant pas le temps de répliquer.

« Alors tu me trouves faible ? Mais dis-moi faible comme ça ? »

Je concentrais le plus d'énergie mélangée possible dans mon bras avant de frapper violement le sol qui trembla sous nos pieds. Mon onde de choc le suivit directement pour sortir du sol juste à la plante de ses pieds et le propulser contre le mur.

« OU COMME CA ? » hurlais-je en me levant d'un bond

En l'espace d'une demi seconde une de mes mains lui tenait fermement le col du tee shirt et mon autre poing était fermé, tellement serré que mes jointures étaient blanchies, mes ongles tranchaient la paume de ma main, je le visais mais je ne pouvais pas le frapper. J'étais dans une telle rage que je lui ferais forcément beaucoup plus de mal que je ne voudrais et ce n'est absolument pas le but. Je lâchais son col, détendis mon bras et il en profita pour relever sa tête qu'il avait dû pencher vers moi à cause de ma poigne et de ma taille évidemment. Son regard était hébété, il ne comprenait absolument pas ce qui était en train de lui couler entre les doigts. Et moi j'avais enfin peur mais pas de lui, de moi.

« Je ne peux pas, je suis désolée. »

Je reculais tout en le regardant, je ne pouvais pas le quitter des yeux, lui et le haut de son front que j'avais fait saigner en lui faisant percuter violemment le mur. Je pensais pouvoir le faire, je le voulais en tout cas. Mais lever la main sur lui était au-dessus de mes forces, je ne pouvais pas être sérieuse avec lui du moins pas encore, pas tant que cette chose au fond de moi me restreignait. Bien sûr je savais que si je lui faisais du mal ce serait pour m'entraîner, qu'il était parfaitement consentant et que je ne lui ferais pas mal longtemps, mais ce regain d'énergie m'avait fait voir les choses en face. Si je voulais tout à l'heure avec mon poing j'aurais pu lui arracher la tête aussi facilement qu'un claquement de doigt et je n'aurais pas pu me le pardonner.

Comme il était aux environs de 19h je décidais d'aller prendre une douche et de me changer pour une tenue un peu plus confortable. J'enfilais un jean qui me collait littéralement au corps un peu délavé, une chemise à carreaux rouge, et un petit gilet sans manches blanc avec de la fausse fourrure hyper douce. J'étais vraiment à l'aise et au chaud. J'enfilais ensuite une paire de bottines et sortis de la chambre voulant m'échapper dehors quand Akira m'interpella :

« En allant dehors prends les brochettes qui sont dans la cuisine. Et ne t'avise pas de te défiler Dyanelis à passer sa journée dans les magasins pour faire ce barbecue. »

Elle m'avait dit ça entre deux couloirs en partant, sans même s'arrêter. Je soupirais devant ma défaite cuisante puis souriais en me dirigeant vers la cuisine, c'est qu'elle commençait à me connaître mamie. C'est vrai que cet entraînement m'avait donné faim quand même enfin je m'en rendis compte devant ses magnifiques brochettes de légumes de toutes les couleurs et de tous les parfums. J'en avais l'eau à la bouche, littéralement. C'était aussi l'occasion de penser à autre chose, j'avoue. Je pris la baie vitrée de la maison pour rejoindre quelques personnes déjà attroupés comme Ler, Allister qui discutaient assis sur les petits canapés avec Anastasia et Illia elle discutait avec Kenaï devant le barbecue qu'ils entretenaient. Je me dirigeais justement vers le barbecue et déposais le plateau à côté d'elle, ils étaient en plein milieu d'un débat raciste comme quoi puisque Kenaï était Indien il saurait mieux faire et entretenir le feu qu'Illia étant russe.

« Où sont tes bonnes manières Kenaï ? Je ne crois pas que la reine des neiges ait souvent fait des feux » ajoutais-je sur le ton de la rigolade

« Tiens tu vois, c'est exactement ce que je te disais ! Merci »

Elle me fit un clin d'œil complice et se décala un peu comme pour mieux m'inclure dans la conversation.

« D'ailleurs où est Dyanelis ? C'est elle qui a tout organisé tout de même »

Ça me faisait toujours marrer de l'entendre parler, parce que son fort accent russe jurait complètement avec sa petite tête de poupée. On s'attendrait à ce qu'une fille si douce d'apparence ait la voix qui va avec mais non, les deux filles ont une voix complètement caricaturale d'un vieil espion russe comme on les voit dans les vieux films. La réponse de Kenaï stoppa, cependant nette mes pensées.

« Elle a croisé Dan et ils se sont éloignés. »

Il dit ça en me jetant un coup d'œil comme pour essayer de deviner ce qui se passe. Mais mon cœur se serra tout entier, de quoi pouvaient-ils bien parler ? Illia se jeta à pied joint dans le plat.

« Il s'est passé quelque chose entre vous ? »

« Je...Heu.. » bafouillais-je

Je ne savais pas si je pouvais vraiment lui faire confiance après tout elle était la sœur d'Anastasia, bon pas de sang mais tout de même. Elle me répondit comme si elle avait deviné mes pensées.

« J'ai beau aimé Anastasia comme ma sœur nous sommes complémentaires, je ne cautionne pas toujours ses actes. Je n'ai rien contre toi je t'assure, et tu connais les russes ? Muets comme des tombes. » ajouta-t-elle avec un second clin d'œil accompagné d'une accolade.

Je jetais un regard à Kenaï observant si ça pouvait le déranger que je parle de Dan mais il me sourit de toutes ses dents comme un petit curieux à qui on aurait promis un gros ragot.

« Tu sais Kenaï et Anastasia savaient dans quoi ils s'embarquaient dès qu'on t'a vu rentrer dans le tribunal pour la première fois. On a senti tout de suite qu'il y avait quelque chose entre vous mais ce qui me rend dingue c'est que tout le monde semble le remarquer sauf toi et lui. » ajouta-t-elle

« Je le sens aussi mais ça me fait peur. Je ne sais pas si je suis prête à revivre autre chose, et puis avec un vampire... C'est à réfléchir à deux fois... Je ne suis pas une ado capricieuse, je me rends compte de ce que ça représente et puis de toute manière cette question ne se pose pas puisque j'ai la vie d'une petite fille à sauver et au passage la mienne... »

Kenaï ne semblait pas vraiment comprendre où je voulais en venir et me regardait les bras croisés attendant peut-être la suite mais je n'avais pas grand-chose à rajouter.

« Le savon est gris mais il lave blanc. Ce n'est pas parce que c'est un vampire qu'il ne peut pas t'aimer comme tu le mérites. » me répondit Illia

« Le fond du problème n'est pas que j'ai peur de sa nature mais que j'ai peur de moi. Je sais que j'ai le pouvoir de le tuer si je le veux. Tout à l'heure en s'entraînant d'abord je n'ai pas pu me battre sérieusement parce que même quand il essayait de me faire peur je n'arrivais pas à le croire et donc à rester concentrée alors que c'est vital pour nous en ce moment et je nous mets en danger tous les deux ! Même tous les 3 ! Et puis après 5 heures, j'étais épuisée et il me l'a fait remarquer, la rage est montée, je l'ai plaqué contre le mur et j'étais à deux doigts de le tuer comme ça sans même m'en rendre compte. Je n'arrive pas à être pondéré et raisonnable avec lui, j'ai l'impression de laisser sortir le meilleur de moi mais aussi le pire... Alors j'essaye de m'éloigner mais il y a ce foutu lien qui fait que quand je le vois j'ai qu'une envie c'est d'aller me blottir dans ses bras. »

Une grande tape dans le dos mit fin à ma tirade et je me retournais dans un hoquet de terreur. J'étais tellement focalisée dans mes explications que je n'avais rien vu venir.

