Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

CHAPITRE 19 - Vide

⚠️ Trigger Warning : Violence ⚠️

Ne t'enfuis jamais devant la montagne qu'est la vie.

Elle est là, sur ton chemin, pour t'apprendre à braver les difficultés.

Affronte ces épreuves avec la bravoure qui sommeille en toi.

POINT DE VUE DE TAEHYUNG :

2 jours plus tard...

La vie est une chienne, qui ne se satisfait pas d'une simple écorchure ou d'émotions passagères. Elle te ronge jusqu'à l'os, te faisant prendre pleinement conscience de ce qu'elle représente. Vivre, c'est alors souffrir pour te prouver que tu es bien vivant.

Quelle belle merde, on ne va pas se mentir...

La fumée se consume au bout du joint que j'ai à la bouche, enveloppant mes peines pour les faire voler toujours plus loin, toujours plus haut. Mais les bourrasques de vent s'amusent à me les ramener en pleine gueule, sans arrêt. Je ne peux pas les éviter, tel est mon destin.

Je respire à pleins poumons cette brume empoisonnante, comme si chaque souffle était mon dernier. C'est un peu le cas, chacun d'entre eux m'amène un peu plus vers celui qui marquera la fin. La fin de cet enfer.

Ces deux dernières semaines ont laissé en moi un message poignant sur mon existence. Je n'aurais jamais imaginé que les choses puissent aller aussi loin, et pourtant, c'est le cas.

Lorsque Jungkook est parti, je m'en suis terriblement voulu. La culpabilité m'a enveloppé, mais je ne suis pas allé le trouver pour m'excuser parce que je suis trop nul. Trop borné aussi.

J'ai erré quelque temps avec l'idée que je l'ai volontairement blessé pour l'éloigner de moi, lui qui semble avoir toujours craint qu'on l'abandonne à nouveau. Je l'ai fait parce qu'il était trop proche de moi ; il commençait à s'incruster dans ma vie et y prendre trop de place. Je ne pouvais pas laisser cela arriver, je ne suis pas quelqu'un de bien et je ne prétendrais jamais l'être. J'allais forcément le décevoir à un moment ou à un autre, et il valait mieux que ça soit maintenant que plus tard. Ça aurait été encore plus douloureux.

M'en veut-il ? A-t-il compris qu'il n'était responsable de rien ?

J'ai voulu me prouver que ce que je faisais avait une raison. J'ai alors retrouvé Aaron et ai essayé de toutes mes forces de m'y attacher. De l'aimer. Mais je n'y arrive pas. J'en suis incapable, je suis trop brisé de l'intérieur. Et aussi de l'extérieur, maintenant.

Je ris, je me trouve si pathétique.

Il y a un peu plus d'une semaine et demie, j'ai eu le plaisir de retrouver mes deux parents autour de la table lorsque je suis rentré des cours. Ils ne m'avaient même pas sorti une assiette. Je n'existe pas pour eux, je suis le supplément dont ils ne rêvaient pas, l'élément perturbateur à leur quotidien bien rodé.

Ma mère a fait une grimace à la vue de mon jean troué et mon père n'a même pas daigné lever les yeux sur moi. J'ai fait comme eux, je les ai ignorés, me protégeant ainsi. Mais j'avais le cœur fracassé, je le savais. J'ai fait une nouvelle crise d'angoisse dans la douche ce soir-là.

Après avoir mangé, j'ai remarqué que mon père boitait légèrement, et lorsque je lui ai fait la réflexion, il m'a incendié pour cela, prétextant que j'avais envoyé un loup pour lui faire du mal.

Le soir de l'incident me revient alors en tête et la gueule ensanglantée d'Ice également. C'était donc lui qui l'avait empêché de me rattraper.

Quand mes parents se sont absentés de nouveau, je me sentais si horriblement seul que j'ai organisé une fête pour me sentir entouré. Je ne voulais pas me laisser abattre, je devais prendre les choses en main, apprendre à gérer ce flot de sentiments qui m'assaillit sans que je n'arrive à le contrôler. Je voulais m'immerger dans la foule, être bercé par la musique et oublier ma vie avec quelques verres.

