1/ Brody (1)
*** Avertissement : ce chapitre contient une scène pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes. Ce ne sera pas fréquent dans le livre, mais je préviendrai :) ***
Dans la vie, il y a deux types de personnes : celles qui se laissent dériver, voire couler, et celles qui luttent contre le courant avec acharnement. Je suis plutôt de ceux qui appartiennent à la seconde catégorie. Et des emmerdes, j'en ai vécues. Si moi aussi j'ai connu la dérive, si j'ai sombré, subit l'inéluctable chute jusqu'à me convaincre que jamais plus je ne remonterai à la surface. Deux choses m'ont sauvé : ma sœur, et la musique.
Désormais, je ne vis que par elles. Ma sœur est mon phare dans la nuit, la lueur que j'ai cru éteinte un bon nombre de fois. Et lorsque je me sens plonger, je sais qu'elle se manifestera, au moins pour le bon coup de pied au cul ! Quant à la musique : elle me gouverne, palpite dans chaque recoin de mon épiderme, elle parcourt mes veines et transcende mon âme.
— Plus fort Nathaaaan ! scande une voix gémissante sous moi.
La jolie rousse enfouit sa tête dans l'oreiller tandis que je la pilonne, tentant de rester concentré. J'esquisse un sourire que je dissimule à peine : l'avantage, c'est que la demoiselle me présente son postérieur, aucune chance qu'elle l'intercepte.
Je me retire, puis m'enfonce brutalement en elle jusqu'à la garde. Judith – ou Julie ? Justine ? Merde ! – couine de plus belle. Je me harnache à ses hanches, dont je me sers pour maintenir une cadence de plus en plus soutenue. J'ai peut être un peu trop bu ce soir mais ma maitrise reste parfaite. Ses petites fesses rebondissent contre mes cuisses et m'excitent au point d'oublier toutes les pensées qui traversaient jusque là mon esprit. J'empoigne un de ses seins lorsque je sens ses muscles amorcer leur contraction autour de mon sexe gonflé. Quelques va-et-vient plus tard, elle se cambre, m'offrant une vue plongeante sur sa splendide poitrine, et explose en un cri sensuel. Elle gémit, tandis que j'entame une série de mouvements lascifs, me sentant moi aussi proche du point de rupture. Mais la coquine se dégage de mon emprise, elle se retourne et plante sur moi un regard lubrique, doublé d'une moue sans équivoque. Ses longues boucles rousses glissent sur sa poitrine laiteuse aux courbes affriolantes, elle me repousse vers l'arrière et s'approche de moi comme un félin. Ma queue se gonfle au point de faire exploser cette putain de capote quand elle se met à quatre pattes pour en lécher sensuellement le gland, avant de l'engloutir. Cette fois, ce sont mes gémissements qui s'élèvent dans le silence de la nuit. Ses grands yeux verts m'observent prendre mon pied, mes ongles s'enfoncent dans la peau fine de ses épaules, il ne me faut que quelques dizaines de secondes pour décoller et savourer l'orgasme qui me percute. Ensuite, c'est le flou total. Je m'étale sur le lit, ou peut être bien sur elle, et je m'endors comme le connard que j'ai été ce soir...
Au petit matin, je me réveille seul dans le lit. Un élan de panique me saisit – putain, je n'ai quand même pas fait tout ça pour rien ! – avant de me souvenir que je suis chez elle, et qu'elle n'a donc pas pu me fausser compagnie. Un mal de crâne me vrille les tempes, réminiscence de cette soirée alcoolisée, vive la gueule de bois !
La jolie rousse réapparaît, pimpante et avec le sourire, je m'en sentirais presque coupable ! Elle me tend un verre d'eau et un paracétamol, que j'accepte avec gratitude.
— Merci Ju...
Putain je suis le roi des cons, je ne me souviens toujours pas de son prénom ! Pourtant, son visage s'illumine et elle se montre presque flattée. En même temps, peu importe comment elle se prénomme, le « Ju » marche en diminutif, et ça lui plait !
