Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chocolat Show 2/3

Pdv Louis

Harry fait couler le chocolat fondu dans les deux parties du moule que j'ai choisi, comme nous l'a expliqué Élie. Je l'observe en silence, épaté qu'il y parvienne sans en mettre une goutte à côté. Si ça avait été moi, j'en aurais mis partout avec mes deux mains gauches.

Quand il a fini, il retourne les moules sur des grilles disposées dans des bacs de récupération. C'est pour faire tomber l'excédent de chocolat et laisser la cristal... cristallisilation ? Cristallisation ? Bref, ce truc se faire quoi. Il plonge de nouveau la thermosonde et me regarde.

- Quand ça atteint 20°C, on doit recommencer.

Je hoche la tête et observe le chiffre qui descend peu à peu pendant qu'il redépose le chocolat restant dans le bain truc muche là. Il prend le deuxième thermomètre et le plonge dedans.

Pour être honnête, je ne pensais pas m'amuser autant en assistant à un atelier de cuisine. Je n'ai jamais vraiment aimé ça, cuisiner, même si j'essaie de plus en plus d'apprendre. Je n'ai aucune patience et la pâtisserie, c'est pire parce qu'en plus il faut respecter les doses et chaque étape, car elles comptent toutes. Harry me ferait aimer n'importe quoi, je crois, tant qu'on le fait ensemble.

- C'est bon, je souffle quand le chiffre 20 apparaît sur le thermomètre.

Harry baisse le feu sous sa casserole et vient retourner les moules. Il gratte les bords avec un couteau puis les pose sur le côté. Il se tourne vers moi et me regarde, ses iris étrangement brillants.

- Tu veux le faire à ton tour ? s'enquiert-il d'une voix douce.

Je déglutis avant de faire une petite moue dubitative. Il a oublié qui je suis ou bien ? Ça va être un carnage.

- Tu as trop bu ? je ne peux m'empêcher de lui demander.

Il rit en secouant la tête.

- Non... je veux que tu essaies.

Je plisse les yeux.

- Tu veux me filmer, c'est ça ? Et me mettre sur les réseaux sociaux pour gagner de l'argent sur mon dos ? Comme un genre de bêtisier ou je ne sais quoi ?

Il hausse les sourcils avant de rire de plus belle.

- Tu as l'imagination trop fertile, mon amour.

- Alors quoi ? Tu sais très bien que ça va mal finir...

- Je voudrais surtout que tu te fasses un peu plus confiance. Et je veux juste que tu participes autant que moi. Si ce n'est pas parfait, ce n'est pas grave. Si tu te loupes un peu, non plus. Ce n'est pas ça qui est important. Ce qui est important, c'est que tu t'amuses et que tu sois fier d'avoir fabriqué cet œuf avec moi.

J'hésite encore. Je ne le sens pas. Pas du tout même...

Élie va péter un câble si je fais n'importe quoi, on va se faire virer et Harry va beaucoup moins rigoler si ça arrive.

- C'est pas une bonne idée.

Il lève les yeux au ciel et m'attrape le poignet pour me positionner devant lui. Il se penche et murmure à mon oreille.

- On le fait ensemble !

J'acquiesce, incapable de lui résister.

- À tes risques et périls, je marmonne, peu convaincu malgré tout.

Je sens son torse tressauter parce qu'il se marre ce con. Il va moins rire lorsqu'il va se retrouver recouvert de chocolat.

- Sors le saladier du bain-marie et verse-le dans les moules jusqu'à ras bord, m'explique mon homme en posant ses mains sur mes hanches.

Je fais ce qu'il me dit en tentant d'ignorer les frissons qui me parcourent à son toucher. Je prends mon temps, je suis concentré comme jamais. Je réussis à remplir les œufs sans rien renverser et j'avoue que je suis assez fier de moi.

Je repose le bol puis tourne la tête vers Harry qui me sourit.

- Tu vois ?

Je hausse les épaules.

- C'est pas fini... on n'est pas à l'abri d'un cataclysme, d'une explosion ou même de...

Il claque un bisou sur mes lèvres pour me la faire fermer.

- Concentre-toi alors et tout ira bien !

- Si tu le dis... je grogne, pas convaincu du tout. Il faut faire quoi maintenant déjà ?

- Tu dois retourner les moules sur la grille.

- OK...

J'attrape la première partie de l'œuf et le retourne, mais mes mains tremblent beaucoup trop et il m'échappe des mains. Heureusement, il atterrit correctement sur la grille, mais cette dernière glisse et une partie du chocolat finit par terre. Il y a aussi du chocolat qui gicle sur mon tablier. Je dois avoir l'air fin, tiens !

- Je te l'avais dit, je marmonne en récupérant du chocolat avec mon doigt pour le porter à ma bouche.

Il recule en regardant les dégâts.

- C'est pas grave, il suffit de nettoyer... essaie-t-il de me rassurer.

Je lève les yeux au ciel et remets la grille en place pour arrêter le massacre. Pendant que je m'avance pour récupérer du papier absorbant, Harry retourne la deuxième partie de l'œuf.

- C'est parce que tu t'angoisses, chéri...

Je l'écoute d'une oreille tandis que je m'empare du rouleau d'essuie-tout, trop énervé contre moi-même pour vraiment me concentrer sur ce qu'il me dit.

- ...tu t'es tellement mis en tête que tu allais faire une cata...

Je déroule le papier sur ma main et je mets la dose, vu la taille de la flaque.

- ...que tu as fait une cata.

Je me tourne en me retenant de lever les yeux au ciel une nouvelle fois. Je l'aime mon amoureux, mais il ne réalise pas que je suis incapable de réaliser des choses simples avec mes dix doigts parce que je suis tout simplement un anti doué. Il est mignon, mais aveugle.

- Tes mains tremblaient parce que tu anticipais la bêtise, mais...

Je souffle en m'avançant vers le lieu du crime, mais comme je regarde Harry agiter ses mains devant lui pour illustrer ses propos, je ne fais pas attention à l'endroit où je pose les pieds. Évidemment, je marche sur le chocolat encore liquide, je glisse et atterri sur les fesses, juste devant lui.

- Ce n'est pas grave... continue-t-il avant de se stopper net, hallucinant de me voir m'échouer à ses pieds.

Un silence s'ensuit. Hyper gênant le silence, parce que tout le monde est évidemment venu voir ce qu'il s'est passé. Quelques murmures s'échappent de l'assistance ainsi que quelques rires étouffés. Je sens mes joues chauffer d'être ainsi au centre de l'attention de tous, mais je ne me plains pas, parce qu'à leur place, je ne sais pas si j'aurais pu me retenir de rire franchement. Élie arrive en courant et pousse une exclamation en me voyant ainsi.

- Oh ! Bon sang ! Ça va ? Vous ne vous êtes pas fait mal ?

- Oui, oui, ça va, ne vous inquiétez pas, je réponds en tentant d'être le plus nonchalant possible alors que franchement, là, je n'ai qu'une envie, c'est de disparaître.

Je me relève tant bien que mal, aidé par Harry qui pour l'instant est resté silencieux. Alors que je viens de me redresser, évidemment, je glisse encore. Mon homme me rattrape in extremis. J'entends cette fois des rires plus francs retentir autour de moi, ce qui me fait esquisser un sourire.

Élie tape des mains et demande à tout le monde de reprendre leurs activités et je lui en suis reconnaissant.

- Je vais m'occuper de mettre vos moules en cellule réfrigérée, propose-t-elle avec bienveillance alors que tout le monde regagne son plan de travail.

Elle récupère le couteau et gratte le surplus de chocolat.

- Merci, répond mon homme en me tenant toujours contre son torse. On va nettoyer.

Elle hoche la tête en souriant avant de nous laisser seuls. Harry me tourne vers lui.

- Ça va ?

Je relève mon regard et à l'instant où nos yeux se croisent, nous explosons de rire. Un rire libérateur et assez bruyant qui fait de nouveau retourner quelques têtes, mais tant pis. Bordel, il n'y a qu'à moi qu'il arrive des trucs pareils ! Élie va nous inscrire sur sa black-liste si ça continue, plus jamais elle ne va vouloir qu'on revienne dans sa boutique. La honte franchement !

- Je t'avais dit que tu n'allais pas t'ennuyer avec moi, je remarque lorsque je parviens à me calmer, en essuyant le coin de mes yeux des larmes qui s'y sont échappées.

- Effectivement, confirme-t-il, le souffle encore un peu court. Mais tu sais, ça fait partie de ce que j'aime chez toi.