Ça n'a pas marché. Ça ne marche jamais, en réalité.

Cela ne fait que repousser l'inévitable, qui revient toujours en force.

Ce soir-là, j'ai couché avec Aaron. Je ne m'en souviens pas, j'étais complètement défoncé. J'imagine que ça devait être bien, mais je n'en ai aucune idée. Je me dégoûte d'être ce genre de mec, à boire, fumer et coucher pour tenter d'éclipser mes problèmes. Je ne suis clairement pas à la hauteur : je crains.

Mon père a su me le rappeler, à sa manière, ce qu'il pense vraiment de moi, sans laisser de place au doute. Et je ne suis qu'une putain de bas étage et un incapable.

Le lendemain de la fête, je me suis fait réveiller par l'arrivée fracassante de mon géniteur. Il empestait l'alcool et la colère brillait si fort dans ses pupilles à ce moment-là que je savais qu'il ne reculerait devant rien, pas même devant la chair de sa chair. Encore moins devant elle à vrai dire.

En découvrant des capotes usagées et divers objets cassés au sol, la rage de mon père a éclaté en mille morceaux, s'abattant directement sur moi après avoir renvoyé Aaron.

Je ferme les yeux à ce douloureux souvenir, comme si cela allait le faire disparaître. Et qu'est-ce que j'aimerais pouvoir oublier...

Il...

Ses doigts ont agrippé mes cheveux et il a brutalement tiré dessus, jusqu'à me faire descendre ainsi les escaliers. J'ai crié ma souffrance à cet instant, mais je n'étais pas préparé au déferlement de violence qui allait suivre.

Une fois en bas, il m'a aboyé dessus et a prononcé des mots si durs, si indélébiles.

« Chien ».

« Putain ».

« Sale PD ».

« Déception ».

« Inutile ».

Mon cœur a raté plusieurs battements, jusqu'à ce que je ne le sente même plus, tellement la honte, la réalité de ce que je suis m'encerclait plus fermement. Je crois me souvenir que quelques larmes ont coulé sur mes joues, plus à cause de la force de ses mots que par les coups qui pleuvaient.

Ma tête a durement rencontré l'ilot de la cuisine, ce qui m'a fendue la lèvre à nouveau et a fait saigner mon arcade sourcilière. Du sang gottait par terre et je me demandais ce que ma mère allait dire de ces traces. Elle me sermonnerait sûrement, mais j'en étais responsable cette fois. Ce sang, c'était le mien après tout.

Je me suis réveillé de ma transe peu après l'impact et je crois avoir répondu quelque chose qui a déplu à mon père, mais je ne me rappelle plus ce que j'ai dit. Je ne porte plus que, en récompense, la marque de sa main se serrant autour de mon cou.

La peau fragile de cet endroit a chauffé à ce contact. Ça m'a brûlé, étouffé, tétanisé. Je ne pensais plus pouvoir respirer après ça. J'ai regardé mon père dans les yeux, pensant que ça serait la dernière fois que je le verrais.

A cet instant, j'ai encore prié pour qu'il m'aime.

C'est complètement risible.

Je l'ai supplié du regard de me voir, de m'accepter, de m'aimer aussi fort qu'il me hait. La rage l'habitait, et il ne me voyait toujours pas. J'ai donc fermé les yeux, attendant que le néant me saisisse, qu'il m'emporte le plus loin possible de cet enfer. J'ai presque espéré qu'il vienne me prendre, je ne voulais plus être moi, ni être là.

Mon père a fini par me lâcher et l'air a embrasé mes poumons, plus fortement que n'importe quelle clope. J'ai mis de longues minutes - des minutes pénibles - à retrouver mon souffle. La main au cou, j'ai pleuré ma douleur en silence, les yeux toujours fermés. Je voulais mourir à ce moment-là.

Pourquoi m'a-t-il laissé vivre ? Pour quoi faire ?

