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Chapitre 6

Le bar était désert quand elle entra. Le carillon de la sonnette tinta allègrement et résonna longtemps dans le silence. Les lampes étaient éteintes et seule la pâle lumière de fin d'après midi révélait les tables, qui sommeillaient là comme dans un sanctuaire dont la forme imposante et majestueuse du comptoir aurait été l'autel. C'était comme si elle n'avait pas sa place ici, comme si elle dérangeait. Sans allumer, Lola longea le couloir qui menait à la salle de repos du personnel.

Elle entendit, c'est à cette heure-ci que tu arrives ? Écarquilla les yeux, recula d'un pas. Iel était adossé.e au mur près de la porte, se plaisant dans la pénombre. Lola retourna en arrière et enfonça l'interrupteur, révélant après quelques crachotements d'ampoule le visage d'Éden qui plissait les yeux, ébloui.e, mais gardait sa commissure de lèvre relevée en un rictus moqueur. Iel rejeta sa tête en arrière, en un tic qu'iel avait pour se dégager le visage. Ses cheveux courts, soulignés par une mèche qui lui balayait le front, et son menton qu'iel gardait toujours légèrement relevé lui donnaient une posture un peu arrogante, comme s'iel mettait tout le monde au défi de lui parler. Un trait de crayon noir soulignaient ses yeux gris, parfois, mais Lola læ préférait sans, parce qu'alors, c'était comme plus profond, dans son regard, comme si le lac de ses iris devenait trouble, mystérieux, changeant. Exagérément, elle leva les siens au ciel.

— Arrête tes gamineries, Ed'. Tu ne crois pas qu'on a mieux à faire ? Et je te signale que j'ai presque vingt minutes d'avance par rapport à mon horaire habituel.

Autrement dit, vingt minutes de retard par rapport à son horaire théorique.

— Quelle importance? Madame s'en fiche. Du moment que je suis là à temps pour tout préparer.

Iel haussa les épaules, si tu le dis. Lola lui passa devant et ouvrit la porte en grand, se retourna, tu viens ? Sa longue boucle d'oreille composée d'une avalanche de chaînettes cliqueta discrètement lorsqu'iel se redressa pour la suivre, d'une démarche souple qui mettait en valeur sa silhouette élancée et son torse plat. Iels traversèrent côte à côte la réserve pour atteindre la salle de repos.

Mise à part Madame qui vérifiait sûrement les installations au sous-sol, tous les employés y étaient réunis. Ella et Claire, une brunette aux yeux foncés, se serraient toutes les deux sur le fauteuil tandis qu'Émilien s'était installé sur une vieille chaise bancale. Claire était la plus jeune des employés et entamait à peine sa vingt-et-unième année. Elle avait été embauchée en même temps que Lola pour venir les vendredi et samedi soir. Les trois autres étaient employés à plein temps et Émilien, le plus âgé, atteindrait bientôt la trentaine. Lui et Ella travaillaient au bar depuis son ouverture quatre ans auparavant. Ils interrompirent leur discussion et se tournèrent vers elleux quand iels entrèrent.

Ella l'accueillit d'une joyeuse exclamation, déjà là, Lola ! Éden et elle s'assirent en tailleur, à même le sol, et se joignirent à la conversation, une discussion un peu excitée, un peu embrouillée, une discussion d'avant la fête, en somme, et d'ailleurs, dimanche dernier, Éden et Ella avaient passés la matinée à nettoyer la salle victime de la soirée de la veille, un dimanche matin, tu te rends compte ?

— Il fallait m'appeler, je serais venue vous aider, s'exclama Lola.

Éden ne cherchait pas à dissimuler son air ironique, tiens, ça arrive en retard mais ça veut nous aider, tu sais, Lolie, bien que ta simple présence soit un plaisir que nous partageons tous, on se sentait capable de survivre à ce moment de ménage et de rangement sans toi, les autres s'esclaffèrent.