« Vous êtes 2 mystères de la vie vous deux ! Je veux dire vous vous compliquez tellement la tâche, non vraiment à ce stade là je ne sais pas si ça relève de l'exploit mais ça force le respect. » me félicita Dyanelis

Puis elle reprit sa route en direction de Dan assis avec Anastasia et tout les autres. Je soupirais et mis les brochettes à cuire.

« Illia tu peux venir m'aider s'il te plaît » appela Ler qui arrangeait la table basse.

Elle me frotta le bras en me lançant un regard qui voulait clairement dire qu'elle s'excusait et je me retrouvais avec Kenaï jusque-là pas vraiment loquace. En même temps je pouvais le comprendre et je me sentais un peu gênée de parler de mes petits problèmes de cœur avec lui.

« C'est vrai ce qu'elle dit. Je veux dire quand j'ai vu ton regard se posait sur lui j'aurais tout donné pour qu'il me soit destiné. Et j'ai pu remarquer à quel point Dan change de comportement quand tu es là, il est un peu plus ouvert en tout cas moins sur la défensive et il te regarde comme si tu étais la plus belle chose qui ne lui ait jamais été donné de voir. C'est beau. Mais ne me regarde pas comme ça, comme je te dis je le savais depuis le début qu'il n'y avait aucune chance mais j'ai joué sur le fait que vous ne vous soyez pas encore rendu compte de vos sentiments et c'était nul de ma part. Vous êtes fait pour être ensemble c'est évident. Maintenant je crois en toute sincérité que votre relation peut se renforcer par cette épreuve, tu devrais lui faire confiance, à deux on est toujours plus puissant. Et pour tes pouvoirs ne t'inquiètes pas, tu viens juste de les découvrir c'est normal que tu ne connaisses pas tes limites. »

Le discours de Kenaï venait du plus profond de son cœur je pouvais le sentir et le voir dans ses yeux sincères. Je passais mes mains du sommet de mon crâne en descendant jusqu'à ce que mes mains tombent sur mes épaules et les agrippent.

« Et si je te disais que je ne m'en sentais pas capable ? Pas capable de gérer mes sentiments en ce moment ? De les affronter ? Je me sentirai bien trop faible une fois devant Lis, m'inquiéter pour Hailey est déjà un lourd fardeau alors devoir me soucier de sa vie à lui aussi, je ne me sens pas prête. Et s'il mourrait je ne m'en remettrai jamais... Pas cette fois. Je crois qu'il y a des choses qu'on peut encaisser mais à un moment c'est juste trop. Je ne reperdrais pas une autre famille. Alors peut être que c'est égoïste de ma part mais je pensais pouvoir garder des relations où on trouverait chacun notre compte mais... »

Je me stoppais pour jeter un coup d'œil en direction de Dan.

« Plus je passe de temps avec lui et plus mes sentiments me semblent limpides. Kenaï est ce que tu crois en le regardant que c'est la vie qu'il souhaitait avant de me rencontrer ? Rester dans un village paumé, avoir une vie de couple, se poser, avoir des enfants, voir sa femme mourir. Je n'ai pas envie de l'obliger à avoir une vie qu'il ne désire pas. »

« Alors ces brochettes ? » nous interpella Dyanelis

Je me retournais vers elle et essuya quelques larmes qui coulèrent toutes seules.

« Fais ce qui te semble juste. Et puis pour ton entraînement il a dû t'apprendre les bases je m'occupe du reste demain ça te va ? Allez va rejoindre les autres. » me répondit Kenaï

Je le remerciais pour ces conseils et allais m'assoir le plus loin possible de Dan sur la deuxième banquette installée en U sur la terrasse, à la première place comme ça pour me voir soit il devait se pencher en arrière ou avant mais il serait de toute manière, trop voyant pour qu'il ne tente quoi que ce soit. Je sais que Dan à une petite fierté mal placée. La plupart de la soirée je la passais avec un verre à la main pour oublier ou avoir un peu plus chaud je ne sais pas trop, un peu des deux probablement. En tout cas nous avons tous bien ri, même moi je me suis laissée prendre au jeu je dois bien l'avouer. Mais malgré tout je pris congé la première, cette journée m'avait épuisé. En partant, j'entendis la voix de Dan m'appelait mais je ne m'arrêtais pas. Il fallait que j'arrête tout ça comme un pansement, d'un coup sec. Au fur et à mesure je n'entendis plus sa voix ni ses pas, je baissais la tête mais je ne voulais pas laisser un sanglot de plus couler pour cette histoire ridicule.

Une fois dans ma chambre, je me déshabillai et me laissai tomber de tout mon poids sur le lit ce qui me fit rebondir. Je fixais le mur tout en réfléchissant, je crois que je n'avais jamais été aussi indécise et incertaine de mes choix qu'aujourd'hui. Kenaï et Illia ne semblaient pas comprendre où du moins n'étaient pas de mon avis alors je me sentais seule... Et puis en m'endormant je repensais à Rick, inconsciemment, me demandant si ça avait été aussi dur entre nous.

***

« Alice, on est adulte, on s'aime mais je veux plus. Je voudrais te voir au réveil, partager tes petits déjeuners, ou traîner au lit jusqu'à ce qu'il fasse nuit sans me soucier de rentrer au risque de me faire bouffer par je ne sais quel animal sauvage dans les bois. Je t'aime Lili... »

Il m'embrassa passionnément et je décidais de lui céder un peu de chemin.

« D'accord pour ce soir mais demain tu fais la vaisselle. »

« Tout ce que tu veux » me répondit-il un sourire jusqu'aux dents.

Il me fit rouler sur lui, m'emprisonna dans ses bras et continua à m'embrasser jusqu'à ce que nous n'aillions plus de souffle mais on s'en fichait tout ce qu'on voulait c'était d'être ensemble. Puis son téléphone sonna, je ne me souvenais pas avoir relevé mais maintenant que je savais qu'il n'avait pas toujours été le mari parfait que j'espérais, je me concentrais pour essayer de me souvenir si j'avais vu ne serait-ce qu'une lettre ou qu'un seul numéro de l'expéditeur de ce message nocturne. Finalement je crois que l'amour rend vraiment aveugle parce que j'avais machinalement tourné le regard vers le téléphone quand il avait reçu le message et retourné aussi vite la tête pour ne pas lui laisser croire que je sois quelqu'un d'intrusif seulement j'avais parfaitement eu le temps de lire le contenu du message sans avoir besoin d'un quelconque indice sur l'expéditeur.

« Je t'attends il fait froid sans toi Ry... L'autre Ry. »

***

J-37. Je me réveillais en sursaut le lendemain matin transpirante et haletante. Je me souvenais à peine de mon rêve et je ne voulais pas aller plus loin. Parfois les choses sont mieux enfouies dans le fin fond des souvenirs en attente d'être oubliés.

Une douche, des vêtements propres et chaud. Je regardais ce qui était posé sur ma commode pour aujourd'hui, encore trempée de la douche. Je ne pouvais pas honnêtement dire que j'étais encore étonnée par cet attrait qu'elles semblaient avoir à me faire porter des fringues toujours plus près du corps. Du coup j'avais de prévu une paire de basket toute simple, un legging noir avec des empiècements transparents qui tournaient autour de ma jambe, et... Un sweat court, d'ailleurs si je levais les bras on voyait mon nombril, avec marqué dessus... J'explosais de rire en lisant et je l'enfilais fièrement. Je sortis ensuite de la chambre tout en me dirigeant vers la cuisine pour petit déjeuner puis m'attachais les cheveux tout en marchant. Evidemment sur la route je croisais Anastasia qui fut soudain scotchée et muette, tant mieux, merci des vacances. Akira, Dyanelis et Dan discutaient dans la cuisine devant une tasse de thé, ils se retournèrent en me voyant arriver, Dyanelis explosa de rire, Dan sourit, et Akira soupira en me préparant une tasse de thé et une pomme.