Je pense être resté plusieurs heures recroquevillé au sol, dans cette cuisine froide et sans cœur. Il était parti. J'ai attendu que quelque chose se passe, mais seul le silence est venu me réconforter. Pas d'excuse, pas de rédemption, pas d'espoir. Juste les lames acérées du silence qui viennent me transpercer la peau, déjà bien meurtrie.

J'ai fini par me relever et par faire mes affaires. Il fallait que je parte quelque temps, pour faire le point.

Avant de partir, j'ai observé mon reflet dans le miroir.

J'avais des cernes, le teint blafard, mais aussi des yeux vides. Du sang coulait de mon arcade sourcilière et glissait le long de mes joues, se noyant dans mes pleurs qui ne cessaient depuis des heures. Mon cou était si rouge là où mon père avait serré si fort et mon nez aussi s'était mis à pleurer sa souffrance, sans que je ne m'en rende compte. Ma lèvre fendue et les bleues commençant à naître un peu partout sur mon visage, j'avais l'impression de revenir d'un autre monde. Un monde dur, sauvage, plein de cruauté.

J'ai commencé à me nettoyer, comme pour faire partir le souvenir de cette journée. Mais c'était en vain, parce que je ne pouvais nettoyer le sang qui coulait de mon cœur.

Mon père me déteste. Il a essayé d'en finir. Il n'a pas réussi. Pour le moment. Je me vois à travers ce miroir, je peux encore palper mes membres, j'existe, pourtant si, il a réussi : il m'a tué de l'intérieur. Je pense que je suis mort cette fois.

Comme un automate, je me suis changé. Les vêtements témoins de ma chute en main, je les ai fixés comme s'ils étaient les derniers à m'avoir vu vivant. Je les ai abandonnés dans la panière à linge, au même titre que j'ai baissé les bras.

Je tire une nouvelle taffe et m'affale contre le rocher, ne soutenant plus ce poids qui me tire sans cesse vers le bas.

Après ça, je suis allé chez Aaron. Je ne pouvais aller nulle part ailleurs. Personne n'aurait compris ma honte, mon désespoir. Hoseok n'aurait pas aimé me voir ainsi, couvert par la fureur de mon père, ainsi que du dégoût que je porte à mon égard. Il a tellement de fois été là pour moi, que je ne me vois pas lui infliger ces images-là. Je suis le pire meilleur ami au monde et je ne comprends pas pourquoi il est encore là, après tout ce temps. Je ne lui apporte que des tourments... Alors qu'il est si bon avec moi, si brillant, si doux, si compréhensif.

Aaron a accepté de me garder quelques jours chez lui et n'a fait aucun commentaire sur mon apparence. Je savais que ça ne l'inquiéterait pas plus que ça, mais ça m'a tout de même pincé qu'il ne me pose aucune question. J'étais si peu important pour lui pour qu'il ne remarque pas que l'on m'avait passé sous tabac ?

On a baisé plusieurs fois chez lui. Enfin, il a baisé parce que moi, je n'étais pas là. J'aurais aimé ressentir quelque chose, n'importe quoi, mais rien. Je réalisais peu à peu à quel point j'étais réellement mort. J'étais maintenant incapable de percevoir la moindre émotion. J'ai pourtant pleuré lorsque j'ai compris ceci, comme une ultime confession de mon âme blessée.

J'ai demandé à Aaron d'y aller plus fort, plus vite. Mais toujours rien. Mes pleurs ont redoublé.

Putain de chienne de vie.

J'ai rompu avec Aaron et suis parti, sans un regard en arrière. Il n'a pas cherché à me retenir, ni même essayé de comprendre ma décision. Tant pis. Je ne dois pas mériter qu'il se préoccupe de mon cas.

C'est comme ça que je suis allé rendre visite à Hoseok hier. Heureusement, le sang avait eu le temps de sécher et mes blessures avaient commencé leur travail de cicatrisation, mais le massacre qui avait eu lieu était toujours visible.

Hoseok a eu l'air choqué en me voyant devant sa porte, et d'autant plus lorsqu'il a remarqué l'état dans lequel j'étais. J'ai tenté un sourire, pour l'apaiser, mais il s'est mis à pleurer.

Hoseok est la seule personne à m'avoir aimé assez fort pour pleurer pour moi. Je l'aime tellement pour ça aussi. J'ai eu envie de le suivre dans sa désolation, mais je n'ai pas réussi. Je ne ressens plus rien et c'est réellement frustrant. Ce n'est pas un comportement normal, je le sais, et pourtant, c'est ce que je suis. Je suis passé du monstre au monstre sans cœur.

Je suis resté dormir chez lui et on a longuement parlé tous les deux. Son rendez-vous avec Léna s'est bien passé et ils se sont même embrassés. Ils veulent prendre leur temps avant de sortir ensemble et je ne peux m'empêcher d'être fier de lui, du charmant jeune homme qu'il est. Il va réussir dans la vie, il en a les capacités et la détermination. Il sera un excellent avocat, plein de principes et de valeurs, prêt à défendre ceux qui en ont besoin.

Il s'en sortira. J'en suis heureux parce qu'il le mérite sincèrement.

Je n'ai pas pu échapper à lui raconter ce qui s'est passé. Je ne suis pas trop rentré dans les détails, souhaitant l'épargner, mais il a pleuré à nouveau. Je l'ai pris dans mes bras, le rassurant comme je le pouvais. J'ai frotté son dos pendant de longues minutes, le temps qu'il se ressaisisse.

Il m'a également avoué s'être inquiété pour moi, au point qu'il est même allé trouver Jungkook. J'ai été surpris d'apprendre que ce dernier a suivi Hoseok en ville et dans les bois pour l'aider à me retrouver.

Même après l'avoir rejeté sans préambule et l'avoir utilisé comme je l'ai fait, il s'est fait du souci pour moi.

Jungkook est un homme surprenant. Il a tellement d'amour à donner, pour celui qui saura le saisir correctement, avec bienveillance et une réciprocité sans faille.

Je demande alors à Hoseok d'essayer de veiller sur lui quand je ne le pourrais pas. Je lui explique que j'aimerais lui donner une vraie chance dans la vie, qu'il le mérite. En secret, j'ai d'ailleurs œuvré dans ce but-là ces derniers jours, en rassemblant la somme que je lui ai promise. J'ai vendu beaucoup de drogue pour cela, mais il en vaut la peine, je le sais.

Mes déboires m'ont finalement amené ici : au rocher qui borde ma propriété. La nuit commence à tomber et le vent s'est rafraîchit, venant saisir mes bras de ses frissons, ces derniers étant seulement couverts du long manteau rouge bordeaux de Hoseok, que j'ai gardé.

Un nouveau joint en bouche, j'entends des pas se rapprocher derrière moi. Je sais qu'il s'agit de Jungkook. Je sais également qu'il a fait en sorte que je l'entende, pour ne pas m'effrayer.

Je relâche la fumée que contient ma gorge, libérant l'oiseau de sa cage, puis ferme les yeux un instant pour détendre au mieux mes muscles avant de l'affronter.

Jungkook, je suis désolé. Pour tout. Crois-moi.

________

NOTE DE L'AUTEURE :

Bon, j'ai pleuré en relisant ce chapitre... Je ne pensais pas pouvoir ressentir tout ça en lisant quelque chose que j'ai écrit, mais tous ces sentiments sont tellement profondément enfouis en moi que ça me fait toujours quelque chose. L'âme saignera toujours, d'une manière ou d'une autre, n'oubliant jamais, mais elle parviendra à trouver une issue. Il y en a une, à chaque fois, même quand tout est sombre.

Je pense que je ne vais pas épiloguer, mais qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Je voulais vous rappeler que vous ne méritez jamais la violence des autres, peu importe ce que vous avez fait ou ce que vous avez dit. Ne les croyez jamais, vous êtes magnifiques !

Servez-vous de l'espace commentaire si vous avez besoin de parler ou de vous confier, soyons une safe place pour chacun d'entre nous.

Bisous, mes Dumiz, prenez soin de vous !

Era xx

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro