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- Sheep (part. 2) -

Et le voilà, à présent, à héberger son ami dans sa propre demeure.

Il avait dû fortement insister auprès de Sammy afin qu'il accepte de le suivre. Mais Henry avait su se montrer convainquant, et particulièrement téméraire en la matière.

Il ne s'était résigné à laisser son ami dans ce lamentable état, seul. Ce regard effrayé, cette voix brisée, ces appels à l'aide... Il avait peur pour lui, et c'était la principale raison de son insomnie.

Durant ces longues heures à ne pas fermer l'œil, il se remémorait ce qu'il s'était dit entre les deux hommes lors du trajet pour rentrer.

Car Sammy Lawrence, seulement après être monté dans la voiture, certain d'être isolé, seul avec Henry, avait fini, sous l'insistance de son ami, par céder aux confessions.

Il lui avait tout avoué. L'incessant travail, les nuits à rester éveillé, les jours entiers sans manger. Il expliquait qu'au moindre instant où il fermait l'œil, il croyait entendre les percussions tambouriner dans son crâne, les violons pleurer dans une oreille, et le piano gémir dans l'autre.

Henry écoutait avec attention, posant de temps à autre sa main sur l'épaule de son ami quand il le sentait prêt à défaillir. Plusieurs jours sans dormir ni manger le rendaient extrêmement faible. Stein se demandait même s'il serait capable de tenir debout encore longtemps...

Mais après un long instant de silence, le blond sentit que Sammy, quoique moins piqué à vif, était toujours tendu. Son regard était toujours fuyant, et ses lèvres dressées dans une moue indécise et inquiète. Ce pourquoi, fronçant les sourcils, il questionna :

«Sammy. Tu es sûr qu'il n'y a que ça ?»

L'intéressé ne répondit pas, tordant ses doigts sous la pression. Il se mordait les lèvres à en saigner, et les larmes lui montèrent aux yeux instinctivement dans un silence glacial. Stein, qui ne pouvait pas faire plus du fait qu'il conduisait, posa sa main sur son genou pour lui présenter son soutien.

Lawrence renifla discrètement, avant d'avouer à mi-voix, les yeux fermés dans sa honte :

«Il y a...il y a aussi...Bendy...»

Les sourcils d'Henry se froncèrent d'autant plus qu'auparavant. Que venait faire un personnage de dessin-animé dans le malheur de Samuel ?

«- Quoi, c'est à cause des chansons ? se renseigna-t-il, perdu.

- Non, c'est que...c'est que...je...comment dire...» bégaya le brun, une larme glissant sur sa joue.

Pris de tremblements, il attrapa la manche de chemise du dessinateur, s'approcha de son oreille, et, après quelques rapides et vifs regards, chuchota d'une voix tremblante :

«Je le vois en rêve... Il est partout... Il est toujours là...»

À ce moment-ci, Stein fut définitivement confus. Le mal du compositeur était-il plus profond qu'il ne le pensait ?

«- Tu vois...Bendy...en rêve ? s'étonna-t-il tandis que les doigts du chanteur se crispaient sur son avant-bras.

- Je sais, c'est complètement démentiel... soupira celui-ci en se renfrognant sur son siège, croisant ses bras autour de lui, comme pour se protéger du jugement de son ami. À ta place, je me prendrais pour un fou...

- Quoi ? Mais pas du tout je-

- Je ne peux pas m'en empêcher, ce n'est pas de ma faute ! le coupa Samuel, le regard luisant de peur. Il est différent. Il est immense, de l'encre qui dégouline sur son visage, des dents énormes...Et il me tend toujours sa main, je...il n'arrête pas, il ne veut pas me laisser tranquille...Il ne veut jamais me laisser...»

Et de nouveau, son corps se crispa, et ses yeux s'humidifièrent. Henry, compatissant, l'avait réconforté du mieux qu'il le pouvait.

Ainsi, c'était donc ça. Il était pris de cauchemars. Et de terribles, à en juger par l'état de Samuel. Ces peurs le suivaient continuellement, sur ses pas, devenant son ombre, sans jamais le lâcher, et s'épaississait toujours plus, le prenant pour proie, comme un jeune mouton sans défense...

Enfin, travailler nuit et jour sur Bendy, ne voir que lui partout dans les départements, le voir sur les projections, cela menait nécessairement à hanter ses pensées. Et sa fatigue et sa santé négligées n'aidaient en rien tout cela...

Henry ne savait que faire. Enfin, il l'avait consolé, il l'avait accueilli chez lui, l'avait forcé à manger, et à dormir.