— Moi qui croyait que je t'étais indispensable, Eddie, je suis déçue, lança Lola, un sourire railleur aux lèvres, plaçant une main sur le cœur à la manière d'une tragédienne.

Iel répliqua, puisque tu penses être indispensable, tu pourrais peut-être nous dire pourquoi tu n'étais pas là hier ? Qu'est ce que ça peut te faire d'abord, je n'avais peut-être juste pas envie de te voir, ça suffit vous deux, lança Émilien, oh, laisse les s'amuser, rétorqua Ella, et d'ailleurs...

— Et en parlant d'hier, vous avez entendu ce qu'il s'est passé près de Sainte-Viviane-en-Cyprès ?

L'incendie, Claire en était toute excitée, ça a brûlé plusieurs hectares de forêt et de champs, vous imaginez, les pompiers ont mis presque douze heures à arrêter le feu. La cause ? La police a retrouvé des bouts de plastique fondu, apparemment des morceaux d'une bouteille qui aurait contenu de l'essence, ce serait un pyromane.

— Je ne vois pas comment ils vont pouvoir retrouver le coupable à partir d'une bouteille brûlée, lança nonchalamment Lola.

Claire répliqua, la police finirait bien par l'attraper, il y a une enquête en cours, et Lola eut un espèce de ricanement moqueur, la police ! Tu crois vraiment que la police va arriver à quelque chose ?

Émilien en doutait lui aussi, à moins que le responsable ne se manifeste encore, parce qu'alors il laisserais immanquablement des traces. Ce à quoi Ella répondit, mais ça va pas, imaginez si ce taré mettait le feu à quelque chose en ville, ça pourrait être super dangereux ! Il faut vraiment être dérangé pour faire un truc pareil. Lola hocha la tête, vigoureusement.

Ils s'interrompirent brusquement en entendant les pas de la gérante dans le couloir, celle-ci poussa brutalement la porte, et demanda, est-ce qu'elle est là, Éden ? J'aurais besoin d'elle, oh, parfait, j'aimerais que tu ailles vérifier les enceintes, s'il te plaît, bon, les autres, fin de la pause dans dix minutes. Éden laissa échapper un légère grimace et passa sa main dans ses cheveux décolorés en blanc avant de répondre que oui, bien sur madame, iel y allait tout de suite.

Iel la suivit en soupirant. Je suis agenre, iel répétait souvent, j'aimerais qu'on utilise le pronom iel, quand on parle de moi, ça me ferait plaisir, c'est important. Même si la plupart de ses connaissances s'étaient rapidement adaptés, Madame, et d'autres d'ailleurs, continuaient cependant de læ désigner par « elle ». Éden ne réagissait jamais, se contentant de détourner la tête, après tout, c'était la gérante, et iel disait, de toute façon, ce sont ceux qui ont le pouvoir qui décident, j'ai le pouvoir sur moi-même et c'est déjà pas mal. Lola ressentait rarement de l'admiration, mais ne pouvait s'empêcher d'apprécier sa maîtrise de soi, peut être parce qu'elle, elle n'avait aucun pouvoir sur elle-même ?

Mais cela importait peu, puisqu'elle avait le pouvoir sur les autres. Parce qu'il fallait assurer son bonheur, c'était ça, le plus important, adapter le monde pour qu'il convienne à sa vision, cela lui semblait naturel, parce qu'elle en était capable. Elle adaptait les autres pour qu'ils lui conviennent, et lorsqu'ils ne lui convenaient plus, elle les jetait. Et elle en choisissait d'autres, elle n'avait jamais pu supporter la solitude. Elle avait beaucoup d'amis, certains d'entre eux riaient devant elle à une plaisanterie qu'elle n'avait pas écouté, elle les aimait bien, vraiment bien, alors elle rit avec eux, c'était facile, c'était agréable, c'était l'heure, et quand ils se levèrent, elle passa devant, elle les emmena avec elle parce que les sentir derrière ça la rassurait, elle n'avait pas à se retourner, elle savait qu'elle n'était pas perdue, pas seule, vivante.

