FLASH-BACK
Même si tu reviens de loin, que ton passé te fait honte, n'oublie pas que l'avenir est encore à construire et qu'il n'est jamais trop tard pour devenir celui que tu souhaites.
POINT DE VUE DE JUNGKOOK :
Les lumières m'aveuglent. Cela fait plusieurs jours que mes yeux sont restés plongés dans une ambiance sombre et effrayante.
L'angoisse monte en moi, m'accable, me torture, mais je n'y peux rien. J'essaie de prendre de grandes inspirations, de m'imaginer dans les bras de quelqu'un qui prend soin de moi, quelqu'un qui me caresserait la joue et me soufflerait que tout ira bien. Mais je ne peux compter que sur moi-même ici.
Ce que je m'apprête à faire me retourne complètement l'estomac, et je me déteste déjà pour ça. Ma colère envers ma personne ne date pas d'hier et ne me quittera sans doute jamais vraiment.
Il en va de même de mon aversion pour l'espèce humaine. L'Homme est un être affreux, qui ne vit que pour empoisonner son monde. Oui, son monde, parce qu'il ne peut en être autrement.
— Tu me l'éviscères, Jungkook, me crie mon père avant que je n'entre dans la cage.
Mes poings se referment par anticipation, par crispation aussi. Je redresse le menton, comme on me l'a appris et verrouille mon regard sur mon adversaire.
A mon image, il n'est qu'un adolescent. Un petit garçon à qui on a volé l'innocence. Dans sa méfiance, son regard apeuré, sa détresse, je me retrouve. Mais c'était avant. Avant que j'hôte la vie pour la première fois, il y a quelques jours.
Aujourd'hui, uniquement la rage m'habite, et me pousse à me battre pour survivre. Maintenant, je sais pour quoi je me bats : la compagnie d'un animal, un fidèle ami. Le seul que je n'aurais jamais.
L'un de nous deux remportera un combat sur la vie, déchaînera la mort sur son passage, mais en récoltera une présence, un acolyte.
Dans la pénombre qui m'encercle, je distingue un loup blanc aux yeux foncés, l'un marqué par un unique grain de beauté qui le rend unique. Ses pupilles sont sombres, pourtant son regard est si clair, si pur, qu'il me touche en plein cœur.
Cet adolescent, à mon instar, semble rêver d'être aimé, de trouver quelqu'un qui saura le réconforter. Il tremble de peur, c'est si évident que je ne comprends pas pourquoi personne n'agit.
Ici, dans ma prison, personne ne nous voit vraiment. Nous sommes seuls face à nos démons, à des gens qui ne remarquent pas notre souffrance, notre peine, notre lutte.
Mes parents sont assis un peu plus loin, sur les sièges prévus à cet effet, autour de la cage. Ils sont en plein échanges de billets, ne me regardent pas : ils m'ignorent, tout simplement. Je n'existe pas vraiment pour eux, je ne suis qu'un gagne-pain comme un autre.
La douleur qui se dégage de cette constatation m'empoisonne l'esprit, alimente ma haine et fait bouillir mon sang. Je ressers à nouveau mes poings et me reconcentre sur le combat qui va avoir lieu, à la fois entre ces barreaux, mais aussi à l'intérieur de ma chair.
La dernière fois, je me battais pour manger, pour ne pas mourir de faim. Aujourd'hui, c'est par égoïsme, pour espérer mériter un peu d'amour. Ne serait-ce que d'un animal.
Je ne porte qu'un pantalon et exhibe fièrement mes cicatrices qui, à chaque jour, ne font que s'étaler un peu plus sur l'entièreté de mon corps. Je m'approche au signal de départ donné par l'arbitre, faisant le vide dans mon esprit. Seul mon adversaire compte, il est le seul obstacle sur ma route, il est celui que je dois abattre pour l'emporter sur mon triste sort.
Un couteau dans nos mains, nous nous mettons à nous tourner autour. Je ne connais même pas son nom, et il est probable qu'il ne sache pas le mien non plus. Il est difficile d'imaginer ce que nous nous apprêtons à faire ; l'humanité nous a quitté et seul le monstre en nous a subsisté. Parce que nous ne pouvons lutter bien longtemps contre notre nature. C'est ce que me répète sans cesse mon père.
Je vois mon adversaire amorcer une attaque, malgré le tremblement de ses membres, sa frayeur apparente. Il n'a pas pour habitude de se battre, la rage ne vibre pas assez dans ses veines pour survivre dans ce monde. C'est une peine pour lui tandis que c'est une aubaine pour moi.
J'observe ses quelques tentatives, avant de me lasser et de barrer son torse d'une profonde entaille. Il grimace et un petit cri s'échappe de sa bouche. Immédiatement, mon cœur fait un soubresaut. Je m'en veux, la culpabilité m'assaille déjà. Mais je ne peux pas écouter ce stupide organe dans ma poitrine, je sais ce que j'encoure si je me laisse aller aux émotions. Soit la mort viendra m'emporter, soit mes parents se chargeront de me faire regretter mon choix.
Ils ne manquent pas d'imagination pour me faire obéir. D'ailleurs, la plupart de mes blessures ne viennent pas de mes adversaires de la cage, elles proviennent de ceux qui sont censés être dans mon camp et me protéger.
J'inspire doucement, tentant de calmer les battements fous de mon cœur et de reprendre le contrôle sur mon corps.
En un clignement d'yeux, je porte mon arme au cou de mon ennemi. N'ayant pas de garde, probablement novice dans le domaine, le couteau atteint sa cible. J'observe la vie quitter son regard, elle s'envole en amenant un bout de mon âme avec elle.
— Je suis désolé, lui chuchoté-je à l'oreille, comme si mes mots pouvaient pardonner l'acte odieux que je viens de commettre.
Je me déteste tellement.
________
NOTE DE L'AUTEURE :
Le passé de Jungkook est profondément ancré dans ses veines, mais jusqu'à quel point ?
Peut-il redevenir un homme après avoir passé tant d'années à être un meurtrier ?
Que pensez-vous de son passé ? L'aviez-vous imaginé ainsi ?
A tout de suite pour la suite ;)
Era xx
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