« Ah ces jeunes... »

Je rigolais de plus belle me vantant que je le trouvais pas mal et qu'il m'allait bien.

« On était persuadé que tu ne le mettrais pas ! » rigola Dyanelis

« Il est cool pourtant ! Bon je ne sais vraiment pas ce que vous avez avec vos fringues, si vous les achetez comme ça ou si c'est un souci de machine à laver mais j'ai l'impression d'avoir soit une seconde peau soit toujours une partie de mon corps découvert. Dyanelis ce n'est pas drôle, mon âme est nue. »

Son rire redoubla, elle en pleura même de rire.

« Ça va, tu ne te sens pas un peu dans l'abus ? » lui demandais-je en souriant tellement son rire était communicatif.

Et puis finalement je rigolais avec elle, finis ma pomme et partis dehors. Mais c'était sans compter la main de Dan qui me retint avant que je ne passe la porte pour rejoindre le jardin.

« Il faut qu'on parle. » me dit-il soudain sérieux

« Si j'avais quelque chose à dire... Mais ce n'est pas le cas. Nous deux ce n'est pas possible, maintenant oublie moi, va te consoler dans les bras d'Anastasia, ça ira mieux demain. »

Ouche, j'avais été rude. Il lâcha ma main en me regardant avec déception. Je m'en voulais un peu mais je n'arrivais plus à gérer cette situation ça me rendait dingue, je ne me reconnaissais pas, moi que je savais si logique et réfléchie, j'avais là l'impression d'être une ado complètement immature et indécise. Je ne me reconnaissais plus à tel point que j'en perdais de vue notre objectif. Je marchais en direction de Kenaï qui en me voyant mit ses mains sur ses hanches et il lu à haute voix les inscriptions sur mon sweat :

« An ass like mine, it's deserved. »

Il me regardait en faisant la moue et en m'observant de haut en bas. Son regard me disait « Bravo je te félicite ». Il était trop mignon.

« Un cul comme le mien, ça se mérite » lui répondis-je en souriant, fière de moi

« Merci, je suis indien d'Amérique quand même » rigola-t-il

Je lui tirais la langue et il me poussa gentiment avec complicité.

« Bon je t'explique moi mon ''truc'' c'est les armes. Grandes, petites peu importe. Alors comme tu n'es pas très grande, pas très large non plus, je t'ai sélectionné une arme de mon cru qui pourrait te convenir pour garder aussi un minimum de surprise dans tes attaques. »

Il me tendit une petite besace que j'ouvrais comme une palette de cuistot pour découvrir de magnifiques lames de lancer.

« Ce sont des armes hybrides. Un mélange de kunaï et de couteau de lancer. J'ai gardé l'avantage de la prise en main du kunaï, avec son anneau il peut être accroché n'importe où, assez malléable et j'ai amélioré son point faible, aiguisé le bout pour qu'il soit aussi fin et perforant qu'une lame. Et j'ai mis sur le manche des bandes de bandages au cas où tu sois touchée, toujours utile et pas souvent à porter de main en combat. »

Il me tendit celui avec lequel il m'avait expliqué, je l'observais sous toutes les coutures alors il avait pensé à tout... Je le pris vraiment en main, l'observant comme une curiosité et je relevai les yeux vers Kenaï. Il l'en prit un aussitôt et m'expliqua :

« Dans ma tribu nos animaux totems étaient le loup, le renard et la chouette. Alors si je me souviens bien tu as une excellente vision de près mais très mauvaise à moyenne voir longue distance pour des cibles immobiles. En sachant que ta cible sera constamment en mouvement il faut que tu utilises les yeux de ton démon renard. C'est une transformation partielle et momentanée qui est beaucoup moins difficile à exécuter que la transformation complète je t'assure. Tu n'as qu'à fermer les yeux et te concentrer sur les siens. Regarde »

Il n'eut même pas besoin de fermer les yeux que je vis le changement dans son regard. Une teinte plus animale l'animait et ses pupilles s'étaient rétrécies pour ne faire qu'un cercle aussi petit qu'un point.

« Bon inutile de te préciser que ma vue est médiocre au-delà de 40 mètres c'est affreux, je vois un amas flou. Par contre je vois extrêmement bien de près, j'ai également une très bonne vision périphérique ce qui me permet d'exceller dans la traque à courte distance mais je n'ai presque pas d'avantage en combat puisque je vois quasiment aussi bien qu'un humain myope, ce qui si mon ennemie le repère peut me faire tuer. Mais toi c'est différent. »

Puis son regard rechangea pour redevenir le regard doux que je lui connais. Il leva son menton dans ma direction pour m'inciter à essayer. Je fermai les yeux, avec l'habitude en ce moment je me retrouvais directement devant Kyuubi, du moins son incarnation en vrai renard, je tendis la main pour lui toucher la tête mais il me surprit en fermant les yeux tout en faisant une grimace de douleur. C'est seulement quand je rouvris les yeux qu'un cri de douleur m'échappa, mes deux mains sur mon visage j'avais l'impression qu'on venait de m'arracher les yeux, ils me brûlaient littéralement. Kenaï se rendit compte que je ne rigolais pas et que j'avais vraiment mal alors il prit mon visage entre ses grandes mains.

« Alice enlève tes mains ! C'est qu'une phase, ça va passer mais il faut que tu habitues ton cerveau et tes connections nerveuses à ce surplus soudain d'informations. »

J'enlevai mes mains comme il me le demandait mais ma vision était complètement brouillée par du rouge, je voyais tout avec un filtre, donc pas grand-chose finalement à part un brouillard rougeoyant. Je saignais sérieusement des yeux, je n'avais pas d'autres explications pour ma vision actuelle si mauvaise, mince c'était devenu une habitude en ce moment décidément. Kenaï avait toujours ses mains sur moi mais je le voyais mal, en plus que chaque clignement d'œil me donnait l'impression d'avoir un paillasson dans les yeux.

« Je suis désolée, moi je n'ai presque pas eu mal, peut-être parce que le loup est myope et que j'ai du coup presque autant d'information qu'avec ma vision normal » ria-t-il

« Je me fais entraîner par une foutue taupe. » raillais-je en réponse à son rire

Il ria de bon cœur et cette grande andouille arriva à me décrocher un sourire qui n'était pourtant pas de circonstance.

« Bon tu vas essayer de viser la cible mobile devant toi. Sers-toi de tout ton corps, et concentre tes yeux, même avec un voile tu devrais y voir clair puisque ma cible sera constamment en mouvement. »

Il était bien meilleur instructeur que Dan, moins dur en tout cas. J'avais l'impression que c'était chose aisée dit comme ça. Je ne voyais absolument pas bien, je pouvais juste discerner une grande silhouette plutôt athlétique, je n'apercevais rien d'autre, peut être des cheveux blonds mais peut être que c'était aussi bien les rayons du soleil. J'envoyais mon premier kunaï à l'aveuglette, la silhouette l'évita avec brio mais quel genre de cible ça peut être ?

« Mais... ? »

Je n'eus pas le temps de finir que Kenaï me coupa la parole.

