9 - Luxure
Plus rien ne va dans ma vie. Sérieusement. Je n'ai plus d'inspiration pour mes bouquins. Je ne parle plus à mes parents. Mon frère et ma soeur me manque. J'ai perdu mon poisson rouge. J'ai.. presque perdue ma meilleure amie. Je suis menacée sans cesse par un meurtrier qui m'espionne et souhaite se venger de ma famille sans que je ne sache pourquoi. Nan sérieusement. Rien, ne va. Hormis peut-être mon boulot. J'ai un patron super. C'est tout. Je termine mon verre d'une traite et le dépose vivement sur le comptoir en marbre du bar, que je remarque collant sûrement dû au nombre de boissons renversées dessus depuis le début de la soirée.
-La même chose. Et un autre pour la demoiselle. Indique mon voisin de droite au serveur qui acquisce. Je fais signe non de la tête.
-Non je n'ai pas assez de liquide sur moi pour me permettr..
-C'est pour moi. Annonce-t-il en se rapprochant de mon oreille pour me le chuchoter. Après un bref temps d'hésitation - une seconde et demi - j'accepte.
-Si vous insistez. Merci. Je prends mon nouveau verre pour le siroter lentement.
-C'est quoi votre petit nom ?
-Lexy. Et vous ? Je tourne enfin la tête vers l'homme à mes côtés et durant un bref instant, je crois le voir lui.
Regard et chevelure sombres, la trentaine, tenue impeccable constituée d'une chemise à moitié ouverte et d'un pantalon serré, une barbe de quelques jours bien taillée. Et surtout. Un sourire. Ce putain de sourire qui me hante. Mais non. Ce n'est pas lui. Car cet homme a des iris bleus foncés et les yeux plissés. Wayne ne plisse jamais les yeux pour m'observer. Ou alors. Très rarement.
-Yorick. Echanté. Mon voisin lève légèrement son verre dans ma direction puis bois, je fais de même.
-Dure journée ? Questionne-t-il en me voyant engloutir la moitié de mon mojitos.
-Dure semaine plutôt. Soupire-je en touillant les feuilles de menthe pour mieux les dilluer avec ma boisson.
-Vous voulez en parler ? Ma poitrine se gonfle d'émotion. Je connais pas ce type, mais savoir qu'il s'intéresse à ma vie me fait du bien.
Je ne suis pas invisible.
-C'est assez compliqué à vrai dire. J'ai rencontré, pas mal de monde ces derniers temps et, ils ne me font pas beaucoup de bien. Même, pas du tout.
-Il vous suffit de les envoyer balader. J'ai un rire nerveux.
-Si seulement je le pouvais. C'est impossible. Ils sont du genre, coriaces.
-Je suis sûre que vous pouvez le faire. Je veux dire, vous pouvez être plus coriace qu'eux.
-J'en doute.
-N'en doutez pas Lexy. Il suffit d'y croire. Si vous partez du principe que rien n'est possible, tout sera donc, impossible à vos yeux. Changez la vision du monde que vous avez.
-Laissez moi devinez Yorick. Vous êtes psy ? Son rire rauque me suprend, cependant, je souris à mon tour.
-Non. Simplement, je fais partis des gens qui se donnent les moyens d'arriver à leur fin. Termine-t-il avec un clin d'œil avant de se lever. Yorick dépose de l'argent sur le comptoir et enfile son manteau.
-Vous partez déjà ? Le trentenaire replace son béret ainsi que son écharpe.
-Oui, pourquoi ? À vrai dire, sa compagnie ne me dérangeait pas. Au contraire. Il a même réussi à me faire sourire.
-Je, non rien. Je bois le reste de mojitos tout en le regardant me fixer.
-Je vous raccompagne peut-être ? Propose Yorick en indiquant la sortie.
-Je suis à pied, mais c'est gentil.
-Je suis en voiture. Comprenant où il veut en venir, je me lève à mon tour.
-Pourquoi pas ? Lance-je en passant mon manteau par dessus mes épaules.
-Avec plaisir écoutez. On sort donc tous deux du bar, direction le parking d'en face. Il fait déjà nuit et relativement très froid.
-Que faites-vous dans la vie Lexy ? Je place mes mains dans mes poches, le vent me rongeant les doigts.
-Je viens de finir mes études. J'aimerai devenir écrivaine et, à côté je travaille dans une boutique. Et vous ?
-Je gère une entreprise. Je fais dans le commerce international. En arrivant devant son véhicule, mes lèvres s'entre-ouvrent.
-Sans blague. Une putain de Maserati GranTurismo bleue marine. Une vraie bombe. Le genre de bagnole que conduit mon père.
-Vous aimez les voitures de luxe ? S'interroge-t-il tout en souriant.
-J'adore ça. J'ai appris à conduire sur une Porche pour vous dire. C'était celle de mes parents.
-Tenez. J'attrape de justesse les clés qu'il me lance, alors que Yorick contourne le véhicule pour monter siège passager.
-Quoi ? Vous êtes sérieux ? Mon sourire s'agrandit.
-Bien-sûr. Heureuse, je monte au volant de cette Maserati juste incroyable.
-Par contre Lexy, qui casse paie. J'ai un léger sourire en coin.
-Comptez sur moi pour faire attention à cette beauté Yorick. Au bruit du démarrage, j'ai un rire nerveux, qui se transforme en rire de joie.
-Vous avez confiance en une inconnue pour lui laisser conduire votre voiture ? Le titille-je en mettant la marche-arrière.
-Vous avez confiance en un inconnu pour le laisser vous raccompagner ? Je sors de ce parking et accélère.
-On dirait bien que nous sommes tous les deux, des inconscients.
Le chauffage réchauffe enfin mes membres et je me sens à l'aise ici, dans cette voiture. L'odeur du cuir mélangée au parfum masculin que dégage Yorick créé une ambiance relaxante. Chose que je n'avais pas ressentie depuis des semaines. En sentant la pression que produit l'accélération sur mon corps, je souris bêtement. Des souvenirs d'enfances avec Willy me reviennent en tête. On adorait conduire les deux voitures de luxes de nos parents. La vitesse. C'est quelque chose que j'aime lorsqu'elle est contrôlée. J'adresse un bref regard à Yorick qui me sourit tendrement.
-On peut dire que vous savez conduire. Fluide et concentrée. Me caractérise le trentenaire en augmentant légèrement le chauffage.
-Merci. Nous arrivons enfin devant chez moi. Je coupe le contact et pousse un long soupir.
-Ce fût une soirée agréable. Encore merci pour le verre et.. la conduite. Je lui souris tout en sortant du véhicule, il fait de même.
-Pas de quoi. Je passe souvent mes soirées seuls à m'enterrer dans l'ennuie et la monotonie. Alors, merci à vous Lexy pour cette soirée. Après un bref échange de regard, je me dirige lentement vers l'entrée de chez moi tandis que lui, retourne ouvrir la portière de sa Maserati.
-Yorick ? Je me décide finalement à me retourner vers lui.
-Oui ?
-On pourrait peut-être, échanger nos numéros ? L'un de ses sourcils se haussent et il dépose sa main sur le toit de son véhicule.
-Nos numéros ?
-Oh.. vous ne voulez pas ? Ce n'est pas grave vous savez parce que..
-Donnez-moi votre téléphone Lexy. Je me pince les lèvres pour masquer mon contentement et lui tends mon smartphone déverrouillé.
-Et voilà. À bientôt je l'espère. Contactez moi un de ces soirs où vous n'avez pas envie de sombrer dans..
-L'ennuie et la monotonie. Je retiens. Je fais un léger signe de main avant de rentrer chez moi, un léger sourire béat aux lèvres.
Qui aurait pu croire que j'allais rencontrer quelqu'un d'aussi sympa ce soir ? À la base, je me suis rendue dans ce bar pour éviter de penser à tous mes problèmes - ce qui n'a pas vraiment fonctionné puisque je ruminais plus qu'autre chose avant de tomber sur Yorick. J'ouvre mon téléphone et tombe directement sur son numéro de téléphone. "Yorick". Il n'a pas mis son nom de famille. Il faudra que je lui demande la prochaine fois que l'on se voit, je n'aime pas avoir juste un prénom. Je jette alors mon téléphone sur mon lit puis allume ma lampe de chevet.
-Bonsoir Lexy. Je hurle violemment en entendant sa voix.
Bordel de merde, dans ma chambre ?!
-Que faites-vous ici ? Je lâche mon chevet pour me redresser, mon coeur pulse vivement contre ma poitrine.
-Ta soirée au Moutain'Bar était agréable je l'espère ? Le mafieux est tranquillement installée sur mon fauteuil dans le coin de ma chambre, avant-bras posés confortablement sur les accoudoirs et mollet sur sa cuisse.
Ainsi, il fait vraiment patron. Je veux dire. Il fait sérieux, impose sa prestance et son charisme. Je me sens étouffée, presque mise à nue sous son regard perçant alors que ne devrais pas.
-Que me voulez-vous ? Sa langue claque contre son palais.
