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CHAPITRE 21 - Chute

Je tombe dans le vide.

Un peu plus chaque minute.

Je chute et ne trouve rien à quoi me raccrocher.

Je tombe.

J'en suis désolé(e).

Pardonne-moi.


POINT DE VUE DE TAEHYUNG :


Les membres enchevêtrés avec ceux de Jungkook, je mets un moment à sortir du lit sans le réveiller. Une fois debout, je prends un instant pour l'observer.

La couverture a glissé sur ses hanches ; son visage est enfoncé dans les feuilles, et sa respiration est lente et tranquille. Le torse nu apparent, au même titre que ses nombreuses blessures, sont éclairés par la lumière du soleil qui peine à se lever.

Je sais qu'il est encore tôt, mais je suis matinal aujourd'hui, je ressens le besoin de me rafraîchir l'esprit.

Le visage de Jungkook brille faiblement à la lueur de l'aube. Il est incroyablement beau, et si paisible ainsi. On dirait presque un petit garçon. J'aime cette candeur chez lui, cette expression sur son visage lorsqu'il découvre, apprend à connaître le monde qui l'entoure.

Ce petit garçon dans le corps d'un homme.

Cet éclat emprisonné dans l'esprit d'un malheureux torturé.

Cette âme perdue, égarée, abandonnée à son triste sort.

A jamais, il aura marqué ma vie, par l'innocence qui l'anime, au point de vouloir fuir tout être pouvant exercer une emprise sur lui, le nuire.

Je m'agenouille devant lui et dépose un léger baiser sur son front, pour lui témoigner ma gratitude, mais également mon affection. Les gens ne le méritent pas, il est trop pur pour être compris par nos semblables.

Malgré les actes qu'il a dû commettre pour survivre, son cœur est resté empreint d'ingénuité. Lorsqu'il cessera de se punir pour ce qu'il a été contraint de faire, il réalisera qu'une seconde chance lui est possible. Avec sa détermination, je suis persuadé qu'il réussira et qu'il apportera beaucoup à ce monde.

Je ne souhaite pas le corrompre davantage. J'en ai d'ailleurs tiré bien plus que ce que j'aurais dû : j'ai conscience de lui avoir volé sa virginité, en plus de son premier baiser. Mais je chérirai ces instants, je le promets, même si j'en suis désolé. Je ne mérite pas sa miséricorde, il le sait, mais il me l'a donné quand même.

Je me rhabille le plus discrètement possible, prends mon sac et lui tourne le dos, une larme coulant sur ma joue. Sur le chemin menant à la maison de mes parents, je croise Ice, à qui j'offre un baiser aussi. Il m'a accepté, malgré mes défauts, malgré nos différences. Comme son maître. Et pour cela, je leur en serai éternellement reconnaissant.

Je rejoins finalement la bordure de la propriété et ma respiration s'accélère sans que je ne puisse la contrôler. Je ne suis pas revenu ici depuis l'incident. Je ne sais pas très bien comment réagir à la cruauté de ces lieux.

J'inspire lentement, tentant de calmer la crise d'angoisse qui me guette. Un pas devant l'autre, j'arrive jusqu'à la porte que j'ouvre avec le double de mes clés. J'éteins le système d'alarme par habitude, et m'en vais jusqu'à ma chambre sans un regard vers la cuisine.

Je ne suis pas étonné de ne trouver personne. Les rares fois où mes parents sont présents peuvent être comptées, mais, à chaque fois, ils y laissent une marque indélébile sur moi, s'encrant bien plus encore que les blessures que j'exhibe.

Dans ma chambre, j'observe la pièce comme si j'étais un étranger. Et en quelque part, je le suis, je ne suis plus le même. Celui que j'étais est mort, parti toujours plus loin, à mesure que les violences et insultes pleuvaient, infligées par ceux qui auraient dû m'aimer plus fort encore que leurs coups.

Il en va ainsi, soit. Je n'ai pas choisi ma destinée, c'est elle qui m'a choisi. Je me rends, je baisse les armes. Elle a gagné. J'ai perdu.

La liberté, c'est bien plus qu'un simple mot. C'est un état d'esprit, un sentiment profond qui nous habite, qui nous pousse à imaginer un monde tout à fait différent. Je me sens différent. J'ai la sensation que je suis limité dans mes actes, dans mon corps, dans ma propre conscience. Je suis emprisonné dans une cage dorée qui ne me correspond pas. Elle me maintient ici alors que je voudrais être partout et nulle part à la fois.

Omniprésent.

Je sens que je fais partie d'un tout qui m'est interdit, refusé, comme si je n'avais pas le droit, que ça m'était confisqué. J'ai peut-être péché pour en arriver là. Peut-être qu'ici est mon enfer et que demain, je trouverai le paradis. Mon paradis n'est pas comme la religion me le dépeint, il ressemble à un immense endroit où tout est possible et où toutes les barrières tombent. S'effacent. C'est un endroit où je serais paisible et où l'on ne me retrouverait pas, où je pourrais enfin être moi-même sans que l'on ne me juge ou que l'on ne me montre du doigt. Je pourrais découvrir qui je suis vraiment et avoir accès aux tréfonds de mon subconscient. Je tiens à fouiner dans les recoins de mon esprit et de mon âme pour apprendre la vérité, ma vérité, celle qui n'intéresse que moi.