Ils descendirent à la cave, il faisait frais dans la grande pièce aux murs gris. Le linoléum à carreaux blancs, noirs, rouges était pour l'instant éclairé d'une lumière froide et crue issue de spots, qui céderait par la suite la place aux feux dégoulinants de couleurs des lampes disco réparties un peu partout au plafond. Le comptoir était appuyé à un des murs, et seules quelques tables et chaises encombraient l'espace, à l'exception de la petite scène qui se trouvait à l'opposer. Celle-ci, avec son bois abîmé et probablement imbibé d'alcool, aux planches qu'on aurait entendu hurler de douleur pendant les soirées si la musique n'absorbait pas le moindre son qui n'était pas issu d'une basse, d'une guitare, d'une batterie ou d'une gorge, paraissait saint, martyr, relique inébranlable de la fête, qui paraissait à Lola déjà retentir. Les sensations se percutaient en elle avec impatience, alternant avec la pièce vide au rythme de ses pas qui l'emmenèrent s'asseoir sur le bord du plateau de bois.

Éden, accroupi.e à coté, bidouillait les fils des enceintes, les sourcils froncés, en marmonnant distraitement, j'y suis presque... Juste avant qu'un sifflement suraigu leur fasse tous écraser leurs mains sur le côté de leur tête, le visage grimaçant, tandis qu'iel criait des jurons assourdis par le bruit tout en arrachant tous les fils. Le silence revint, presque trop fort, et Éden s'excusa en soupirant de soulagement, tandis qu'Ella gémissait que bon sang, iel l'avait rendue sourde, en secouant la tête d'un air exaspéré. Les autres débouchèrent prudemment leurs oreilles, Lola lâcha :

— C'était bas, comme attaque, ça.

C'était surtout exprès pour toi, tu sais, iel lui balança sans même se retourner.

— Je n'y crois pas une seule seconde. Tu ne sais pas mentir.

Elle, elle savait faire. Sans raison sans savoir pourquoi Lola commençait à sourire, il y avait dans l'air de cette fébrilité qui s'infiltre avant la fête, qui commence à brouiller les perceptions, l'appréhension qui monte et une surexcitation qui faisait doucement perdre la tête, alors il suffisait d'un regard, un regard pour perdre le contrôle, un regard qu'elle chercha, mais qu'iel n'osa échanger. Iels voletèrent de paroles en paroles encore un peu, s'affairant, machinalement, et c'était joli ces mots qui traversaient l'air mais ça n'avait sûrement plus grand sens.

Ce fut Ella qui détruisit leur parole, vous êtes fatiguant, tous les deux, allez, viens là, toi, fit-elle à Lola, on va chercher des bouteilles à l'étage, elle l'entraîna dans les escaliers. Elle suivit Ella hors de la pièce et celle-ci lui souriait, le sourire d'Ella il était sucré, comme un bonbon, elle aurait voulu y goûter, un jour elle dégusterait son sourire comme une friandise. Mais pour l'heure il y avait Éden, acide, piquant et glacé, Éden et son sourire en coin, une délicieuse boule de glace au citron, elle adorait la glace au citron, elle adorait Éden. Mais iel continuait à lui échapper, oh, ce que c'était frustrant !

La réserve se trouvait à l'origine à la cave mais lors de l'agrandissement de la pièce il y a un an pour accueillir les soirées musiques, il avait fallu la déplacer au rez-de-chaussée. C'était là que les stocks, composés d'alcool et de soda principalement, étaient entreposés. Elles entrèrent, et Ella referma la porte, elle s'y adossa d'un air espiègle, Lola, faut qu'on parle... Cette dernière s'appuya contre une des étagères :

— Je croyais qu'on devait ramener des bouteilles?

