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4/ June (1)

June

— Ash, je t'assure, ce n'est plus possible !

J'observe, catastrophée, le sol jonché de vêtements, de boites de gâteaux et d'éléments indéterminés. En fait, non, je ne peux même pas appeler ça le sol. C'est tout sauf un sol !

Ashley passe la tête dans l'entrebâillement de la porte de la salle de bains et m'adresse un sourire contrit.

— Je suis désolée, je n'ai pas eu le temps mais promis, je range avant de partir !

Depuis ma tentative de suicide il y a trois semaines, elle s'est installée chez moi, refusant de me laisser seule. Je sais qu'elle pense bien faire, qu'elle s'inquiète à mon sujet, mais sérieux, je ne supporte plus de vivre avec elle ! C'est l'enfer ! Heureusement, elle part pour le week-end, j'aurai au moins deux jours de paix. Enfin, tout est relatif. Je suis censée lui envoyer des messages toutes les heures. En gros, c'est la mère que je n'ai jamais eue. Une mère qui me tape énormément sur le système. Mais paradoxalement, ça fait un bien fou de savoir qu'elle est dans ma vie, de compter pour elle, tout simplement...

Je frissonne, saisie par les réminiscences de cette nuit-là. Je ne me pensais pas capable de passer à l'acte. Mon psy dit que ça fait de moi un cas sérieux. Depuis, je l'ai viré, sans le dire à Ashley et Hank, qui me couvent comme une gamine de cinq ans qui fait des caprices.

C'est étrange, je me revoie saisir les comprimés, comme dans un état second. Ce n'était pas prémédité, mais pas complètement irréfléchi non plus. Je n'étais plus capable de penser à autre chose qu'à ma souffrance, mais sans sentiments, sans affect. Ça me fait peur, parce qu'au fond, je ne veux pas mourir. Mais parfois, vivre devient plus insupportable que de mourir, et se laisser dériver paraît tellement tentant... Puis je me demande si c'est le cas dans beaucoup de tentatives de suicides : l'impulsion face à l'acte et le soulagement d'être encore là, malgré tout... Combien sont morts sans avoir eu un Brody pour empêcher le pire ? Mes pensées s'évadent vers le beau brun. Je me suis mal comportée envers lui, du début à la fin, et depuis, je n'ai aucune nouvelles. Je sais juste que Hank l'a appelé pour le remercier. En même temps, qu'est-ce que je pourrais bien lui dire ?

Ashley rejoint sa chambre et vu le remue ménage, j'ose à peine m'en approcher. Elle revient vers le salon en tirant une grosse valise derrière elle.

— Rappelle-moi combien de jours tu pars ?

Elle lève les yeux au ciel en faisant la moue.

— On n'est jamais trop prudent vis-à-vis du temps.

— Tu pars à San Diego, pas en Antarctique !

Elle passe le week-end dans sa famille près de la frontière.

Ash noue ses longs cheveux en une queue-de-cheval décontractée. Ses grands yeux noisette sont ravagés par l'inquiétude malgré le sourire qu'elle m'adresse. Alors je m'approche d'elle et la serre contre moi.

— Tout ira bien, je te le promets.

Elle se recule sans un mot et j'admire un instant sa beauté métissée : avec une mère d'origine mexicaine et un père asiatique, son charme naturel ne laisse personne indifférent. On dirait une indigène des temps modernes. Elle m'observe un instant, quelques secondes qui me paraissent trop longues, alors mon esprit vagabonde vers le jour de notre rencontre. Je l'ai connue avant même que ma carrière ne décolle, j'ai une confiance totale en elle.

— Et pas de bêtises à la soirée, hein. Même si tu croises Zack !

Zack Sterling, l'acteur le plus en vogue de l'année. Et mon ex. Le concept de monogamie était inconnu au bataillon. J'y ai cru, pas très longtemps, mais j'y ai cru, puis après j'ai fais semblant... Par amour, par naïveté, parce que je savais que ça n'allait pas durer, par peur d'être seule, encore...

Ce soir a lieu comme chaque année, la fête d'anniversaire de Hank, en grande pompe. Tout le gratin d'Hollywood sera présent et je ne peux y couper. En même temps, j'y vais avec plaisir, je l'adore. La coqueluche du showbiz n'a pas volé sa place : il est honnête, travailleur, et il fait office de figure paternelle depuis la mort de mon père. Il est resté deux jours à mon chevet avec Ash, m'a couvert face aux médias, et m'a forcé à voir ce putain de psy. Même si la fête en elle-même ne m'attire pas plus que ça, j'ai envie de lui faire plaisir.

— J'aurais vraiment aimé t'accompagner...

— Tu détestes ces mondanités Ash, n'essaie pas de me faire croire que tu aurais apprécié la soirée. Tu n'es pas ma mère, OK ? Je sais que j'ai agi comme une imbécile, ça ne se reproduira plus.

— Tu es sûre ? demande-t-elle d'une voix sinistre. Parce que rien n'est arrangé, June...

— Je te le jure.

Je la regarde droit dans les yeux, l'air convaincant. Je souhaite la rassurer, mais je me sens tellement paumée que j'ignore même de quoi demain sera fait.

— Jurer, c'est ce que font les alcoolos. Et j'imagine que ceux qui font des tentatives de suicides jurent de ne pas recommencer. Tu m'excuseras de ne pas vraiment te croire...

Elle soupire et contemple l'état de la maison en grimaçant.

— Je vais ranger.

— Tu vas surtout rater ton avion. Marta passe demain faire le ménage, la maison survivra jusque-là ! File !

Ashley hésite, avant de planter un baiser sonore contre ma joue. À la française.

Je la regarde monter dans le taxi, puis referme la porte. Soudain le silence m'enveloppe, perfide, froid et terrifiant. Je me laisse glisser sur une chaise de bar, perdue. Mon regard s'attache à la grande horloge de la cuisine, comme hypnotisée par le tic tac lugubre qui résonne dans le vide. Voilà trois semaines que je n'ai pas été seule une seule seconde. Trois semaines que j'essaie de paraître sereine, forte et solide. Sauf que je ne le suis pas. Je n'ai qu'une envie : noyer mon mal être dans une bonne dose d'alcool, sentir le liquide parcourir mes veines et anesthésier mon esprit. Oublier, le temps d'une soirée.

J'essuie les larmes qui sillonnent mes joues et traîne les pieds jusqu'à la chambre pour dénicher une tenue de circonstance : la soirée débute dans deux heures.

Quand j'ai choisi une robe adéquate, je plonge dans un bain moussant un tantinet trop chaud, mais c'est un délice. Tellement que je perds la notion du temps : je manque de m'y endormir. Ensuite, c'est la course, comme d'habitude. J'ai beau me raisonner, faire un planning, me préparer en avance, rien n'y fait. Je suis toujours en retard. C'est comme une marque de fabrique. Un caprice de star. Le pire ? Ce n'est absolument pas fait exprès ! D'aussi loin que je m'en souvienne, ça a toujours été le cas : chaque matin je courrais déjà pour attraper le bus menant à l'école. On ne se refait pas !

Le bain m'a fait du bien, mon auto-apitoiement s'estompe. Si je ne peux changer le passé, j'ai besoin de l'occulter pour avancer, parce que l'envie de vivre n'est pas morte ce soir-là dans la loge. Ma souffrance non plus du reste, mais j'ai bien l'intention de reprendre les rênes de ma vie en main. Cette seconde chance qu'on m'a offerte, je compte bien ne pas la gâcher cette fois !

J'enfile mes bas incrustés de strass et ma robe sexy, puis je m'arrête quelques secondes face au miroir, et le reflet qu'il me renvoie n'est pas brillant. Je souffle exagérément et envoie par la même occasion valser une boucle blonde, qui retombe mollement sur ma joue. Ma course reprend après m'être rafraichi le visage sous l'eau froide – j'ai toujours bon espoir que l'eau glacée ravivera mes traits chiffonnés. Je tente de cacher mes cernes sous une épaisse couche de maquillage, et attrape mes bottes, mais je manque de m'étaler sur le tapis du salon.

Quand enfin je prends place dans ma voiture, échevelée, le chauffeur croise mon regard dans le rétroviseur mais n'émet aucun commentaire. Il se contente de prendre la route en toute discrétion. De toute façon, c'est ce qu'on attend de lui...

Je cale mon front contre la vitre froide et me recroqueville dans ma veste au design un peu criard, mais qui me sert bien en cette soirée de début de printemps. Il fait froid pour un mois d'avril, à peine dix degrés ce soir, mais le froid ne me fait pas peur. Je lève les yeux au ciel et ouvre ma fenêtre avec un petit sourire. Le vent s'engouffre, la brume tarde à se dissiper. Ma respiration haletante commence à se régulariser, mais laisse tout de même quelques buées s'échapper de mes lèvres entrouvertes. Vancouver me manque. J'adore cette ville, et tout ce qui s'y rapporte, de près comme de loin. De cette impression d'immensité aux portes de la ville, aux contrées éblouissantes de la nature, en passant par les habitants, qui n'ont pas leur pareille pour la chaleur humaine. Mais c'est surtout ma ville de cœur, j'ai grandi dans un petit village à quelques kilomètres à peine du centre. Elle m'enchaîne à elle, autant par les souvenirs que par la souffrance, pourtant, je ne peux m'en dissocier...

Lorsque que je pose un pied hors de la voiture, les flashs m'assaillent, les journalistes et les paparazzis se bousculent sur le tapis rouge menant à la splendide fête organisée par Hank. Tout est dans la démesure, comme le personnage. Originaire de Vancouver aussi, c'est lui qui m'a sortie de là. Il a fait de moi ce que je suis, je lui dois tout. Mieux, il a revêtu le rôle pas facile à endosser d'un membre de ma famille. Une sorte d'oncle ou même de père qui veille sur moi. Et je l'aime sincèrement en tant que tel. Il est un point d'ancrage dans ma vie, même si pour lui « business is business ».

J'entends quelques fans hurler pour un autographe, mais j'avance à pas cadencé, escortée de Gustus, lançant ça et là quelques sourires et signes de la main, pour donner le change. C'est Hank qui m'accueille en me serrant dans ses bras, pour le plus grand plaisir des photographes présents. Le lien entre nous est continuellement affiché aux yeux de tous et m'attire la sympathie du public. Il est à la fois sincère et nécessaire pour ma réputation en déclin. Je suis la chanteuse à la voix exceptionnelle et aux frasques connues de tous MAIS attachante.

— Désolée pour le retard. Bon anniversaire Hank !

— Si tu ne l'étais pas je m'inquiéterais ! June sans retard ne serait pas vraiment June, plaisante-t-il en déposant un baiser contre ma tempe. Tout va bien ?

Son ton badin n'en est pas un. J'apprécie sa sollicitude, mais j'en ai marre d'être prise pour une gamine sur le point de faire une connerie. Je temporise néanmoins mon agacement :

— Bien sûr.

L'instant d'après, mon producteur a déjà disparu, happé par ses connaissances. Je frotte mes mains contre ma robe et me dirige vers le bar. Juste un verre. Pour me détendre. C'est ce que je me dis toujours lorsque le liquide alcoolisé du troisième verre se déverse dans ma gorge. Mais j'arrête là. C'est comme un déclic. J'observe le verre entre mes doigts et le dépose sur le comptoir. Stop. C'est idiot. Ça n'arrange jamais rien, au contraire. Et puis j'ai envie de penser que je suis assez forte pour affronter la réalité cette fois. Je suis loin d'être saoule, juste un peu guillerette, et c'est tant mieux.

Maintenant que j'ai fait acte de présence, j'imagine que personne ne trouvera à redire si je m'échappe. J'attrape ma veste au vestiaire et me dirige vers la sortie à l'arrière, j'ai besoin de prendre l'air avant de rentrer, si possible, loin des photographes. Mais avant même d'atteindre la porte, une main se pose sur mon bras :

— Tu es magnifique...

***

Coucou !

Vous êtes de plus en plus nombreux à suivre l'histoire, merci <3

Me revoilà donc avec le premier chapitre du point de vue de June, il était temps de se mettre un peu dans sa tête !

Prochaine partie mercredi prochain !

Bisous

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