« Concentre-toi. »

Je ne cherchais pas à comprendre et j'y allais à fond. Je courais dans sa direction en appliquant les conseils de Dan, au dernier moment je sautais en lui envoyant un kunaï, puis 2 puis 3 avant de retomber au sol. Je courais pour les récupérer, tout en glissant pour éviter ses coups, vu la rapidité il avait dû demander à Allister de l'aide, peut-être. Mais Allister me semblait moins grand dans mes souvenirs, je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus que la silhouette se tourna vers moi mais j'eu l'impression que son mouvement était lent, c'est comme si je le voyais au ralenti. Je pu donc facilement contrer son coup et même si j'étais accroupie prête à me relever je contrais son coup en lui logeant un kunaï dans le coude, j'entendis l'os se défaire sous mes doigts puis la silhouette sembla fondre littéralement sur moi alors que j'étais toujours au sol j'attrapai rapidement un autre kunaï pour lui loger directement dans la gorge. Ils sont immortels, hein ? J'entendis une voix rauque déglutir et cracher sur moi un peu plus de sang puisque mon filtre semblait ne voire plus que ça. Elle s'agenouilla devant moi, les mains, je suppose, autour de la gorge. Je pouvais l'entendre suffoquer difficilement, j'entendis un bruit liquidien comme si un geyser sortait de sa gorge. Je ne savais pas du tout si j'avais bien fait mais au fond de moi j'eu mal, je ne compris pas. J'essayai de regarder partout pour essayer d'y voir plus clair, mais désormais les larmes se mélangeaient aux larmes ensanglantées dans mes yeux et j'y voyais encore moins, je ne distinguais maintenant plus rien. J'avais l'impression que c'était moi qu'on venait de poignarder, je mis tout de suite mes mains autour de mon cou mais je n'avais rien à part le souffle court. Mon cerveau était complètement brouillé, j'étais perdue.

« Hé Alice, regarde-moi ! » me demanda Kenaï.

« Je ne vois rien du tout ! » lui criais-je larmoyante.

« Regarde dans la direction de ma voix. Tu as été parfaite, on dirait que ces kunaïs te vont à merveilles »

« Non. Non... Pourquoi j'ai mal ? Pourquoi j'ai la sensation que c'est moi qu'on a poignardé ? J'ai l'impression... J'étouffe. » lui avouais-je en suffoquant de plus en plus.

Une de mes mains serrait mon cou comme si en écrasant ma gorge ce quelque chose de coincé pourrait en sortir... J'entendis soudain d'autres pas vers nous puis la main fraîche ainsi que l'odeur de fleurs d'Akira m'entoura. Elle me souleva tout en me maintenant sur son épaule.

« C'est assez pour aujourd'hui les garçons. »

Sa voix était posée mais ferme personne ne broncha et elle m'emmena vers ma chambre, j'arrivais à peine à marcher tellement j'étais sonnée et avant même que je m'en rende compte j'étais allongée sur mon lit, Akira assise à mes côtés qui me caressait les cheveux.

« J'ai appris que tu avais rompu avec Dan. Est-ce que tu peux me dire pourquoi ? » me demanda-t-elle sereinement.

Mes yeux sous le calme de la situation redevinrent les miens et je retrouvais enfin la vue, tout me paraissait plus clair, plus net mais une grande fatigue me prit soudain, j'arrivais difficilement à lutter.

« Je crois qu'on s'est rencontré trop tôt, ou trop tard et ça me brise le cœur parce que ni lui ni moi n'avons envie mais c'est juste pas le moment... Alors peut être que je regretterai toute ma vie la manière dont je lui ai parlé pour qu'il me déteste parce que j'ai l'impression de faire une connerie monumentale mais c'est trop égoïste de ne penser qu'à moi et mes petits sentiments alors que je suis la seule qui puisse protéger Hailey. En plus j'ai essayé de m'entraîner avec lui mais il y a quelque chose qui me bloque, je n'ai pas peur de lui mais de moi. J'ai peur de lui faire mal alors que c'est un vampire, que c'est ridicule puisqu'il va guérir mais je n'y arrive pas... »

Je m'arrêtai une seconde pour regarder mes mains encore tremblante et ensanglantée avant de reprendre avec une petite voix.

« Je ne veux pas qu'il se force à vivre une vie qu'il n'a pas envie. Pourquoi un vampire voudrait vivre une petite vie tranquille, se marier, avoir des enfants » repris-je en pleurant.

Akira me prit dans ses bras et me serra contre son cœur, je pouvais l'entendre battre régulièrement comme une horloge, je m'assoupissais lentement et c'est seulement sa voix qui me réveilla.

« Est-ce que tu crois aux âmes sœurs ? »

« Plus maintenant. » lui répondis-je

Sa réponse m'intriguait tout de même alors je luttais encore un petit peu.

« Quand j'étais petite ma mère me racontait l'histoire de cette femme qui a cherché toute sa vie son âme sœur, voyageant dans tout le monde entier pour trouver une réponse, elle savait parfaitement tout expliquer, que le monde entier est érigé sur le principe du Yin et du Yang. C'est-à-dire que si une femme naît elle apparaît comme la première partie cherchant constamment l'autre afin de compléter son tout, l'un ne pouvant vivre sans l'autre une fois rencontré. Disant même que deux âmes sœurs est un couple choisi par les Cieux. A la naissance, les hommes et les femmes sont tous reliés avec un fil rouge par ce dieu qui s'occupe de former les couples prédestinés. Et ce dieu aurait même dit « Peu importe si tous les deux sont ennemis ou que l'un soit riche et l'autre pauvre ou qu'ils vivent dans les deux coins les plus éloignés du monde. Une fois que ce fil rouge les lie ensemble, ils ne peuvent pas désobéir à leur destinée. » Cette femme voyagea ensuite en Grèce pour trouver des récits datant de l'antiquité. Elle serait alors tombée sur Platon et son banquet qui dit que les êtres humains, à l'origine, auraient été constitués de quatre bras, quatre jambes et d'une seule tête à deux visages. Zeus, qui aurait craint leur pouvoir, les aurait coupés en deux, les condamnant à passer le reste de leur existence à rechercher la part manquante. Elle croit avoir enfin trouver ce qu'elle cherche mais un homme lui conseille de lire un philosophe juif qui parle justement des âmes sœurs cet homme lui tend la Bible selon Ramban, qui dit, lui, que chacun des partenaires séparés aspire à retrouver la présence de l'autre, dont il a gardé la marque, dans sa chair comme dans son âme il interprète en fait le second récit de la création de la femme dans la Genèse. Etant juif elle se penche avec cet homme sur le judaïsme et sur les légendes juives et ils tombent ensemble sur un texte qui évoque encore une fois les âmes sœurs. Selon ce livre de légendes, 46 jours après la conception d'un garçon, Dieu désigne celle à qui il est destiné : cette âme sœur est nommée destin. C'est pour sa qu'on dit UNE âme sœur. Elle aurait vécu toute la fin de sa vie aux côtés de cet homme et c'est seulement dans son dernier souffle qu'elle comprit qu'il était son âme sœur. »

« Qu'est-ce que tu essayes de me dire au juste ? » lui demandais-je sans être sûr de comprendre.

« Il y a des choses que tu dois découvrir par toi-même. Mais personnellement, si les vampires existent, si les sorciers et sorcières existent, pourquoi l'âme sœur n'existerait pas ? » me répondit-elle pensive.

Je lui souris en la remerciant et elle sortit de ma chambre.

J-36. Ma nuit fut agitée de cauchemars en tout genre, mais d'une brutalité sans nom. Je frottais mon visage avec mes mains, chamboulée par la nuit que je venais de passer. Je pouvais encore me souvenir avec exactitude d'un certain nombre de ces mauvais rêves...

