Chapitre 10 (partie 2)
«Amanda tu es ma sœur, ma jumelle et rien ne pourra nous séparer, je te le promets! Je veux que tu gardes en tête que même si nous ne sommes pas ensembles nous sommes liés, quoi qu'il puisse arriver.
Si je t'écris cette lettre c'est parce que quelque part je suis lâche, lâche de ne pas pouvoir te dire de vive voix que je dois m'en aller, prendre le large et réfléchir à ma vie. Je ne sais pas pour combien de temps exactement, je n'y ai pas encore pensé...
Beaucoup d'évènements se produisent en ce moment et tu n'en connais pas le quart...
Je sais que notre séparation va être dure et douloureuse mais il va falloir l'affronter, il va falloir que tu te relèves encore plus forte parce que je ne veux pas que tu sois malheureuse par ma faute!
J'aimerais te dires où je m'exile mais j'en suis incapable parce que moi même je ne sais pas ou je vais, je pense vagabonder pendant quelques temps pour découvrir de nouveaux paysages.
Je donnerais de mes nouvelles au plus vite, à toi ou à maman, essai de la rassurer si besoin, je ne veux pas lui causer de problèmes inutiles, je ne veux pas que vous soyez malheureuses par ma faute, je veux juste m'éloigner de plusieurs personnes pendant quelques temps...
S'il te plaît, ne te dispute pas avec Kristen. Je dois t'avouer que si je pars c'est en parti pour lui échapper. Je l'aime réellement et tu sais, je ne savais pas ce que ça faisais de tomber amoureux avant que je ne croise ses yeux, je ne savais pas que le fait d'être ignorer faisait aussi mal... Je ne veux pas m'éterniser sur ce sujet mais tu l'as sans doute remarqué hier, cette histoire m'a causé quelques ennuis.
Avant de terminer cette lettre et de te laisser, j'aimerais que tu me promettes même si je ne peux pas l'entendre, de rester avec Kristen et que toute les deux vous vous éloignez de Brook et de sa bande, elles sont toxiques et il est temps que vous ouvrez les yeux sur ce point.
Maintenant que j'ai étalé le contenu de mes pensées sur ce bout de papier je vais partir sans attendre, parce qu'autrement je vais me mettre à pleurer et tu sais à quel point je déteste ça!
Je t'aime ma sœur, rien ni personne ne te remplacera, ne l'oubli jamais»
Mes joues sont inondées de larmes lorsque j'achève ma lecture.
Alors c'est réel, Matthew est parti. Je ne peux pas le croire, je n'arrive pas à imaginer mon ami écrivant cette lettre de retour de cette soirée catastrophique, après m'avoir déposé inconsciente sur le lit de la chambre d'ami de Brook. Pourtant je reconnais son écriture et sa façon maladroite de rédiger un texte. Il a voulu exprimer tellement de sentiments différents dans son court récit qu'il n'a pas prit la peine de formuler des phrases cohérentes entre-elles. Tout paraît confus et malgré ça je comprends parfaitement qu'il est parti, qu'il a d'une certaines manière fuit ses problèmes.
Un poids énorme et lourd s'installe sur mon cœur, comme un boulet venant s'accrocher à la cheville d'un prisonnier. Je ferme les yeux pour tenter de chasser ma culpabilité, tout est de ma faute, je n'ai pas su voir les sentiments qu'il éprouvait à mon égard. Cette histoire ne se serais pas produite si j'avais pris le temps d'examiner ses intentions envers moi. Seulement, j'ai préféré jouer la carte de la sécurité en me persuadant que nous étions de simples amis.
Je ne peux néanmoins pas m'apitoyer sur mon sort, je dois consoler Amanda même si elle me repousse. Elle vient de perdre son frère jumeau, son repère, elle a besoin de soutien pour ne pas sombrer.
Je pose donc la feuille sur le sol et m'approche de nouveau vers Amanda, je me racle la gorge pour faire taire les sanglots qui font trembler ma voix, je dois paraître forte pour la soutenir. Je prends ensuite la parole, quelque peu hésitante:
– Je suis désolé Amanda, tellement désolé... Je sais que c'est de ma faute, je m'en veux terriblement. Je n'ai jamais voulue que ça se passe de cette manière, je te le jure!
Elle relève ses yeux tristes vers mon visage. Ils sont extrêmement rouges, indiquant que cela fait un long moment qu'elle pleure. Elle prends une profonde inspiration pour parler sans hoqueter puis se lance:
– Je sais que tu ne l'as pas voulue mais c'est arrivé et maintenant je n'ai plus personne...
Sa réplique me déchire littéralement le cœur. Elle vient de perdre son repère dans ce monde, son frère jumeau. Elle ne sais plus quoi penser, quoi faire, elle se sent simplement submergée par les émotions et la peur. Elle a peur de se retrouver seule face au monde. Je ne peux pas la laisser imaginer une telle chose parce que même si elle a perdue un être qui lui est particulièrement chère il lui reste ses ami, il lui reste moi et elle peut compter sur mon soutient. Quelque part cela me rend triste qu'elle pense qu'elle est seule à présent et qu'elle n'imagine pas que je vais rester à ses côtés. Bien que nous nous connaissons pas depuis très longtemps je m'entends à merveille avec elle, il est donc impensable que je la laisse tomber dans ce genre de moment.
Je lui répond donc d'une voix qui se veux rassurante, après qu'une larme se soit échappée de mon œil droit:
– Tu m'as moi, je suis là pour toi, je ne te laisserais pas tomber.
Je n'attends pas une quelconque réaction de sa part pour la prendre une nouvelle fois dans mes bras, je sais pertinemment qu'elle se sent perdu à cet instant et je me dois de la réconforter, de la soutenir. Elle ne proteste pas face à ma nouvelle marque d'affection, je l'entends néanmoins sangloter contre mon épaule, je la serre donc d'avantage contre ma poitrine, comme si je voulais protéger quelque chose de fragile. J'essaie de retenir mes larmes et sanglots qui se font de plus en plus envahissants, je ne veux pas lui montrer que cette situation me touche, qu'elle me dévaste autant qu'elle. Je me sens terriblement coupable du départ de Matthew, même si dans sa lettre il explique que d'autres raisons l'ont aussi poussées à quitter le campus, je ne peux m'empêcher de croire que je suis en grande partie responsable de sa désertion.
Je place ma main dans son dos pour entamer de légères caresses, espérant que ce geste calmera ses sanglots. Je n'ai jamais été très forte pour réconforter les personnes malheureuse, j'ai sans cesse peur de dire une phrase qui blessera encore plus la personne concernée.
Je la sens peu à peu se calmer contre mon buste, son corps se détend à mesure que sa respiration s'apaise. Je me détache après quelques minutes, hésitante, j'ai peur de découvrir ce que cache son regard. Je garde mes mains sur ses épaules et la tient devant moi comme pour l'examiner. Elle à d'abord le regard rivé sur ses genoux écrasés contre le sol mais très vite elle le relève pour le planter sur moi. Je peux ressentir toute sa tristesse et sa peur seulement à travers son regard. Je peux aussi discerner les cernes qui entourent ses yeux rougis, elle doit être tellement fatiguée après toute ces émotions, elle a besoin de repos. Je me lève en lui agrippant le haut du buste afin de l'aider à tenir debout sur ses jambes. Je l'accompagne jusque dans sa chambre, je l'assiste jusqu'à ce qu'elle plonge au fond de son lit. Elle ne proteste pas, elle se laisse simplement guider en hoquetant. Je m'assoie au bord de celui-ci en lui caressant le haut de son crâne dans un geste qui se veut rassurant. J'ai l'impression d'endosser le rôle d'une mère bordant son enfant après un cauchemar mais c'est mon amie, je tente d'avoir les bons gestes pour la calmer.
Je sors de sa maison à pas de loup après m'être assurée que son sommeil était profond, je veux être sûre qu'elle ne bluff pas pour que je m'en aille.
Je remonte dans la voiture de Brook pour retourner vers la demeure de cette dernière, plus prudemment qu'à l'aller. J'aurais aimé rester auprès d'Amanda afin de la surveiller et surtout l'épauler à son réveil mais je ne peux pas, je dois aller informer les filles de la situation et rendre le véhicule que j'ai emprunté à son propriétaire.
Je pénètre dans le salon de Brook aux alentours de 21 heures. Les filles sont toujours là, regroupées dans le salon. Leurs yeux sont rivés vers l'écran géant qui diffuse les derniers épisodes d'une série policière à la mode. Elles accompagnent leur petite soirée télé avec des chips et des soda. Leurs visages sont totalement détendus, comme si rien ne c'était produit la veille, comme si le fait qu'Amanda ne donne plus de signes de vie était normal. Une intense colère monte en moi face à cette scène surréaliste, je ne comprends pas comment elles font pour ne pas s'inquiéter un minimum pour leur amie.
Je m'assoie sur le canapé aux côtés de June en guettant leur réaction. Je les vois rigoler après une réplique du personnage principal mais aucune d'elles ne daignent me jeter un regard, bien trop absorbées par l'émission. Je me racle alors la gorge pour attirer leur attention, leur comportement m'exaspère. Brook fini par attraper la télécommande posée sur la table basse et éteint l'écran. La pièce devient tout de suite plus sombre, seule une lampe de chevet posée sur une commode émet de la lumière.
Cette dernière me questionne, après avoir regardé chacune des filles:
– Alors? Tu l'as retrouvée?
– Oui, elle était chez elle.
Ma réplique sonne comme un reproche. Je veux leur faire comprendre que moi contrairement à elles je suis une véritable amie car je n'ai pas laisser tomber mes recherches au premier obstacle. Brook, hausse les épaules pour marquer son indifférence. Je n'ai pas le temps de réagir que June demande innocemment:
– Pourquoi elle ne revient pas avec nous?
C'est à moi de regarder les filles tour à tour, je les dévisage pour voir si elles s'inquiètent vraiment ou si elles éprouvent seulement de la curiosité. Je sais que ce n'est pas à moi d'annoncer cette nouvelle mais Amanda est incapable d'en parler pour le moment et je sais pertinemment qu'elles ne vont pas me lâcher si je ne leur avoue pas toute la vérité. Alors, je me lance, hésitante, après avoir longuement soufflée dans le but de chasser mon stress:
– C'est Matthew... Il a pris toute ses affaires et il est parti mais on ne sait pas où. Il a seulement laissé une lettre pour Amanda... elle est vraiment triste...
Alors que je pensais que Brook allait prendre la parole pour lancer une de ses habituelle réplique glaciale, c'est finalement Abigail qui se redresse de son fauteuil pour prendre la parole, d'une voix cassante:
– Et bien bon débarras Il a enfin compris qu'il était temps pour lui de partir puisqu'il n'est plus le bienvenue ici!
Toutes les filles sans exception hochent la tête en émettant des éclats de voix, semblable à des rires moqueurs. Elles rigolent comme si la réplique d'Abigail était une blague hilarante. Je reste interloquée quelques instant, je n'arrive pas à réagir face à leur comportement enfantin. Je suis d'autant plus surprise par leur manque d'empathie lorsque Brook rallume la télévision et qu'elles se replongent toute dans l'émission qui passe sur l'écran. Elles n'en n'ont réellement rien à faire de la nouvelle que je viens d'annoncer, elles replongent leur mains dans le bol de chips et sirotent leur soda comme si tout allait bien. Leur manque de maturité m'exaspère réellement, Amanda est notre amie et elles n'ont même pas demandées de ses nouvelles. Plus encore, je me demande pourquoi Abigail à dit ce genre de chose. Bien que Matthew ne restait plus avec nous ces derniers temps, je ne l'ai jamais vu se disputer avec une des filles de la bande. Certes il se méfiait de Brook et m'a demandé à plusieurs reprises de ne plus rester avec elle mais je ne pense pas que les filles soient au courant de cela.
Je me sens soudainement oppressée dans cette maison, bien qu'elle soit immense, j'ai l'impression que je suis coincée entre ces quatre mur. J'ai la sensation de ne peux pas pouvoir respirer correctement tant une boule de haine se forme au creux de mon estomac. Je me lève d'un bon en leur annonçant que je ne reste pas. Elle me réponde d'un simple «d'accord», sans même m'adresser un regard.
Je sors de la maison en claquant la porte. J'ai besoin de marcher, de respirer de l'air frais pour me vider la tête et faire le point sur la situation. Tant de choses viennent de se produire en l'espace de 24 heures! D'abord il y a la bagarre qui a éclatée entre Taylor et Matthew, mes deux amis, puis la déclaration de Matthew avant que je ne m'évanouisse, déclaration d'amour à laquelle je ne m'attendais pas du tout puis son départ vers une destination inconnue et pour couronner le tout l'indifférence des filles face à cette terrible situation.
J'ai l'impression que mon cerveau surchauffe, j'ai mal à la tête à force de ressasser toute cette histoire mais je ne peux pas me l'enlever de l'esprit. A chaque fois que je cligne des yeux l'image de Matthew se glisse dans l'obscurité, j'ai l'impression d'entendre son rire résonné dans mes tympans. J'ai simplement l'impression de devenir folle!
Dans un geste inconscient, alors que je marche toujours dans les rues désertes en direction du campus, j'attrape mon téléphone pour composer le numéro de Matthew. J'ai besoin de savoir s'il va bien, je dois au moins essayer de le joindre une fois.
Les sonneries retentissent et se font interminables, je prie silencieusement pour qu'il décroche, pour qu'il me donne un signe de vie.
Un léger grésillement se fait entendre puis une voix grave s'élève, sa voix! Mon cœur rate un battement, je l'entends!
Alors que j'allais prendre la parole, ce dernier entonne d'une voix machinale:
– Je ne suis pas là pour le moment, rappelez moi plus tard.
C'est son répondeur, récitée de sa voix monotone avec une pointe d'agacement. J'écrase mon doigt sur la touche rouge pour raccrocher et éclate en sanglot. J'ai tellement espéré l'espace d'un instant. J'ai vraiment cru qu'il était à l'autre bout du fil et qu'il allait me parler, me rassurer... D'une certaine manière je lui en veux terriblement d'être parti sans même me laisser un mot à moi aussi, je suis blessée parce qu'il a disparut sans rien annoncer, du jour au lendemain.
Cette nuit là, après être rentrée dans ma chambre pour me plonger directement sous mes draps, sans même avoir pris le temps de me changer, il m'est impossible de trouver le sommeil malgré ma plus grande volonté. Je ressasse le passé en sa compagnie. Je repense à tout nos merveilleux moments passés ensemble, à ces dernières semaines où il s'est montré plus proche de moi que jamais. C'est en me remémorant les nombreuses soirées où il m'a tenue compagnie alors que j'étais malade que je réalise qu'il essayait de se rapprocher au maximum de moi, je réalise qu'il avait des arrières pensées en se montrant aussi attentionné.
L'angoisse prend peu à peu possession de mon corps, me faisant d'abord culpabiliser parce que je n'ai pas su déchiffrer ses attentes. Je n'ai pas su être attentive et à l'écoute envers mon ami puis je me rend compte que demain lorsque je sortirais de mon bâtiment de littérature à la fin de la journée, je ne le verrais pas appuyer contre le petit mur de pierre, une paire de lunette posée sur le bout du nez à m'attendre patiemment. Je réalise que je n'irais plus faire du shopping avec lui, que je ne passerais plus mes soirées en sa compagnie à regarder des films idiots, tout cela parce que je ne le reverrais sans doute jamais...
*****
Mon réveil sonne en ce lundi matin mais mes yeux sont déjà ouverts depuis longtemps, je dirais même qu'ils ne se sont pas fermés un seul instant depuis la veille.
Je n'ai ni la force ni le moral à me rendre en cours pour écouter un professeur aussi vieux que le monde déblatérer sur les anaphores que nous pouvons trouver dans différents bouquins. J'éteins donc rapidement cette aigüe sonnerie qui me perce les tympans et me retourne dans mon lit pour être face au mur, cherchant le sommeil qui me nargue.
Quand je parviens à m'assoupir pour la première fois depuis que je suis entrée dans se lit la veille, mon téléphone se met à sonner. Je me redresse immédiatement puis tâtonne précipitamment ma table de chevet à sa recherche, faisant ainsi tomber quelques papiers. Un infime espoir né dans mon esprit, l'espoir de voir le prénom « Matthew » s'afficher sur l'écran lorsque je vais le porter à mes yeux. Je souffle longuement quand je le tiens dans ma main droite puis ouvre les yeux sur la forte source de lumière.
Je me laisse tombée en arrière, me rallongeant sur mon lit et lâche un profond soupir. C'est seulement Brook qui tente de m'appeler. J'ignore complètement l'appel, je ne tiens pas à lui parler, je suis encore en colère contre elle et les filles. C'est à ce moment là que je remarque que je suis seule dans la chambre, une nouvelle fois, ma colocataire à décidée de découcher, pour mon plus grand bonheur.
J'abandonne l'idée de dormir puisque de toute manière je sais pertinemment que je n'y parviendrais pas. J'attrape alors une multitude de bouquin aussi déprimant les uns que les autres et formes une pile à côté de mon corps assit en tailleur sur le sol.
J'attrape le premier de la haute pile et commence à lire les premières pages. Avec un peu de chance, ces romans m'aideront à m'évader de ma triste vie le temps de quelques heures.
C'est ainsi que passe la semaine. Mes journées se résument à me plonger dans de sordides livres pour tenter d'oublier la réalité. Je ne suis pas retournée à l'université pour suivre ne serais-ce qu'un cours car je n'en ai pas la force, je ne me sens pas capable d'affronter le monde extérieur. J'essaie de dormir sans y parvenir, pourtant tout les signes de fatigues sont présents, autant physiquement que mentalement... Lorsque je n'ai pas le nez dans mes bouquins, je regarde des films tout aussi dramatiques. J'ai aussi arrêté de me nourrir «normalement». Mon corps refuse d'ingérer les aliments que je lui offre, qu'ils soient solides ou liquides. La vue de toute cette nourriture me donne la nausée. Les filles m'appellent souvent pour prendre de mes nouvelles mais je ne leur réponds pas, je suis toujours aussi en colère contre elles, contre leur comportement enfantin. Ce qui me plaît le plus dans cette histoire c'est le fait qu'Abigail ne rentre plus dormir sur le campus pour une raison qui m'aie totalement inconnue.
J'ai néanmoins toujours contact avec Amanda, je lui ai promis d'être là pour elle alors je fais de mon mieux pour tenir ma parole même si l'entendre parler de Matthew me serre le cœur.
Elle non plus n'ai pas retourner en cours depuis cette affreuse nouvelle, elle est malheureuse mais tente plus que moi de s'en sortir en marchant quelques après-midis dans les rues de la ville. Elle dit avoir besoin de voir des personnes inconnues pour surmonter cette épreuve. Tout le contraire de moi qui reste seule à longueur de journée dans une chambre qui ne me plaît plus du tout. J'aimerais changer de logement mais les procédures sont beaucoup trop compliquées pour que je m'aventure dans cette affaire.
En réalité, si je suis aussi mal depuis la découverte du départ précipité de Matthew c'est parce que je me sens coupable. Plus les jours passent, plus l'idée que je suis la seule responsable dans cette histoire se renforce dans mon esprit. Il est parti juste après la soirée, après s'être disputé pour moi et après m'avoir avoué ses sentiments auxquels je n'ai pas répondu. C'est forcément l'enchaînement de ces événements qui l'a poussé à prendre cette subite décision. C'est de ma faute si à présent Amanda est privée de son frère, c'est seulement de ma faute si tout cela s'est produit.
*******
Je suis concentrée dans la lecture de la pièce de théâtre Antigone de Jean Anouille lorsque Amanda m'appelle sur mon mobile. Après avoir posé mon bouquin je décroche. Elle m'explique brièvement qu'elle se sent seule aujourd'hui et que cela lui ferais vraiment plaisir que je sorte «de mon terrier» pour lui rendre visite. J'invente quelques excuses bidons pour échapper à cette sortie mais elle me connaît trop bien pour croire à ses mensonges. Je finie donc par accepter.
Je me lève de mon lit après avoir reposé mon téléphone sur ma table de chevet et pars inspecter mon armoire à la recherche de vêtements convenables, non sans un soupir.
Alors que je cherche dans une pile de pull un vêtement qui me convient, je pose ma main sur le sweat-shirt que Matthew avait laissé dans ma chambre la semaine où j'étais tombée malade. Il me l'avait prêté pour que je puisse dormir avec parce que selon lui il avait le «pouvoir» de faire guérir les gens plus vite. Je me rappelle avoir tellement rie lorsque j'avais entendue sa théorie que mes abdominaux me faisaient souffrir.
Je l'enfile rapidement, son odeur est encore imprégnée dans le tissus. Quelques larmes s'échappent de mes yeux rougit mais je les essuie vite d'un revers de la main. Je dois finir de me préparer pour aller rejoindre mon ami qui m'attend chez elle.
Je monte à bord du premier bus lorsque je suis descends de ma chambre. Je garde ma tête baissée vers mes chaussures tout le long du trajet, ne voulant pas croiser le regard des différents étudiants.
Je descends à l'arrêt qui se trouve à l'entrée de son quartier et finie les quelques mètres qui nous séparent à pieds. Je n'aime pas tellement marcher, surtout lorsque je me sens faible mais je n'ai pas vraiment le choix. Je n'ai pas revue Amanda depuis le départ de Matthew et je dois dire que j'appréhende cette nouvelle rencontre. J'ai peur de craquer et de fondre en larmes devant elle. Je sais que je dois me contrôler et lui apporter tout mon soutien dans cette épreuve difficile mais je ne suis pas certaine de réussir cette mission.
Je lève enfin mon regard vers la maison de mon amie alors que je suis sur le trottoir qui lui fait face. Mon regard aurait pu se poser sur les hautes herbes qui la bordes, signe que l'extérieur n'est plus entretenu ou encore sur la boîte au lettre qui déborde d'enveloppes blanches mais non, mon regard se pose directement sur la voiture de Matthew qui est garée négligemment devant le portail.
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Hey!
Qui dit nouvelle semaine dit nouveau chapitre! Je dois avouer que celui-ci est plus long que le précédent.
N'hésitez pas à voter et à commenter! :)
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