Mais que pouvait-il faire de plus ?

Il ne pouvait pas faire plus. Et cela l'agaçait. Car Samuel Lawrence avait désespérément besoin d'aide. Il le voyait dans ses yeux, dans sa voix, tout chez lui était cris de détresse. Il le suppliait silencieusement de lui venir en aide, et il ne pouvait que se contenter de le faire coucher chez lui...

Un sentiment d'impuissance l'envahit, et il se recroquevilla dans son sofa, le regard accablé, les lèvres pincées de remords. Il ne pouvait pas aider son ami, il était...parfaitement...inutile...

Lorsque soudain, un hurlement retentit dans tout l'appartement. Un hurlement strident, effroyable, qui aurait fait frémir les plus courageux.

Un hurlement désespéré, horrifié, un appel à l'aide... Samuel !!

Dans l'immédiat, Henry sauta de son fauteuil et se rua dans les escaliers, grimpant les marches quatre à quatre, avant d'ouvrir avec précipitation la porte de sa chambre.

Alors, il le vit...

Samuel Lawrence était là, dans le noir, assis sur son lit. Le visage plongé dans ses genoux, le corps pris de spasmes, il sanglotait dans d'abominables hoquets, gémissant le prénom de Henry à faible voix.

Celui-ci se rua vers son ami, et le saisit dans ses bras, passant sa main droite dans ses cheveux.

«Il...il était là...Il était juste là...» trembla le compositeur, pointant d'un doigt fébrile le placard de l'autre côté de la chambre.

Henry resserra son étreinte, et Sammy plongea son visage dans le cou de celui-ci.

«C'est fini, Sammy. Tout est fini, je suis là...»

Il se recula après un instant, et observa Samuel. Le jeune homme tremblotait encore, effroi et terreur luisant dans ses yeux tel un jeune enfant sortant d'un horrible cauchemar. Ses mains s'accrochaient au cou du blond et il replongea dans ses bras.

«- Je veux pas le voir, Henry...

- Il n'est plus là, Sammy...

- Mais il va revenir. Il revient toujours...toujours...»

Les lourds pleurs du chanteur reprirent alors, que Henry étouffa contre son épaule.

«Aide-moi, Henry... Pitié...»

La gorge du dessinateur s'étriqua avec amertume. Il aimerait tant pouvoir faire quelque chose... Le voir ainsi, comme un mouton en proie au grand méchant loup, le tourmentait à lui briser le cœur...

Il passa sa main dans le dos du brun, et le lui frotta avec délicatesse. Il tenta de remédier aux peurs de son ami.

«- Et si tu te recouchais doucement ? chuchota-t-il en appuyant doucement sur le torse de l'apeuré pour le rallonger. Tu as besoin de dormir...

- Non !! s'interposa-t-il en se relevant d'un bond, sautant du lit dans le même mouvement. Je veux pas, il va revenir, il attend, il m'attend moi, et il-»

Il n'eut pas fini qu'une main saisit la sienne. Il releva un regard confus vers Henry, qui lui sourit avec tendresse.

«Si je suis là, il ne t'arrivera rien...»

L'autre demeura bouche bée, les joues pigmentées de rouge par ce contact inhabituel.

«Je te promets qu'il ne t'arrivera rien...» répéta l'autre, le tirant doucement vers lui.

Il se laissa alors guider par Stein, qui le recoucha sur le lit, lui assis à ses côtés, lui tenant la main comme on l'aurait fait à un jeune enfant en proie à la plus abominable des peurs.

«Tant que je suis là, rien ne t'arrivera.» lui susurra-t-il en replaçant le drap sur lui.

L'autre, toujours quelque peu inquiet, jetait sans arrêt successivement des regards tourmentés vers le placard, puis vers Henry. Celui-ci, cherchant ce qui pourrait apaiser son ami, se mit à chantonner à basse voix :

«Sheep sheep sheep, it's time for sleep...»

Il avait souvent entendu Sammy marmonner cet air dans les couloirs. Il appréciait énormément cette chanson, qu'il avait lui-même écrite. Et cela se prouva à l'apaisement qu'elle exerça sur celui-ci. C'est pourquoi le dessinateur continua :

«Rest your head, it's time for bed. In the morning, you will wake...»

Sammy, parfaitement apaisé, le bras de Henry coincé entre les siens, acheva d'une voix somnolente :

«But in the morning, your dreams'll stay...»

Henry sourit. Tant qu'il était avec lui, le loup qui assiégeait son esprit ne pouvait l'atteindre...

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