Je m'habillais tout en y réfléchissant. Le premier, j'étais dans une maison en bas des escaliers et je pouvais voir dans la pénombre une pièce en haut des escaliers, l'embrasure de la porte laissait échapper de la lumière. Je m'en approchais doucement, je mis un pied sur les escaliers et un bruit de robinet qui s'enclenche se fit entendre, je montais une autre marche et l'eau déborda à travers la porte, je continuais mon ascension et du sang se mêla à la flaque d'eau. Plus je montais les marches et plus des indices apparaissaient dans cette immense flaque qui coulait jusqu'en bas. Des cheveux blonds apparus, puis des poils roux, et quand j'ouvris la porte Kyuubi était en train de tuer Dan en lui plantant ces griffes au plus profond de la gorge. Il le tenait haut, si haut que ses pieds ne touchaient plus le sol et cette version féroce de mon démon me souriait. Un son s'échappa ensuite du bas, une musique au piano, le fameux morceau Clair de Lune par Claude Debussy. Cette musique donnait une teinte irréaliste à ce rêve comme un vieux film d'horreur. J'étais bloquée devant cette scène, en pause, seul la musique donnait vie à ce rêve puisque plus personne ne bougeait même la flaque était en suspens.

Le second, j'étais cette fois chez moi, mais personne ne semblait me voir ni Rick, ni Gary qui semblait former la parfaite petite famille avec un bébé que je ne reconnaissais pas. Je les regardais dos à mon miroir de salon et soudain Rick se leva, sembla absorbé par son reflet et me poignarda en plein ventre. Ma tête tomba sur son épaule et un cri aigue se fit entendre, si strident qu'il me perça les tympans, si bien que je le vis remuer des lèvres mais je n'entendais rien. Son couteau descendit sur 10 centimètres avant qu'il ne me laisse pour morte au milieu de mon salon tel un de ses tapis à têtes d'animaux. Et je crois que le pire c'est que je me sois noyée dans ma propre flaque de sang, alors que tout le monde autour de moi continuaient leurs vies comme si de rien était.

Le troisième n'était pas vraiment un cauchemar mais il m'avait énormément chamboulé, j'étais sur un banc devant un port et ma mère était juste derrière moi.

« Est-ce que je t'ai déjà raconté comment j'ai rencontré ton père ? » me demanda-t-elle sans même se retourner. Elle venait d'apparaître sans même que je ne m'en rende compte.

« Jamais. »

Le visage perdu dans l'océan j'attendais la suite.

« Ton père et moi on se connaissait depuis qu'on était enfant. On s'était rencontré devant chez lui, moi et d'autres filles étions venus observer la plus belle maison d'Angleterre. En le voyant sortir de chez lui les filles étaient toutes partis en courant sauf moi. Je l'attendais. Quand il arriva à ma hauteur il commença à me parler, à me raconter à quel point il se sentait seul, et il m'a invité à rentrer. J'étais une fille de la rue comme on disait, ma mère tenait un bar où la moitié des personnes ne payaient pas, ou alors la payait en nature. Je n'avais pas bonne réputation du tout. Mais lui s'en fichait il ne connaissait ni moi ni ma mère alors nous avons commencés à jouer. Tous les jours je venais chez lui en secret et il me montrait sa chambre immense et tous ses jouets. C'était comme un rêve, jusqu'à ce que sa mère nous surprenne... Elle évidemment me connaissait du moins ma réputation. Elle me prit du bout de ses doigts, je n'étais pas très grosse et je n'avais que 7 ans, elle m'a jeté par la fenêtre. Depuis ce jour, ton père se promit de me protéger jusqu'à la fin de sa vie mais il n'était pas assez bête pour tout laisser tomber, sa réputation, sa fortune, son nom. Alors il est resté dans sa famille mais venait me voir chaque jour pour me donner à manger et passer un peu de temps avec moi. Plus il grandissait plus ses cadeaux étaient important, j'eu ma plus belle robe de sa part. Et quand il a eu 18 ans sa mère lui choisit une fiancée arrangée évidemment et je l'ai quitté. Je lui ai demandé qu'on arrête de se voir, que ça ne rimait à rien et que tous les cadeaux du monde ne me feront jamais l'aimer. C'était bien sûr un mensonge parce que je venais de découvrir mes pouvoirs, et qu'avec le temps je m'étais dit que mon rêve était trop égoïste. Le privé de tout ce qu'il avait juste pour une vie de misère avec moi ne valait pas le coup en plus je ne savais même pas comment il réagirait en apprenant mes pouvoirs alors j'ai vendu tous ses cadeaux, sauf une robe, et j'ai pris un billet pour l'Amérique, du jour au lendemain. J'ai vécu 5 ans là-bas, ça a été dur mais j'ai réussi, je me suis même faite un nom avec mon herboristerie, je commençais à attirer de plus en plus de monde, mon nom était sur toutes les bouches pour une fois en bien et un soir je suis rentrée chez moi, le manoir que tu as restauré et il m'attendait sur les marches. En me voyant son visage s'est illuminé littéralement, il est passé en un instant de mort à vivant. Et il ne m'a plus jamais quitté, jusqu'à ce que tu naisses, tu étais la plus belle chose qui pouvait nous arriver et quelques mois après il est mort dans mes bras d'une pneumonie que je n'ai jamais réussi à soigner... Tu lui ressembles beaucoup d'ailleurs. »

Elle se tourna vers moi, j'avais les larmes aux yeux.

« Je veux que tu vives ta vie sans aucun regret parce que crois-moi il n'y a rien de pire que des regrets. Souviens-toi pour qui tu fais tout ça. »

Je touillais mon café de plus en plus fort, le regard dans le vide, le tintement de la cuillère était de plus en plus appuyé jusqu'à ce que Kenaï me surprenne, ce qui me stoppa immédiatement.

« Prête ? »

« J'arrive. » lui répondis-je évasivement j'étais toujours ailleurs.

Je savais qu'Akira avait connu ma mère avec un peu de chances, aussi mon père, il fallait que je lui demande est-ce possible que ma mère est réussie à me parler dans mes rêves ? Dyanelis serait la mieux placé pour me répondre. Je suivis donc Kenaï jusque dehors, je n'avais même pas commencé que j'étais impatiente de finir pour pouvoir aller poser mes petites questions. Je changeais mes yeux en renard, je ne voyais toujours pas grand-chose mais aujourd'hui j'avais un peu plus de mal. Je mis quelques heures avant de toucher ma cible. J'avais toujours cette sensation étrange dans la poitrine mais je mis ça sur le fait que je n'avais pas tuer quelqu'un depuis longtemps, je me laissais probablement trop dominer par mes sentiments. Une fois ma séance terminée, je montais dans ma chambre pour me rincer les yeux qui me piquaient toujours autant. J'avais touché ma cible au moins une dizaine de fois, c'était de mieux en mieux, je pouvais le sentir.

Je descendis contente de moi pour préparer le diner. Une fois tout le monde à table, Akira à côté de moi je décidais de me lancer.

« Est-ce que tu as connu mon père ? » lui demandais-je avec curiosité

Elle eut un petit temps de réflexion puis me répondit :

« Oui un petit peu, avant ta naissance, le plus grand chagrin de ta mère, je crois qu'elle ne s'en est jamais remise. Elle a toujours considéré qu'elle l'avait tué même si elle ne pouvait juste rien faire pour lui. D'ailleurs tu lui ressembles maintenant que tu m'en parles. Un vrai dandy, les cheveux blond foncé, des yeux bleus magnifique, un visage carré avec une barbe bien fournie, des cheveux toujours un peu longs, jamais je ne l'ai vu autrement que sur son 31 et le regard qu'il avait pour ta mère était le plus beau que je n'ai jamais vu. Chaque fois qu'elle parlait il la regardait comme s'il chérissait chacun de ses mots. En tout cas tu es l'exact milieu entre les deux. »

De sa description je me l'imaginais parfaitement, et ça collait bien avec moi c'est vrai. Mes cheveux blonds cuivrés était un savant mélange entre le blond de mon père et le brun cuivré de ma mère. Ma mère avait des yeux verts perçants, mon père des bleus, moi un peu des deux. J'aurais aimé les voir ensemble... Voir ne serait-ce qu'une seule fois ma famille réunie. Je me tournais vers Dyanelis un peu plus loin, je n'avais rien à cacher et puis de toute manière tout le monde allait de sa petite discussion alors personne ne m'entendrait.

« Dyanelis, c'est possible qu'un mort nous contacte via les rêves ? »

« Parfaitement oui, il faut beaucoup d'énergie, j'ai vu ça souvent chez des gens qui ont gardés des objets précieux du défunt. Ça devient une sorte de balise, pourquoi ? »

Alors un bout de son âme serait suffisant pour qu'elle me trouve et me contacte, je suppose. C'était donc vraiment elle... Cette nouvelle me remplit de joie, par automatisme je regardais autour de moi pour capter le regard de Dan mais je ne le vis pas à table. Sa place était vide.

« Akira ? Il est où Dan ? » lui demandais-je un brin inquiète

Mais personne ne me répondit, Akira se contenta d'hausser les épaules, Dyanelis évita mon regard et Anastasia leva les yeux aux ciels. Je ne m'inquiétais pas vraiment. La soirée se passa et j'étais toujours dans l'euphorie de l'entrevue avec ma mère. C'est pour ça qu'une fois sortie de table, je rejoignis ma chambre pour contacter ma poupée.

Je m'assis sur mon lit, et me retrouvai tout de suite dans sa chambre.

« Salut ma poupée ! »

« Mamaaaa » cria-t-elle en courant vers moi pour me faire un gros câlin

Je la fis tourner en lui embrassant le sommet du crâne. Puis je m'accroupis devant elle en prenant son visage en coupe.

« Alors comment ça va ? L'école se passe bien ? »

« Mamaaa c'est les vacances ! Tu rentres quand ? Et Dan ? » s'impatienta-t-elle

« Bientôt mon cœur bientôt, on fait ce qu'on peut d'accord ? Tu me manques tu le sais ça ? » lui répondis-je attendrit

« Comment est-ce que je pourrais le savoir puisque tu n'es pas là » s'insurgea-t-elle en croisant ses petits bras sur sa poitrine

Je lui souris, puis elle me montra des dessins qu'elle avait fait de moi, elle et Dan. Je trouvais drôle qu'il n'y est jamais Elijah, elle au contraire trouvait ça normal. Elle m'expliqua ce que j'avais manqué, pas grand-chose puis je mis cette pipelette au lit mais avant de partir elle me prit la main :

« Fais attention à Dan... »

Puis elle s'endormit. Je retournai dans ma chambre le sourire aux lèvres. Quel numéro cette petite...

J-35. Les matins devenaient redondants, douche, habits, petit déjeuner, entraînement. Cette nuit les cauchemars m'avaient laissé tranquille. Je commençais donc la journée d'aussi bonne humeur qu'à mon coucher. Je mettais toute ma force dans mes attaques, et ma concentration ce qui fait que maintenant 1 attaque sur 10 échouait seulement. Ce qui me faisait d'assez bon résultat, par contre je m'en voulais un peu pour sa cible qui devait être à bout de force, ça semblait être toujours la même. J'avais fait ma fouine et il semblerait que ce soit bien Allister puisque certain soir je le voyais se détendre les muscles par petite pression et quand il croisait mon regard il était visiblement mal à l'aise. Je ne l'avais donc pas embêté avec ça. Nous étions tous à table et Dan n'était toujours pas là... Je regardais la table avec tristesse... Ces temps-ci je ne l'avais ni vu, ni entendu, c'est comme s'il s'était soudain volatilisé mais il fallait que je le laisse tranquille, je n'avais pas le droit de lui demander de se montrer là tous les soirs, après tout il faisait bien ce qu'il voulait. Mais je me sentais de plus en plus seule le monde m'entourait mais c'est comme si rien n'avait de sens sans lui... Je soupirais sans avoir rien mangé, puis montai devant le regard étonné de mon assemblée. Une fois devant ma porte de chambre Ler m'interpella :

« On peut trouver le bonheur même dans les situations les plus sombres, il suffit de se souvenir d'allumer la lumière. Je me souviens plus trop où je l'ai lu mais je pensais que ça pourrait t'aider. » me dit-elle, sourire gêner aux lèvres tout en se frottant le crâne.

« Ler, est ce que tu crois que j'ai bien fait ? » lui demandais-je droit dans les yeux

Elle me sourit d'un vrai sourire franc, mit ses mains dans son sweat bien trop grand pour elle, s'appuya contre la monture de la porte puis mit une jambe sur l'autre, ce qui froissa un peu sa jupe. Ses bottes claquèrent contre le parquet puis elle leva les yeux vers moi.

« Je vais te dire, je trouve que les gens se comportent étrangement avec toi. Ils semblent t'éviter de souffrir ou je ne sais quoi mais tu sais je trouve que tu te prends bien trop la tête et je vais te dire l'autre zigoto n'est pas mieux. Vous allez peut-être mourir et vous semblez faire tous les deux comme si ça ne pouvait pas arriver. Tu veux que je te dise tel que je vous ai vus jusque-là, vous êtes tous les deux très fort mais il y en a toujours un pour soutenir l'autre peu importe la situation. Que ce soit toi qui t'inquiètes pour lui ou lui qui s'inquiètes pour toi mais vous êtes 2 manches. Vous vous livrez l'un à l'autre pour le lendemain vous dire des vacheries que ni l'un ni l'autre ne pense. A mon avis vous avez juste peur de vos sentiments. Et c'est con. J'ai aimé quelqu'un plus que tout il a plusieurs décennies maintenant, un homme qui a eu le malheur de naître avec la mauvaise couleur de peau... Je l'aimais de tout mon être, sa couleur n'avait aucune importance à mes yeux mais il a choisi pour moi que ce serait mieux que je vive sans que les autres me rejettent à cause de lui et je l'ai laissé partir... Je ne passe pas un jour sans m'en vouloir et me demander pourquoi je l'ai écouté, pourquoi j'ai pas insisté... Certaines personnes aspirent juste à une vie simple et planifié. Mais les choses ne se passent pas souvent comme on l'aurait voulu mais ce n'est pas pour ça que c'est mal. Il suffit juste de voir le bon côté. » m'avoua-t-elle

J'avoue que ça faisait beaucoup à digérer d'un coup.

« Peut-être que j'ai peur... J'ai passé un an seul, je me suis habituée à cette solitude et là il arrive et chamboule toute ma vie... Et si je perdais tout ? Et si je le perdais à cause de moi ? Et puis c'est toujours 1 pas en avant et 2 en arrière. »

« Dans ce cas, parfait mais tu finiras seule toute ta vie. Parce que ces questions c'est juste la base de la vie. T'es-tu déjà demander si ce n'était pas ta faute si ça n'avançait pas ? Non parce que je veux dire ok Anastasia n'y a pas été mollo mais vous n'étiez pas ensemble... ? Après je dis ça » finnisa-t-elle en levant les mains en l'air.

« Oh et tant que j'y suis, essaye d'imaginer ce que serait ta vie avec lui juste au cas où. Bonne nuit. »

Ses bottes tintèrent dans le silence du couloir. Je soupirais, me voilà revenue à la case départ. Je m'allongeais sur mon lit dans le noir en réfléchissant à ce que mon monde pourrait être, la vision que j'en aurais. Juste un million de rêve pour le monde que je voudrais avec toi.

Je me réveillais dans un jardin que je ne connaissais absolument pas. Dan se tenait devant moi, je pouvais ressentir la chaleur de sa main contre ma joue. Mon regard se posa sur ses habits inhabituels, il portait magnifiquement bien un tee shirt en col V avec un cuir marron, un jean foncé, et des bottines marrons lacets négligemment.

