Venin
Le sang se mélange alors au venin. Pas celui qui t'engourdit et te garantit une mort douce et paisible, mais celui qui parcourt tes veines en y mettant le feu lentement, en une torture ignoble qui te fait te tordre par terre de douleur et supplier que l'on t'achève. Mais le seul être présent est le serpent qui attend patiemment, ses pupilles fendues fixées sur toi à jamais. Il t'a mordu et n'a plus qu'a attendre patiemment que le poison atteigne ton coeur. Au bout de quelques minutes, tu n'as plus assez de souffle pour crier, plus assez de conscience pour paniquer. La seule chose qui existe encore est la douleur, elle prend la forme d'un soleil coloré par le sang qui bat dans tes tempes et aveugle alors tes sens les uns après les autres. Effondré, tu ne souhaite plus qu'une chose; que ça s'arrête. Oh, ne me dis pas que tu resisterais. Tu ne résisterais pas et tu souhaiterais la mort, que tout finisse, que l'œil du serpent cesse de te transpercer presque plus durement que ses crocs, que ta langue devenue pâteuse se s'arrache pour que tu ne puisse plus sentir comme elle est sèche, que chaque cellule de ton corps cesse de bouillir, tu n'en peux plus et délire de fièvre, aimerais cracher et vomir pour évacuer cette nausée qui te fait tourner la tête de plus en vite, de plus en plus fort. Tu te sens partir, entraîné dans un océan de douleur. Ta vision se noircit et c'est à présent la peur qui te déchire les entrailles l'espace d'un instant, jusqu'à ce qu'un sursaut de douleur inhumain te transperce violemment la poitrine. Ce moment là, bien que très court, dure une éternité, crois moi, et sonne le glas, car le venin a atteint ton coeur et tu ne peux que l'imaginer le ronger tel de l'acide, déchirant chaque cellule une par une. Tu ne peux plus penser. Tu ne peux plus souhaiter. Tu ne peux plus mourir. Car ça s'arrête la. Et tout se résume à ton coeur qui éclate à l'infini.
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