Pourquoi suis-je ici ?

Pourquoi ma naissance a-t-elle eu lieu ?

Dans quel but ?

Je ne comprends pas vraiment ce que je fous là, dans ce corps qui me paraît étranger, dans cette réalité sombre, dans ce système de perfection illusoire. Ce n'est pas moi. Enfin, je ne crois pas que ce soit moi. Je me sens comme enchaîné à un poteau dont je veux me libérer, mais où les cordes se resserrent toujours un peu plus autour de moi, à chaque mouvement.

Une larme roule sur ma joue.

Je suis fatigué. Fatigué de lutter sans aucun but précis, de crier dans le vide, de respirer pour rien. Je suis épuisé de cette vie-là.

Je crois que je n'ai plus envie de me battre. Pour quoi au juste ? Pour mon père qui me bat ? Pour ma mère qui me rabaisse ? Pour les gens qui ne me voient pas, le vrai moi, celui bien enfoui sous des kilomètres de couches de haine et de mépris ? Ne me voient-ils pas en train de me débattre, de me noyer et de secouer les bras dans tous les sens dans l'espoir qu'ils me remarquent enfin ?

Et puis il y a Jungkook. Un homme à qui on a tout volé, à qui on a fait beaucoup de mal, mais qui semble plus humain que toutes les personnes que j'ai pu rencontrer. Mais ça ne suffit pas. Ça ne suffit plus. Il me manque une chose que je ne peux acheter ou quémander, il s'agit de mon amour propre.

Ces instants dérobés où je me sens bien auprès de lui ne représentent que peu sur l'échelle de ma vie. C'est ce que c'est : des instants volés. De courts instants.

Je ne suis pas la personne qui fait ressortir le meilleur en lui. Au contraire. Je dirais même qu'il renoue avec ses vieux démons à mes côtés. Je suis en train de l'emporter dans ma tempête et il faut que ça cesse. Il mérite mieux que ça, mieux que moi.

J'ai besoin de partir, de m'en aller loin d'ici, de mon enfer.

Je sors un stylo et un vieux carnet dont j'arrache quelques pages, puis m'installe à mon bureau. J'hésite longuement.

Pris dans mes tourments, j'éborgne les premiers mots, ne sachant pas ce qui serait juste d'écrire.

Je mets beaucoup de temps avant de finir ces lettres. Les mots se bousculent dans ma tête, il faut que je les mette dans le bon sens. Je déchire plusieurs feuilles, fais de nombreuses ratures. Je rage et souffle.

Merde, putain !

C'est si difficile de s'exprimer sur ce que l'on ressent au plus profond de soi. C'est comme arracher son propre cœur et le servir à quelqu'un sur un plateau d'argent. C'est comme si je donnais un bout de moi et ça me fout la trouille. Et s'ils me jugeaient ? Et si cette partie de moi les dégoûtait ? Je voudrais qu'ils comprennent, qu'ils me comprennent.

Avant de partir, je dépose ma lettre pour Hoseok dans l'un de mes livres préférés et, ainsi, je sais que c'est lui qui la retrouvera. J'en emporte une autre jusqu'à la cuisine, puis la laisse en évidence sur l'ilot central.

Je remarque que le sang a été nettoyé, comme s'il ne s'était jamais rien passé. Mes malheurs ne seront donc jamais reconnus, jamais entendus. Soit, il s'agit encore de mon destin qui se joue de moi. Comme toujours.

Je quitte cette maison avec une toute dernière lettre, que je pose sur le rocher. Notre rocher. Elle est pour Jungkook, j'espère qu'il me pardonnera mon départ.

En m'éloignant, seuls les quelques mots inscrits dans le message laissé à mes parents me reviennent en mémoire, me causant une douleur profonde.

« Je ne serai jamais assez... ».


_________

NOTE DE L'AUTEURE :

Ce chapitre est très introspectif, il permet d'être éclairé sur les pensées floues et sombres de Taehyung. Il ne se voit qu'à travers ses yeux, des yeux voilés par la tristesse et le rejet, et cela l'empêche de contempler sa beauté, intérieure et extérieure...

Nous sommes beaucoup ainsi, à ne voir que ce mur noir parce que l'on refuse de reculer pour s'apercevoir qu'il n'est peut-être pas aussi haut, ni aussi large que prévu. Parfois, on reste face à lui parce qu'on a toujours connu que ça.

Reculez d'un pas, je vous jure que vous verrez la vie autrement. Elle est pleine de couleurs, le noir est loin d'être sa teinte préférée :)

J'espère que vous l'avez compris, Taehyung est en dépression et il n'imagine pas pouvoir remonter la pente, ça lui paraît impossible. Il se dévalorise parce qu'il a fini par croire ses parents, ces êtres qui ne peuvent que dire la vérité à leur enfant...

La suite s'annonce riche en émotions...

Comment imaginez-vous la réaction de ses parents, de Jungkook ou encore d'Hoseok ?

A très vite pour le prochain chapitre qui s'intitule "Départ".

Kissouille !!

Era xx

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