¨PDV ???¨

Je vois flou, je me sens vide, ce n'est peut-être pas qu'une impression. Difficile de se lever quand il manque mon avant bras, ainsi que ma jambe droite sans oublier la peau de mon épaule qui se barre peu à peu. Je pensais que ma vue s'améliorerait mais c'est toujours flouté. Du sang bleu coule le long de mon dos et aucun indice sur la raison de mon état à l'horizon. J'essaye de discerner ce qui se trouve autour de moi, une rivière et puis rien d'autre. Comment j'ai pu atterrir ici ? Cette même question se répète en boucles dans ma tête, évidement sans réponse. Il faut qu'on me répare, si je reste ici ça ne sera pas possible. J'essaye maintes et maintes fois de me relever mais je finis toujours par retomber. Je me résigne à me traîner au sol avec la main qui me reste, cette scène doit être vachement glauque et je dois être pitoyable, mais je m'en fiche. Je ne sais pas où je me dirige, mais c'est sûrement mieux que de mourir au milieu de nulle part. Peut-être vais-je atteindre la civilisation ? Ça vaut le coup d'essayer.

Plus je progresse plus ma vision grésille. J'ai l'impression de voir quelque chose au loin... mais impossible dans être sûr, la nuit commence à tomber, ça fait combien de temps que "j'avance" ? Pas le temps d'y réfléchir, faut que je me sorte de cette situation, j'ai l'impression d'entendre une voix au loin, qui se rapproche de plus en plus, je n'arrive pas à discerner cette personne avec cette vision merdique, mais on dirait un homme brun, assez grand. C'est pas la meilleure description du monde mais c'est mieux que rien. "L'homme brun" me prend dans ses bras et m'emmene je ne sais où, au point où j'en suis...

C'est avec une sensation de bien-être que j'ouvre les yeux, avec une vision parfaitement nette, chose qui est plutôt cool, je me redresse et vois un... salon ? Au moins "l'homme brun" ne me veux pas de mal c'est déjà une bonne chose, enfin je crois. Je me fais couper dans mes pensées les plus intéressantes par une femme d'une quarantaine d'années qui rentre dans la pièce ou je me trouve. Elle me regarde et cris vers la porte par laquelle elle est entrée.

-Il est réveillé !

Et les présentations on s'en bat les steaks ? Pour le moment oui apparemment. Puis une autre femme plus jeune à lunettes entre dans la pièce accompagnée de celui qui doit être "l'homme brun" qui lui, devait avoir également une quarantaine d'années.

-Comment te sens tu ? Me demande "l'homme brun".

-Heu... bien, je suppose que c'est vous qui m'avez réparé non ?

-Pas vraiment, celle qui t'a réparé est Hansi Zoe, la femme aux lunettes, juste à coté de ma femme Carla Jaëger et moi c'est Grisha. Et toi, as-tu un nom ?

-J'en sais rien... je sais même pas comment j'ai pu être dans un état aussi lamentable, j'ai aucun souvenir, comme si on avait remis ma mémoire à neuf.

-C'est étrange, déclare la fameuse Hansi l'air soucieuse.

-J'ai l'impression d'être dans un monde que je ne connais pas, c'est perturbant... rajoutai-je.

La prénommée Carla pose sa main sur mon épaule en me souriant sûrement en signe de soutient avant de prendre la parole.

-Je suppose que tu as beaucoup de questions à poser dans ce cas.

-Oui c'est vrai, avouai-je.

-Pour commencer il faudrait te trouver un prénom, du moins provisoirement avant que tu ne retrouves la mémoire si c'est possible, déclara Hansi.

-Et pourquoi pas Eren ? Propose Grisha.

Je me mis à réfléchir quelque instant, de ce que je peux savoir l'histoire du prénom Eren est assez mystérieuse, ça correspond bien à ma situation actuelle, mais d'ailleurs comment ce fait-il que je n'ai pas tout oublié de mon savoir ? Comme si ça avait été choisi minutieusement... Je finis par répondre que ce prénom me plais et un sourire se décrocha de la part de Carla et Grisha. Après cela Hansi commençe un monologue pour m'expliquer l'histoire du  monde dans lequel nous sommes.

-Nous sommes en l'an 3002, il y a de cela 1000 ans il existait encore des continents et la population était très large, la pollution était déjà présente mais tant que ça ne causait pas de grosses pertes les humains d'autrefois ne faisaient rien pour régler le problème, le réchauffement climatique augmenta de plus en plus puis les glaciers et la banquise ont fini par fondre complètement ce qui fit augmenter le niveau de l'eau, les îles ont fini par sombrer puis pratiquement tous les continents ont suivi, seul le continent Européen a survécu, beaucoup de morts animales et humaines ont suivi ce drame. L'humanité s'est alors divisée en deux, les phaïs et les stratiäs. Les phaïs, dont nous faisons partis, vivent dans la grande ville de Keläm ; et de l'autre coté de la frontière entre les deux peuples vivent les stratiäs qui vivent dans la ville de Osmas.

-Pourquoi y a-t-il une frontière ? Demandai-je.

-J'y viens, autrefois les phaïs et les stratiäs étaient en paix, ils se complétaient, mais il y a 200 ans tout changea. Une guerre civile éclata entre les deux peuples, la raison ? Nous l'avons tous oubliée au fil du temps, aucune archive permettant de connaître l'élément déclencheur, mais la haine resta malgré tout. Un mur fut construit il y a plus d'un siècle entre les 2 villes et depuis chaque peuple veut éliminer l'autre, des attentats, des fusillades et j'en passe font rage dans les villes de Keläm et Osmas. Pour en revenir à la frontière elle n'est presque pas traversable, peu de personnes ont pu la passer, sauf les militaires et les individus qui possèdent des contacts.

-Il y a une différence entre les phaïs et les stratiäs ? Demandai-je à nouveau.

-Oui, les stratiäs possèdent une marque d'instinct sur le dos, l'épaule ou la cheville qui ressemble à un demi cercle avec une barre à l'intérieur. Il faut aussi savoir qu'ils détestent les cyborgs, sûrement parce que les phaïs les ont crées, comme tu peux te douter c'est impossible pour un cyborg d'aller à Osmas, avec le losange qu'ils possèdent sur leur front ils se feraient repérer.

-Je vois... fut la seule chose sortie de ma bouche.

-D'ailleurs ne sois pas surpris si à l'avenir tu rencontres des phaïs qui te regardent bizarrement, on va dire que certains ne vous aiment pas spécialement, mais les intolérants se font plus rares.

-Ça me fait une belle jambe...

Ça n'a pas l'air très glorieux comme monde... je suppose que je me ferai mon propre avis quand je sortirai d'ici, enfin je sais pas où je vais loger... Le silence règne dans la pièce, je décide donc de le briser.

-Vous travaillez dans la conception de cyborgs ? Demandai-je à Hansi.

-Hum pas vraiment, répondit-elle en se grattant la nuque, je suis étudiante en deuxième année. Je t'avoue que j'étais toute émoustillée à l'idée de m'occuper d'un cyborg pour la première fois, je suis contente de ne pas m'être foirée ! Oh et tutoie moi, je suis pas vielle haha.

-Comme tu voudras, répondis-je.

-Tu as finalement déterminé son modèle de série ? Demande Grisha.

-Non, c'est intriguant...  l'année dernière j'ai pu étudier tous les modèles existants mais le tiens Eren reste inconnu.

-Et bah... on peut dire que je suis l'être le plus mystérieux connu à ce jour... soufflai-je.

-Ne sois pas découragé, on trouvera bien qui tu es vraiment et ce qu'il t'est arrivé, me rassure Carla en me souriant.

-En attendant où vais-je aller ? Demandai-je.

-Tu peux rester ici si tu le souhaites, tu ne nous déranges pas, s'exclame Grisha.

-Pourquoi faites-vous tout ça pour moi ? Vous m'avez sauvé la vie et maintenant vous continuez à vous occuper de moi... dis-je en regardant le couple un à un.

-On ne va pas te laisser dans la misère, commençe Carla, quand on peut on aide les personnes dans le besoin, même si tu es un cyborg tu n'es pas une exception et puis tu n'as pas l'air très désagréable même si tu as l'air un peu hargneux, rigole-t-elle ce qui me fit sourire.

-Vous en pensez quoi de cette fameuse guerre ? Demandai-je.

Et oui c'est la journée des questions autant en profiter.

-Et bien... commence Grisha.

Au moment où il allait me répondre un grand boom se fit entendre, sans savoir d'où il vient.

-Merde c'est quoi ça encore ? Rugit Hansi en sortant à toute vitesse de l'appartement suivie de Grisha, Carla et moi-même.

Une fois dans la rue c'est le bordel, des cris, des gens qui se battent, tellement de monde que c'est difficile de s'y retrouver, je ne sais pas ce qui se passe mais ça n'a pas l'air d'être une bonne chose.