-Je n'aime pas. Me répéter.
-Elle l'était. Que faites-vous ici ?
-Il me semblait que je t'avais fais une promesse. Le criminel se relève soudainement d'un geste contrôlé et il se met à observer les photos accrochées au mur.
-Pardon ? Inconsciemment, je cherche le moyen de fuir, mais je suis coincée. Où pourrais-je aller ? Je suis chez moi !
-Je t'ai promis de t'imposer, mes règles, lors de l'une de nos rencontres. N'est-ce pas ? Wayne Moran place ses mains dans ses poches tout en s'arrêtant sur une photographie bien précise : la seule de ma famille et moi.
-Vos règles ? Je cesse de reculer vers la porte lorsque le brun ténébreux se retourne enfin vers moi, me déshabillant du regard.
-Tu as déjà eu l'occasion d'en découvrir certaine. Notamment, le fait que tu ne dois jamais prononcer mon prénom. Jamais. Ou encore, les distances de sécurité avec, le poste de police. Son rire est jaune, si bien, que j'en déglutis difficilement.
-Mh. Mon coeur s'emballe alors que le meurtrier s'approche de plus en plus de moi. Que faire ?
-Une autre très importante ma belle. On ne touche pas, à la famille. Avoir agressé Lincoln était une grossière erreur que tu paies par le biais de Leslie. J'espère que tu l'as bien compris. J'hoche robotiquement la tête, souhaitant sortir de cette pièce.
Cependant, Wayne claque d'une main la porte de ma chambre et de son corps, il me force à me cogner contre celle-ci. Nous sommes proches. Trop proches. Si proches que je peux tout ressentir. De son parfum au souffle calme de sa respiration sur mon visage. Alors que moi, je tente de me contrôler. Au fond de moi, je suis terrorisée. Ce type me fait peur comme personne ne m'a jamais fait peur. Et je suis persuadée, que ça l'excite. Il adore ça, voir la détresse dans les yeux de ses victimes, il me l'a avoué. C'est un malade. Un meurtrier. Un criminel. Un mafieux. Je cherche encore ses qualités à l'heure d'aujourd'hui. Car jusqu'à maintenant, hormis son charme naturel, je ne vois pas.
-Je déteste me répéter. Je ne suis pas quelqu'un de patient. Et rien, je dis bien rien, ne me résiste. Et la chose la plus importante à savoir Alexia : je suis en quête de vengeance. Est-ce que maintenant, tu as tout imprimé dans ta petite tête ou est-ce que je dois me répéter ? Peut-être que j'ai besoin de me montrer plus, convainquant. Son bras se plit à quelques centimètres de mon crâne et je tressaute discrètement.
-Non. J'ai compris. Annonce-je à bout de souffle.
-Bien. Sa main libre vient attraper mon menton pour me forcer à plonger mes pupilles noisettes dans les siennes, presque aussi sombre que le charbon. Son sourire s'élargit.
-Une dernière chose aussi. Mais ça, ça te concerne particulièrement. Ses doigts s'enfoncent dans ma mâchoire sans pour autant me faire mal, juste pour me maintenir proche de lui.
-Je ne supporte pas, la désobéissance. Chuchote-il en se rapprochant de mon oreille, me faisant frissonner.
Mon ventre se contracte brutalement à l'entente de ces mots murmurés et je me mords la langue pour ne faire aucun bruit. Il ne supporte pas qu'on lui désobéisse ? Ça mon cher Wayne, je crois l'avoir déjà remarqué. Son visage s'éloigne alors du mien et il me lâche pour venir caresser mes mèches, comme hypnotisé par ma chevelure brune. Je ne me sens pas bien. Ça me gêne, cette proximité. Au contraire de lui visiblement, qui pourrait rester ainsi toute une soirée j'en suis sûre. Nos regards se croisent à nouveau et un silence pesant plane durant plusieurs secondes dans ma chambre.
-Ce qui signifie ma belle, que tu as plutôt intérêt à obéir au doigt et à l'œil. À moins que, tu ne souhaites finir punie. C'est tout mon corps cette fois-ci qui se paralyse après cette phrase.
-Vous êtes cruel. Murmure-je dans mes dents.
-Je n'ai jamais dis le contraire. Sourit Wayne en glissant ses doigts le long de mon cou, observant avec avidité ma peau.
Je n'aime vraiment pas, la tournure des choses ici.
❝ ❞
Il fait soudainement chaud par ici..
Deux beaux gosses en une soirée, Lexy en a de la chance (si oublie une seconde que l'un d'eux est un criminel et souhaite lui faire du mal hm..)
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