Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝐬𝐮𝐫𝐯𝐢𝐯𝐫𝐞 {chp25}

┍━━━━━━━━━━━┑
𝐒𝐔𝐑𝐕𝐈𝐕𝐑𝐄
où je panique totalement
┕━━━━━━━━━━━┙

LE COMBAT EST un souffle de vie, Wendyalen : pas un relâchement, juste des tourbillons de feintes, des éclairs d'attaques et des pluies d'esquives.

Je n'hésitai pas. Jamais.

Ils t'attaquent, tu te défends, Wendyalen, ne vois pas plus loin que ça. S'ils t'attaquent, c'est qu'ils sont conscients de qui tu es, et donc, qu'ils ont signé un pacte tacite avec eux-mêmes : ils risquent de mourir s'ils font le premier geste. Mais ils l'ont fait, donc ils savent. Alors défend-toi !

Avec Liam et Nicolas, on colla nos dos, de façon à avoir nos arrières protégées. On pouvait s'en sortir, en théorie : dix soldats, ça se réglait difficilement peut-être, mais ça se réglait. Le facteur inconnu, c'était le Général, qui pour l'instant, se contentait d'observer. Surtout, qu'il reste bien à l'écart !

Tu n'as pas d'armes ? Très bien, voles-en une, Wendyalen.

Un soldat, la trentaine assurée, tenta une feinte et visa mon cœur de son sabre, geste adroit comme le peut l'être les gestes tant répétés. J'esquivai d'un pas sur le côté puis allongeai mes doigts, devins aussi souple que de l'eau et glissai contre le soldat. Mes doigts coururent, attrapèrent le manche d'une dague et, d'un mouvement leste, je frappai la poitrine.

Ne crains jamais d'être le plus fort, Wendyalen, car tu es libre et eux ne le sont pas. Et quand on est libre, Wendyalen, il faut savoir se détacher de tout.

Liam bondit pour parer une lame qui allait toucher Nicolas, je plongeai au sol pour protéger son côté gauche et étalai un soldat d'un coup de pied retourné. Nicolas plissa le nez, souffla un bon coup et reprit l'avantage avec un cri de rage. Je croisai le regard noisette de Liam et sa façade de confiance, si désespérée qu'elle faisait mal, me donna comme un coup de balais au derrière. Si lui se bougeait pour quelque chose qui ne le concernait même pas, de quel droit avais-je décidé d'abandonner ? Surtout juste à cause d'une personne qui ne méritait pas une réaction aussi forte ? Je fermai les yeux pour chasser mes doutes.

Est-ce que je dois vous préciser que fermer les yeux, quand on se bat, n'est pas la chose à faire ? Notamment contre des soldats aguerris, capables de discerner quand ils peuvent prendre l'avantage sur l'adversaire ? Parce que je crois que moi, je n'étais pas au courant. Ça m'a au moins passé l'envie de refaire cette bêtise.

Immédiatement, deux soldats saisirent leur chance et taillèrent l'air de leur sabre. J'aurais reculé si Nicolas et Liam n'étaient pas derrière moi... et si j'avais vu les deux attaques. Je me contentai de sentir les deux lames me brûler le torse, déchirant le t-shirt et la peau comme du beurre. Je hoquetai. Lâchai la dague. M'effondrai. Liam qui m'avait vu lâcher prise tenta de compenser mais au même moment, un soldat désarmait Nicolas. Et tout doué qu'il fût, l'ancien Chercheur ne pouvait pas se battre avec deux poids morts contre les quatre soldats survivants.

Entre les paupières serrées par la douleur et les yeux humides, j'aperçus le Général enfin intervenir et d'un revers foudroyant de force, étourdir Liam et assommer Nicolas qui s'était jeté sur son chemin pour tenter de protéger l'ancien Chercheur.

La prochaine fois que tu insultes quelqu'un, gamin, veille à ce qu'il ne puisse pas te le faire payer.

Et il siffla une seconde fois.

J'essayai de me redresser, arrivant avec peine à m'agenouiller, et baissai le regard sur mon torse. Un frisson me parcourut l'échine : les blessures n'étaient pas si profondes. Je devrais bien supporter un combat, soupesai-je. Allez Wend, une dernière pirouette, t'avais dit. Ce serait bien d'avoir une meilleure réception la prochaine fois ! Je fronçai les sourcils, respirai un peu plus vite.

Je dois dire, je m'attendais à mieux qu'à un type qui siffle et qui laisse le sale boulot aux autres, reniflai-je en convoquant tout le dédain que je pouvais avoir.

Le Général haussa un sourcil surpris.

Non, parce que, franchement, on raconte que t'es le mec le plus doué du monde. Alors pourquoi tu te caches, hein ? ajoutai-je, avec un sourire provocateur.

Eliros disait souvent que j'avais un pouvoir unique quand il était mon maître : celui de titiller les gens jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus. Il était grand temps que je devienne magicien. Il était temps que je fasse tout, du moment que Liam et Nicolas se relevaient en vie. Et quitte à provoquer le Général en duel, autant le faire jusqu'au bout ! De toute façon, Arthemys m'avait trahi, je ne voyais pas en quoi rester en vie était une obligation. Je ne trahirai pas, avait-elle juré. Elle l'avait fait deux fois. Promesse de vent et d'allumette. Je te propose un serment de sang, chère amie.

― Moi, je pense que c'est parce que t'as peur. Quand même, quoi, l'Insaisissable ! Je parie, je te bats, Daeron, crânai-je, même blessé.

Je fléchis les genoux. Mon cœur cognait fort, partout. Comme si mon corps s'était résumé aux coups de tambour qui résonnaient contre mes os, contre mes tempes, contre mes lèvres, contre ma poitrine, contre chacune des fibres qui me constituaient. Je n'avais pas d'armes. J'allais me battre contre le Général.

Et cette idée ne me faisait pas plus peur que ça. Il ne restait qu'une détermination sans faille. Purgée de tous mes doutes.

Loin, contre la fenêtre qui m'avait permis d'entrer, la reine observait et se rongeait un ongle. Gênée ? Non. Loin de là. Juste lassée de ce contretemps.

― Ma chère reine, je préfère me charger de cet individu, lâcha le Général avec un évident dégoût.

Non. Elle réfléchissait. Au carnet ? J'espérais bien, qu'elle stoppe ce combat avant l'irréparable. Où était Eliros ? Elea et Felipe ?

D'un large geste, le Général dégaina deux épées de son dos et les pointa vers moi.

J'essayai d'ignorer leur fil affûté alors qu'il approchait dangereusement. C'était ça, ou ses yeux où l'éclat brutal de la violence régnait. Je préférais me concentrer sur quelque chose de concret.

― Ainsi, l'Insaisissable va avoir l'honneur de mourir de ma lame, ajouta-t-il avec un sourire narquois.

J'aurais pu lire sur ses lèvres Tu veux jouer à la provoc' ? On va jouer à la provoc', pas de souci. Je m'insultai dans mon for intérieur et commençai à regretter ce que j'avais fait. Karma, quand tu nous tiens !

― Plus mélodramatique, je connais pas, ne pus-je m'empêcher de lancer.

Il attaqua.

Et tout de suite, j'étais surpassé.

― J'suis pas armé, bordel ! m'alarmai-je. C'est... c'est pas équitable, man, là !

Des tourbillons de feintes, d'attaques et d'esquives, mon œil oui ! Je pouvais tout simplement pas attaquer, parce que si j'attaquais, je mourrais, tant les deux épées se mouvaient vite. Elles fusaient de toutes parts et... bon sang, il en avait deux ! Et pis déjà, d'où il les sort, là ! Je... J'ai pas signé pour ça !

― Capitule ! intima-t-il.

Le fil d'une épée rasa ma gorge alors que je me contorsionnais pour l'éviter.

Liam s'était redressé, à l'aide du mur, et me dévisageait, catastrophé. Crois-moi man, t'es pas le seul à être désespéré de ma toute nouvelle absurdité intitulée « provoquer le Général en duel » !

― Jamais, soufflai-je, au moment où une idée – un peu moins absurde – se faufilait.

Je pris une inspiration, déterminé à survivre, et détaillai rapidement mon environnement. La reine, au fond ; les quatre soldats postés un peu partout qui regardaient le duel comme certains de l'issue ; Liam, qui se relevait contre un mur ; Nicolas, allongé, toussant, mais en vie ; le Général, toujours aussi létal, face à moi.

OK, maintenant Wend, il n'y a pas trente-six solutions : t'as commencé, tu termines. Les paroles d'Eliros rebondirent dans mon esprit, chatouillèrent mon instinct. Et...

Glisse !

... je tombai au sol, fis glisser une jambe pour faucher l'appui du Général, qui esquiva et brandit ses deux lames vers mon cou. J'agrandis mon impulsion et m'éloignai de trois mètres de ses armes...

Tourne !

... je pivotai sur mes chevilles, esquivai une lame qui rasa une mèche de cheveux. Tournai sur moi-même, oubliai mon environnement...

Je le connaissais déjà par cœur.

Virevolte !

... je bondis, ignorai les deux lames qui feintaient, tournoyai dans les airs, le cœur frappant mes côtes...

Danse !

... mes chevilles envoyèrent des signaux d'alerte quand je retombais dans le dos du Général, tout proche de lui...

Il fit volte-face, le regard concentré, sa lame brandie devant lui. Prêt à tout. Prêt à tuer.

Esquive !

... je glissai entre ses lames, le souffle à la fois court et lent...

Frappe !

... sans hésiter, je frappai du tranchant de la main le poignet offert du Général...

L'épée se fracassa au sol dans une cacophonie métallique.

Glisse !

... pas question de rester à proximité de son poing : je retombai à terre, passai entre ses jambes écartées et en fauchai une au passage...

Tourne !

... je me rétablis d'un bond leste, tournai autour de lui pour éviter son épée et son poing accueillit mon estomac avec un choc qui manqua de me faire régurgiter sur le champ...

Change d'appui !

... je glissai au sol, la respiration coupée...

À peine conscient de l'épée qui se dressait au-dessus de mon cou.

Liam – si loin de tout – tempêta, insulta, hurla. Et soudain, il fut là, ange qui m'avait volé mon gardien.

Et ce supplément de temps fut suffisant pour que j'achève ce que j'avais prévu.

Sors ton arme !

À moitié mort, à quelques mètres de moi, un soldat. Je tournai la tête : Liam aussi était totalement surpassé par le Général. Plan de merde !

Une dernière pirouette, allez. (Ça va devenir mon mantra, ça.)

À côté du soldat, une épée.

Je me rappelais de la première leçon d'Eliros. J'étais jeune, petit, encore faible de par la malnutrition. Trop débraillé pour porter une épée alors tout ce qu'il s'était contenté de dire à ce sujet, c'était : « N'y touche pas, c'est une tout autre technique que les sabres pour la manier – en plus, c'est bien trop lourd pour toi. Et c'est trop cher, et l'entretien est minutieux. » J'avais respecté ça tout au long de ma vie. Les épées, c'était nul, j'avais assimilé. Trop lourdes, peu maniables, trop chères ; tout était bon pour les repousser et les dédaigner au profit d'un sabre ou d'un poignard. De toute façon, l'épée du soldat, j'étais incapable de la manier, encore moins pour me battre contre le Général, qui lui, était né avec à la main. C'était une idée impossible – un plan ridicule, trivial, inutile. Mais là... avais-je le choix ?

Liam se faisait dominer par le Général, autant épuisé que moi face au déluge d'attaques qui grêlait de l'orage rebaptisé Rocam. Je croisai le regard effaré de Liam, tournai la tête et entr'aperçus celui enragé de Nicolas. Mais aussi désarmé que moi, ça allait être difficile de vaincre une légende de l'escrime. Et même si Eliros m'avait appris à me battre quand tout était déjà perdu, je ne pouvais pas me tenter de survivre face à cet homme. Certainement pas sans arme. Nicolas rugit, protégea Liam de son corps et prit le relais contre le Général.

Au-delà de ça... À côté du soldat, une épée.

Une arme.

Liam grimaçait, au sol, les yeux rivés sur Nicolas. Tremblant de peur à l'idée de le perdre, supposai-je. Les quatre soldats encore en état, postés contre chaque mur, n'avaient pas l'air de vouloir intervenir. Ils avaient outrageusement confiance en leur chef – ce que je peux comprendre, oui, pour avoir essayé de le combattre.

Le Général balaya Nicolas, dont le cri coupé net n'augurait rien de bon, et me dévisagea, de ses yeux acier, aussi violents que l'était sa main qui serrait l'épée. Sa dernière épée, Wend ! Il fit un pas vers moi, les sourcils froncés. La reine me jaugeait du regard. La lueur du lustre se réfléchissait contre la lame de Rocam. Liam rampait vers Nicolas, l'air si catastrophé que je sentis toute raison d'être me quitter.

― Capitule ! intima-t-il une seconde fois.

Sa lame me dardait, en pleine ligne de mire.

― Ben tiens... dis-je, la voix aussi flageolante que mes jambes.

Il fit un deuxième pas.

Plus question de réfléchir.

Quand tu as choisi quelque chose, Wendyalen, va jusqu'au bout, sinon, ça ne sert à rien. Commencer et s'arrêter parce que c'est trop difficile, c'est naître et refuser de vivre parce que tu refuses d'avoir mal.

... j'attrapai l'épée, me relevai, la respiration bloquée dans ma gorge...

― Prêt ? souris-je, éloignant la douleur qui sourdait de mon corps aussi loin que possible.

Le Général m'asséna un regard assassin, darda son attention sur moi, petit être chétif et pitoyable. Puis évalua l'épée au fil aiguisé dans mon poing serré. Je pouvais presque voir les rouages dans son esprit se mettre en route : Eliros incarnait les Voleurs. Et il ne se battait jamais à l'épée. Rocam devait avoir compris que je n'avais jamais manié cette arme. Sans parler du regard expert qu'il glissait sur moi. Je forçai le sourire, plissai les yeux et me mis en garde, telle qu'il l'avait fait quelques minutes auparavant.

Il renifla, peu dupe, et attaqua.

Esquive !

... son épée fila droit vers la mienne et éprouva mon bras, quand elles se rencontrèrent dans un claquement métallique...

C'était puissant une épée, terriblement. C'était une force brute, sauvage, que je ne contrôlais pas le moins du monde. J'avais l'impression de tenir la mer et de devoir retenir sa houle, d'être un volcan sur le point d'exploser et de devoir bloquer la sortie, d'avoir un orage en main et devoir l'empêcher d'éclater. J'avais les rênes, je savais qui contrôlais qui, mais j'étais incapable de choisir où je devais aller. Comme un bateau perdu dans l'océan, avec une forte brise mais aucun compas, aucune étoile. Juste l'instinct. Et l'instinct, face à la puissance, je ne parierai pas dessus.

... je me dérobai, roulant au sol, puis me relevai dans un mouvement souple, le cœur agité, bloquai l'attaque fulgurante du Général avec l'épée du soldat. Mais...

Frappe !

... poussant un cri de rage, je poussai de toutes mes forces sur l'épée, espérant qu'il utilise cette faille. Ce qu'il fit, sans attendre. Ma force m'emporta et avant qu'il ne puisse mettre à profit ce déséquilibre, je lâchai mon épée, fis volte-face. Assénai mon pied contre sa main. Vif, comme un Voleur. Trop vif pour lui.

Nos épées tombèrent au sol avec fracas.

Et alors qu'il restait bloqué sur sa lame déchue, l'espace d'une seconde, je bondis, coinçai sa tête entre mes jambes et d'une torsion du buste, le fit chuter. Ahanant, je calai mes pieds pour l'étrangler.

Sous les yeux ébahis des quatre soldats, de la reine, de Nicolas, de Liam.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro