Emily Powell.

Une fillette aux cheveux châtains clairs et aux grands yeux ambres.

Fille unique, elle habitait, avec ses parents, pas loin de chez nous.

Son corps a été retrouvé dans la petite rivière qui se trouve près de notre quartier, en fin d'après-midi, juste deux jours avant l'arrestation de mon mari. Elle flottait dans l'eau, la tête renversée, dans le plus simple appareil.

D'après le rapport d'autopsie, que Jared m'a gentiment permis de consulter, la cause de sa mort était l'asphyxie. Le meurtrier, après avoir abusé d'elle, a enfoncé sa tête dans l'eau jusqu'au point de non retour.

Les parents de la victime l'ont décrite comme ayant été une fille « adorable, gentille et qui n'aurait jamais fait de mal à une mouche.»

— Qui aurait pu lui faire une chose pareille ? Et pourquoi ?

Deux questions posées par sa mère, rongée par le chagrin, alors que son mari essayait tant bien que mal de la consoler.

Mais ces questions, elle n'était pas la seule à se les poser. La police, les médias et maintenant moi... nous cherchions tous des réponses.

Cependant, il y avait plus urgent : qu'est-ce qui avait bien pu conduire les forces de l'ordre à suspecter mon mari ?

Le jour de la mort d'Emily, Albert était resté à son cabinet toute la journée et n'était rentré à la maison que très tard le soir. Plusieurs témoins, dont son associé Quentin Jackson, pouvaient le confirmer.

Alors, pourquoi lui ?

La réponse était simple : à cause de son empreinte. Et il ne s'agissait pas ici d'empreintes digitales, mais de quelque chose de bien pire ; quelque chose qui lui appartenait et qui détruisait complètement son alibi.

Quelque chose qui le désignait comme le seul et unique coupable.