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𝐚𝐢𝐥𝐞𝐬 {chp42}

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𝐀𝐈𝐋𝐄𝐒
où c'est pas des bêtises de dire qu'être
Voleur, c'est être philosophe
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jprofite d'être hs par mes 6h de ds pour poster la dernière partie hihi... je rigole, il reste un épilogue et un mot de fin. mais bon, c'est qd même la dernière partie c:

Égaré. Plus de repères. Aucun horizon. Les arbres tout autour. Vert profond masqué par le noir de la nuit. Hommes et femmes autour de moi, étalés comme un jet de peinture. Des milliers d'arbres. Seul.

Le sifflement du fer. Les cris de rage. Le choc des armes. Les yeux fixes sans vie. Le rouge écarlate qui s'écoule jusqu'à la mousse qui tapisse le sol de la forêt. Les hurlements de douleur. L'odeur de mort et de sang. Le fer qui colle à la bouche pâteuse.

L'électricité des éclairs. Le tourbillon du vent. La pluie qui gicle au visage, qui aveugle et dissimule la Mort.

Que faire quand tout échappe à notre contrôle ? Le temps ne peut-il pas arriver comme il le souhaite ? Le destin devrait-il choisir ? Pourquoi alors chercher à contrôler ?

Plus rien n'a de sens.

La lame frôle la peau. Le retour est mortel.

Une goutte de sang offerte de mon abdomen. Une goutte donnée en tribut. Un cadeau avant de fermer définitivement les yeux.

La flèche fend l'air. L'esquive n'attend pas. Trait de feu sur la jambe. Maigre blessure, comparée aux dégâts déjà donnés, sans peur ni remords. Le vent s'ouvre avec mes bras. Je deviens tempête.

Je suis Voleur.

Vous est-il déjà arrivé de penser que vos amis vont partir un jour ou l'autre, et de désespérer juste en l'imaginant ?

Téa. Arthemys. Erwan. Nicolas.

Vous est-il déjà arrivé de penser que toute votre vie n'est qu'une face brumeuse de la réalité ?

Nathanaël. Deas.

Vous est-il déjà arrivé de penser que tout ce qu'il a pu se passer et ce qu'il se passera ne sera jamais ce que vous auriez souhaité ?

Ritori. Kiernan. Helias.

Vous est-il déjà arrivé de penser que tout ce que vous entreprenez est vain et ne servira jamais à rien, alors vous lâchez prise, sans espoir ?

Daeron. Eliros. Elea. Liam. Felipe.

Lyza.

Tu es humain, me souffle Deas à travers la tourmente.

Ce sentiment d'insécurité, de mensonge, de fatigue et d'abandon, que l'on peut perdre tout ce qui a pu compté pour nous. Que rien ne garantit le lendemain.

Ça, ce sentiment-, c'est horrible. Et même si le fil qui nous retient à la vie s'effiloche peu à peu, on le ressent. Peut-être même plus que ceux qui vous voit partir, les yeux embués. Mais ce sentiment est celui pourquoi on se bat chaque matin, celui pour lequel on se motive à se lever, à avancer, envers et contre tout. Le fait que l'on risque de perdre du jour au lendemain est ce qui nous fait vivre, nous condamne à avancer pour réprimer l'insécurité nos vies.

Même si on sent le souffle, le pouls, les poumons ralentir, le cerveau ne plus s'oxygéner, même si on se sent mourir, ce sentiment d'insécurité pour tous vos amis, cette peur de les perdre plus que tout, et cette amitié, et tous ces souvenirs qui resteront à jamais dans votre âme vont font sentir plus humain que n'importe qui.

Alors que je m'oublie un peu plus à chaque coup de vent, ils me rappellent que j'ai aimé, que j'aimerais.

Que j'aime. Que je refuse de lâcher.

Et même si refuser de lâcher revient à me condamner pour eux, je le fais.

Protège-nous, Wendyalen.

Je vole la tempête de Deas, lui dérobe ses vents violents, lui arrache ses éclairs et son tonnerre qui figent. J'oublie les regards incrédules, les autres pétrifiés ; ne garde que les regards francs, les yeux noisette, les yeux d'ambre, les yeux d'acier, les yeux bleus. Je m'attarde sur les yeux violets qui scintillent, conscients de la fin imminente. Je calme la tempête, dirige les vents, donne une dernière étreinte.

Fais demi-tour.

Protège-les, Wendyalen, protège-les tous.

