Saturation
Bonjour !
Et voilà la traduction de la suite de "Perdition" ! Pour mémoire le début de l'histoire était . Encore une fois, on est sur une traduction de anglais > français donc l'écriture est un peu chelou, je l'admets moi-même.
Bonne lecture
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I used to hear a simple song
That was until you came along
Now in its place is somethin' new
I hear it when I look at you
With simple songs, I wanted more
Perfection is so quick to bore
You are my beautiful, by far
Our flaws are who we really are
I used to hear a simple song
That was until you came along
You took my broken melody
And now, I hear a symphony
I hear a symphony – Code Fry
Septembre 845
Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette semaine fut intense. En toute honnêteté, Erwin est même surpris qu'ils aient réussi à atteindre le mur Rose. Il croyait vraiment qu'ils n'y parviendraient pas. Traverser le territoire Maria de nuit était un pari risqué, tout en étant la meilleure option pour un groupe constitué de seulement 18 soldats et 16 chevaux. C'est un miracle qu'ils aient atteint Krolva sans davantage de pertes, et Erwin gonfle le torse de fierté alors qu'ils sont accueillis avec les honneurs. Sans surprise, tout le monde pensait qu'ils ne reviendraient jamais. Tous, excepté Levi. Erwin est certains que l'homme l'attend de pied ferme. Après tout, Erwin lui a promis de rentrer en un seul morceau. Et c'est ce qu'il a fait. Pour le bien de l'Humanité, certes, mais aussi pour Levi.
Il faut qu'il se rende à Trost. Ses hommes sont à bout de force et lui aussi, mais que sont quelques heures de cheval de plus ? Il peut laisser ses soldats se reposer et partir seul. Si le Bataillon l'a déclaré disparu, il doit annoncer la bonne nouvelle lui-même. Sans compter qu'il a de nombreux rapports à rédiger.
Il s'est passé beaucoup de choses en une semaine. Ils étaient près du district de Stokirch pendant l'évacuation du mur Maria et lorsqu'ils se sont retrouvés embusqués par des titans, ils ont préféré se cacher et se reposer à Strokirch. C'était une bonne idée en théorie, puisque la porte était intacte et qu'ils pouvaient ainsi bénéficier de la protection des murs, mais c'était aussi prendre le risque de voir les titans s'agglutiner entre eux et Krolva.
Ils étaient supposés passer seulement une nuit ou deux à Strokirch avant de rentrer à Krolva, mais Erwin a eu une idée. Il pensait à Shiganshina et à combien il serait difficile de reprendre leurs terres sans plus d'informations sur les dégâts faits au Mur. Bien sûr, ils ne pouvaient espérer chevaucher jusqu'à Shiganshina... Le territoire Maria avait beau être compromis, le Mur, lui, était toujours accessible. S'ils voyaient en haut du Mur, les titans seraient incapables de les atteindre. Enfin, si on oubliait le titan gigantesque, mais le jeu en valait peut-être la chandelle.
Ils ont passé une journée entière à construire une plateforme de fortune pour monter les chevaux en haut du mur. Elle n'était pas très sable, mais cela a suffit. Accompagné par deux soldats, il a alors chevauché jusqu'à Shiganshina. Ce fut un long voyage, extrêmement risqué compte tenu qu'ils ne pouvaient pas espérer se ravitailler avant d'arriver à destination. Mais ils ont réussi.
Erwin n'avait jamais vu la ville dans un tel état. Le pire, ce n'était pas les ruines, les corps abandonnés dans les rues, la poussière et l'odeur de mort. Il s'attendait à tout ça. Le plus perturbant était le silence. Un silence de mort pesait sur Shiganshina, qui ne l'avait jamais été de mémoire d'hommes. Pas même de nuit.
Sur place, ils ont trouvé quelques titans errants, les autres étant probablement partis vers le Nord, aussi ils n'ont pas été vraiment dérangés. Erwin et ses hommes ont passé la journée à cartographier la ville et à prendre les mesures des brèches dans le Mur. La première est très irrégulière et large, la seconde beaucoup plus définie, mais haute d'environ 13 mètres. Il ignore comment ils les répareront, mais au moins maintenant, ils savent exactement à quoi elles ressemblent. Erwin a aussi pris le temps de chercher d'éventuels indices sur ce qui avait pu se passer, mais les titans intelligents n'avaient laissé qu'un nuage de fumée derrière eux, depuis longtemps dissipé. Ils sont donc retournés à Strokirch aussi vite que possible.
Les hommes de la Garnison confient à Erwin un nouveau cheval et un peu de nourriture pour la route. Erwin ne s'attarde pas plus longtemps. Après avoir ordonné à ses soldats de le rejoindre à Trost dans trois jours, il s'élance à travers la plaine.
*
Lorsqu'il atteint enfin Trost, Erwin manque de tomber de cheval. Il n'a pas dormir depuis au moins trente heures et la fatigue commence à le rattraper. Mais il se force à rester conscience alors que les soldats se rassemblent autour de lui. Ils ne le reconnaissent pas immédiatement à cause de la couche de boue, poussière et sang qui recouvre son visage. Mais les ailes de la liberté et le bolo tie du commandant ne mentent pas.
— Que quelqu'un aille chercher le commandant !
— Il est là...
— Le commandant Stain, imbécile !
— Oh, c'est vrai !
Mais Claudia n'est pas le premier officier à arriver. Très vite, Hange se fend la foule, suivie de près par Mike. Erwin leur offre un sourire fatigué. Ils sont vivants. Durant l'évacuation, il a fait son possible pour ne pas penser à ses amis et au fait qu'ils pouvaient ne jamais rentrer. Maintenant qu'ils sont face à lui, il réalise à quel point ils ont tous eu de la chance.
Hange l'accueille avec une étreinte très agressive littéralement à couper le souffle. Il n'arrive plus à respirer, mais referme ses bras autour d'elle sans se poser de question. Aux sanglots qui secouent le corps de la jeune femme, Erwin devine qu'ils pensaient qu'il était mort. Et Levi ? Non, il est certain que, même si son camarade était sûrement inquiet, il savait qu'il était toujours en vie. Cependant il n'a pas l'occasion d'y réfléchir davantage car Mike se joint à l'accolade. Là, il est possible qu'Erwin tombe dans les pommes.
— Laissez-moi respirer... parvient-il à souffler.
— On a tous cru que tu étais mort ! gémit Hange et le libérant à regrets.
— Je suis désolé, mais je devais mener à bien une dernière mission avant d'abandonner le Mur Maria.
— Pourquoi je ne suis pas surpris ? soupire Mike en levant les yeux au ciel.
— Il faut que je parle à Claudia. Et à tous les officiers. Vous pouvez organiser une réunion de crise dans... est-ce que j'ai un bureau ?
— Claudia en a un, elle te le donnera sûrement dès qu'elle apprendra que tu es vivant.
— Très bien.
Il va avoir besoin d'un espace pour travailler. Il a beaucoup à faire. Reprendre le Mur Maria ne va pas être une partie de plaisir, mais Erwin pense qu'ils en sont capables, avec une préparation adéquate et le bon plan.
— Avant, il faut que tu prennes une douche. Tu empestes la sueur, la mort et le cheval, se plaint Mike en se bouchant le nez.
— Et peut-être une bonne sieste ? ajoute Hange, clairement inquiète. Je vais faire passer le mot de ton retour et rassembler tout le monde, mais ça va prendre un peu de temps.
— Bien sûr, nous ne sommes pas pressés. Et j'admets que j'ai peut-être besoin de sommeil.
Sur ces mots, tous les trois se dirigent vers l'entrée de la caserne. Erwin apprécie que Mike se soutienne par le bras. Il n'est pas certain que ses jambes soient encore capables de le porter. Alors qu'ils pénètrent dans le bâtiment, Mike soulève un autre problème :
— Il faut que tu parles à Levi.
— Bien sûr. Je vais aller me laver et ensuite j'irais à sa rencontre.
— Non. Maintenant.
Tout à coup, son ami semble extrêmement sérieux.
— Je ne suis pas sûr qu'il apprécie me voir dans cet état.
— Non, Mike a raison.
Erwin ne comprend pas. Il s'apprête à demander un éclaircissement, mais Mike prend les devants :
— Erwin, il a cru que tu étais mort. Je suis désolé, c'est un peu à cause de nous, mais on ne pouvait pas le laisser s'accrocher à un putain de fantôme.
— Il est en deuil depuis trois jours. Et c'est pas joli à voir, ajoute Hange avec gravité.
*
Erwin ne trouve pas Levi, c'est Levi qui le trouve. Avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit, l'homme l'a attrapé par le bras pour le trainer dans la première pièce libre. C'est un bureau quelconque, néanmoins Erwin ne paye aucune attention à la décoration, trop accaparé par Levi.
Levi.
L'homme se dresse devant lui, le visage fermé. Ses lèvres sont pincées et ses yeux assombris par... probablement de la colère. C'est difficile à dire avec Levi, ses expressions ont toujours été difficiles à décripter, même pour Erwin.
C'est un soulagement de le revoir enfin, mais il a cette boule dans la gorge et ces nœuds à l'estomac. Levi pensait qu'il était mort. Il a cru qu'il avait brisé sa promesse. Erwin imagine très bien ce qu'il aurait ressenti si les rôles avaient été inversés. Il aurait eu le coeur brisé. Et il aurait été boulversé par son retour surprise. Il serait probablement ivre mort à l'heure actuelle. Bien sûr, Levi n'est pas ivre, Levi ne boit quasiment jamais. Mais il a l'air tellement... blessé.
Erwin voudrait lui tendre la main. Le serrer contre lui comme Hange et Mike l'ont fait. Lui dire à quel point il est désolé d'être autant en retard. Mais il reste silencieux. Difficile de savoir quoi dire. Ou plutôt, difficile de taire les pensées qui affluent soudainement. Je t'aime. Tu m'as manqué. Je suis tellement heureux de te revoir. Je t'en supplie, pardonne-moi pour t'avoir inquiété. Je vais me rattraper, je te le promets. Il ne peut pas avouer ça.
Pendant sa chevauchée, il a eu le temps de réfléchir. Aux titans, bien sûr, mais aussi à sa relation avec Levi. Il est le commandant du Bataillon d'exploration à présent. Le commandant de Levi. Même si ses sentiments sont réciproques – et parfois il en doute, Levi est tellement difficile à lire – rien ne peut arriver. Plus maintenant. Cela serait inapproprié.
Après ce qui lui parait être des heures, Levi prend enfin la parole :
— J'ai cru que tu étais mort.
Sa voix est glaciale. La dernière fois que Levi lui a parlé de cette manière, c'était probablement juste après la mort d'Isabel et Furlan. Erwin est parcouru d'un frisson, mais répond d'un ton indifférent :
— Eh bien, je ne le suis pas.
La seconde d'après, le poing de Levi s'abat sur son torse. Violemment. Il le mérite sans doute, mais c'est extrêmement douloureux. Levi n'a pas retenu sa force.
— J'AI CRU QUE TU ETAIS MORT !
C'est terrifiant, la façon dont Levi se met à hurler. S'il y a quelque d'autre qu'eux à cet étage, ils l'ont probablement entendu. Encore une fois, Erwin se retrouve à court de mots. Levi le frappe à nouveau. Avec nettement moins de force, cette fois. Ses doigts se referment sur le tissu de sa veste tachée de boue. Levi lève les yeux, ses sourcils froncés et ses yeux embrumés de larmes. Il doit absolument mettre fin à cette conversation parce que si Levi continue...
— Je suis navré, Levi. J'aurais aimé pouvoir rentrer plus tôt mais...
Il est coupé par les lèvres de Levi. Les lèvres de Levi. Pressées contre les siennes. Ses lèvres, sa bouche, sa peau. Levi est en train de l'embrasser. Il s'agrippe à sa veste pour le forcer à se pencher vers l'avant et est monté sur la pointe de ses pieds. Ce n'est pas le baiser idéal. Leurs bouches ne sont pas alignées, leurs dents s'entrechoquent, leurs langues sont trop humides. Et pour ne rien arranger, Erwin ne s'est pas douché depuis une semaine. C'est confus, maladroit et inattendu, et pourtant c'est le meilleur baiser qu'Erwin ait jamais reçu. Le baiser parfait. Parce que c'est Levi qui l'embrasse.
Bien sûr, Erwin savait qu'il était tombé amoureux de Levi depuis un moment déjà. Cependant il est très doué pour dissimuler ses sentiments et prétendre qu'ils sont seulement de bons amis. Il pensait même pouvoir se contenter de cette amitié. Mais maintenant que Levi l'a embrassé... ce n'est pas deux ou trois papillons qu'il a dans le ventre, mais mille.
Il voudrait lui rendre son baiser. Poser ses mains autour de sa taille marquée, le serrer contre lui. Lécher ses lèvres, le goûter pleinement, le dévorer. Il voudrait pouvoir l'embrasser tous les jours, pour le reste de sa vie. Il voudrait pouvoir épouser cet homme. Le faire sien et être sien en retour. Il veut tout ce que Levi est disposé à lui donner. À commencer par ce baiser.
Il ne dure que quelques secondes. Des secondes durant lesquelles la terre s'arrête de tourner. Et le reste du monde disparait. Erwin le savoure aussi longtemps que possible... avant de repousser Levi et de faire un pas en arrière.
Ses joues sont adorablement roses et il semble à bout de souffle. Mais aussitôt qu'il comprend le sens du geste d'Erwin, Levi blêmit, les yeux écarquillés. Ça le tue de voir la soudaine douleur dans les yeux gris de Levi, mais il doit rester fort. C'est la meilleure décision.
— Je suis ton supérieur.
Se reposer sur la hiérarchie est une porte de sortie bien facile. Heureusement pour lui, la saleté sur son visage doit dissimuler ses joues rouges. Peut-être que sa voix trombe un peu, mais il faut de son mieux pour rester froid et ignorer le cœur qui agonise dans sa poitrine.
— Erwin, qu'est-ce que... ?
— J'apprécierai si cela ne se reproduisait pas, chef d'équipe Levi.
Levi le dévisage, perdu, mais Erwin reste impassive. Il n'a pas le choix. Si Levi ne peut plus se réfréner, quelqu'un doit le faire.
— Je suis chef d'escouade, maintenant, finit-il par répondre.
Erwin distingue le doute dans sa voix. Il est déstabilisé, mais ne semble pas en colère. Pas encore.
— Très bien. Tu méritais cette promotion après ton travail et ton dévouement pendant l'évacuation du Mur Maria.
L'atmosphère est étrange. Ce n'est pas étonnant considérant qu'Erwin vient de rejeter l'homme qu'il aime. Un homme qui l'aime aussi. Rien qu'y penser lui donner envie de pleurer, mais il ne peut pas s'abaisser à exprimer ses émotions. Pas maintenant. Peut-être plus tard, quand il sera seul. Il pleurera probablement dans son oreiller comme un adolescent, lorsqu'il n'y aura plus personne pour le voir, mais il ne peut pas se permettre d'être faible pour l'instant.
— Erwin...
— Ce n'est pas grave, Levi. Je ne t'en veux pas. Mais il est important de clarifier les choses. Cela ne doit jamais se reproduire, me suis-je bien fait comprendre ?
Il joue la condescendance en sachant très bien que Levi ne le supportera pas. Et la suite lui donne raison. Tous les muscles du visage de Levi et ceux de ses épaules se contractent soudainement. La confusion de son regard a été remplacée par la rage.
— Va te faire foutre !
— Surveille ton langage.
Le paternalisme termine de déclencher la furie de Levi.
— Espèce d'enfoiré... Tu sais quoi ? Tu aurais mieux faire de rester là-bas ! J'arrive pas à croire que j'ai pleuré à cause d'un connard pareil ! Tu peux aller te faire foutre ! T'inquiètes pas, ça ne risque pas de se reproduire !
Erwin se force à rester impassible, à observer avec indifférence Levi s'énerver. Il le laisse lui hurler dessus, l'insulter et sortir de la pièce en claquant violemment la porte derrière lui. Il n'essaye pas de le retenir, malgré son envie de lui courir après pour s'excuser. C'est la bonne décision. C'était la chose à faire. Erwin a besoin de rester concentré sur son travail et il sait qu'il ne sera pas capable de rester neutre si Levi devient son amant. Il en a déjà fait l'amère expérience et s'est promis de ne plus être responsable de la mort de la personne qu'il aime.
Alors même si son cœur saigne, il ne part pas à la recherche de Levi. Il quitte simplement la pièce et se dirige vers le bureau du commandant.
Du travail l'attend.
****
Et voilà c'est fini ! ENFIN LE BISOU QUOI !
Je vous avoue que pour le moment, je ne prévois pas d'écrire d'autres OS pour ce recueil. Après peut-être que j'en aurais envie en regardant la dernière saison de SNK, on verra ^^ En tout cas je tenais à vous prévenir, je ne suis pas sûr que ce recueil soit à nouveau update de sitôt !
En ce moment, j'écris une fanfiction DabiHawks My Hero Academia en anglais (et je ne compte pas la traduire) que je poste sur AO3 (MxCordelia) donc si ça vous intéresse, n'hésitez pas à aller faire un tour ;)
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