« Hé ne me regarde pas avec tant d'indécence ! »

Je le levais la tête pour voir son sourire magnifique un peu contenu et de travers comme d'habitude mais ces rides nasogéniennes se creusaient en profondeur, absolument tout ce qui me faisait craquer le plus chez lui. Je déposais ma tête contre ses pectoraux, je le sentis retenir sa respiration un instant avant qu'il ne m'étreigne, sa tête se lova sur la mienne. Le moment était parfait jusqu'à ce qu'il prenne mes deux bras pour me repousser un peu afin que je puisse le regarder. Il me parlait, je vus sa bouche bouger mais je n'entendis rien, aucun son ne sortait de sa bouche et je ne pouvais pas bouger d'un poil. Jusqu'à ce que j'entende quatre mots :

« Je m'en vais. »

Puis il regarda ailleurs un point au-delà de moi avec ce sourire en coin sur le visage.

« Nous deux ça n'aurait jamais pu fonctionner. »

J'avais l'impression qu'il voulait que je lui dise le contraire, qu'il voulait que je lui demande de rester mais je ne fis rien. Je ne pouvais rien faire dans mon propre rêve. Jusqu'à ce que La scène se rejoue devant mes yeux. Une épée rentra dans l'abdomen de Dan juste devant moi, m'aspergeant de sang au passage, mes yeux étaient écarquillés, je le regardais arrêter la lame avec ses mains pour ne pas qu'elle m'atteigne. Mon souffle était court à peine assez pour que je respire normalement.

« Ne m'oublie pas. » entendis-je derrière Dan.

Je reconnus cette voix aux premières intonations, c'était Lis évidemment. Des frissons violents me secouèrent jusqu'à ce que je me réveille en hurlant. Je me levais quand même, je ne voulais pas me rendormir tout de suite même s'il faisait nuit, je me douchais, m'habiller puis me dirigeai vers la cuisine pour me faire un café et enfin, me poser dehors avec ma tasse sous cette magnifique nuit étoilée. Qu'est-ce que je pouvais bien faire ? Il occupe constamment mes pensées, je me demande ce qu'il fait, pourquoi il n'est pas là, est ce qu'il rigolerait à ma blague s'il était là ? Est-ce qu'il ressent ce que je ressens ? Tout ça me paraît fou, j'ai l'impression d'avoir perdu la raison. Je soupirais les yeux en l'air, le silence de la nuit me faisait du bien comparer aux sons assourdissant de la journée, je fermais les yeux pour apprécier ce moment et les souvenirs ressurgirent d'eux même.

« C'est tout ce que vous pouvez faire ? »

La première phrase qu'il m'ai dite, j'étais tellement en colère, contre eux, contre moi de ne rien pouvoir faire. Ses yeux brillaient de rage et me défiaient mais je l'avais soutenu, j'ai toujours essayé de voir plus loin que ce regard froid et impénétrable après tout je n'étais pas une étrangère des ténèbres, je le comprenais au fond bien plus que je n'aurais jamais pu me l'imaginer. Ce grand blond, avec son regard ténébreux, ce large corps musclé qui ne semblait fait que pour m'emprisonner à l'intérieur et ce sourire de travers qui ne le quitte pas quand il me regarde.

Puis une autre image s'imposa à moi, nous étions dans ma cave.

« Tu es assez soûle pour être moins agressive avec moi c'est bon à savoir. »

Ce jour-là j'avais mal interprété son sourire. Il n'était pas du tout menaçant, en fait c'était ce fameux sourire de travers qu'il m'offre souvent. Je me souviens parfaitement de cette soirée, il ne me regardait pas il regardait un point au-dessus de moi en disant ça et ce sourire lui collait à la peau mais maintenant que je le connais un peu plus je sais que c'était une manière bien tordue d'en savoir un peu plus sur moi... C'est vrai qu'il ne devait pas avoir l'habitude qu'on le défi souvent et je n'ai pas arrêté depuis que je le connais. Son image était parfaitement ancrée dans ma tête je le voyais devant la fenêtre de sa chambre, légèrement vouté à cause de sa taille, les mains dans ses poches et il se retourna vers moi pour me faire le plus beau sourire de travers du monde. Champions du monde catégorie sourire de biais. Haut les mains. J'aurais été dans un manga j'aurais saigné du nez, c'est sûr. Je buvais mon café à petite gorgée, ce silence était vraiment sans prix. Et soudain j'eu une idée.

Je me levais d'un bond, me servit d'un peu d'énergie pour soulever des morceaux de terres autour de moi et les dirigeai sur moi. J'activais mes yeux de renard et je m'entrainais jusqu'au lever du jour. Je travaillais mon aisance, mes réflexes, ma vue, et mes postures. Je me reposais un peu trop sur les gens à mon goût en ce moment. Je crois qu'après un an seule, je m'étais trop facilement remise aux autres pour tout. Je me sentais à présent en pleine possession de mes moyens, je ne voyais même pas le temps passer. J'enchaînais les attaques contre mes propres bouts de pierre jusqu'à ce que je me crée des murs de boue pour m'entraîner sur ma force. Je mis toute mon énergie, et ma détermination, jusqu'à ce que je regarde autour de moi, j'avais littéralement retourné toute la terre du jardin. Je fis un tour sur moi-même pour observer les dégâts tout autour en souriant, j'avoue que j'étais fière de moi. Je mis mes mains sur mes cuisses pour souffler un peu mais ce sourire était collé à mon visage.

J-34. « Apparemment tu es déjà prête pour ton entraînement ! » rigola Kenaï en s'approchant de moi

Je me relevais en pointant deux doigts vers lui et en les ramenant à moi avec un air de défi. J'activais mes yeux et c'était parti pour l'entraînement. J'y mis toute ma force, vraiment Allister je suis désolé, je le sentais de moins en moins réactif ou peut être était-ce moi qui était de plus en plus rapide mais je le malmenais vraiment aujourd'hui et chaque fois que je le touchais j'avais toujours ce pincement au cœur que j'ignorais. Aujourd'hui j'étais on ne peut plus sérieuse. Coups de poings, coups de pieds, coup de genoux, de coudes le pauvre semblait encaisser de plus en plus mal. Je réussis à le planter quelques fois, des coups furtifs sur des points vitaux ce qui le fit plusieurs fois gronder d'une voix rauque. Moi je ne me prenais presque plus de coups, je trouvais d'ailleurs que je les évitais au contraire avec brio. J'aimerais que tu sois là pour voir ça Dan...

Il devait être désormais tard dans l'après-midi, j'esquivais un énième coup de poing en reculant mon buste mais cette fois ci je décidais de prendre son bras au passage, de lui bloquer derrière le dos et j'allais le planter juste entre les deux omoplates quand j'entendis la voix de Kenaï retentirent violement.

« STOP. »

Je fus d'abord surprise, par son ton sec, j'allais enlever mes yeux quand je l'entendis continuer :

« Va voir Akira, avec tes yeux pour qu'elle t'examine, parce que tu en as fini avec nous ! »

Sa voix était calme mais je la sentais fausse.

« Tu veux dire... ? »

« Oui parfaitement tu es prête nous n'avons plus rien à t'apprendre. »

« Merci beaucoup ! Et désolée » dis-je en direction d'Allister à mes pieds

Je déposais ma main sur ses épaules, et je sentis pleins de petites cicatrices sous mes doigts. Décidément je ne savais pas grand-chose de lui.

Je courus donc en direction du petit salon où j'étais sûr qu'Akira prendrait son thé.

« Akira. J'ai fini les garçons m'ont dit ! »

J'étais à bout de souffle mais tellement contente, mon entraînement avait porté ses fruits.

