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CHAPITRE 14 - Sonné


J'aimerais que, à travers mes yeux, tu te regardes et que tu constates à quel point tu es magnifique.



POINT DE VUE DE JUNGKOOK :


Il y a un grand soleil. Après la tempête, le calme s'installe à nouveau ; les oiseaux ont même repris leur chant et se baladent de branche en branche, faisant tomber les dernières gouttes des feuilles.

La nuit a été courte.

J'ai peiné à m'endormir en ayant Taehyung entre mes bras. C'était une sensation toute particulière, qui m'était totalement inconnue, et qui a mis longtemps à se dissiper, et je ne sais pas si j'ai aimé ça ou carrément détesté.

Cela semblait innocent, un simple geste de réconfort tandis que, en mon fort intérieur, j'avais l'impression que c'était interdit, impossible, inconcevable. Et pourtant...

Lorsque je me suis levé, j'ai enfilé le jean que Taehyung m'avait donné, puis suis parti faire un tour avec Ice. Ce matin, plus qu'aucun autre, ce dernier semble joyeux : il n'a pas cessé de remuer la queue et de venir me taquiner pour recevoir des caresses.

Il n'a jamais été très démonstratif, étant plutôt réservé et observateur. Je pense donc que Taehyung lui fait du bien.

J'ai réussi à attraper un lièvre et suis en train de le cuisiner quand j'entends la porte de la cabane s'ouvrir.

Mes yeux se portent instantanément sur le nouvel arrivant qui n'est autre que Taehyung. Drapé d'une couverture, il a les épaules affaissées, un regard fuyant et la chemise qui lui encercle la jambe est tâchée de sang. Il boîte pour arriver jusqu'à moi, mais je ne l'aide pas. J'ai le sentiment qu'il ne voudrait pas.

— Qu'est-ce que tu fais ? me demande-t-il avant d'éternuer, puis de renifler.

Je crois qu'il est en train de tomber malade.

— Je prépare à manger.

Je me détourne, ne voulant pas laisser mes yeux traîner sur ses longues jambes apparentes.

— Tu devrais regarder ta plaie et aller t'habiller.

Evidemment, il ne fait pas ce que je lui dis et s'assoit juste à côté du feu, où j'étais en train de faire cuire l'animal.

Je souffle et marmonne dans ma barbe, mais ce qui m'étonne, c'est qu'il ne relève pas. Il ne parle même pas, il est aussi muet qu'une huître. Je fronce les sourcils, quelque chose semble le travailler.

— Il y a un problème ?

Je ne passe pas par quatre chemin, je préfère être direct.

Il ne répond pas à ma question et persiste à se terrer dans le silence, un silence qui ne lui ressemble en rien. J'inspire profondément, souhaitant garder mon calme. Je m'en veux d'être celui qui espère renouer la conversation, tisser un lien avec lui, alors qu'au fond, ce n'est pas ce que je veux. Enfin, je crois. J'ai passé tellement de temps à fuir les humains, à en être terrorisé, à vouloir les faire disparaître de ma vie, que je ne comprends pas mon comportement envers lui.

Pourquoi je n'arrive pas à garder mes distances ?

J'ai la sensation qu'il fait partie d'un plan de l'univers, qu'il m'a été envoyé pour une raison bien précise, mais j'ignore laquelle.

Pourquoi je le laisse s'approcher autant de moi ? Et pas seulement physiquement ?

Sans même que je ne sois sûr que ce soit une bonne idée ? Pour lui comme pour moi ?

Je finis mécaniquement de préparer le repas, les pensées divagant au loin, très loin. Sur mon passé de merde, sur ces cicatrices qui ne cessent de me rappeler d'où je viens et pourquoi je suis ici. Hier, Taehyung était tout contre moi et, après réflexion, j'ai aimé ça. Je vais arrêter de me mentir.

Un corps chaud, vulnérable, sensible, malheureux, avec qui je ne faisais qu'un. J'avais l'horrible impression de me prendre moi-même dans les bras. Je crois que je me vois en lui, et que c'est ce qui me terrifie le plus.