Ça pouvait attendre ! Alors dis-moi, Lo, elle était excitée comme une puce, Ella, elle en sautillait presque, les mains derrière le dos pendant qu'elle se penchait légèrement en avant, alors dis moi, ce qu'il se passe avec Éden en ce moment ?

— Tu exagères, c'est pour ça que tu m'a entraînée ici ?

E-xa-cte-ment ! Ella jouait depuis plusieurs semaines, les poussait l'un.e vers l'autre chacun de leur coté, ce qu'il pouvait arriver, ce serait pour elle son œuvre, sa création. Lola jouait depuis plus longtemps encore, depuis qu'elle avait demandé à la jeune fille si elle avait une chance, parce qu'elle savait qu'Ella n'abandonnait jamais, jamais, qu'elle n'aurait qu'à la laisser faire, et à déguster son sourire des yeux.

— Tu vas être déçue.

Non, elle ne croyait pas, non, vas y, continue... continue !

— Éden a toujours mieux à faire que de me voir.

Ah ! Ella claqua ses mains, c'est là que tu te trompes ! Tu vois, je trouve qu'Éden n'est pas comme d'habitude, en ce moment, je veux dire...

Elle voulais dire, moins souriant.e, plus absent.e, mais sans savoir comment.

— Je n'ai pas remarqué de problèmes, Éden était normal.e quand je suis arrivé, d'ailleurs, il n'y a aucun rapport, fit-elle en faisant tourner ses cheveux dans ses doigts, le regard ailleurs, s'échelonnant sur les étagères.

Ella ménageait son suspense, tout ça, c'était avant qu'elle n'arrive, iel avais à peine décroché un mot, perdu dans ses pensées, comme évanoui.e, je veux dire, iel était suspendu.e, je crois, comme s'iel attendait...

— Attendait ?

T'attendait.

Une lueur la traversa, ce soir, Lola voulait que ce soit ce soir.

— Oh, Eddie, murmura-t-elle d'un ton tellement bas qu'il en était à peine perceptible, c'est trop, trop mignon.

***

Une excitation pailletée avait crût à mesure que les gens arrivaient, comme chaque semaine, iel aurait pu avoir l'habitude, mais, il y a des instants, si fugitifs, et si importants, qu'on ne s'y habitue jamais, des instants qui piègent le temps. Peut être y avait-il, dans l'air, quelque chose de différent, mais iel n'aurait su dire. Autour d'iel, le monde bougeait au ralenti, un ronronnement doux de guitare commençait à peine à retentir dans les enceintes, les projecteurs se mettaient à tourner aussi, mais à peine, comme un tremblement, une onde, une vague. Le parole et les cris étaient encore troubles, les gens en étaient à leur premier verre, le verre-porte, celui qui est censé t'ouvrir la voie du plaisir et de l'amusement. Éden n'avait jamais vu la différence, entre ceux qui le buvait et ceux qui ne buvait pas, iel pensait, ils ne sont pas ivres d'alcool, ils sont ivres de fête. Tout prenait de l'ampleur maintenant, et peu à peu iel se retrouva entraîné.e, perdu.e même, un peu, iel servait machinalement les consommations, et puis, iel regardait les gens, comme toujours, ou plutôt, des morceaux de gens, c'est plus facile à regarder, que des gens en entier, c'est trop grand, trop lourd, c'est en fait, presque effrayant.

De temps à autre, Éden regardait Lola, souriante, éblouissante, sa chevelure rousse qui étincelait ne cessait d'attirer ses regards. Iel comprenait pourquoi Madame l'avait choisie, elle recherchait les gens atypique, un peu, ceux qu'on voit, ceux qu'on oublie pas. Parce qu'il fallait que les gens se souviennent de la soirée, c'était calculé, statistique, stratégique, comme le monde, précis. Pourtant, iel avait toujours espéré que certaines choses allaient au-delà de ça, ne serait-ce qu'un peu, un débordement sur la frontière, imprévisible, qui cassait la ligne trop droite. Iel espérait en être. Pour Éden, Lola était cette actrice, dans une pièce de théâtre, que tu ne peux pas lâcher du regard, à tel point que tu ne vois plus qu'elle sur scène. Elle n'était même pas belle, réalisa-t-iel, tout au plus, on pourrait dire, peut être, assez jolie. Mais elle ne cessait de rire et attirait les gens comme un lampadaire attire les papillons de nuit, iel l'aimait, c'était un amour doux, délicat, silencieux, un gracieux ballet, tu t'y brûleras les ailes, Éden, songea-t-iel.

***

Revelation jouait sur scène, ce soir là, comme la nuit où elle avait rencontré Nash. Celui-ci était venu avec sa troupe un vendredi, elle lui avait servi une Pina Colada et ils avaient échangés quelques mots alors qu'il était assis au bar, il était revenu le lendemain, et la semaine suivante, puis celle d'après, et celle d'après. La musique du groupe rappelait quand il venait à Nash ce moment où l'ananas et la noix de coco s'alliaient à un rock alternatif ébouriffé et l'odeur de sueur et d'alcool à son sourire. Lola, en ce moment, pensait plutôt au flamboiement des couleurs, au flou qui se mêlait à la fin de soirée. Les gens commençaient alors à partir, et elle se mêlât aux derniers danseurs qui se consumaient d'une fièvre destructrice de leurs sens. Revelation entamait sa dernière chanson, une reprise des Pixies dont les accents lancinants perdaient son esprit.

Et alors tout disparut, chacune de ses perceptions s'évanouit dans un mirage pendant que le monde se détruisait et se reconstruisait à l'infini autour d'elle, et à la fin il n'y avait plus de gens, plus que sur scène les musiciens au visage hagard et aux oreilles qui ne supportaient plus le silence. Ce moment la faisait frissonner, cet instant d'hébétude comme une pause, comme si un souffle passait et redescendait le monde sur terre, et elle était grisée par cette chute vertigineuse. Et grisée aussi par le regard d'Éden qui ne pouvait se détacher de son corps, qui était resté.e sans bouger derrière le bar, sans dire avec sa bouche mais ses yeux disaient tout, la dévorant, la suppliant. Elle se mordit délibérément la lèvre inférieure et lui adressa un petit sourire avant d'aller s'asseoir au comptoir, lui faisant face. Elle y appuya ses deux coudes avant de poser sa tête dans ses mains.

— Tu as l'air fatigué.e.

Il était minuit passé de six heures, bien sûr qu'iel était fatigué.e. Tous.tes deux étaient heureux.ses, essoufflé.e.s, illuminé.e.s presque. Ella, qui servait avec eux ce soir là, était montée, iels étaient seul.e.s. Iels se regardaient et Éden savourait Lola, elle, ça la ravissait, un plaisir presque enfantin. Iels parlèrent, un petit moment, comme ça, parce qu'il était nuit, et iels étaient comme deux fantômes, parce qu'il était nuit, riaient, parce qu'il était nuit, euphoriques, parce qu'il était nuit, sans conscience du temps, parce qu'il était nuit, manquèrent s'endormir, parce qu'il était nuit. Abruti.e.s d'épuisement, leurs sens étaient au bord de l'explosion mais il leur restait cette sensation de bien être comme une bulle, si légère, si délicate, qu'à tout moment elle pouvait éclater et les précipiter dans le vide laissé par l'absence de sommeil. Iels se quittèrent et déjà leurs souvenirs étaient flous, intangibles et évanescents. La mémoire ne conserve pas de films du passé, seulement un sourire, une odeur de buée, une sensation soyeuse, quelque chose de si imprécis qu'on pourrait s'y tromper mais on ne s'y trompe pas, iels s'étaient embrassé.e.s cette nuit là.

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