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𝐬'𝐞𝐥𝐞𝐯𝐞𝐫 {chp28}

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𝐒'𝐄𝐋𝐄𝐕𝐄𝐑
où je suis un putain d'idiot (j'allais dire imbécile
mais voyons, Wend, un peu de retenue)
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JE PLANTAI MON REGARD DANS celui d'Arthemys, qui pinça les lèvres. Nathanaël dut sentir le changement d'atmosphère et se mit en garde, l'attention rivée sur le Général – t'as pas tort, il est bigrement doué. Et...

On jouait de malchance, cependant.

―  La ferme ! hurla la voix que je sentais venir.

Ritori tomba du ciel devant la reine, qui sembla perdre toute composition face à l'individu. Sa longue cape lui faisait comme des ailes de ténèbres dont il aurait peint le bout en or. Le haut col de la cape rehaussait son port fier, sans parler des bottes hautes aussi blanches que la lune et du pantalon rentré dans ses chaussures qui soulignait la sveltesse de ses jambes. Je peinai à reprendre mon souffle, secoué.

Les Qwa-Jis pointèrent leurs arbalètes vers nous, Liam, Nicolas, Daeron, Arthemys et moi.

―  C'est trop tard, chère Arthemys, bien trop tard. Il aurait fallu agir avant même ta naissance, pour nous contrer, sourit-il, satisfait des divers mouvements de recul. Et si l'un d'entre vous se sent touché par ses mots, vous ne valez pas mieux que ce... traître, ajouta-t-il pour ses hommes.

Il désigna Liam de sa main, qui, lui aussi, perdit contenance en reculant d'un pas, derrière moi. Euh... Liam, je suis pas sûr d'être celui le plus en état de te protéger, là.

―  Et après, faut pas s'étonner que je n'aime pas les Voleurs... murmura la reine en secouant la tête.

―  Oh mais je ne crois pas t'avoir demandé de nous aimer, chère reine !

La reine semblait minuscule face à Ritori. Je déglutis. Impossible d'attaquer maintenant : Andja était isolée et elle ne savait pas se battre. Ritori aurait tôt fait de la tuer, ce qui en soit, n'était pas vraiment ce que je souhaitais. Parce que, si j'ai bien compris, elle avait voulu exterminer les Voleurs, certes, mais avait renoncé parce qu'Arthemys en était une ? Et qu'elle souhaitait son bonheur ?

―  Il faut nous craindre, au contraire, parce que tout ce que nous souhaitons, c'est d'être libre. Et la liberté rime avec chaos, murmura-t-il en se penchant vers la reine.

Elle esquissa le geste de se dérober, mais Ritori la saisit à la gorge et l'éleva de quelques centimètres. Il approcha son visage un peu plus. Leur nez se touchait presque. La reine suffoquait déjà. Paniqué, j'ai ouvert la bouche prêt à crier, Liam écarquilla les yeux. Non, il allait quand même pas oser la tuer... comme ça ? Il nous était impossible d'agir, sous la menace des arbalètes. Je serrai les dents.

―  Lâche-la, intima Rocam, tout de suite !

Ritori se retourna lentement et leva la tête pour affronter le regard de Daeron – bordel, c'est vraiment possible que ça, soit mon... père ? Ou celui d'Helias ?

J'entendais le battement du cœur d'Arthemys s'accélérer et sentais sa respiration bruyante sur mes cheveux. Nicolas peinait à respirer, lui aussi. Je pense pas que ça existe des cours d'apprentissage à la respiration... quoique, ça vaudrait la peine que je me penche sur le sujet. Et nom d'un champignon, Eliros et Elea pouvaient pas débarquer comme à Asiel ? Et sauver tout le monde !

Ritori lâcha la reine qui s'effondra à ses pieds, goûtant l'air. Arthemys poussa un soupir discret. Ritori enjamba la reine et se planta devant le guerrier, déjà campé sur ses appuis. Il laissa planer un sourire sournois. Je jetai un regard vers Nathanaël, qui fixait, furieux, l'ancien Voleur. Je refusai d'extrapoler sur le moment mais il devait avoir des dissensions au sein des Qwa-Jis.

―  Tu as beaucoup de surnoms, Général. Mais, je ne comprends pas pourquoi tu restes avec cette... misérable reine – elle n'en mérite même pas le titre, renifla Ritori avec un regard dédaigneux pour sa victime.

―  Ne l'insulte pas.

―  L'empire pourrait t'appartenir, t'en es conscient. Et tu te contentes d'être le chien de garde d'une pseudo-souveraine.

―  Je préfère être le chien de garde de la paix que l'esclave du chaos.

―  Tu pourrais devenir l'empereur de Staldish. Et à la place de cette ambition, tu te contentes de taper sur les doigts des méchants.

―  Tout le peuple connaît mon nom, je ne crois pas pouvoir en dire autant de toi.

―  Penses-tu vraiment que ta vie sert à quelque chose ? La paix est vaine, Général, peu important combien on lui dédie notre existence.

Daeron recourba une commissure.

―  Alors à quoi sert l'Homme, Ritori ? À quoi sert de vivre si tout ce que tu fais, c'est répondre sans réfléchir à tes plus bas instincts ? Que crois-tu faire d'intéressant avec la traînée de chaos que tu sèmes ? La paix est peut-être vaine, Chercheur. Mais même une paix fragile me ravirait plus qu'un chaos parfait.

Ritori semblait grogner, dévisageait le Général – nom d'une feuille, mon père, comment mon père pouvait-il être quelqu'un d'aussi... d'aussi convaincu ? Quand on voit comment je suis une girouette... Je me mordis la langue.

Ritori comme Rocam avaient conscience d'avoir trouvé un rival digne d'eux. Dragon contre serpent. Et ils étaient si différents, mais si semblables ! Tous les deux se tenaient droit, prêts à en découdre, éclairés par la même lumière tamisée. L'expression identique sur leurs visages aux traits si différents, si Ritori avait un côté félin par son visage fin et taillé, la mâchoire forte de Daeron lui conférait un air de roc, dur comme la pierre, inébranlable. Ils étaient tout en contraste et pourtant, ils étaient les mêmes, à se tenir droit, à se raidir, sans se lâcher du regard, malgré le temps qui s'égrenait, qui s'épaississait. Arthemys me saisit l'épaule. Elle aussi voyait une énergie qui irradiait autour d'eux. La reine, derrière Ritori, s'agenouillait lentement, mais elle allait bien – enfin, vu ses yeux violets qui scintillaient légèrement.

Arthemys se crispait un peu plus à chaque seconde qui passait, Liam ne maîtrisait plus ses tremblements, Nicolas tentait la télépathie avec un dieu, sans aucun doute, vu sa façon de lever le regard au ciel. Et moi, ben... J'étais terrifié : on n'était certainement pas en force, ils étaient plus d'une trentaine, à nous menacer ; et les renforts n'étaient pas prévus au programme. Eliros et Elea auraient pu mais... il aurait fallu que le Général prévienne ses troupes qu'ils étaient sans danger pour le palais et la reine. Chose impossible, en l'état des lieux, hein.

Quand la situation est bloquée, attaque, Wendyalen. Dégaine, envoie tout valser, agis, fais quelque chose qui déstabilisera le statu quo en place.

Je pris une grande inspiration et sentis la main d'Arthemys se logeant dans la mienne. Daeron me jeta un coup d'œil, de son regard toujours aussi puissant, ouvrit la bouche dans l'espoir de dire quelque chose mais Ritori dégaina son sabre d'un geste vif et le posa sur la pomme d'Adam du Général. Ses yeux revinrent se ficher dans ceux de son ennemi.

―  Ne dis pas un mot, conseilla Ritori. Comme je te respecte, je ne te tuerai pas sans te laisser te battre, Général, mais dis une seule chose et tu meurs, sans condition.

Je serrai la main d'Arthemys comme pour me donner une bonne raison de ne pas désespérer. Je plongeai la main dans ma poche et brimai un sourire : le côté effilé que je cherchais avait quelque chose de rassurant. Être armé était rassurant, en fait. Arthemys hocha la tête imperceptiblement, approuvant mon initiative. Avec une respiration, je pris le manche et l'envoyai sur le sabre. Le plus vite possible, je vous prie !

Je roulai au sol vers Ritori et heureusement, le sifflement que je redoutais tarda un peu : la flèche se ficha juste derrière mon dos. En revanche, le sabre de l'ancien Voleur avait volé au loin par-delà la fenêtre encore ouverte suite à l'entrée d'Arthemys – ça s'appelle un coup de chance. Je me relevai entre les deux adultes, le cœur battant, et les yeux rageurs de l'ancien Voleur me cueillirent au creux de l'estomac. Oh ! On résilie le forfait « terrorisé » Wend ! D'instinct, je repoussai Daeron en arrière qui chuta pour se relever à deux mètres de moi – en sécurité relative et suite à un signe de la main, ses soldats bondirent au contact des Qwa-Jis, subjugués par le tableau qui se jouait devant eux (surtout celui qui n'arrivait à réaliser qu'il avait failli tuer la légende vivante des Voleurs, il aurait eu une augmentation, j'imagine que ça déçoit de se rater). Manque de bol, j'aurais aimé ne pas être l'un des principaux protagonistes de la pièce de théâtre.

Mon attention revint à Ritori, qui attrapa les deux sabres que lui tendaient Nathanaël derrière lui et les brandit sous mon nez en croix. J'arquai le dos en arrière – Dame Chance, pitié, reviens me sauver !

―  Merci ô déesse, murmurai-je pour moi, quand je me redressais, encore entier... et totalement désarmé face à un maître Voleur puis Chercheur, tenant deux lames dans les mains avec la ferme intention de me tuer.

Il en fit tournoyer un dans les airs – sans doute dans le but de m'impressionner – et garda l'autre pointe posée au sol. Je reculai d'un pas et remarquai Rocam me regarder avec un calme qui transpirait l'harmonie.

D'un coup d'œil, j'embrassai la pièce : les quelques trente Qwa-Jis étaient aux prises avec huit soldats de la reine, Nicolas, Liam et Arthemys donnaient un coup de main – heureusement, ça n'aurait pas fait long feu, sinon, les Qwa-Jis étaient bien entraînés – et la salle résonnait des cris et des chocs entre lames. Mais Ritori agit tellement vite que je n'ai vu l'arme qu'après coup. L'une toujours occupée à tourner, l'autre s'était relevée dans un sursaut et m'avait frappé aux côtes du plat de la lame. La respiration coupée, je grognai sous la douleur et pour éviter un second coup, me décalai d'une torsion du buste puis plongeai au sol.

Bordel ! Je n'ai jamais vaincu Ritori ! Quelqu'un pourrait me dire pourquoi je suis intervenu ? C'est pas parce que j'ai battu le Général que... Nom de dieux, Daeron est le mieux placé pour tuer l'ancien Voleur, bon sang, pas moi ! J'ai dit que j'étais prince des inconscients, pas dieu !

Le sabre revint en courbe mortelle, je me baissais et me rapprochai le plus possible de Ritori, pour l'empêcher d'utiliser ses armes... pour peu qu'il n'en reçoive pas d'autres. Ritori lâcha son arme de la main droite – c'est une solution, appréciai-je les dents serrées – et fendit l'air de sa main vers ma nuque.

OK. Alerte, alerte, alerte !

Si tu sens que tu vas mourir, Wendyalen, n'abandonne pas. Jamais.

Vif, je reculai, évitant sa main, ramassai son sabre au passage. Ritori approcha le sien vers mon sternum d'un coup leste. Je brandis l'arme en dernière défense et tout mon bras fut ébranlé par le choc qui résulta de l'impact des armes. L'ancien Voleur rompit le premier l'engagement d'un pas et fouetta l'air avec son arme.

Quoi que tu penses, quoi que tu dises, quoi que tu fasses, fais-toi confiance, Wendyalen.

Ritori s'envola, tourbillon d'attaques et de maîtrise, me désarma d'un coup de pied dans le poignet qui tenait le sabre. Je crus qu'il l'avait brisé tant la douleur me brûla.

Ne perd jamais ton contrôle de toi, Wendyalen, sois toujours convaincu de ce que tu fais et ne regrette jamais.

Je poussai un hurlement de douleur. Il récupéra l'arme dans une roulade et, dans un seul et même mouvement, il posa une pointe sur ma gorge, la seconde sur mon poignet, pas même essoufflé.

―  Wend ! hurla Arthemys dans mon dos, par-dessus les bruits qui peuplaient l'environnement.

Oh bordel.

―  L'Insaisissable serait battu ? Ce serait donc la fin ? railla Nathanaël.

Avec son habituel air narquois, il était dos à Ritori et s'était contorsionné pour me jeter un regard goguenard, poignards en mains.

Il existe des forces dont nous sommes tous dépendants, Wendyalen.

Pétrifié, je ne sentis pas immédiatement le pommeau qui se glissait dans ma main droite, restée dans mon dos.

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