Je lève un sourcil interrogateur.

- Quoi donc ? Le fait que je sois un boulet ?

- Non ! Le fait que tu arrives toujours à transformer des situations banales en aventure.

Je secoue la tête.

- Non, je t'assure. Je mérite le boulet d'or. Si on avait dû me le discerner, ça aurait été lors de l'organisation de ton anniversaire, il y a deux ans.

Il rit avant de déposer un baiser sur mes lèvres.

- Tout ce que je sais, c'est que je suis très content d'être là avec toi.

- Vraiment ?

- Vraiment. C'est un très bon moment et je m'en souviendrais longtemps. Plus longtemps que ce satané œuf qui durcit dans le réfrigérateur en tout cas.

Je me blottis dans ses bras, le cœur battant. Il va me tuer un jour avec de telles déclarations. Je ne sais pas comment il fait pour toujours trouver les bons mots. Ceux qui rassurent, ceux qui remplissent le cœur, ceux qui font envoler les doutes et, plus important, ceux qui regonflent la confiance en soi.

On met fin à notre étreinte à contrecœur pour finir de nettoyer rapidement les dégâts et il est déjà temps de refaire fondre le chocolat pour la friture. On opte pour une garniture aux trois chocolats. Harry gère la température pendant que je gère la spatule. On s'en sort sans accroc cette fois. On remplit les moules et on les met au frais. On sort ceux de l'œuf. C'est le moment délicat du démoulage.

- Si votre tempérage a été fait correctement, ça devrait aller tout seul, explique Élie.

Au regard que je lui lance, Harry comprend que je ne le ferai pas. C'est hors de question. Si je casse tout notre travail, je serais capable de hurler et clairement ni lui ni Élie ne sont prêts à entendre ça !

Je prie tout ce que je peux et wow, quel soulagement lorsque je vois que tout se déroule sans problème. Les coques sont brillantes, les motifs qui me plaisaient se dessinent bien, je suis trop content. Mon homme se retourne vers moi et au sourire qu'il me tend, je comprends que lui aussi.

Le reste du cours se passe dans le calme. La friture se démoule assez facilement aussi. Le deuxième moment délicat, c'est lorsqu'il faut sceller les deux parties pour former notre œuf. Mes mains tremblent alors qu'on les maintient l'une contre l'autre.

- Hey ! Respire, Louis, tu vas faire une syncope, se moque gentiment Harry en m'observant.

- Très drôle !

J'expire doucement lorsqu'il faut lâcher et bordel ! Ça ne bouge pas ! On a réussi !

Je pourrais en pleurer, mais faut pas déconner non plus ! Ce n'est qu'un œuf en chocolat quand même ! Élie passe à chaque plan de travail pour regarder ce qui a été réalisé. Lorsqu'elle arrive à nous, je vois ses yeux briller et un sourire taquin se dessiner sur ses lèvres.

- Eh bien, vous y êtes arrivés finalement ! nous charrie-t-elle gentiment. Et il ne vous manque même pas un doigt, un œil ou une oreille... et votre œuf est parfait ! Bravo, les garçons, je n'aurais pas parié sur vous pourtant.

On rit de bon cœur avec elle. Franchement, elle est adorable. N'importe qui d'autre nous aurait jeté d'ici ou nous aurait fait une morale de trois heures, mais pas Élie. Élie, elle se contente de plaisanter avec nous et en plus c'est sincère. Je l'aime définitivement bien.

- Vous pouvez aller vous changer, je vais emballer vos sujets, annonce-t-elle en reculant pour s'adresser à tout le monde.

Je hoche la tête, content quand même que ce soit fini. Je me dirige vers la porte, mais Harry ne bouge pas. Je le regarde en fronçant les sourcils.

- Je te rejoins.

J'acquiesce et quitte la salle en même temps qu'un autre couple. On discute un peu et je me rends compte que tout le monde a bien ri grâce à nous et que personne ne semble mal nous juger. Pas que ça soit important, mais bon, je préfère quand même ne pas laisser une mauvaise image auprès des autres. Ce n'est jamais agréable.

Harry arrive alors que je viens finir de me changer. Il se dépêcher d'ôter sa toque et son tablier qu'il replie et laisse dans le casier. Il va se laver les mains et enfile sa veste.

- On y va ?

- Non.

- Non ? s'étonne-t-il.

- Je veux mon bisou ! je réclame en sortant ma lèvre inférieure dans une moue que j'espère mignonne.

Il rit en secouant la tête et s'approche de moi. Il n'y a plus personne avec nous, donc on peut se lâcher un peu. Il me colle à lui et m'embrasse comme si sa vie en dépendait. Mon cœur s'emballe alors qu'un doux frisson remonte mon échine. Je passe mes mains dans ses boucles alors qu'il passe les siennes sur mes fesses. Il me fait perdre la tête avec un simple baiser. Je ne voudrais jamais que ça s'arrête. Il est ma faiblesse, il me rend fou et j'adore ça.

J'aime qu'il me rende fou de cette façon.

*

Pdv Harry

Je remercie encore une fois Élie chaleureusement et quitte la boutique pour rejoindre Louis sur le trottoir. Il lève le nez de son portable pour me regarder et fronce les sourcils.

- Tu as acheté un autre œuf ? s'étonne-t-il en regardant le paquet que j'ai dans les mains.

- Je compte l'offrir, j'explique brièvement.

Il hausse les épaules et range son téléphone dans sa poche.

- J'ai prévenu Lyra qu'on arrivait.

Je me penche pour l'embrasser doucement.

- Tu as bien fait. Au moins, on est sûrs de pas les retrouver à poil avec Niall !

Il ouvre de grands yeux avant de me taper gentiment l'épaule.

- S'il te plaît, pitié, je ne veux pas avoir ce genre d'images dans ma tête !

Je ris en grimaçant. J'avoue que j'adore ma meilleure amie, vraiment, mais qu'il y a certaines choses que je ne préfère pas savoir ou imaginer !

- De toute façon, Liam et Illona viennent d'arriver, donc aucun risque, s'empresse-t-il d'ajouter, comme pour se rassurer.

- Ça fait beaucoup de monde pour garder un seul chien ! je remarque, amusé. Ou alors, ils ont décidé de faire une réunion Tupperware à notre domicile et sans nous...

Il rit en secouant la tête.

- Cham' est un vrai petit démon quand il veut, tu sais.

- Comme son maître ! je ne peux m'empêcher de le taquiner en jouant avec mes sourcils et en le désignant du menton.

Il me regarde en plissant les yeux.

- C'est toi son maître, idiot !

OK, il m'a eu ! J'ai encore perdu une bonne occasion de me taire moi. Je ris en le laissant m'attraper la main pour entremêler nos doigts et m'entraîner à sa suite.

- Pas de réunion non plus, reprend-il en marchant d'un bon pas. Ils sont passés nous voir et Lyra les a fait monter même si on n'était pas là parce qu'elle savait qu'on serait contents de les voir.

- C'est évident, je confirme.

- Oh ! Et comme j'ai vraiment la flemme de rentrer à pied et que j'ai sympathisé dans les vestiaires avec un autre couple qui a fait aussi l'atelier, ils m'ont proposé de nous ramener en voiture. Ils nous attendent au bout de la rue.

- Comment tu fais, sérieux ? je m'étonne tout en le suivant.

- Comment je fais quoi ?

- Partout où on va, tu arrives à te faire des potes.

Il lève les yeux au ciel.

- Tu es aussi sociable que moi.

- Louis... je t'ai laissé seul dix minutes !

- Mon charme, que veux-tu ! plaisante-t-il en haussant les épaules.

Il ne se rend pas compte comme il attire les gens. Pourtant, c'est vrai, à chaque endroit où l'on se rend, il se lie d'amitié avec quelqu'un, il m'épate.

Lorsqu'on arrive à la voiture, il me présente à Mick et Amy que je salue d'un geste de la main. Ils m'accueillent avec un grand sourire. Je monte à l'arrière avec Louis et lorsqu'on est attaché, Amy démarre. Pendant le trajet, la discussion se fait facilement avec eux. Ils sont vraiment sympas et souriants. On ne les reverra sans doute jamais, mais c'est un moment agréable. On arrive rapidement. Ils s'arrêtent devant la porte de notre immeuble pour nous laisser descendre. On les remercie et après les avoir salués, nous sortons du véhicule.

Nos œufs en main, nous montons jusqu'à l'appartement. C'est Lyra qui vient ouvrir, très vite suivie par Chamallow qui vient nous sauter dessus comme s'il ne nous avait pas vus depuis six mois. Il bondit tel un cabri, sa queue s'agitant dans tous les sens et tentant de lécher tout ce qu'il peut. Ma meilleure amie récupère l'œuf que tient Louis pour qu'il puisse le calmer et lui donner son quota de caresses.

Je me dirige vers la cuisine tout en saluant à la volée le reste de nos amis qui sont installés tranquillement sur le fauteuil et le canapé, une bière à la main. Ils lèvent leurs bouteilles en me répondant à l'unisson. Lyra me suit tandis que Louis s'installe à côté d'Illona qui lui tend une bière. On pose les chocolats sur un coin du comptoir et je remplis la bouilloire. Cham' vient se frotter à mes jambes. Je me baisse pour le câliner. Quand il a eu sa dose, il retourne se vautrer dans le canapé, son emplacement préféré dans la maison.

Lyra s'adosse au plan de travail.

- C'est bon ? Tu as pu faire ce que tu voulais ?

Je sais de quoi elle me parle sans qu'elle ait besoin d'expliciter.

- Oui. Dans l'œuf au ruban bleu.

Elle hoche de la tête avec un sourire sincère.

- Ça va aller ?

- Oui... je stresse un peu, forcément, mais je suis sûr de moi.

Elle rit alors que l'eau a fini de chauffer. J'attrape un seul mug dans le placard. Ils sont tous à la bière, inutile de leur proposer un thé, sinon ils vont se foutre de moi jusqu'à la fin de ma vie.

- Je sais bien, mais à ta place, je serais en PLS sous la table de la cuisine.

Je ris à mon tour en plongeant mon sachet de thé dans l'eau fumante.

- Je pense que si vous n'étiez pas là, ça serait l'idée, je reconnais avant de me mordiller la lèvre dans un tic nerveux. Tu crois... tu crois que ça va aller ?

- Louis est imprévisible, se contente-t-elle de répondre en haussant les épaules.

Oh ça je le sais ! Il agit toujours comme on ne l'attend pas. Rien n'est jamais joué d'avance avec lui.

- Mais il t'aime, reprend-elle, plus que tout au monde, il n'y a qu'à voir ses yeux lorsqu'ils se posent sur toi. Donc... je ne m'inquiète pas trop.

Ses mots me soulagent. Je souris et me penche pour déposer un baiser sur sa tempe en la remerciant. Nous rejoignons ensuite les autres au salon. Lyra s'assoit auprès de Niall qui pose aussitôt sa main sur sa cuisse. Ils sont mignons tous les deux. Il a fallu un peu de temps pour que les choses se fassent entre eux, mais finalement, c'était tellement évident et naturel qu'on n'a pas été étonnés de les voir un jour s'échanger un baiser au milieu du salon de tatouages.

Après sa rupture avec Zayn, ma meilleure amie a pris du recul, elle en avait besoin pour faire le tri dans ses émotions. Surtout, elle ne voulait rien précipiter pour ne pas se tromper de nouveau. Elle voulait faire les choses bien. L'irlandais s'est montré patient et compréhensif. Il ne lui a jamais mis de pression, se contentant d'être là. Aujourd'hui, ils sont inséparables depuis dix-huit mois, même s'ils savent se laisser respirer quand il le faut, trouvant un équilibre qui leur va bien.

Je m'installe à côté de mon homme qui raconte nos mésaventures pendant l'atelier, ce qui fait forcément rire tout le monde. Je le regarde agiter les mains pendant qu'il décrit une scène, je regarde ses yeux briller, son rire s'élever, ses petites ridules se creuser au coin de ses yeux et je me sens défaillir. Mon cœur se remplit d'amour et d'émotion. C'est l'effet qu'il me fait, malgré les années qui passent, malgré le quotidien qui parfois nous entraîne dans sa course folle. Tout reste intact. Même si notre relation a changé, évolué, elle reste forte et unique.

Le début de soirée s'écoule tranquillement, dans une ambiance agréable. J'ai évité de boire de l'alcool en prétextant avoir un peu mal au ventre, parce que je veux garder les idées claires. Lyra est en pleine conversation avec Illona. Je suis content de les voir si bien s'entendre, parce qu'au début ce n'était pas vraiment ça. La jolie blondinette était un peu jalouse de ma meilleure amie. Étant la seule fille du groupe, Lyra était très proche de Louis, Liam et moi. Il n'y a jamais eu d'ambiguïté bien sûr, mais pour quelqu'un qui débarque, ce n'est pas évident à comprendre.