Je nous sers des parts sur des feuilles fraîchement ramassées, et en dépose une à ses pieds. Je prends ensuite mon repas en main et, sans un regard, tourne les talons. Je fuis cette situation qui me bouscule parce que je n'ai pas l'habitude de perdre le contrôle sur ce que je ressens.

Hier, lorsque j'ai vu flocon débarquer, le sang coulant sur sa peau, tranchant avec sa délicatesse habituelle, j'ai cru que mon cœur s'était arrêté. Pourtant, la vision du sang n'est pas quelque chose de nouveau pour moi. Je dirais même que ça m'est familier, tout comme la douleur, les blessures.

Je ne me demande pas pourquoi il continue de subir cela. Je sais pourquoi : au nom de l'amour. Un amour à sens unique, celui qui fait si mal, qui ronge l'âme et laisse des cicatrices invisibles mais profondes. Cet amour-là, c'est celui qui pousse à tout endurer, à tout sacrifier, dans l'espoir, souvent vain, d'un jour recevoir en retour ne serait-ce qu'une once d'affection. Je sais à quel point un enfant ne prendra jamais l'amour de son parent pour acquis. Il y a tellement de preuves que l'on cherche désespérément, à travers un regard, un geste, une parole, comme autant de signes que l'on scrute, espérant y trouver la validation d'une affection sincère et réciproque.

Je le comprends, et cette compréhension me fait mal. Une souffrance sourde et percutante, car en le voyant, je me vois aussi. Je me vois à travers ses yeux, comme un reflet que l'on ne supporte plus, un miroir impitoyable qui renvoie une image déformée par la peine et le doute. C'est une sensation violente, intense, presque insoutenable, qui frappe avec une brutalité saisissante. C'est un rappel constant de cette lutte intérieure, de cette quête d'amour et d'acceptation qui semble toujours hors de portée, et qui, pourtant, continue de nous dévorer de l'intérieur.

Taehyung, pourquoi es-tu là ?

L'univers, que dois-je faire ?

Je ne mange pas beaucoup, je ne suis pas attiré par mon assiette et ce qu'elle contient. Elle me paraît insignifiante en ce moment.

Est-ce que je devrais l'aider ? Faire quelque chose ?

L'eau du ruisseau dégringole et éclabousse parfois mes jambes. Cette sensation de fraîcheur me rappelle que je suis là, bien vivant, et que j'observe le temps faire son œuvre. L'a-t-il fait sur mes blessures ? Visuellement, oui. Intérieurement, je n'en suis pas certain.

J'en conclus assez facilement que je ne suis pas le mieux placé pour lui venir en aide. Je suis un monstre, je ne l'oublie pas. J'ai tué, pour défendre ma vie certes, mais j'ai commis des actes si affreux qu'ils me hantent encore la nuit. Parfois, je n'arrive tout simplement pas à trouver le sommeil. Je suis comme aspiré, ramené de force en arrière, dans les tréfonds de mes souvenirs.

Et puis voilà qu'il entre dans ma vie. Il me rappelle cet être sans défense que j'étais il y a longtemps. Je cherchais tellement la reconnaissance de mes parents ; je voulais qu'ils m'aiment si fort, aussi fort que je les aimais. Je voulais qu'ils me regardent vraiment, pour une fois, qu'ils me sourient, qu'ils se soucient de moi, qu'ils me prennent dans leurs bras. J'ai tellement manqué de caresses affectueuses, de paroles tendres et rassurantes chuchotées au creux de l'oreille.

La vie est... insultante, dure. Cruelle. Douloureuse.

Elle me rappelait que ma souffrance suintait de mes plaies, qu'elle était visible, qu'elle se manifestait à travers tous mes pores. Et pourtant, je crois être le seul à l'avoir perçue, à l'avoir regardée en face.

Le vent tourne, l'ambiance change, et je sais alors qu'il est là. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir que Taehyung se tient derrière moi.

Je ne fais pas un geste, j'ai besoin de ce temps pour moi, pour penser. Mes émotions sont sans dessus-dessous dans mon esprit, et il me faut les remettre dans le bon ordre, si je ne veux pas faire des choses que je vais regretter.

Visiblement, il ne se rend pas compte de ma détresse et se met à parler doucement :

— Je n'arrive pas à réaliser, Jungkook.

Je sais trop bien ce que cela signifie. Il ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive, ni pourquoi il subit tout ça. Je suis sûr qu'il se demande s'il le mérite, et je suis certain qu'il pense que oui.

Mais moi, je sais que non, personne ne mérite un tel déferlement de violence.

— Je pense que je devrais retourner chez moi et réfléchir, pour trouver une solution, continue-t-il.

Je ris malgré moi. Quand tes propres parents se fichent de qui tu es, d'à quel point tu souffres par leur faute, c'est qu'il n'y pas de solution. Je suis bien placé pour le savoir. J'ai appris, à travers des années de désillusion, qu'il n'y a rien de plus dévastateur que l'indifférence de ceux qui devraient te protéger et t'aimer inconditionnellement.

— Tout ça te fait rire ? Vraiment ? s'énerve-t-il et je l'imagine faire de grands gestes pour ponctuer ses paroles, ne serait-ce que pour la forme.

C'est fou comment, en quelques semaines, j'ai repéré tout ça chez lui. Il représente mon passé, comme l'extension d'une ancienne vie qui vient polluer mon présent.

Je me tourne vers lui. 

Les mains sur les hanches, il me fusille du regard, et je ne peux que sourire. Un sourire triste, parce que je ressens la peine qu'il cache sous toute cette couche de haine.

Sa défense dans ce monde est sa colère, son arrogance aussi. Nous sommes différents sur ce point, ma défense à moi est le repli. Puis les poings, plus tard.

— Tu vas jouer au muet encore longtemps, sauvage ?

J'incline la tête, ne me formalisant plus à propos de ce surnom, puis me lève, laissant ma nourriture sur le sol. Je m'approche de lui, à présent vêtu des habits qu'il portait la veille, ces derniers gardant l'empreinte de son sang séché. C'est un dur rappel de ce qui s'est passé.

— Je comprends, flocon, dis-je dans un souffle. Ta douleur, je la ressens aussi.

Son masque craquelle un instant, un instant si bref. Il est tellement doué pour se cacher derrière ses remparts, pour faire semblant. Je n'aime pas ça, je n'aime pas le voir réprimer ses faiblesses. Pas avec moi, je peux les encaisser.

— Ce n'est rien, juste quelques égratignures, je vais m'en remettre, enchérit-il en inspirant plus fort qu'auparavant.

— Je ne te parle pas de ces blessures-là, Taehyung.

Il pince les lèvres avant de détourner les yeux vers le ruisseau derrière moi, évitant ainsi de croiser mon regard. Il fuit cette conversation, il en a peur. Finalement, sa défense n'est peut-être pas toujours l'attaque, mais aussi le repli, comme c'est le cas pour moi.

Je me place devant lui pour qu'il n'ait d'autre choix que de me voir. Ses pupilles brillent, et ce n'est pas à cause du soleil qui a décidé de se cacher derrière les nuages, à l'instar de flocon.

Je ne peux m'empêcher de déposer ma main sur sa joue, le temps d'un instant. Je ne supporte pas ce que je lis dans son regard ; où est cette flamme glaciale qui danse sans cesse depuis son âme ? A-t-elle été éteinte ?

Mes doigts suivent un chemin qui leur est propre, passant de sa joue à ses yeux, où je capture une larme avant qu'elle ne se forme. Ensuite, je place mon pouce sur sa lèvre inférieure pour l'inciter à relâcher la pression que ses dents exercent dessus, et il finit par la laisser tranquille. Il est déjà blessé à cet endroit, je ne veux pas qu'il se fasse du mal en plus.

Je remarque que ses paupières se sont fermées sous mon geste, et je l'observe alors qu'il a les traits apaisés. Pourtant, son front continue de se plisser par intermittence, et je perçois la montée de son rythme cardiaque, rapide et irrégulier. Paradoxalement, il dégage une impression de calme retrouvé, comme si la lourdeur de la peine qui pesait sur ses épaules s'était légèrement allégée.

Suis-je capable de lui voler un peu de sa tristesse ?

Puis-je en supporter davantage ?

Nos deux valises ensemble, ne sont-elles pas trop lourdes à porter ?

Tout à coup, Taehyung ouvre les yeux et les braquent sur moi. Ses pupilles, d'une intensité troublante, me perturbent plus que je ne le voudrais. Je n'arrive pas à déterminer ce que je vois exactement dans son regard. Il ne m'a jamais fixé ainsi, comme si... il avait besoin de moi.

Il place alors une main sur mon abdomen et je tressaille. Je regrette de ne plus avoir de chemise pour maintenir une certaine distance entre nous. Comme par réflexe, cette nouvelle proximité me révulse, mais étrangement, elle me picote également. Je sens des fourmis irradier de sa paume, tentant de me transmettre son énergie, son langage.

Il remonte alors, doucement, lentement, jusqu'à dépasser ma clavicule et atterrir dans mon cou, où ses doigts s'attardent quelque peu sur ma mâchoire.

Je ne recule pas, je n'ai pas peur. Il ne me fera pas de mal, je ne crois pas. Il essaie de rentrer en contact avec moi d'une manière totalement différente, inconnue. Je le sens, il cherche à me dire quelque chose, et je ne sais pas comment répondre à son message silencieux, ni même comment interpréter ce que je lis dans ses gestes et dans ses prunelles.

Nos mains semblent se verrouiller sur nos corps, jusqu'à ce que Taehyung me tire un peu plus à lui. Ma tête se rapproche alors dangereusement de la sienne, et je reste totalement interdit. Mes muscles se tendent et je me fige, notamment lorsque mes lèvres touchent les siennes.

Il a les yeux fermés tandis que cette caresse me paraît si intime que j'ai l'impression d'entrer en lui, au point de ne plus savoir comment respirer. 

C'est chaste, simple, doux. Etrange aussi.

Il me quitte une seconde et soupire contre ma bouche :

— Ferme les yeux et suis-moi, sauvage.

Alors je le fais, je l'écoute. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrive plus à réfléchir quand il colle à nouveau ses lèvres sur les miennes.

Il appuie un peu plus fort sur ma bouche, malgré sa blessure, comme pour me dire qu'il n'est pas une petite chose fragile, qu'il peut le supporter, me supporter. J'écoute aussi mon corps qui me demande de m'approcher encore, jusqu'à ce que nos poitrines se touchent. Je le sens respirer tout contre moi, j'entends son cœur battre contre le mien, et c'est une sensation singulière. J'en tremble légèrement.

Tout ce que je sais, c'est que je n'ai pas envie de le lâcher.

Il mordille ma lèvre inférieure et je ne ressens pas cela comme une intrusion lorsqu'il glisse sa langue dans ma bouche. Ce ballet improvisé entre nous fait monter mon rythme cardiaque en flèche tandis que je sens sa main se déplacer jusqu'à mes cheveux qu'il emprisonne fermement entre ses doigts.

Je suis le mouvement, comme il me l'a demandé. Un mouvement qui n'est jamais constant et qui semble toujours s'accélérer, au même titre que les pulsations de mon organe vital. J'ai le besoin viscéral de le sentir plus près encore, si c'est possible.

Putain.

Je le presse davantage contre moi en plaçant une main au creux de ses reins, tout en ne lâchant pour rien au monde sa joue. Cet instant ne doit pas être simplement un instant, je veux qu'il dure un peu plus longtemps. Pour une fois.

Mais ce n'est pas le cas.

Soudain, il se détache de mes bras et s'enfuit aussi vite que sa jambe blessée le lui permet.

Je cligne plusieurs fois des yeux, complètement sonné, abasourdi, le cœur prêt à se décrocher de ma poitrine.

Qu'est-ce que c'était que ça ?

________

NOTE DE L'AUTEURE :

Oh que j'ai hâte d'avoir vos avis sur ce chapitre !! Vous a-t-il plu ?

Alors, que pensez-vous de ce premier bisou ?

Et les réflexions intérieures de Jungkook, vous semblent-elles légitimes ? 

Et la réaction de Taehyung, pourquoi s'est-il enfuit d'après vous ?

Ces deux-là sont sur la défensive, pourtant ils n'arrivent pas à se séparer pour autant... Que leur réserve la suite ?

Je peux juste vous dire que tout ne sera pas simple, vous l'imaginez bien !

Des bisous, mes Dumiz !

Era xx

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