« Parfois quand je dis : "Oui ça va",
j'aimerais que quelqu'un me regarde
dans les yeux et me dise : "Ne ment pas". »  

C'est dans le hall d'entrée du palais que j'ai dit au revoir à Liam, Niall et Harry. Je ne rentrais pas en même temps qu'eux à Londres, parce qu'il me restait une dernière chose à m'occuper avant de partir. J'allais prendre le vol suivant. J'ai serré longuement Harry contre moi. Je lui avais fait passer une sale nuit, à me réveiller aux heures pour pleurer. Je m'en voulais réellement. Je me détestais carrément pour faire subir tout ça à Louis. Je l'ai remercié pour son aide et il m'a fait un clin d'oeil avant de partir avec le reste du groupe.

C'est en consultant mes textos que j'ai appris que Louis était parti chez Josh dans la nuit. Mon cœur s'est encore plus brisé à la vue de ce message, il avait préféré la fuite à la discussion. Pire, il avait choisi d'aller chercher ses informations ailleurs. Ce n'est surement pas par courtoisie qu'il s'est rendu chez lui en pleine nuit. Il voulait des réponses et les as sans doute obtenues. C'est tellement décevant que j'ai préféré ignorer son message plutôt que de lui répondre. De toute façon qu'est-ce que la pauvre suicidaire que je suis aurait pu lui répondre : Désolée que tu aies dû aller chercher les réponses ailleurs, mais t'aurais dû me laisser terminer au lieu de me couper la parole? Ou bien : Je suis contente que tu aies pu discuter avec lui au lieu de moi? S'il veut s'expliquer, il le fera qu'avec Harry et Josh. Cette nuit, ça faisait, alors il parlera pour moi. Je ne suis pas fâchée, je suis juste vraiment très déçue.

J'ai ravalé mes larmes et je suis entrée dans le bureau du détective privé de la famille. Un homme m'y attendait comme prévu. Grisonnant, la jeune cinquante, il paraissait très bien dans son costume marin. Abraham Collins travaillait pour ma famille depuis plus de 25 ans.

- Abraham! Vous avez l'air en forme, lui dis-je en lui serrant la main.

- Princesse, vous de même. Je vois que vous avez une blessure de guerre par contre, me souri-t-il.

- Oui, c'est ce qui arrive parfois.

- Que puis-je faire pour vous?

- Je veux retrouver une personne. Elle s'appelle Ashley Millers. Née aux environs de 1993, elle vient de Holmes Chapel. Je veux savoir ce qu'elle a fait en cinq ans, où elle vit, si elle a un petit copain, des problèmes et surtout, si elle a un lien quelconque ou financier avec Modest! Management. J'aimerais le tout le plus rapidement possible.

- Vous savez que ça prend du temps et que ça vous coûtera une jolie somme, m'a-t-il prévenu.

- Une avance de 5 000 $ ferait-il en sorte que je puisse obtenir les infos cet après-midi?

- Bien sur, me dit-il.

Nous nous sommes serrés la main et je lui ai mentionné que cela devait rester confidentiel. Je lui ai fait un chèque puis je suis partie en direction de l'aéroport. J'avais donné rendez-vous à Amandine à 14 h au Four Season sur Park Lane et que j'avais réservé une suite présidentielle pour que l'on puisse discuter tranquillement.

****

Je suis arrivée à l'hôtel à 13 h 45 où j'ai été accueilli par le propriétaire de l'hôtel. Il m'a souhaité la bienvenue et m'a indiqué où se trouvait ma suite. Je lui ai montré la photo de la personne que j'attendais afin qu'il la fasse monter tout de suite quand elle sera arrivée. Une fois à l'intérieur, j'ai installé mon ordinateur et mon cahier pour prendre différentes notes. Mon téléphone m'a indiqué que j'avais reçu un nouveau message. Encore Louis.

L : « Tout va bien? Les garçons sont arrivés sans toi... »

J'ai souri devant autant de perspicacité. Il me demandait réellement comment j'allais? Mais quelle gentillesse. Pourquoi il ne demande pas ses informations à Josh. Je suis certaine qu'il lui trouvera une bonne réponse. J'ai pris sur moi et je lui ai répondu :

A : « Ça va. Je suis sur Londres, j'avais et j'ai des trucs importants à régler. »

L : « On peut se voir ce soir? J'aimerais beaucoup que l'on discute... »

Et discuter de quoi? Il va me dire qu'il ressentait des trucs pour moi et que maintenant c'est impossible, parce qu'il n'est pas capable de passer par-dessus tout ça. Juste parce que je lui ai dit la vérité, avant qu'il ne le découvre d'une quelconque façon? C'est payant dire la vérité de nos jours. Je comprends que ça soit dur à avaler. Je le comprends parfaitement. Je pensais qu'il nous soutiendrait. Qu'il me proposerait de m'aider pour sauver Harry, son meilleur ami, son frère. Je n'ai pas envie de mourir. Plus maintenant. Je sais que c'était un pari risqué. Je m'en rends compte. Une larme a coulé sur ma joue. Je l'ai rapidement chassé.

L : « Aleksandra? »

A : « Oui, ok. Je suis au Four Seasons »

L : « Je passe te chercher à 20 h. XX »

A : « Bonne journée Louis. »

Au même moment, on a cogné à la porte, je me suis levée pour accueillir mon invitée. Elle a refermé la porte et je lui ai serré la main. Elle m'a souri timidement.

- Bonjour, tu dois être Amandine.

- Oui et vous Aleksandra?, me demanda-t-elle.

- En effet, tu peux me tutoyer tu sais, lui dis-je en lui souriant.

Je l'ai invité à s'asseoir. Je lui ai demandé de me parler d'elle. Elle avait 21 ans, elle était d'origine française mais résidait sur Londres depuis quelques années afin de complété sa License en langues étrangères appliquées. Ensuite, elle fera un Master dans le même domaine pour se spécialiser.

- J'aimerais bien manager une entreprise ou devenir manager artistique.

- Wow! Je suis impressionnée. Tu as vraiment beaucoup d'ambition. Je ne savais pas qu'on pouvait devenir agent artistique avec ses études, lui dis-je surprise.

- En faite, il n'y a aucun cursus ou diplôme qui prépare quelqu'un pour le devenir. Le commerce m'a toujours intéressé. Mais en faisant la License et le Master LEA, c'est une alternative à ce métier étant donné qu'on fait du droit, de l'économie et du management. Donc, oui ça peut s'ouvrir sur la direction artistique dû au fait que je parle plusieurs langues.

- C'est super tout ça. J'espère réellement que tu réussiras, lui dis-je sincère.

- Merci, me dit-elle en souriant.

Nous avons passé deux heures à parler de l'hommage. Elle avait vraiment de très bonnes idées et nous avons convenu que nous devions placer tous les fans qui étaient intéressés à participer à l'hommage en petits groupes qui seraient mené par des chefs de groupe, qui seraient dirigés par Amandine et moi. Je trouvais cela vraiment intéressant de mettre nos idées en commun. J'adorais déjà cette fille, elle ne se laissait pas intimider et savait imposer ses idées. Elle était trop géniale. J'ai trouvé LA perle rare pour m'aider sur cette hommage. Vers 16 heures elle a dû quitter parce qu'elle devait aller travailler. Je l'ai remercié chaleureusement de s'être déplacée et nous nous sommes convenus de nous revoir demain avec tous les fans. Alors qu'elle quittait ma chambre, mon téléphone s'est mis à sonner. C'était Abraham qui m'a dit que toutes les informations que je voulais sur Ashley étaient disponibles sur mon courriel. Je les ai consultées rapidement et je suis sortie de la chambre.

***

J'étais en route pour me rendre chez les parents de cette chère Ashley. J'étais tellement nerveuse, je ne savais pas du tout comment cette entrevue se terminerait. D'après Harry, c'était une personne généreuse, gentille et pleine de bonté. Et selon ce qu'Abraham avait découvert, elle était en couple avec un certain Joey depuis 2 ans. Ça seule relation en cinq ans, mais ça n'allait pas très fort en ce moment. Elle faisait des études de droits et semblait mener une vie paisible. Il n'avait pas réussi à savoir si elle avait un quelconque lien avec Modest! Management. Je me suis stationnée devant sa maison. Une petite maison modeste avec pleins de fleurs devant. C'était chaleureux. J'ai pris mon sac avec mes documents et je suis sortie de ma voiture. J'ai pris une grande respiration et j'ai cogné à la porte. Une femme d'un certain âge est venue m'ouvrir.

- Princesse Aleksandra, que me vaut l'honneur de votre visite dans ma demeure? Avoir su que vous viendriez, je m'aurais habillé autrement.

- Bonjour madame Millers. Ne vous dérangez pas pour moi. Je viens rencontrer Ashley, votre fille.

- Vous êtes amis avec ma Ashley, demanda-t-elle attentivement.

- Disons que nous avons un ami en commun et que je dois impérativement lui parler.

- Oui bien sur entrez princesse.

Elle m'a laissé entrer. Sa maison était chaleureuse, accueillante. Il y avait des photos de famille partout. Cela m'a fait sourire tristement. Madame Millers a crié à sa fille de descendre. Mon cœur battait à tout rompre en attendant qu'elle arrive. Elle était un peu ma dernière chance de convaincre Harry, ma dernière chance de rester en vie. Je ne regrettais pas d'avoir passé un accord avec lui, mais je manquais affreusement de temps. Et de solutions. Une jeune femme a descendue les escaliers. Je l'ai analysé rapidement. Une jolie blonde, peau pâle, des yeux bleus éclatants, encore plus que ceux de Louis. J'ai compris rapidement ce qui avait plu à Harry chez cette jeune fille. Elle était d'une beauté rare et naturelle. Elle transpirait la bonté. Elle avait l'air d'un ange. Elle est arrivée devant moi. Sa mère nous a présentées rapidement et elle a disparu, nous laissant seules.

- Que puis-je faire pour vous princesse?

- Vous pouvez me tutoyer Ashley et m'appeler tout simplement Aleks.

- Que puis-je faire pour toi Aleksandra, me demanda-t-elle gentiment.

Ok. Aleksandra me va aussi, me suis-je dit. Elle avait l'air à avoir un bon caractère fort.

- Je suis venue pour te parler de quelqu'un que nous avons en commun.

- Je ne vois pas de qui nous pourrions avoir en commun. Nous ne sommes pas du même monde, me fit-elle remarquer.

- Harry Styles, lâchais-je.

Son visage a pris une toute autre expression. J'ai vu passer de la tristesse, de l'incompréhension dans ces yeux. Mais surtout de la colère. Elle a reculé. Et m'a dit froidement :

- Je ne connais plus Harry. Je n'ai rien à dire sur lui.

- Je... sais tout, dis-je doucement. Peux-tu écouter ce que j'ai à dire s'il-te-plait. Ensuite, je disparaitrai. Tu n'entendras plus jamais parler de moi ni d'Harry.

- Cinq minutes. Tu as cinq minutes, me dit-elle toujours aussi froide.

J'ai pris une grande respiration, c'était maintenant où jamais. Elle nous a conduite dans la cuisine où nous nous sommes assisses à la table. Elle avait les bras croisés sur sa poitrine et attendait que je parle.

- Je connais Harry depuis près de cinq ans. Mais nous n'avons jamais été proches. Sauf depuis quelques semaines. C'est là que tout à changer. Je ne peux pas te dire dans quelles circonstances. Disons que nous avons certains éléments de notre passé en commun... et de notre futur. Nous ne sommes pas proches à la manière d'un couple... mais plutôt à la manière de frères et sœurs.

- Je m'en fiche. Passe aux choses sérieuses. Tu veux mon consentement pour sortir avec Harry? Tu n'avais pas à faire tout ce chemin. Vas-y fille, mais sache qu'il te brisera le cœur, me dit-elle presque avec rancœur.

J'ai déglutie. J'ai presque eu envie de rire. Moi sortir avec Harry?

- Moi avec Harry?, dis-je. Non, non, tu te trompes, mais ce n'est pas la question. 

Voyons qu'elle ne disait rien j'ai insisté.

- Harry ne va pas bien Ashley.

- Et en quoi cela me concerne, me demanda-t-elle.

- En tout, dis-je. Il m'a raconté pour vous deux.

- Il t'a raconté comment il m'a laissé? Par texto, c'était froid, impersonnel. Ce n'était pas LE Harry que j'avais connu, cracha-t-elle. Par texto. Comme si notre histoire n'avait pas eu d'importance pour lui. C'est quoi la célébrité lui est monté à la tête et il est devenu tellement lâche? Et maintenant c'est le plus grand coureur de jupon qu'il n'y a pas.

Je ressentais toute la haine et la tristesse qu'elle pouvait ressentir depuis cinq ans. Je la comprenais. J'ai pris mon sac et je l'ai ouvert. Je lui ai mis le contrat à Harry devant les yeux. Elle l'a regardé sans y toucher puis leva les yeux vers moi.

- Qu'est-ce que c'est?

- Quand Harry a terminé XFactor avec Liam, Louis, Niall et Zayn, ils ont été recrutés par Modest! Management. Ils ont vu tout l'argent qu'ils pouvaient se faire avec une bande de gamins mineurs, pour la plupart, il n'y avait que Louis de majeur à cette époque. Il défendait les garçons comme il pouvait et les empêchait de leur faire signer n'importe quoi. Le management voulait des garçons célibataires. Cela rapportait le plus d'argent. Le seul en couple était Harry... avec toi. Quand ils l'ont fait venir dans leurs bureaux, il a refusé de signer ce contrat, parce qu'il t'aimait. Parce qu'il voulait vivre cette vie à tes côtés. Ce contrat n'est pas une copie, ni le premier d'une série de plusieurs. Il n'a jamais accepté de te quitter. Il n'a donc jamais signé ce contrat stipulant qu'il devait être célibataire. Le soir alors qu'il rentrait chez lui pour ne pas rater votre rendez-vous quotidien téléphonique, il a essayé de t'appeler à maintes reprises mais tu n'as pas répondu, il a essayé pendant des heures et des heures, jusqu'à ce qu'on lui dise au bout du fil que le numéro, ton numéro, n'était plus attribué. Il ne l'a pas compris tout de suite, mais il a longtemps douté que son management y était pour quelque chose. Et là, tu me parles de texto reçu de sa part... Ce n'est pas le genre de Harry et ça ne le sera jamais et je suis sure qu'au fond de toi avec les explications que je te donne, tu sais que j'ai raison. Les textos ne venaient pas de lui.

Elle m'a dévisagé, assimilant tout ce que je venais de lui dire. Son regard froid ne m'avait pas quitté de tout mon long monologue. Mais je devais réussir à la convaincre. Pour Harry. Il devait avoir la chance de s'expliquer.

- Pourquoi fais-tu tout cela?, me demanda-t-elle sceptique.

- Tout le monde mérite la chance de s'expliquer face à face. Surtout quand ces deux personnes se sont fait manipuler par des gens aussi détestables que Modest! Il y a eu un gros malentendu entre vous deux et je trouve ça vraiment dommage.

- Je te remercie d'être venue, mais je n'arrive pas à y croire. Cinq ans plus tard et ça serait la seule explication? C'est trop facile, dit-elle visiblement énervée. Je suis désolée de t'avoir fait perdre ton temps Aleksandra, mais Harry et moi c'est terminé depuis bien longtemps déjà et j'ai déjà été trop blessée dans cette histoire.

Elle m'a raccompagné à la porte. Je lui ai tendu un bout de papier avec mon numéro de téléphone.

- J'ai été ravie de faire ta connaissance Ashley. Sache qu'Harry n'est pas au courant que je suis venue te voir. Voici mon numéro de téléphone si jamais tu changes d'avis. Je suis à Londres pour quelques semaines encore, je suis en train d'organiser un hommage en secret pour les garçons pour souligner leurs cinq ans aux Brits Awards le 24 janvier prochain avec leurs familles, amis et fans. Si jamais tu as envie d'y prendre part, appelle-moi. Et je pourrai aussi t'organiser quelque chose pour qu'Harry et toi puissiez vous expliquer... et peut-être qui sait réellement tourner la page sur tout ceci.

- Tu n'as pas peur que je dévoile tout ça à la presse? Et que je donne ton numéro sur Twitter?, me demanda-t-elle en me défiant du regard.

- Si Harry pense encore après cinq ans que tu es la femme de sa vie et qu'il pleure encore pour une fille qu'il n'a pas vu après cinq ans et qu'il parle d'elle comme étant la fille la plus extraordinaire du monde, je pense que je peux te faire confiance. J'ai confiance au bon jugement de Harry. Au revoir Ashley.

Je me suis installée dans ma voiture. C'est en quittant son allée que j'ai explosé en sanglot. Toute cette histoire me faisait beaucoup de peine. C'était peine perdue, elle ne me rappellera jamais. Pourquoi y avais-je été? Je n'avais plus aucune chance de faire comprendre à mon ami que la vie valait la peine d'être vécue. Dans moins d'un mois, nous allions vivre nos derniers jours sur cette terre. Dans moins d'un mois, ils allaient découvrir nos corps froids, déjà partis pour un autre monde. Un autre monde où j'espérais que nous allions être heureux. Et je pleurais pour tout ceux qui allait avoir de la peine pour nous, qui allait m'en vouloir, nous en vouloir, de ne pas avoir fait ce qu'il fallait. Pour tous ceux qui ne comprendrait pas ce qui nous ait passé par la tête. Pour tous ceux qui finiront par s'en vouloir de n'avoir rien vu.

Je m'en voulais de ne pas avoir réussi à convaincre Ashley. Elle était forte, elle ne s'en laissait pas imposer et moi j'avais échoué. La réalité m'est revenue en plein visage... Putain, j'avais échoué.

----------------------------------------

Bon jeudi!! Encore un chapitre au lieu d'un bonus! Décidément je n'en fais qu'à ma tête. Et oui, je sais il est encore triste à mourir 😂 je vous promets qu'on rigolera 😊

J'espère qu'il vous a plu! 

L'hommage va commencer à prendre forme dans les prochains chapitres. 

Qu'avez-vous pensé de la rencontre avec Ashley? Croyez-vous qu'elle changera d'idée?

Dans le prochain chapitre, on saura ce que Louis veut dire à Aleks! Que pensez-vous qu'il se passera à votre avis?

À dimanche!! 

All The Love,

A. 😘