« Je te félicite ! Viens me voir, tu vois toujours aussi mal avec tes yeux de renard ? »

« Disons que c'est mieux mais j'ai l'impression d'être dans le brouillard constamment »

« Essaye de faire passer un peu plus d'énergie dans tes yeux et garde les pour ce soir, demain tu seras prête je pense. Nous on se retrouve demain pour que je t'apprenne deux trois petites choses et je dirais que d'ici 2 jours tu pourras partir. Mais ce soir tu te reposes, tu t'es levé tôt ce matin, ça n'a échappé à personne. »

« A propos de ça désolée pour le gazon... » lui dis-je un peu peinée

« Oh je t'en prie, un peu de soleil, de pluie et il sera encore plus beau qu'avant. » me répondit-elle en secouant la main comme si ce n'était rien.

Je lui souris de toutes mes dents pour la remercier avant de faire demi-tour en direction de ma baignoire qui m'appelait. Je me fis couler un bain en réfléchissant aux paroles de Ler. A quoi ressemblerait ma vie avec Dan... ? Je me détendis dans mon bain les yeux fermés.

Je suppose que je commencerais par me réveiller à ces côtés, l'un de nous accompagnerai surement Hailey à l'école l'autre viendrait la chercher, et nous passerions nos journées tranquillement. En fait j'ai très peu d'imagination mais je n'ai pas l'habitude d'autant de péripéties alors je suppose que dans un idéal nous pourrions envisager de vivre ensemble, je veux dire, comme un couple je vois pas trop ce que ça pourrait donner. Pourquoi pas reprendre une activité, en rapport avec la magie, parce que ces temps-ci malgré l'épée de Damoclès qui pesait au-dessus de nos têtes j'ai adoré dépasser mes limites et pousser ma magie jusque dans des retranchements que je n'imaginais même pas. Il fallait que je m'occupe d'Hailey aussi, quoi que je puisse faire pour elle ce serait toujours ça et mon démon aussi... Un long soupir m'échappa... Seulement quand j'y pense tout ça, je voulais le faire avec lui. Je ne crois pas que je pourrais revivre seule, l'air de rien, je me suis accrochée à lui, à sa présence, son sourire, son réconfort, ses bras et son torse si chaud quand il s'agit de faire un câlin, à ses blagues douteuses et tout ce qui fait de lui, LUI, finalement... Je restais un long moment à languir dans mon bain du moins jusqu'à ce que ma peau flétrisse. Une vraie girouette ma parole. Je m'assis sur le rebord de la baignoire les mains croisées, en prière, il n'y avait pas 36 solutions et ce soir j'étais sûr qu'il serait à la maison puisque je pouvais sentir son énergie alors je m'habillais rapidement et me dirigeai vers sa chambre.

« Dan, je voudrais qu'on parle... ? » lui dis-je à travers sa porte

Je collais ma tête contre la porte en silence attendant une réponse qui ne vînt jamais.

« Parfait, je vais rester là donc. Je suis désolée, désolée d'être aussi changeante et tiraillée, vraiment, tout ça votre venu, Hailey, Lisbeth, toi, moi... Tout ça, c'est arrivé d'un coup et j'avoue que je me suis sentie perdue et je ne savais plus trop où donner de la tête mais j'ai réfléchi ses derniers temps depuis notre dernière discussion en fait et tu sais c'était pas toi le problème mais moi. Je pensais pas pouvoir gérer mes sentiments pour toi et il s'avère que je ne sais toujours pas si je ferais ça bien mais ce qui est sûr c'est que si je dois mourir je veux que tu le saches... J'avais aussi peur de t'imposer ma vie, je ne veux pas que tu te sentes obligé de tout quitter pour moi, je ne peux pas te demander ça comme tu ne peux pas me demander de tout abandonner pour passer une vie sur les routes avec Hailey. Je veux rentrer à la maison, ouvrir une herboristerie pourquoi pas, après tout j'ai tout ce qu'il me faut dans la forêt, élever Hailey mais Dan... Tout ça je veux le faire avec toi. Je veux tout savoir de toi... »

J'inspirai une seconde en me laissant glisser sur les genoux contre la porte.

« Tu n'as rien à répondre mais tu me manques. Ton regard qui semble toujours veiller sur moi, ton sourire de travers que j'aime tant. Quand je suis avec toi je me sens en sécurité, je me sens bien et cette sensation je la redécouvre peu à peu et j'ai tellement peur si tu savais mais j'aimerai avoir peur avec toi et je te promets que j'arrêterai de te filer entre les doigts » finissais-je en riant à travers mes larmes.

« Je veux dire, en fait j'avais juste peur de faire le mauvais choix alors dès qu'un choix se présentait à moi je me décidais puis reculais par peur mais tu es resté, tu as veillé sur moi. Et je fais peut-être un mauvais choix là tout de suite mais je n'ai jamais été aussi certaine de mon choix qu'à ce moment. Tu te souviens la première fois qu'on s'est rencontré devant chez moi ? Tu m'impressionnais, je faisais la maligne pour donner le change mais tu as bouleversé mon monde à cet instant. Tu n'as pas cessé de me bousculer pour que je me réveille de cette léthargie dans laquelle je m'étais confortée depuis trop longtemps et chaque fois qu'il a fallu tu n'as pas hésité une seule seconde pour me sauver, tu t'es fait une place tout seul dans mon cœur, Dan. Je suis tellement reconnaissante d'avoir pu te rencontrer, d'avoir pu t'aimer et ces quelques moments qu'on a passés ensemble seront éternellement de l'or pour moi. »

Ma voix se cassait souvent sous l'effet de l'émotion mais mes larmes explosèrent au moment de partir.

« Je t'aime, je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne, je t'aime même plus que ma propre personne. »

Je partis sans avoir entendu un mot de sa part mais voilà c'était dit et je semblais mieux respirer maintenant que ce poids sur ma poitrine avait disparu.

Je poussais la porte de ma chambre, m'effondrais sur mon lit et je ne me réveillais que le lendemain.

J-31. Les deux jours passèrent à toute vitesse, Akira m'avait appris tout ce que je devais savoir en potion et je me sentais enfin prête à affronter Lis. J'avais un plan et je comptais bien le mettre à exécution dans les meilleurs délais mais je n'avais ni eu de nouvelles de Dan, ni même aperçu, j'étais sur le départ je dis au revoir à tout le monde en les remerciant pour leur aide chacun à leur manière. Je finis par Dyanelis, c'est elle qui devait me ramener plus vite à la maison en me téléportant, je lui pris la main et quelques secondes avant de partir :

« Veillez bien sur Dan... »

Personne n'ouvra la bouche à part Anastasia.

« Bon ça va bien faire cette histoire. Tu sais pourquoi il n'est pas là Dan ? Pourquoi il ne rentre pas avec toi ? Pourquoi il ne « mange » plus avec nous ? Tout le monde a voulu te faire croire que c'était Allister qui t'entraînait mais tu veux savoir la vérité, c'était Dan ! Lui-même que tu as poignardé TOUS les jours pendant presque 1 semaine alors il a beau être un vampire son mécanisme de régénérescence est défaillant à force, à dire vrai il ne guérit plus depuis quelques jours. Alors tu ferais bien de ne pas trop compter sur lui parce que je crois qu'il en a assez fait pour toi ces temps-ci. Oh et tâche de ne pas mourir histoire qu'il n'est pas fait tout ça pour rien. »

« Non. NON. » répondis-je ébranlée par cette révélation

Les larmes brouillaient ma vision, je n'arrivais plus à respirer, chacun de mes membres tremblaient, ce n'était pas possible et pourtant je ne voyais aucune trace de mensonge dans ses yeux, c'est en regardant les autres que je compris que tout le monde était au courant et ne m'avait rien dit. Ça ne peut pas être vrai, moi ? Et soudain je fus téléportée à la maison.

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