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16 juillet

- ....l'héritage d'une France blessée ; cet héritage, j'ai le devoir de le défendre en maintenant vos aspirations et vos droits. En 1917, j'ai mis fin aux mutineries ; en 1940, j'ai mis un terme à la déroute. Aujourd'hui, en 1942, c'est de vous-mêmes que je veux vous sauver. Lorsqu'on fait à son pays le don de sa personne, il n'est plus d'autre règle que celle du salut public. Rap-

La femme éteint la radio sans plus de cérémonie.

- Que des conneries, marmona t-elle entre ses dents.

- Maman ! T'as juré ! Tu me dois un bonbon ! s'exclame une petite fille en sautillant.

- Nous en avons déjà parlé ma grande, ce marché est à sens unique.

Et la femme se remet à sa vaisselle en sifflotant joyeusement. Pourtant, dès que son visage disparaît du champ de vision de l'enfant, un pli soucieux fait son apparition au milieu de son front. Et enfoui tout au fond de l'évier, ses mains tremblent.

- Quand je serais grande, j'inverserai cette règle! Je pense qu'il ne faudra que quelques semaines avant que je-

-Avant que tu ne finisses la bouche cariée, ma petite !

Cette perspective semble plonger l'enfant dans des abysses de réflexion. Allongée sur le grand tapis du salon, elle entreprend de coucher les images que cette sombre perspective lui évoque sur une feuille de papier. Les couleurs dansent et débordent du cadres. Bien vite, le dentiste fait place à un dragon, une pendule, un arbre et puis une forêt.

L'artiste en herbe s'arrête ici. Le crayon en l'air, elle observe  sa dernière création. Puis elle pousse un soupir à pierre fendre.

- C'est pas juste. Moi aussi je veux aller jouer dehors. Pourquoi les autres peuvent et pas moi aujourd'hui ?

- Dis toi  qu c'est pour rééquilibrer la balance ma chérie. Tu te rappelles comme tes camarades ont été jaloux lorsque tu as eu ton étoile ?

Le visage de l'enfant s'illumine.

- Ouais ! Et j'ai été shérif pendant des semaines !

- Tu vois ? Un après-midi confiné est-ce si cher payé ?

Nouvelle réflexion intense.

Puis :

- Oui ! 

Et ce "oui " à la valeur d'un fait incontestable.

La mère se retourne alors vers sa fille. Le mouvement est si brusque  qu'il répand des gouttelettes d'eau froide dans toute la pièce et arrache un "Eh !" d'indignation à l'enfant.

- Très bien, tu as gagné ma petite. Tu vas les avoir tes sucreries !

Mais la fin de la phrase est inaudible, écrasé par le rugissement de joie de la fillette. En moins d'une seconde, celle-ci est à coté de sa mère, bondissante comme un ressort.

Ignorant cette excroissance qui la suit à la trace, la mère se dirige vers un placard et en descend une belle boîte ornée. Celle-ci semble assez vieille, pas étonnant : c'est un vestige que la famille garde précieusement datant de ce temps où il n'y avait ni guerre ni rationnement.

En dépit de sa taille, la boîte est presque vide. Il n'y reste que quatre chocolats.

Enfin, plus que trois désormais.

La femme se retourne et fait les gros yeux à l'enfant qui la regarde innocemment, une main plaquée contre sa bouche. La mère ouvre la bouche puis... la referme.

Tout comme la boîte.

L'enfant fixe le paquet de friandise trop tôt arraché mais garde le silence.

Avoir réussit à obtenir une sucrerie est déjà une grande victoire.

Mais assez surprenamment, la mère ne repose pas le paquet dans le placard. Au contraire, elle le garde sous le bras et se dirige vers la salle de bain.

Elle y farfouille quelques minutes puis en ressort avec une boîte supplémentaire.

Celle-ci contient ce qui reste du traitement de papa, pour apaiser les blessures de la guerre. Cela fait quelques mois déjà quelle traîne, oubliée, dans un coin.

- Qu'est-ce que tu fais maman ? demande la petite.

- Tu vas voir ma chérie, réponds celle-ci un sourire mystérieux sur les lèvres. Nous allons transformer ces sucreries en bonbons qui exaucent les vœux.

- C'est de la magie ?

- Oui, de la vraie de vraie. Alors, tiens toi tranquille, il ne faut surtout pas me déconcentrer.

Ces mots suffisent à immobiliser l'enfant plus sûrement qu'aucune chaîne.