Une ou deux discussions houleuses plus tard, elles ont fini par tisser un lien fort, se liguant parfois contre nous quand il le fallait, faisant fonctionner à merveille la fameuse solidarité féminine. Illona est une fille adorable, elle s'est vite intégrée à notre groupe d'amis, elle ne pouvait que s'entendre avec Lyra.

Nos amis partent lorsque le traiteur sonne à la porte pour me livrer les plats que j'ai commandés ce matin. Louis insiste pour qu'ils restent manger, mais ils déclinent l'offre prétextant des choses à faire et s'éclipsent, nous laissant seuls. Mon homme semble un peu déçu, mais lorsqu'il voit les plats plus succulents les uns que les autres sortir des boîtes en carton ainsi que le bon vin que j'ai choisi, il oublie vite cette petite déconvenue.

- Wow, mais Harry ! Tu t'es lâché ! s'exclame-t-il en ouvrant de grands yeux. On fête quelque chose ?

Je hausse les épaules, un peu gêné.

- Je voulais juste te faire plaisir.

- Pourquoi ? s'étonne-t-il sincèrement. J'ai rien fait de spécial à part des conneries toute la journée.

- Parce que j'en ai envie ?

Il s'approche de moi et passe ses bras autour de ma nuque. J'aime tellement quand il fait ça. Son regard se plonge dans le mien.

- Tu es un amour, murmure-t-il, son souffle s'échouant sur mes lèvres. Je ne suis pas certain de mériter tout ça, mais merci. Je t'aime.

Il ne me laisse pas le temps de répondre, happant mes lèvres dans un baiser renversant de douceur et de tendresse, qui me retourne le ventre. Je le serre contre moi puis m'écarte avant de déposer un petit bisou sur le bout de son nez.

- On mange ? je propose, le cœur battant beaucoup trop vite pour mon bien.

- Si tu es au menu, je ne dis pas non... souffle-t-il d'une voix aguicheuse avant de se mordre la lèvre dans un geste terriblement sexy.

Je déglutis péniblement, très tenté, mais je dois être raisonnable, sinon je ne réussirai jamais à faire ce que j'ai prévu. Je finis par secouer la tête, à contre cœur.

- Pour le dessert ?

- Tu sais bien que les conventions et moi... minaude-t-il en jouant avec boucles à la base de ma nuque, m'arrachant un frisson. On peut commencer par le dessert tout de suite du coup...

- Louis... je le gronde gentiment. Ça serait gâcher.

Il soupire, mais finit par hocher la tête.

- C'est vrai, reconnaît-il en me relâchant pour prendre place à table. Dommage... tu ne sais pas ce que tu rates...

- On se rattrapera.

- On verra... si tu es sage...

Je lève les yeux au ciel en m'installant en face de lui. Il fait genre, mais on sait tous les deux qu'on est incapables de se résister mutuellement. L'attraction est trop forte, comme nos sentiments. C'est même tatoué sur notre peau.

Nous commençons notre dîner. C'est vraiment très bon et très vite on se fait goûter nos plats respectifs. On parle de tout et de rien, comme toujours la discussion se fait facilement. Mais plus la fin du repas approche, plus je sens le stress monter en moi. Je suis sûr de moi pourtant, mais c'est incontrôlable. Je deviens nerveux, je parle moins.

Lorsque l'on a terminé, je me lève pour débarrasser la table. Louis fait de même, mais je ne lui laisse pas le temps de faire quoi que ce soit.

- Où tu vas ? je m'empresse de lui demander.

Il me regarde bizarrement.

- Je voulais t'aider... plus vite c'est fait, plus vite on peut passer au dessert, remarque-t-il avec un sourire rempli de sous-entendus.

Mon cœur bat trop fort dans ma poitrine et la tension est trop forte. Il part d'une bonne intention, mais moi, ce que je veux et surtout ce qui m'aiderait, c'est qu'il reste à sa place.

- C'est gentil, mais non. Tu t'assois et tu ne bouges pas, s'il te plaît.

- Mais...

- Pas de mais, pour une fois dans ta vie, écoute-moi, je t'en prie.

Il est déstabilisé par mon attitude, mais obtempère quand même. Il me regarde comme si j'avais subitement perdu l'esprit et je le comprends. Je crois que je l'ai un peu blessé, mais ce n'est pas ce que je voulais.

Putain, je vais tout gâcher avec mes conneries ! Il faut que je rattrape le coup.

- Je... j'ai une surprise pour toi... alors je voudrais que tu m'attendes ici, d'accord ? je lui explique brièvement pour qu'il ne se pose pas trop de questions et pour adoucir mes mots un peu trop bruts de tout à l'heure.

Il hoche la tête, les traits plus détendus. Tant mieux. Parce qu'un Louis angoissé, c'est un Louis qui panique et un Louis qui panique c'est généralement une catastrophe en perspective. Or ce soir, je veux que tout soit parfait.

Je m'échappe rapidement vers la cuisine, les mains légèrement tremblantes. Je pose la vaisselle dans l'évier et souffle un coup. Il faut que je me calme. Je ferme les yeux et me force à faire de grandes respirations. Je commence déjà à me sentir mieux.

Je sors la bouteille de champagne que j'ai mis dans le frigo et l'ouvre. Je remplis deux flûtes puis les amène à table. Louis prend le verre que je lui tends en me remerciant. Il est surpris, je le sens, mais il n'ose rien dire parce qu'il voit bien que je suis fébrile. Après avoir trinqué, on boit une gorgée à nos flûtes. Il est bon ce champagne, ça me fait du bien. Louis aussi semble apprécié, vu son sourire.

- Tu ne t'assois pas ? demande-t-il en me voyant debout comme un piquet devant la table.

- Si... je... j'arrive...

- Ça va, Harry ? Tu es tout pâle ? s'inquiète-t-il.

- Oui, oui... je... ta surprise... attends, je... je reviens.

Il acquiesce sans un mot, un peu perdu par mon comportement totalement absurde. Oui, c'est ça, je suis totalement absurde ! Il me fait perdre la tête. En fait non, c'est moi qui perd la tête tout seul ce soir. Je pensais être serein, quelle blague !

Une fois de nouveau dans la cuisine, j'attrape l'œuf que j'ai acheté en plus, celui avec le ruban bleu. Je souffle encore pour me calmer, puis je retourne auprès de Louis qui m'attend sagement. Je lui tends le paquet. Il se lève pour le prendre.

- Merci... mais pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi m'avoir acheté un œuf alors qu'on en a fabriqué un cet après-midi ? Je pensais que tu l'avais pris pour Lyra ou... ta nièce ?

J'avoue que vu comme ça, c'est effectivement totalement illogique.

- Ce que je veux t'offrir se trouve dans l'œuf, j'avoue en passant une main dans mes cheveux.

- Ah bon... mais tu...

- Arrête de poser des questions, s'il te plaît et ouvre-le...

- Tu me fais flipper ce soir, lâche-t-il sans méchanceté en relevant un sourcil.

Louis et sa franchise à toute épreuve... en même temps, je me fais flipper moi-même alors je comprends.

- Ouvre-le, tu comprendras comme ça, je l'enjoins de plus en plus angoissé.

Sans plus attendre, il défait le nœud du ruban et ouvre le plastique transparent qui entoure l'œuf. Il le prend délicatement dans ses mains et le secoue un peu. Il le repose sur la table et prend sa fourchette.

- Je le casse alors ? s'assure-t-il, peu sûr de lui.

- Oui. Promis, ça ne va pas t'exploser à la figure.

- Y a intérêt ! s'exclame-t-il en me jetant un coup d'œil suspect.

Il donne un coup sur la coque en chocolat avec sa fourchette et il ne se passe rien. Je commence à m'impatienter et je prends vraiment sur moi pour ne pas le briser moi-même. Je ne veux pas le presser. Après tout, il n'y est pour rien si j'ai fait cette mise en scène et trop habitué à faire des bêtises, il hésite. Je l'encourage d'un sourire et il recommence, plus fort, et cette fois l'œuf se fend. Il insiste jusqu'à ce que le haut se casse complètement. Il le retire et le pose sur la table. Il plonge la main dedans et je vois ses sourcils se froncer. Il sort finalement le cadeau que j'ai prévu pour lui.

Un écrin en satin bleu. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro