His touch
Olivia
— vous êtes entrain de tout manquer! Poursuivît-elle.
C'était Mavis qui se tenait au seuil de la porte en nous observant avec désapprobation. Elle devait certainement nous chercher depuis plusieurs minutes.
— on arrive! S'écria Yoahn.
— eh ben dans ce cas dépêchez vous, vous aurez tout le temps de roucouler en amoureux plus tard.
Elle tourna ses talons et retourna à l'intérieur, et tandis que sa dernière phrase me laissa ahurie, celle-ci avait l'air de bien faire marrer Yoahn.
— je pense qu'on devrait y aller Pinky.
Je le dévisageai sévèrement.
— à cause de toi je vais finir par me débarrasser de ce sac à dos, et crois-moi, je n'en ai pas envie. Donc s'il te plaît ar-rê-te de m'appeler par ce surnom ridicule.
— okay. Mais à une condition.
J'arquai un sourcil. Je n'étais pas sûre de vouloir me prêter à son jeu, il semblait beaucoup trop sûr de lui et ç'en était même presque effrayant. Mais je ne pus résister à la tentation de peut-être le faire marcher un peu.
— dis toujours.
— tu m'accordes une danse ?
Il me lança un regard drôlement flatteur, et un sourire se dessina alors malgré moi sur mes lèvres que je mordis pour le faire discret.
— même pas en rêve! Soufflai-je d'un ton amusé en lui tournant le dos.
Il emboîta le pas derrière moi et nous rentrâmes.
À l'intérieur, la fête avait pris une toute autre tournure depuis notre petite éclipse: des filles, qui au début de la soirée jouaient les grandes dames branchées, se trémoussaient maintenant au centre de la pièce; le DJ avait déboutonné sa chemise — pour notre plus grand regret à tous, et devait déjà avoir avalé au moins trois litres d'alcool, vu la manière dont il suait et était déchaîné. Un peu plus loin de moi, deux garçons s'amusaient à écrire l'un sur le ventre de l'autre en se servant d'une grande table en bois vernis comme bureau — « pauvre table de salle à manger! »
En gros, c'était le bazar total. Mavis risquait de bien se faire engueuler au retour de ses tuteurs; cela semblait pourtant être le cadet de ses soucis depuis que Trévor, son petit ami avait fait son entrée — c'etait la première fois que je voyais celui-ci, mis à part sur toutes les photos que mon amie m'avait déjà montrées.
l'atmosphère était euphorique, elle me plaisait, elle m'amusait, et tout le monde se laissait emporter par l'ambiance.
Sauf...
Léa.
Je la remarquai assise à côté du garçon qui avait tenu compagnie à Yoahn avant elle plus tôt dans la soirée, d'ailleurs j'ai trouvé qu'ils se ressemblaient beaucoup : sans doute frère et sœur. Ils ne se parlaient pas. Lui, tenait un gobelet dans une main, son portable dans l'autre, et faisait bouger une de ses jambes au rythme de la musique. Tandis qu'elle, l'air pensive, fixait un point imaginaire à l'autre bout de la salle. Je ne sais pas pourquoi, mais la voir comme ça me soulageait profondément. C'est cruel je sais, mais je préférais la savoir triste qu'aux côtés de Yoahn.
— Et maintenant, on se détend et on se crispe bien à son partenaire car c'est l'heure de la douceur, c'est l'heure de la tendresse, et oui les gars, c'est l'heure du slow, fît le DJ sur un ton ridiculement "sensuel" avant de balancer un célèbre morceau des années deux mille.
Je me mis donc à la recherche de ma cavalière que j'avais perdue de vue depuis un bon bout de temps, tout sourire et amusée par le fait de penser qu'Andie et moi seront probablement le seul couple féminin de la partie. Mais à ma grande surprise, ma cible avait déjà jeté son dévolu sur quelqu'un d'autre : un grand costaud au style vintage qu'elle devait certainement étouffer vu la façon dont elle se collait à lui. J'avançai quand même vers eux, bien décidée à récupérer ma partenaire.
— j'te l'empreinte une seconde, merci, marmonnai-je en prenant la main d'Andie pour la tirer près de moi.
— mais qu'est-ce que tu fous, murmura t'elle.
— toi, qu'est-ce que tu fous? Tu te coltines ce bulldozer alors qu'on était censées passer la soirée ensemble.
— c'est toi qui m'a laissée tomber la première.
« Pas faux. »
— je... bon, okay tu as raison. Mais est-ce que tu pourrais m'accompagner juste avec cette chanson ? S'il te plaît !
Je fis une moue implorante, elle n'y résiste jamais.
— non.
Sauf quand elle devient vraiment chiante.
— je ne me permettrais pas de laisser ce bel étalon en plan très chère. D'abord ce serait très impoli, mais en plus je m'en mordrais les doigts.
Je la regardai avec suspicion.
— je pensais que tu ne connaissais qu'un seul "bel étalon", et son prénom c'est Cédric je te signale.
— rhooo, j'vais rien faire avec ce mec à part danser, sois pas reloue! Et puis d'abord... depuis quand tu es si excitée à l'idée de danser à une fête, toi?
« Bonne question. »
C'est vrai, d'habitude c'est elle qui me met la corde au cou pour que je me lâche à chaque fois qu'on sort, mais cette fois-ci je ne sais pas... je n'avais juste pas envie de me retrouver toute seule, peut-être par crainte que Yoahn s'en aperçoive et me prenne au dépourvu.
« Donc tu sais. »
Rholalaaa, mais sa gueule à cette conscience !
— alors? Reprît-elle en arquant un sourcil.
Je restai silencieuse et me contentais de la fixer les yeux plissés, comme pour la défier de me tourner le dos. Mais Andie, aussi têtue qu'une mule, n'en a malheureusement jamais rien à faire de mes "pseudos menaces".
— tu m'as déjà fait rater la moitié de la chanson, j'vais y retourner. Et toi essaye de faire connaissance avec quelqu'un; regarde, il y a plein de beaux grosses, là.
Je secouai désespérément la tête, mais cela n'empêcha pas mon amie d'aller retrouver son compagnon précédent.
Je soupirai, puis me dirigeai vers la grande table qui servait de comptoir. Je me resservis du coca et pris place sur l'une des chaises à proximité.
— saoulée ? Articula une voix masculine, celle capable de me coller des frissons en un seul mot.
Je me retournai pour découvrir mon interlocuteur et manquai de m'étouffer avec ma boisson lorsque je fis face à Yoahn.
Je toussotai plusieurs fois avant de pouvoir articuler avec difficulté:
— tu me suis ou quoi?
Et je me remis à tousser.
— oula, doucement! C'est moi qui te fais cet effet, demanda t'il en ricanant. Et si tu veux tout savoir, j'étais là avant toi donc logiquement, c'est toi qui m'aurais suivi.
Je continuais de tousser, et ça commençait à bien faire parce que j'avais vraiment envie de lui répondre à cette tête de melon.
— tiens, reprît-il en me tendant son gobelet.
— non merci, je ne bois pas d'alcool.
— moi non plus, c'est de l'eau.
C'est avec étonnement que je pris la boisson dans sa main et en avalai quelques gorgées.
— ça va mieux ?
— oui, merci.
Il hocha la tête.
— hem... tu ne bois pas d'alcool ? Vraiment, fîs-je curieuse.
— oui, vraiment. Je sais, ça surprend tout le monde que je fume mais que je ne boive pas.
Il lâcha un rire bref, et je ne résistai pas à l'envie de le taquiner un peu.
— c'est vrai que c'est surprenant. Je te croyais plus docile que ça...
Il arqua un sourcil en me regardant de haut, profitant du fait qu'il soit plusieurs dizaines de centimètres plus grand, mais en plus que j'étais assise.
— mais sérieusement, pourquoi tu ne bois pas ?
— bof... je sais pas, juste comme ça. Et toi?
— pareil. Ça ne m'a jamais rien dit, l'alcool.
Un court silence s'insinua, et ce n'est qu'à cet instant que je me rendis compte que j'étais entrain de faire pivoter ma robe avec l'une de mes mains.
« Mais qu'est-ce que c'est que ces tics bon sang ! »
Je me stoppai immédiatement, mais le sourire moqueur de Yoahn me fît comprendre qu'il avait certainement dû le remarquer il y a longtemps.
— tu es toujours aussi stressée devant un garçon?
— non !
— alors il s'agit spécialement de moi ?
Son sourire se fît plus grand, et son regard plus flatteur. En temps normal j'aime quand un garçon est sûr de lui. Mais là, ce n'est plus de l'assurance, c'est carrément de la prétention.
« Dommage que ça le rende encore plus séduisant. » Mais même si je ne peux réellement pas lui résister, je peux encore au moins faire semblant.
Alors je me levai brusquement de la chaise, faisant mine d'être nerveuse. Je commençais à marcher quand sa main ferme se referma sur mon poignet et qu'il m'attira vers lui pour me coller à son torse, ensuite il posa une main sur ma hanche, puis l'autre sur mon autre hanche, et il murmura:
— Essaye de te détendre, Pinky.
J'étais tellement sous le choc de ce qui était entrain de se passer qu'aucune envie de me débattre ne me traversa l'esprit, et plus je réalisais dans quelle posture je me trouvais, plus je souhaitais y rester le plus longtemps possible.
Je sentais les battements de son cœur contre ma tempe et son souffle chaud sur mon front, c'était agréable. Mais mon cœur se mit à battre tellement vite et fort que j'en eus littéralement mal à la poitrine.
Il posa chacun de mes bras autour de son cou et se mît à faire de petits pas en avant et en arrière suivant la musique. Sans me faire prier, je me détendis et suivis aisément le tempo. J'étais bien, là.
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