La femme se pose sur la table du salon. Elle sort une seringue, puis un petit pot en verre rempli d'un liquide translucide. Lentement, très lentement elle y insère l'aiguille. L'ampoule de verre se remplit peu à peu.

- Ça n'a pas trop l'air de magie tout ça, soupire l'enfant, un peu déçue.

-Chut !

Et la jeune fille se tait.

La mère attrape le premier chocolat. Petit mouvement sec pour transpercer la coquille croquante extérieure, puis légère pression pour relâcher le liquide à l'intérieur.

Elle procède ensuite de même avec le deuxième. Puis le troisième.

- Et voilà ! C'est finit ma chérie ! s'exclame la mère en épongeant la sueur qui ruisselle sur son fron.

L'enfant en attrape un et l'observe d'un œil septique.

- Il est vraiment magique maintenant ?

- Oui, essaye !

- Alors, euh, je veux avoir encore plus de friandise !

Et sur ces mots, l'enfant croque dedans. Elle ne peut s'empêcher de plisser les yeux de bonheur en sentant le goût du sucre palpiter sur sa langue.

Puis elle se tourne vers sa mère, un grand sourire sur la frimousse.

- Tu es sûre qu'ils sont magiques, hein maman ?

- Petite fripouille ! s'exclame la mère en riant. Allez, tient escroc, un deuxième. Mais je te préviens, tu ne m'arnaqueras plus comme ça ! On ne peut pas faire deux fois le même souhait.

L'enfant se jette sur la deuxième friandise. Cette fois, elle réfléchie un peu plus longtemps à son vœu.

- J'aimerai bien revoir papa, même juste pour un petit coucou, finit-elle par dire.

Et gloups ! La friandise est avalée.

En entendant ces mots, la mère se fige et son sourire disparaît.

L'enfant se tourne vers sa mère.

- Alors ?

Aussitôt, la femme essaye de se recomposer un visage.

- Attends un peu ma chérie. Viens, allonge toi sur le canapé et ferme les yeux. Si tu penses très très fort à papa, la magie des chocolats te mèneras à lui.

- Vraiment ? doute l'enfant en levant un sourcil.

- Vraiment.

La voix de l'adulte résonne avec fermeté dans la petite pièce. Face à ce mur de certitude, l'enfant cède et s'exécute. Deux pas, elle est sur le canapé, une rotation et hop ! Elle est allongée.

Elle n'a pas retiré ses chaussures, mais étonnamment, sa mère ne lui en fait pas la remarque.

- C'est bizarre maman, je me sens toute fatiguée d'un coup, constate l'enfant au bout de quelques secondes. J'arrive pas à garder les yeux ouverts.

- C'est normal ma chérie, ça fait partie du processus. Allez, ferme les donc.

- D'accord.

Pendant quelques seconde, seul le son de leurs respirations résonnent dans la pièce. Puis :

- J'ai un peu peur maman. Tu peux me tenir la main ?

Et sans un mot la mère obéit.

La respiration de l'enfant est de plus en plus calme. De plus en plus profonde.

De plus en plus lente.

Si lente qu'elle en est à peine discernable.

Et bientôt, elle se fait inexistante.

Pendant encore quelques minutes, la mère fixe sa fille. Tremblants, ses doigts remontent le long de son poignet et s'enfoncent au creux de son pouls. Rien.

Rien de rien.

- Ah, dit la mère.

Puis ce son se mue en rire.

Puis le rire en cri.

Et le cri en larmes.

Plié en deux, la mère se met à sangloter.

A cet instant, on toque à la porte.

La femme reste encore immobile un instant, fixant juste l'origine du son d'un œil vide. Les coups redoubles. Et alors que la porte semble atteindre son point de rupture, elle finit par réagir. Elle se lève et marche d'un pas hésitant vers l'entrée. La main qui se tend vers la poignée ne vacille pas.

Le battant de bois s'ouvre.

Devant elle, deux agents. Leurs uniformes brillent de tout leur bleu.

Leurs regards balaient la petite femme qui se tient devant eux.

-Madame Bloch ?

- C'est moi, répond-elle.

-Madame, vous avez un quart d'heure pour faire vos valises, les vôtres et celle de votre fille, nous sommes venus vous arrêter, disent-ils.

- Je suis désolée messieurs, mais je crains que vous ne deviez retourner au Vel d'Hiv les mains vides.

Et sur ces mots, la femme sort un petit bonbon chocolaté de ses poches qu'elle avale tout rond.












Thème: faire mourir un de vos personnage par "chocolat empoisonnement"

Pour le concours de

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