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𝐯𝐨𝐥𝐞𝐫 {chp31}

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𝐕𝐎𝐋𝐄𝐑
où être Voleur veut dire être philosophe
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OK. C'EST CLAIR maintenant, j'en ai marre. Vraiment marre. Le monde entier est contre moi. Pendant que certains me disent ce que je dois faire, d'autres me crachent dessus parce que j'existe. Pendant que certains m'envoient sauver le monde à leur place, d'autres me disent de fuir ceux qui veulent me tuer. Pendant que j'essaie de rester en vie, d'autres se débrouillent on ne sait comment pour ne compter que sur moi pour rester en vie. Je suis désolé mais non.

Non.

Je n'accepte plus. Ni les regards suppliants, ni les sourires hypocrites, ni les petites phrases qui t'ordonnent de rester debout. Je n'en veux plus.

Non, je n'en peux tout simplement plus, tiraillé par les directives contradictoires du monde entier. Mais le pire, c'est qu'il s'attend à ce que je les réalise, tel un chien obéissant !

Non, je ne suis pas une machine. Je ne m'excuserai pas. Et je vous laisserai tous tomber si j'en estime le besoin – être égoïste, c'est pas nouveau, pour moi. J'ai beau avoir sauvé Nicolas du bûcher, ce n'était pas motivé par de bons sentiments, loin de là, plus poussé par une envie de vengeance envers les Chercheurs qu'un véritable altruisme.

Mais même, pourquoi est-ce que je me prends la tête pour des gens qui restreignent ma liberté ? Et comment leur faire confiance, si on continue dans cette lancée ? Quand quelqu'un est à côté de toi, tu ne peux plus occuper cette place auparavant vide. Avoir un entourage proche bloque ta liberté, t'empêche d'avancer comme tu le souhaites. Ou est-ce uniquement des chimères, la liberté ? Est-ce que ça ne serait pas un but illusoire, aussi peu réel que Deas ? Mais quel intérêt à être Voleur si tout ce que l'on souhaite, c'est atteindre quelque chose qui n'existe même pas ?

Ou... est-ce parce qu'on nous a déjà trahi qu'il ne faut plus accorder sa confiance ?

Cette réponse, je ne sais pas qui la détient, qui peut la détenir. Une telle réponse dépend de soi, non ?

De toute façon, je vais mourir. Pourquoi se décarcasser la tête à trouver une putain de réponse ?! Et même si elle pourrait me sauver, qui serait heureux, sans arrière-pensée, que je m'en sois sorti ? Ils me regardent tous, avec leurs yeux embués de larmes. Mais est-ce que je compte réellement pour eux ? Arthemys est partie sans rien dire, Liam a trouvé Nicolas. Eliros, en dehors d'être mon ancien maître, n'a jamais cherché à savoir ce que je faisais de ma vie, Elea ne me connaît que de réputation, Felipe finira Voleur et aimera plus fort que jamais, Lyza veut m'utiliser pour s'émanciper, Erwan est mort, Helias aussi.

Vais-je vraiment laisser une trace dans leur vie ?

On n'abandonne jamais.

Est-ce parce que quelqu'un vous a dit de ne jamais courber l'échine qu'il vous faut l'écouter jusqu'au bout, sous prétexte qu'il vous a tout appris ?

Sincèrement, je n'en ai aucune idée. Pourquoi est-ce qu'une personne aurait la science infuse, la vérité de tout, juste parce qu'elle est là depuis plus longtemps que vous ?

Est-ce parce que quelqu'un vous ordonne de vivre la vie que tu veux que tu vas le faire forcément ?

Je n'ai pas plus de réponse qu'aux autres questions, aussi jeune qu'un nourrisson. Aussi pauvre qu'on l'a été, avec Helias, orphelins, aussi égarés qu'un nuage sous terre.

Et de tous les futurs possibles et inimaginables qu'il existe, je vais mourir, sans avoir rien pu faire de ce que je souhaitais. C'est comme crier à s'en arracher la gorge et personne n'entend, vulgaire voix emportée par le vent.

Et y en a qui osent encore me donner des ordres, des consignes à suivre aveuglément parce que c'est ma destinée !

Je refuse.

Je refuse !

Je ne pense pas vouloir suivre la voie que tous s'échinent à arpenter, voie ardue et qui laissera derrière elle tant de cicatrices... Il n'y a jamais eu qu'une voie, il en existe autant que de personnes. Rien n'est jamais absolu, binaire. Tout en nuances, le monde se forme, se crée, se détruit et refonde ses fondations, construit à nouveau en espérant avoir trouvé une solution aux enchevêtrements des vies qui se croisent, ambitieuses ou timides.

Sont-ils tous aveuglés ?

J'aimerais hurler si fort que tout s'arrêterait, hurler jusqu'à m'en asphyxier – j'étouffe déjà trop.

Je lève le regard, redresse la tête. Ils sont tous à me regarder, à espérer, mais que puis-je faire ? Je suis seul. Je l'ai toujours été, ça m'a toujours convenu. Et ça ne va pas changer alors que je vais mourir dans quelques minutes !

Mais n'est-ce pas ce qu'on redoute tous, la solitude ? terminer sa vie dans l'ombre, sans personne à nos côtés ? n'avoir personne sur qui se reposer ? Je n'ai jamais rien fait pour empêcher les gens de partir de ma vie, je me suis toujours privilégié, étourdi que j'étais : s'il n'y a personne autour de toi, c'est que tu es éloigné de tout, à la dérive, loin de tout et de tous. Mais je n'ai jamais tenté de retenir les gens à mes côtés, Erwan y est resté parce qu'il était aussi entêté qu'un buffle, quant aux autres... resteront-ils ? Arthemys est partie alors qu'elle était tout pour moi. Helias et Erwan aussi, par ma faute.

Seul, est-ce vraiment le seul mot pour me définir ?

Non, me souffle une voix extérieure. Rien ne peut définir une personne. Pas un seul mot, en tout cas. Et ce n'est même pas sûr, quand on en met plusieurs côte à côte. Un mot, ce n'est rien d'autre qu'une étiquette que l'on t'attribue pour te simplifier aux yeux des autres. Simplifier une personne, c'est la réduire à une seule caractéristique, la bloquer à l'état premier de sa naissance, c'est effacer toute une partie d'elle. Alors, un unique mot ne pourra jamais me définir.

Oui, me murmure une voix interne, bien plus ancienne. Ce que tu es est ce que tu penses quand tu renonces à être. « Soi », ce n'est que l'addition de tes actions, dictées par ton conscient, non ? Et on pourra toujours définir une action, quelle qu'elle soit.

Et qu'est-ce qu'être,bon sang ?Est-ce que juste pouvoir tenir sur ses jambes, avoir un nom, faire des gestes, parler aux autres, créer des liens, brûler ce qu'on a créé ? Ou est-ce...

Non, je ne sais pas.

Les quelques minutes sont passées. Et je suis toujours à... être exister penser Comment peut-on croire en une chose et tout à coup, désespérer que cette chose existe ? peut-on demander une preuve de ce que l'on croit ? et sait-on jamais pourquoi on est là ?

N'abandonne jamais.

Quoi que tu penses, quoi que tu dises, tu existes toujours. Le truc, c'est de savoir si tu suis un chemin tout tracé ou si tu en inventes un nouveau ; si tu décides toi-même de ton avenir ou si tu te laisses mener par un courant plus fort que toi ; si ton chemin est droit parce que tu l'as dessiné ou s'il se perd jusqu'à la mer, prémâché. Mais tu existes, tu existeras toujours parce que tu es là, et tant que tu es là, tu peux décider, tu es unique maître à bord. Et si tu te perds en cours de route, rattrape-toi au prochain tournant.

Et soudain, tout s'accélère. Tout vibre. Tout frémit. Rythmes violents qui frappent avec régularité. Fureur qui cogne dans les tempes. Amertume qui suinte par l'acier. Rancœur qui s'épand le long des bras. Liberté qui s'élève dans le cœur.

Tu ne peux me craindre, Wendyalen. Parce que je suis toi. Je suis vous. Je suis Voleuse.

N'abandonne pas, parce que tu es loin d'être seul. Un chemin, ça ne se construit pas à la sueur de ton unique front, des milliers des mains y viendront ajouter leur pierre, parce que c'est comme ça qu'un chemin peut se définir.

Sauter, virevolter, s'envoler, retomber, esquiver, passer dans l'ombre, secret, dangereux, mystérieux

Tant de mots pour décrire un Voleur, alors qu'il n'y en a qu'un seul qui est vrai.

Pense comme tu veux, tu peux y arriver.

Tu es Voleur, Wend.

Ne jamais abandonner la partie alors qu'on en est qu'au début. Terminer. Placer le mot « fin ». Savoir utiliser le temps, pour voyager hors de ses limites. Passer toutes les barrières, murs et frontières.

Oublier tout ça.

Plus qu'un espace infini à découvrir.

Les origines sont peut-être ce qui nous déterminent mais il ne tient qu'à nous de nous en défaire.

Tout tourbillonne, tout s'envole.

Tu es Voleur, Wendyalen.

Je clos les yeux, comme je clôture mon histoire.

Tu vas réveiller un empire, Wendyalen.

Comme je décide de tracer mon propre chemin loin du leur.

Se laisser mener, Wendyalen, c'est risquer de tout perdre.

On dit que le Voleur se joue de la pesanteur, des lois physiques, des restrictions matérielles. C'est faux. Ce sont les lois qui jouent avec le Voleur, nous ne savons que bien leur parler ; et elles savent s'amuser avec nous.

Tu n'es pas un guerrier, Wendyalen : tu es libre et pour cette raison, nombre de personnes voudront te tuer, jaloux de ta lumière et admiratifs de ta puissance face aux chaînes qui les retiennent prisonniers de leur morne vie.

Le Voleur n'utilise rien, pour Voler, et c'est bien mieux comme ça. Que ferait celui qui ne se contente pas de Voler ? Que ferait celui qui se laisse griser par la sensation d'être au-dessus des lois ? Que ferait-il, qu'oserait-il faire ?

Tu es Voleur, Wend. Et tu vas tous les réveiller.

*

J'avais mal. Partout. Et bizarrement, je ne me sentais pas fatigué ni épuisé. Juste étrangement calme, tranquille, comme si j'avais accepté. J'avais la respiration posée, aussi tranquille que l'eau d'un lac d'altitude ; mais aussi accélérée et mouvementée que la tempête de Deas.

Ritori, lui, avait le souffle court, saccadé, coupé, ses gestes n'étaient plus aussi fluides qu'au début de l'affrontement, comme s'il avait perdu quelque chose. Je ne préférais pas savoir quoi, un faux-espoir vous détruit sans même y réfléchir.

J'avais effacé tout ce qui se trouvait autour de moi. Tout était flou, inutile, superflu. Seule l'arme de Ritori avait de la netteté. Les traces qu'elle laissait dans l'air se faisaient voir. Le reflet lumineux sur la lame, son regard rendu furieux, ses muscles tendus, l'hématome qui bleuissait sur sa joue, le sang qui goûtait de ses blessures – tout comme des miennes.

Ses coups avaient quasiment tout perdu. Il ne se contrôlait plus du tout, son arme n'était guidée que par sa fureur et son envie de meurtre. À ce stade, je n'imaginais rien du tout.

Je me souvenais, c'était tout ce qui comptait.


Et sous leurs regards ébahis, fascinés, je fis honneur à ma légende créée sur mesure.

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