Pas besoin de réfléchir. Les sauver est synonyme de ma mort. Cette pensée ne me fait même pas frémir.

Si tu n'es pas encore un héros, tu le deviendras.

Des flammes de vie brûlent devant la bâtisse en pierre. J'écarte les bras, Deas dans mon dos. Je remarque que j'ai perdu ma dague. Des mains se pressent sur mes joues, d'autres sur le bandage de Nicolas. Un hoquet d'horreur à ma gauche.

― Wendyalen ? Tu m'entends ?

Je hoche la tête.

Des yeux bleus scintillent de terreur.

― Wend... qu'est-ce que... qu'est-ce que c'est que ça ?

Arthemys.

Je ferme les yeux, Deas recule et emporte sa tempête plus loin. La douleur me prend d'assaut et je m'effondre. Lyza hurle, se penche vers moi. Je sens ses lèvres sur les miennes.

― Je voulais vous dire au revoir, articulai-je, la bouche pâteuse.

Je cligne des yeux un instant et ma tête repose sur les genoux d'Arthemys. Un regard gris acier me cueille. Des yeux noisette arrivent en catastrophe.

― Wend, qu'est-ce...

Je souris. Et même si je sens la vie qui me quitte peu à peu, un poids me quitte la gorge tandis qu'un chagrin remonte. Un seul regard avec Liam et il comprend.

J'ai tant à dire...

― Du plus au moins important : Lyza, tu es la fille d'Andja et du fermier qu'on a volé à Asantalt. Liam...

Je manque de sangloter quand l'image du regard fier de Nicolas danse sous mes yeux.

― Nicolas était un héros. Bien plus que moi. Bien plus que nous tous.

Impossible de refréner les larmes.

― C'est la tempête de Deas. Et j'irai la rejoindre quand tout ça sera fini.

J'oublie les regard incrédules, les autres terrifiés. Ne garde que celui qui m'éblouit. J'attrape entre mes doigts ensanglantés une mèche noire.

― Adieu, Lyza.

Sens l'air, Wendyalen. Ouvre tes sens, ouvre-toi au monde ; lui seul détient la vérité et même si tu ne peux pas lui voler, tu peux essayer de ressentir l'univers.

Non Eliros, je n'essaie pas.

Je ressens.

Je me redresse, ignore les regards incrédules, les autres fascinés. Ouvre mes bras. Ferme les yeux.

― Envole-toi devant les abysses, fait Arthemys, le visage crispé.

Je fais un pas en avant.

Ma tempête est tienne, Wendyalen.


La lame qui passe sur le bras et ouvre la gorge. Le flot du sang qui se déverse, écarlate, et les yeux fixes de la victime.

La mort.

Saut, esquive, bond en arrière. Lames d'acier, lames mortelles. Infatigables et justes. Jamais dans le bon moment, mais toujours là à temps.

Vie qui donne mort.

Que se passe-t-il, après la mort ? Arrive-t-on devant un dieu, qui pèse nos péchés et bienfaits ? Ou disparaît-on pour réapparaître pour une autre vie ? Ou se réincarne-t-on en animal ? J'aimerais bien en faucon. Voler... le plus vite possible. Sentir l'air sur les plumes, la vue perçante pour repérer des proies au sol, construire un foyer sur un arbre, solitaire peut-être.

Vivre au-dessus de tous.

Éclair qui scintille. Pluie qui bat les épaules. Tourmente des êtres.

Je ne vois rien, sauf les auras des Voleurs, des soldats de Daeron. Je ne discerne que le pouls qui bat dans mon dos, non, autour de moi. Celui de la tempête qui soulève les arbres, frappe les troncs et écartèle le monde.

Éclat qui repousse. Colère qui vibre. Pluies toutes-puissantes.

Je n'ai jamais réfléchi à ce que pensent les autres de moi, je n'ai jamais prêté attention à ce qu'on peut dire sur moi, sauf ce qui m'a rendu plus fort.

Wendyalen.

Insaisissable.

Shan.

J'ai toujours ignoré le malheur que je pouvais répandre en volant ou en dérobant les vies des autres. J'ai toujours passé outre les regards juges qui ne servent qu'à rabaisser. Mais ai-je par la même occasion condamné tous les regards qui aident, qui tirent vers le haut ? Tous les regards qui nous font grandir ? Ai-je effacé les regards qui auraient pu m'aider bien plus tôt ?

Helias m'a toujours laissé faire ce que je voulais, ne me critiquait jamais, n'aurait pas osé me dire quoi faire. Helias avait toujours été là pour m'épauler dans mes décisions, même si elles n'étaient pas géniales. Quand j'avais décidé de suivre Eliros, il n'avait pas bronché, s'était contenté de dire qu'il était embauché en tant qu'apprenti ébéniste. Et puisque des étoiles s'allumaient dans ses yeux alors qu'il parlait de son nouveau projet, j'étais certain qu'on se réjouissait l'un pour l'autre, d'avoir su s'élever de la vie qui nous était destinés, qu'on avait su repousser les chemins tout tracés, qu'on avait su couper à travers champs et faire ce que l'on souhaitait, sans se soucier du prix.

J'ai laissé Erwan parler de moi, ai toujours considéré au second degré ce qu'il pouvait dire sur moi, ce qu'il pensait de ce que je faisais.

Si tu n'es pas encore un héros, tu le deviendras.

Il n'a jamais jugé mon refus de parler à quiconque après la disparition d'Arthemys et la mort d'Helias. J'ai toujours agi selon ce qu'il me semblait correct, ignorant les critiques et les jugements derniers. Mais me suis-je condamné à rester toujours dans le même chemin ? À ne jamais pouvoir dévier, faute de pont vers autre chose ? Me suis-je condamné à rester le même à jamais ? Vu ce que je suis devenu, à me battre pour ceux que j'estime, je pourrais croire que c'est faux, que je suis allé plus loin en étant seul.

Je sais pourtant que c'est faux. Impossible de savoir d'où vient cette certitude, mais même si l'on avance plus en étant seul, notre horizon se réduit à notre regard, faible et ridicule en comparaison de milliers d'yeux rivés vers le même but.

Mais le regret que j'attendais s'estompe au fur et à mesure que la tempête se déchaîne hors de moi.

Protège-les, Wendyalen.

Nicolas a-t-il vraiment dit cette phrase ? N'était-ce pas celle d'Erwan ?

Je secoue la tête. Les bras ouverts, sans bouger, je libère les vents.

J'ai toujours cru être sûr de moi. Mais en repoussant ces regards, n'était-ce pas un aveu de ma faiblesse ?

Le regard franc d'Erwan posé sur moi, une sérénité s'est posée sur mes épaules, comme un voile.

Je n'ai plus mal.

Mais le chagrin s'estompe au fur et à mesure que la vie se déchaîne hors de moi.

C'était mon unique porte de sortie. Mourir était la seule façon que je m'en sorte sans me faire enchaîner.

Et je sens leurs regards juges, fascinés, incrédules.

Je les accepte comme des offrandes.

*

― Adieu, Wend !

Je rouvre les yeux d'un coup, la réalité me frappe de plein fouet, la douleur me cloue sur place.

Arthemys. Eliros. Liam. Lyza. Elea. Daeron.

Famille et amis. Éternels.

La tempête s'est calmée. Je pose la main au sol. Allongé à même la terre, j'esquisse un sourire indéfinissable, entremêlé de larmes, de pluie, de sang et de bonheur.


Si tu n'est pas encore un héros, tu le deviendras. T'avais foutrement raison, Erwan. Je vais devenir une vraie légende, de ces légendes qui transcendent le temps, tu vas voir. Et tu feras aussi partie de cette histoire qu'on racontera aux enfants, parce que sans toi, Erwan, sans toi, je ne serai pas là.


Je me redresse et passe un regard circulaire : les soldats sont disséminés un peu partout. Bouleversés par le désastre de la tempête, qui a ravagé la forêt. La pluie se mêle au sang, le vent peine à évacuer l'odeur entêtante du fer qui se mélange avec celle de la terre mouillée et des arbres arrachés. Le Labyrinthe n'est plus qu'une ruine, saccagé par la violence de Deas combinée à ma colère. À ma fureur d'avoir échoué à les avoir tous protégés.

Mais, alors qu'une pluie fine arrose les armures et les tuniques, tous s'approchent de moi, qui peine à me tenir assis pour soutenir leurs regards. Respectueux. Arthemys et Daeron sont devant, Liam et Elea aussi. Eliros s'approche de l'autre côté. Lyza est invisible.

Comme une vague, ils s'agenouillent les uns à la suite des autres.

Je me retiens de rire. Pendant un temps, la quasi totalité de ces gens voulaient me voir monter sur un bûcher. S'il suffit de se sacrifier pour qu'ils changent d'avis...

Eliros a un sourire indéfinissable. Je suppose qu'il saisit l'ironie qui me prend à la gorge. Arthemys est dans les bras de Daeron, ils se soutiennent l'un l'autre, mais me fixent. Liam comprime sa main sur sa tunique détrempée de pluie et de sang, les larmes perlant aux cils. Plus loin, je vois Nathanaël, épinglé à un arbre par plusieurs flèches mais je remarque aux corps qui jonchent sa dépouille qu'il a défendu sa vie. Elea triture sa lance, comme si elle hésitait à me la planter dans le corps pour arrêter de vivre une bonne fois pour toutes, parce que c'est moche de s'entêter à survivre alors qu'on a déjà les deux pieds dans la tombe.

J'aperçois Lyza, qui se tient à l'écart, son arc à la main. Son regard ne me quitte pas et elle sait pertinemment que c'est elle que je regarde.

Si je pleure, je plaide coupable, pas de problème.

Liam attire Lyza à lui, Elea les rejoint dans une étreinte fraternelle. Arthemys a enfoui sa tête dans l'épaule de Daeron. Je me redresse. Il est le seul à me fixer, les yeux intacts.

Et, par un miracle, j'ai entendu chacun des mots qu'il a prononcé.

Quand un ami meure, on est triste pendant un temps indéterminé. Quand un fils meure, on a l'impression de couper notre raison de vivre. Quand un fils meure alors qu'il était un parfait inconnu il y a deux semaines, qu'il était destiné à devenir un maître dans sa discipline et qu'il pourrait enfin retrouver ses parents, réunis après dix ans de séparation pour faire la connaissance de son père qui a failli le tuer, on cesse tout simplement d'exister.

Main tendue comme s'il voulait me toucher, il reprend son souffle.

Mais ce n'est pas pour autant que le temps s'arrête et que la vie ne va plus avoir ses droits injustes et ses vraies justices. Aujourd'hui, une légende meure, un héros meure, un ami meure, un fils meure, un homme meure. Un être meure. Mais au fond, il reste toujours en vie. Parce qu'il Volera toujours dans le ciel.

Sa main retombe, ne reste que son regard.

Si l'espoir n'existe plus sur ces terres, il suffit de voir son ombre passer dans le ciel et alors, tout sera plus beau et plus optimiste.

Saisi par la justesse de ses mots, j'amène la main à mon cœur en un poing fermé et la rouvre vers lui. C'est un vieux signe, qu'Erwan m'avait appris, un vieux signe qu'utilisaient les soldats avant les Batailles Rouges, un signe pour dire à la fois pour toi et pardon. Pour toi parce que je meurs pour toi et pardon parce que je meurs pour toi.

J'essaie de déloger la boule dans ma gorge, en vain puis décroche l'insigne de Voleur de ma nuque, recouverte de sang et de sueur.

Deux poignards se croisant avec des ailes de liberté de chaque côté. Voleur.

Eliros attrape la sienne et la pointe vers le ciel. Je fais de même. Elea aussi ; les autres Voleurs qui ont suivi ma mère, dont je ne connais rien mais qui ont décidé de croire en ce combat, lèvent la leur. Arthemys réagit avec un temps de retard mais ce n'est pas grave.

Les soldats nous observent, curieux et perplexes. J'ai du mal à respirer soudain, jette un coup d'œil à mon insigne. La serre fort.

Si tu sens que tu vas mourir, Wendyalen, n'abandonne pas. Jamais.

Je me lève, les surplombe tous, serre les dents parce que j'ai mal. J'adresse un clin d'œil à Eliros, qui a déjà compris mes intentions et se met sur pieds. Je capte le regard de Lyza. Lui demande silencieusement. Elle écarquille les yeux et se lève à son tour. Les autres Voleurs l'imitent, sous les regards ébahis des soldats.

Et comme si on avait répété des centaines de fois, je claudique vers Lyza, mon insigne coincée entre mes doigts crispés. Je lui attrape les mains, m'approche de son visage, l'embrasse.

Ça a un goût de sang et de pluie.

Ça a un goût de tristesse, d'amertume et d'adieux. Odeur de larmes et de pardon.

Lui laisse l'insigne entre ses doigts crispés, me recule.

J'ouvre grands les bras, comme un comédien salue une dernière fois.

Fais une dernière cabriole, le sourire aux lèvres.

Alors que des putains de larmes qui ont laissé leur sillage sur mes joues.

*

Deas m'attrape la main, je fais un deuxième pas en arrière.

Me sens disparaître, fondre dans la tempête.

Insaisissables.

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