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𝐨𝐫𝐢𝐠𝐢𝐧𝐞𝐬 𝐥𝐲𝐳𝐞𝐬𝐪𝐮𝐞𝐬 {chp35}

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𝐎𝐑𝐈𝐆𝐈𝐍𝐄𝐒 𝐋𝐘𝐙𝐄𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
où j'ai vraiment adopté une panthère et elle
veut que je la caresse (bon, OK, moi aussi, je l'avoue)

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MA MONTURE SE CABRA SOUDAIN et je me retrouvais éjecté, devant les sabots de ma jument contrariée et apeurée. Je me redressai (doucement, attention !) et me massai le coccyx un certain moment, tandis que je la fusillais du regard. Pourquoi avait-elle cabré ? Oh, rien, trois fois rien franchement ! Juste parce qu'Eliros trouvait que c'était un bon moment et endroit pour une petite leçon à Felipe et à Elea, et qu'il a tiré deux poignards de leur gaine de cuir. Ma pauvre jument n'a pas supporté d'entendre ce bruit – désagréable, je dois avouer. N'empêche que j'avais mal, moi ! Pourquoi ça n'arrivait qu'à moi, d'avoir des chevaux peureux qui se cabraient au moindre bruit déstabilisant ?

―  Vois ça comme un signe du destin, me lança Lyza en se retenant de rire aux éclats. Elle voulait sans doute dire que tu devrais assister à ce mystérieux cours auquel j'ai pas droit.

―  Difficile de voir le bon côté des choses, tout d'un coup... bougonnai-je en me remettant sur pieds.

Lyza sauta de son cheval bai et me sourit. Pas bon signe : elle me voulait certainement quelque chose. On avait pas vraiment parlé depuis l'épisode « Wend explique qu'il va mourir avec un grand sourire » sans parler du passage « Wend et Lyza se font un méga câlin ». Je tenais à elle, bien sûr, mais de là à me coincer avec...

―  Ou alors, elle veut qu'on parle.

... avec autant de panache, j'étais déstabilisé.

Je me retournai vers elle et plantai mon regard dans le sien. Une faiblesse dans les genoux et une tension anormale dans le ventre. Wend, qu'est-ce qu'il t'arrive encore ?

En un mot : Lyza. Voilà ce qu'il m'arrivait.

―  Eh bien, elle doit se tromper. J'ai pas envie de parler.

―  Non, attend avant de dire ça. Je veux pas te brusquer, ni rien de tout ça, mais juste, Wend... Tu le penses vraiment ? Je veux dire, tu vas vraiment mourir dans quelques jours ?

Qu'est-ce que je pouvais répondre à ça, franchement...

Elle me prit le bras, et me tira contre elle violemment. Hé ! Le câlin de la dernière fois, c'était une exception, hein ! Je me dégageai doucement cependant, ses yeux ne montraient pas de colère, juste... de la tristesse. Elle plissa les lèvres et sans que je réagisse, vint caler sa tête contre mon épaule.

―  Je ne peux pas te perdre, Wend, murmura-t-elle.

Je soupirai, au bord de la crise de panique. Elle pouvait pas me faire ça !

Bien sûr que j'étais sûr que j'allais mourir et quelques heures avant, Eliros l'avait confirmé. Mais comment lui dire ? Une fois, ça suffisait ! Felipe avait caché cette « tristesse », Eliros l'avait masquée, comme pour Erwan, Elea, passé son coup de sang, l'avait accepté.

Et Lyza n'y arrivait pas. Pourquoi ? Juste parce qu'elle n'était pas Voleuse ? Elle méritait ce titre bien plus que d'autres personnes dont je ne dirais pas le nom – mais dont je suis sûr que je vous avez compris de qui il s'agissait. Alors... qu'est-ce que je pouvais bien répondre à Lyza ? Lui dire ne pas s'inquiéter ? Non, mais c'est... mentir à Lyza ? Lyza, nom d'une fleur ! Lui dire que... quoi, lui mentir en lui disant que je n'y croyais pas ? La réconforter ? Bien trop aléatoire pour moi. Et puis, réconforter Lyza, ça devait pas être une mince affaire... Et réconforter de quoi, de mon futur suicide ? Ah bah oui, c'est évident.

Si tu ne sais pas, suis ton cœur, Wendyalen. Ton instinct peut toujours te tirer d'un mauvais, surtout si tu n'as aucune connaissance. Il sera toujours plus instruit que ton cerveau, pris dans la panique.

―  Écoute, Lyza.

Je lui redressai la tête et la forçai à faire face à mon regard franc.

―  Je ne suis pas un démon, et certainement pas un ange. Alors, ma mort, c'est sans doute mieux pour ce monde, surtout que je le laisse pas seul : tu seras là, Eliros, Liam aussi. Vous serez tous là pour prendre ma suite – quelle qu'elle soit – et vous suivrez votre instinct, vous protégerez ce monde. Je le sais. De toute façon, je vais devenir un dieu, faut bien que je commence à tout savoir...

Je réprimai un sourire. Qu'est-ce que je disais, encore... Elle m'agrippa les bras, les yeux humides. Mais une étincelle brillait désormais dans son regard. Tout ce que je souhaitais.

―  J'ai pas l'intention de te dire trois cents cinquante-six trucs sans rapport – enfin, sans doute que si, après réflexion –, ni de te faire tout un roman pour te dire que je vais mourir et que tu dois pas te laisser abattre par ça. Déjà, on va commencer par le début, ce serait une bonne idée. Tu me connais depuis à peine trois semaines, tu m'as sauvé pour « provoquer ton père », sans autre intérêt, et tu t'es greffée à ma quête par hasard. Alors je ne comprends pas pourquoi tu me portes autant d'intérêt, pourquoi ma future mort t'affecte autant, et pourquoi tu t'es prise d'amitié pour moi. Je... c'était juste improbable, que tu me suives, que Liam me suive ! C'était...

―  Non, Wend. Pas si improbable que ça, sourit-elle, en se mordant la lèvre.

―  Ben si, justement, répliquai-je, décidément très volubile aujourd'hui.

―  Si tu veux, Wend – on va pas se battre pour savoir si on peut s'attacher à toi ou non ; mais je peux te jurer que ça me fait mal. Super mal. Surtout de savoir que tu vas mourir alors que ce sera même pas à cause de ta connerie, mais juste parce que tu es tellement toi ! C'est ça, aussi, qui me mets en rogne !

―  En fait, t'es triste, pas parce que je vais mourir mais parce que je vais mourir d'une cause trop grande pour ma puérilité ? raillai-je.

Lyza pouffa légèrement, réprima ses sanglots et saisit mes mains avec les siennes pour les décoller de son visage, les plaça entre nous deux – un rempart ? – sans pour autant les lâcher. Je la savais pas si émotive, bon sang...

―  Ouais, c'est presque ça, en fait.

Elle me sourit, d'un mélange de fierté et d'amertume, et baissa le regard sur ma main, comme s'il s'agissait du dernier diamant. Me demandant ce qu'elle faisait, je la laissais la détailler de long en large, un léger sourire sur le coin de la bouche. Elle avait attaché tous ses cheveux en une tresse qui lui battait sur les épaules, ce qui dégageait ses yeux violets scintillants.

Lyza se redressa et planta ses yeux dans les miens, légèrement embués.

―  Wend...

―  C'est le vent, hein ? Ça te fait froid aux yeux, du coup, tu pleures ? la coupai-je.

―  Hein ? Je... Oh ! comprit-elle, avant de rire. T'as vraiment bête, quand tu t'y mets ! C'est pas le diable, de pleurer, tu sais ?

―  Tu m'étonnes... T'apprécies, toi, les larmes qui coulent, là, sur les joues, et quand elles atteignent tes lèvres, là, tu sais que t'as touché le fond, en plus, ça a un goût salé, c'est presque dégoûtant... Je te parle même pas du fait que t'arrives plus à respirer, ça, c'est le truc atroce par excellence ! En plus, tu te sens minable, à un point que tu veux juste finir roulé en boule... Alors, euh, si, c'est le diable, de pleurer.

Elle renversa la tête en arrière, prise d'assaut par un rire. J'élargissais un sourire sur mon visage. Au moins, elle souriait.

―  Pour redevenir sérieux, Lyza, je dois dire que je te connais qu'à peine. Je sais jamais comment tu peux réagir, à n'importe quelle situation, j'arrive pas à savoir ce que tu vas faire – c'est comme si j'étais en équilibre sur un fil, et qu'il risque à chaque instant, d'y avoir un coup de vent qui va me pousser au fond du précipice. Je... Bref. Si je meurs, c'est que j'ai pas le choix. Et je me doute que tu as demandé à Eliros, qui t'a rien répondu. (Elle hocha la tête en signe d'assentiment.) Prend ça comme un signe du destin, repris-je sa formulation avec un sourire. Il voulait que tu le découvres par toi-même et non par d'autres mots que les tiens.

―  J'ai confiance en Eliros. Pas en toi, Wend. Enfin, pour des choses sérieuses. Pour attirer les conneries et les imbéciles, ça c'est bon, je t'offre le boulot, pas de souci ! Mais... tu dis que tu me connais pas, alors, à mon tour de t'apprendre quelque chose. Sur mon passé, je veux dire.

J'attendis la suite, relativement anxieux. Bah, il faut avoir fait des trucs pour avoir envie de provoquer son « père » ! Et son regard, soudain sombre et fuyant, m'annonçait la couleur de la chose.

―  Le premier souvenir que j'ai de mon enfance, c'était avec Nathanaël. Il m'apprenait à tenir un arc et à tirer. Même s'il pouvait être abject par moment, c'était vraiment mon père ; du moins, jusqu'à un certain moment. Jusqu'à ce qu'il ramène Nicolas au repaire, en fait. Avant, il était aimant, attentionné, un vrai père, Wend ! Et puis tout a basculé, sans que je sache pourquoi.

Son regard s'assombrit, esquiva mon visage pour se planter dans l'obscurité.

― Je crois que Nicolas le sait mais... impossible de tirer quoi que ce soit de lui. Nicolas a été brisé, tu sais, je sais pas par quoi, mais il a été profondément entaillé, tout comme Nathanaël. Et il a commencé à nous garder enfermés dans le repaire des Qwa-Jis. J'ai oublié ce qu'était galoper à travers un champ, grimper aux arbres ou sentir une brise naturelle, se baigner dans une rivière à l'eau fraîche. Je ne connaissais plus que les entraînements, pas de sorties, juste les murs et les combats contre les maîtres d'armes des Chercheurs. J'oubliais peu à peu ce qu'était la liberté. J'étais prisonnière, d'un souvenir qu'avait eu un homme, prisonnière parce que j'étais redoutable à l'arc et que Ritori désirait me garder pour surprendre la reine, quand nous prendrions d'assaut le palais. 

Elle eut un petit soupir, avant de reprendre d'une voix presque murmurée.

― Ça m'a rendu folle petit à petit – je ne le sentais pas vraiment –, puis j'ai eu des sautes d'humeurs, avant qu'on finisse par décréter que j'étais malade. Et je le suis devenue à un stade élevé en un rien de temps. Personne n'arrivait à me calmer, Nathanaël m'ignorait ou me repoussait ; personne ne pouvait me calmer. J'étais seule, perdue dans mes pensées et enfermée à jamais. Je n'en pouvais plus. Aussi, quand j'ai appris que tu étais arrivé, j'ai vu ça comme une possibilité de m'enfuir, et aussi comme une vengeance. Il m'a rendu malade, je le faisais échouer. Dans ma tête, c'était aussi simple, aussi binaire. Et puis... sans doute que je ne voulais pas qu'il t'arrive la même chose qu'à moi – se perdre entre ses propres pensées et tout oublier. Alors, je t'ai sorti d'ici. Liam... je ne l'avais pas prévu, il nous a rejoint par le hasard ; et c'est tant mieux. Sans lui, je ne sais pas ce qu'il aurait pu se passer. Quoiqu'il en soit, je t'ai sorti du repaire pour prouver à Nathanaël qu'il avait beau m'avoir tout appris, il ne pouvait pas m'enchaîner ; j'avais tenté de convaincre Nicolas. Mais je ne le connaissais pas vraiment, il était trop réservé, trop timide peut-être, je ne savais rien de lui. Alors je t'ai sorti du repaire, Wend, et jamais je n'aurais pu prévoir que... (Elle se mordit la lippe, avant de reprendre, la voix incertaine :) que tu arriverais à me guérir, là où tant d'autres avaient échoué. Je n'ai eu aucune crise... grâce à toi, Wend. Tu arrives à maintenir autour de toi une aura de tranquillité, une aura sereine, avec des fondations stables. Elle m'a touchée, en profondeur. Et j'ai changé, Wend, je suis devenue quelqu'un de plus fort, de plus... moi. (Elle se tut un moment et, remarquant mon apathie, ajouta d'une voix convaincue :) grâce à toi.

Je ne pipais mot, bouleversé. Le vent s'engouffra dans sa chevelure et malmena les mèches, comme s'il dessinait un tableau. Les émotions en miette par ce qu'elle me dévoilait, je saisis sa main et la portai à mon cœur. Elle méritait la présence autour d'elle de personnes qui l'aimeraient, sans chercher à la changer.

―  Alors... je crois que j'ai peur, dans un sens, que quand tu seras (elle serra les dents.), quand tu seras mort, je redevienne comme... comme avant ? murmura-t-elle, fragile comme un roseau ploie sous la tempête.

Je me mordis la langue.

―  Lyza, on devient quelqu'un par ce que l'on vit, d'accord ? ton être est le résultat, la somme, de toutes tes actions antérieures, tu me suis ?

Elle hocha la tête, l'air perplexe mais un imperceptible sourire pointait le bout de son nez. Touché par sa confiance, je repris, la voix altérée :

―  Et une action passée, on ne peut la défaire. Donc, même si je meurs, tu resteras la même, parce que ce que tu es n'est pas défini par qui tu t'entoures. Est-ce que tu penses que les gens qui nous entourent nous influencent à un tel point qu'ils arrivent à modifier notre psyché ?

J'attrapai une seconde fois son visage entre mes mains ; et son souffle atterrit sur mes lèvres, devenu bourrasque dans mon esprit.

―  Je pense que oui, tu sais, en fonction de l'importance que tu accordes à ces personnes. Si Nathanaël te modifie en quelqu'un que tu n'apprécies pas, accorde-lui moins d'importance. Si tu considères que je dois te faire évoluer – j'en suis déjà flatté – et bien, accorde-moi de l'importance, donne à mes paroles, à mes gestes une profondeur, une sorte de vérité universelle, que n'auront pas ceux de Nathanaël.

Elle posa ses mains, fraîches, sur mes poignets et yeux rivés aux miens, elle sourit. Ses doigts, froids, me faisaient frissonner mais ce n'était rien comparé aux émotions qui se partageaient la place dans ses iris. Autant ceux d'Andja me semblaient vides, aussi pâles qu'un miroir, ceux de Lyza possédaient une palette de sentiments et de reflets si étendue que ça me déroutait. Je n'imaginais pas qu'on puisse éprouver autant de choses à la fois... et pourtant, Lyza me renvoyait une amertume certaine de me voir partir comme ça, une colère aussi mêlée à de la frustration, une joie de pouvoir être proche de moi, une inquiétude sourde pour Liam, Arthemys et Daeron – tellement que je me demandais comment elle pouvait faire pour vivre avec toutes ces émotions.

―  Tu sais... j'avais un frère, un frère jumeau, Helias.

Je baissai le regard, cherchai mes mots une seconde.

―  Il est mort à cause de moi. Et c'est à cause de ça que j'ai infiltré le palais impérial, la première fois, pour faire payer les Chercheurs d'avoir tué la seule personne qui avait toujours été à mes côtés. On s'est retrouvés aux orphelinats ensembles, on a tenté de survivre ensemble dans la rue. Arthemys nous a sauvés tous les deux une première fois. Et... Quand j'ai choisi de devenir un Voleur, Helias n'a rien dit, il m'a pas empêché de devenir ce que je souhaitais. Ça le bouleversait que je veuille devenir un paria mais il comprenait. Il m'a poussé à tenir sous l'enseignement d'Eliros, avec Erwan et Arthemys. Il a fait partie de mes plus forts soutiens.

Je me mordis la langue, sentis la main gelée de Lyza se glisser dans mon cou. Je retins un frisson, fermai les yeux et inspirai l'odeur de pommes de la brune, la tête musquée contre son épaule.

―  Il est mort parce qu'on se ressemblait tellement que les Chercheurs ont cru attrapé le Voleur qui foutait le bordel à Namish, puisqu'ils avaient mon signalement. Ils l'ont capturé, l'ont... ils l'ont brûlé vif sans attendre. J'ai pas pu réagir à temps. Quand je suis arrivé sur la place, il était déjà mort. Et... Par esprit de revanche, j'ai détruit le QG des Chercheurs à Namish, j'ai embarqué Erwan et Eliros à ma suite pour détruire le palais impérial. Ils ont su me raisonner, par un miracle que je comprends pas toujours, et je me suis contenté de m'infiltrer, de voler le poignard, de filer une peur bleue aux Chercheurs. Ensuite, j'ai beaucoup voyagé, je voulais que le monde entier sache que j'existais toujours. Un peu comme si... je vis pour nous deux, Lyza. J'ai volé la vie d'Helias, alors je me devais de vivre pour lui. Et j'ai sauvé le maximum de Voleurs que j'ai pu.

Fragile, je levai le regard vers elle. Son pauvre sourire me mit du baume au cœur.

―  Je... je pense que je comprends, Wend ; je commence à comprendre.

Je hochai la tête, doucement.

―  C'est le but, après, donc j'espère bien.

Elle soupira, amusée.

―  Faut toujours que tu ruines le moment, Wend.

Je haussai les épaules.

―  Je suis pas capable de m'exprimer, Lyza. Et, de toute façon, Eliros, Elea et Felipe arrivent. Donc, c'est moi qui ruine ou c'est eux. Mais dans tous les cas, c'est fini.

Le charme du moment rompu, elle se recula d'un pas et essuya ses joues, l'air de rien.

―  Et hum, Lyza, je... bah, merci de... m'avoir dit ça, ça me touche... beaucoup, tu peux pas imaginer. Et en plus, tu viens flatter mon ego, alors je dis pas non ! raillai-je, une commissure relevée.

Lyza se contenta de secouer la tête, légèrement amusée, puis Eliros, Elea et Felipe apparurent entre nous.

―  Wend ! Ça va plus du tout, là ! gronda Felipe en m'administrant une taloche derrière la nuque. À cause de toi, là, j'ai perdu, je suis méga déçu, là ! Wend, tu sais, tu étais très haut dans mon estime à un moment, mais là, je peux te jurer que t'as dégringolé tout en bas !

Eliros s'esclaffa. La bouille de Felipe était trop mignonne, avec sa moue lippue. Résultat : j'explosai de rire, tout en notant que ça avait un rapport entre les trois Voleurs. Et moi, du coup.

―  Sur quoi vous aviez parié ? demanda Lyza, pas si idiote.

Elea pouffa, envoya un regard à Felipe comme si elle disait « allez, assume ! », ce que fit Felipe.

―  On avait parié que vous vous... bah que vous vous embrasseriez, quoi, bougonna Felipe, soudain mal à l'aise sous le feu des iris de la jeune brune.

Je manquai de m'étouffer.

―  Mais Eliros et Elea semblaient certains que tu t'en ficherais, ajouta-t-il, l'air ingénu.

―  Hum, répliquai-je, au plus fort de ma répartie.

Du coin de l'œil, Lyza rougissait. Mais sous l'attention de Felipe, je ne pouvais rien faire alors je pris ma plus belle poker face et passais à autre chose – soit, récupérer ma monture, enfin calmée.

Une fois en selle et sûr que Felipe était bien occupé à se chamailler avec Elea, je m'approchai de Lyza en douce, caché par la nuit qui tombait.

―  Tu aurais voulu ? lui chuchotai-je, franc.

Elle m'envoya un regard perdu, bien qu'elle rougissait. Gênée, elle repoussa une mèche derrière ses oreilles et détourna le regard. Elle m'avait parfaitement compris. Le cœur cognait mes côtes, plus que jamais (non mais sérieux, même face à Ritori, j'avais pas autant paniqué).

―  Tu aurais voulu que je t'embrasse, Lyza ?

Comme elle ne répondit rien, je me pinçai les lèvres. Les sentiments comme l'amour, je contrôlais pas. Mais j'allais mourir, alors quelle importance ? Mais surtout, ce n'était pas à moi de décider, c'était à elle. Car ce serait elle qui resterait ici avec mon souvenir à jamais. Pas moi. Alors je pris sur moi et brimai mon instinct égoïste.

―  Tu sais, je vais mourir alors si tu veux m'embrasser, c'est maintenant.

Mais j'en avais tellement envie que j'insistais.

Heureusement pour moi, elle prit son courage à deux mains et j'ai enfin pensé que si je devais partir, maintenant, quand nous étions connectés comme jamais auparavant, je me suis dit que c'était parfait, que je pouvais partir maintenant, que je n'avais plus rien à faire dans ce monde.

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