— Tu n'as pas l'air très frais, plaisante-t-elle en s'habillant.
— Je te le confirme !
— C'était très sympa, mais je vais devoir partir au travail...
Elle agite sa longue chevelure, qui doit bien lui arriver jusqu'au milieu des fesses, puis l'attache en une queue-de-cheval haute qui lui donne l'allure vaporeuse d'une enfant-femme, qu'elle n'est pourtant plus. Elle doit avoir vingt ans, peut être un peu plus ? Enfin j'espère, parce que d'un coup elle me paraît plus jeune que dans les brumes du bar où je l'ai rencontrée hier soir.
Je saute sur mes pieds et attrape mon caleçon :
— Laisse-moi cinq minutes pour m'habiller et je pars avec toi.
Ju hoche la tête et se place devant le miroir pour se maquiller. Lorsque j'ai enfin enfilé mes vêtements, elle peaufine son look, et moi, je tique. Cette nana doit à peine être plus âgée que ma sœur : avec son maquillage outrageux et son short qui ne cache décidément pas grand-chose de sa féminité, non seulement elle paraît plus âgée, mais en plus elle annonce clairement la couleur de la fille facile. Je serre les dents et ravale la réplique acerbe que j'aurais pu balancer à Tess, ma petite sœur : Ju ou je-ne-sais-quoi, pourrait prendre ça pour de l'intérêt. Et elle aurait tort. Elle est mignonne, mais je ne suis pas le gars des relations sérieuses. Des relations tout court à vrai dire. Je veux profiter, m'amuser, mais ne surtout pas m'engager ! Et dans son cas, j'ai une idée bien précise derrière la tête.
Je la suis jusqu'à l'entrée de son appartement. Elle tourne la poignée, mais hésite et se ravise.
— Est-ce que... tu voudrais qu'on se revoie ?
Je sens l'espoir naître dans ces jolis yeux verts, et ça me déplaît profondément. Jamais je ne fais croire aux filles que je pourrais m'investir dans une hypothétique relation. Elle ne cille pas, guettant ma réaction qui tarde à venir. Essentiellement parce que je cherche mes mots, je refuse de la vexer, j'ai encore besoin d'elle.
— Je serai ravi qu'on se refasse une soirée tous les deux, commencé-je, mais je te l'ai déjà dit hier. Pas d'histoire d'amour, juste du sexe.
Mon ton sonne comme une menace, et à vrai dire, c'en ai presqu'une. Et ça vaut mieux pour elle. Je ne veux pas qu'elle s'accroche à moi, pas plus que je ne désire la faire souffrir. Si un mec se comportait comme un connard avec Tess, je lui clouerais les couilles au plafond. Alors je ne me vois pas dans cette position. En tout cas, si je me comporte parfois comme un connard, je suis un connard en demi-teinte, ça compte, non ?
La rousse acquiesce, un peu déçue, avant de me précéder dans le couloir.
— Dis-moi, tu te souviens, tu m'as proposé de me présenter à Hank, ce soir, ça tient toujours ?
Elle se mordille la lèvre, geste qui aurait pu être sexy si elle ne paraissait pas si nerveuse.
Merde... J'espère qu'elle ne va pas me faire faux bond !
— J'ai déjà envoyé un message à mon oncle. Il accepte de te voir en début d'après-midi, au stadium.
— Le concert commence à 20 h, c'est bien ça ?
Je pénètre dans l'ascenseur, concentré sur mon programme de la journée.
— Oui, il préfère te voir avant. Et ne soit pas en retard. Il a pas mal de boulot !
Elle court presque lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent, et je la suis dans la 5ème avenue de NoMad, LE quartier animé de New York. Le crachin me saisit de plein fouet et s'insinue sur mes tempes, dans mon cou, et même sous ma veste. Le ciel gris ne dévoile pas une once d'éclaircie pour cette journée printanière. Qu'à cela ne tienne, j'ai obtenu mon Saint Graal !
— J'y serai, encore merci Ju, à plus tard !
Elle dépose un léger baiser contre mes lèvres et court vers la bouche de métro la plus proche. En mini short sous la pluie. Sérieusement ?
Ma jolie rousse est assistante maquilleuse de star, une aubaine d'être tombé par hasard sur elle au bar hier ! Et elle va me faire entrer au stadium, où se déroule le concert de River ce soir ! J'ai encore du mal à croire en ma bonne étoile. Je me fous pas mal de cette chanteuse. Moi, celui qui m'intéresse, c'est son producteur. Hank Stofield. LE producteur à connaître, celui qui gère le gratin des grandes pointures de la musique. Beaucoup de chanteurs et d'artistes au potentiel phénoménal. Non pas que je me sente exceptionnel, mais je sais que je suis bon, sans fausse modestie. Compositeur, musicien, parolier, j'ai toujours excellé pour jeter sur les feuilles de papier, des morceaux de mon âme. Si j'ai longtemps cherché à enfouir ma passion, si je l'ai mise à la poubelle avec rancœur, désormais, j'aspire à la faire jaillir, à la fois pour extérioriser mes démons, et pour enfin m'épanouir.
***
Je pianote nerveusement des mains sur mes genoux en lançant des regards incertains en direction de Hank. Il m'a fait m'asseoir dès mon arrivée, dans une loge mal insonorisée et minuscule. Depuis, il fait les cent pas comme un lion en cage, le téléphone rivé à l'oreille. Et moi, je suis incapable de détourner mon attention. Dans la force de l'âge, on sent que l'homme maîtrise son sujet. Une aura particulière se dégage de lui, confirmée par sa prestance, ses grands yeux noisette et son charisme indéniable. Ses cheveux mi-longs s'agitent devant ses iris tempétueux alors qu'il lève les mains au ciel sans lâcher son téléphone.
Typiquement latin, songé-je, avant de balayer de la tête mes préjugés.
Je suis nerveux. Très nerveux. Je ne sais pas ce que ma jolie rousse a pu lui raconter, et j'imagine qu'il doit me prendre pour un opportuniste.
Il n'aurait pas tort.
Quand enfin il lance le portable sur la table, je me redresse et m'éclaircis la gorge, mais je n'ai pas le temps d'émettre le moindre son qu'il me coupe déjà la parole.
— J'imagine que tu es le dernier mec de Julia.
Il tapote sa veste à la recherche de son paquet de cigarette. Il en sort une et l'allume avec un calme olympial. Alors qu'il rejette la fumée vers moi, je cherche une réponse adéquate, sans en trouver. Au moins maintenant, je connais son prénom !
— Je ne sais pas ce qu'elle vous a raconté, lancé-je d'une voix plus aigüe que je ne le souhaiterais, mais...
— Rien à foutre à vrai dire !
Il sourit et dévoile une rangée de dents alignées au dixième de millimètre près, d'une blancheur un peu trop éblouissante.
— Alors comme ça, tu composes ? Je pourrais peut être te dénicher un stage quelque part, enchaine-t-il, songeur.
Je me crispe, il ne me prend absolument pas au sérieux. Mon humeur oscille entre énervement, déception, et tristesse. Je soupire.
— À vrai dire, j'écris, je compose et je joue.
Je lui tends mes dernières compos, d'une main tremblante. J'ai conscience que cette chance est une aubaine, et qu'elle ne se représentera pas de si tôt, alors j'essaie de faire bonne impression, j'attends beaucoup de cette entrevue. Trop sans doute.
Hank reste stoïque, sans qu'aucune réaction ne vienne troubler sa concentration.
— Ce n'est qu'une partie de ce que je fais, il y en a d'autres et...
— Joue-moi celle là, mon garçon !
***
Hello !
Voici le tout début. Il faudra compter quelques chapitres le temps de poser le décor !
Normalement, je pense que je publierai le samedi et le mercredi !
J'espère que l'histoire vous plaira <3
Bisous
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