[PDV Davis Moran]

-Mh, on devrait pas se cacher ?

Lexy me pose timidement sa question tout en me suivant, alors que l'on vient de pénétrer par l'entrée principale de ce gigantesque manoir, dans lequel j'ai longtemps vécu. Je hausse les épaules tout en poursuivant sur ma lancée. Je connais si bien les lieux que rien ne m'arrêterait. Sans me retourner une seule seconde, je lui réponds :

-Ils savent déjà qu'on est là depuis un moment.

-Ils, c'est ton père et ses hommes ?

-Mon père est en déplacement, Italie je crois, je t'aurais jamais emmené ici en sachant qu'Isaak était là.

-Oh. Il est si terrible que ça ? Je lui envoie un petit sourire triste, quelque peu nostalgique.

-C'est le parrain de la mafia russe, tu pensais à quoi ?

-Je sais pas, il reste un père avant tout non ? Et puis, si ta mère était quelqu'un de si raisonné et stable, c'est qu'elle avait une raison d'épouser ton père, non ?

Je me mords la lèvre, tout en me souvenant de la manière dont ma mère parlait de mon paternel.

-Elle était amoureuse, oui.

~Flashback~ (conversations en russe mais traduite directement)

-Lâchez-moi. Je pleurniche tout en tirant sur mon bras pour que l'homme tout en noir me laisse tranquille.

-Je vous emmène voir votre père. Siffle-t-il tout en continuant de me tirer à travers ce long couloir interminable.

-Je veux voir ma mère..

Au bout d'un certain temps, on parvient enfin face à ce fameux bureau qui me fait toujours autant craindre mon paternel. Quand il est ici, c'est qu'il travaille, et il ne faut jamais le déranger quand il travaille. Pourtant, cet homme toque à la porte et attend l'autorisation avant d'entrer.

-Pardonnez mon intrusion, mais j'ai retrouvé votre fils en train d'essayer de s'enfuir.

-C'est même pas vrai !!

-Sortez. Le garde me relâche enfin et il sort tout en fermant la porte derrière lui, alors que la carrure imposante de mon père s'élève devant moi.

-Combien de fois je vais devoir te dire de ne pas sortir sans autorisation Davis ?

-Mais.. Lincoln et Wayne sont sortis.. Et sans moi..

-Ils ont eu une autorisation pour ça. Qu'est-ce que tu voulais faire dehors au juste ? Je te rappelle que tu as six ans Davis. Tonne-t-il tout en continuant de me fixer de ses pupilles azur.

-Mais.. il neige dehors, je voulais jouer..

-Tu as déjà des jouets dans ta chambre.

-Je- je veux jouer.. dans la neige moi..

-Tu n'en as pas le droit.

-Mais.. pour-

-Tu arrêtes avec tes 'mais' Davis.

-Mais je..

-Tu préfères que je t'enferme dans ta chambre jusqu'à la fin de ton séjour ?

-Tu es méchant avec moi.. maman elle est plus gentille.

Le plus grand arbore alors une expression mauvaise avant de sourire méchamment. Puis il ouvre de nouveau la porte de son bureau pour appeler un garde.

-Enfermez-le dans sa chambre.

[...]

-Davis ? J'essuie les larmes sur le coin de mes yeux puis me retourne dans mon lit pour regarder l'intru.

-Alek..

-Ton père m'envoie. Tu peux sortir. Ta mère est rentrée.

-Elle est où..?

-Dans sa chambre, viens. Je n'attends pas une seconde de plus pour sortir de mon lit et courir jusqu'à l'extérieur de ma chambre et je dépasse même mon cousin.

Je connais le chemin jusqu'à la chambre de ma maman par cœur. Lorsque j'y suis enfin, je me faufile à l'intérieur et me fige instantanément en voyant ce qu'il se produit sous mes yeux. Ma maman discute avec mon papa, sourire aux lèvres, et mon papa il rit. Un vrai rire. C'est la première fois que je l'entends rire comme ça. C'est, très étrange. Lorsque mes parents remarquent ma présence, il se calme pour poser ses pupilles tranchantes sur moi et je me pince les lèvres, mal à l'aise.

-Mon chéri. En voyant que ma maman tend ses bras vers moi, j'accours rapidement et la laisse me prendre contre elle, et je termine caché dans son cou pour fuir le regard perçant de mon père.

-Davis, ton papa avait raison tout à l'heure. Tu ne peux pas sortir sans être accompagné, il était inquiet pour toi. Déclare calmement ma mère en caressant mes petites bouclettes brunes.

-Mais je voulais jouer dans la neige.. Je marmonne dans son cou.

-Isaak ? Ma mère me redresse de manière à ce que je puisse être face à mon père.

-A l'arrière du manoir il y a un sympa pas très grand. Diana, ta mère, m'a proposé qu'on aille tous les cinq le décorer. Pour, Noël. Je cligne plusieurs fois des yeux, surpris par la proposition, même si elle vient à l'origine de ma maman.

-Avec Wayne et Lincoln ?

-Oui.

-Alors mon chéri, tu veux faire ça ?

-Oui !!

-Très bien, je vais aller chercher les garçons alors. Isaak ? Mon paternel réagit alors en me prenant à son tour dans ses bras pour libérer ma mère et je me mords la langue.

J'avais presque oublié la puissance des bras de mon père quand il me porte avec une telle facilité, comme si j'étais une plume !

-Ton manteau il est dans ta chambre ? Me demande-t-il en cherchant mon regard, miroir du sien.

-Oui..

Décorer un sapin pour Noël avec ma famille sera une toute première. On va faire comme dans les dessins animés que je regarde !

~Fin du flashback~

-Ma mère avait cette faculté à adoucir mon père. Tous les moments, disons proche, que j'ai eu avec Isaak, c'était en principe grâce à ma mère. Elle nous réunissait.

-Tu as espoir que ça redevienne comme avant ?

-Malheureusement, plus rien ne sera comme avant. Ma mère n'est plus là.

-Mais tu as Lincoln et Wayne. Et Erika bien-sûr.

-Je vois rarement Linc'. Et ces derniers temps Wayne n'a jamais été si distant envers moi. Erika, c'est plus compliqué. J'aimerai bien pouvoir vivre avec elle, à Los Angeles.

-Peut-être que ça finira par arriver. On est là pour ça ?

-Mh. Allons à ses appartements.

-Je- maintenant ?

-Maintenant. Confirme-je, déterminé à aller sauver ma petite sœur.

[PDV Lexy Peterson]

Alors que nous marchons à travers ce manoir depuis un bon bout de temps maintenant, des gardes vêtus tout de noir et aussi costaud qu'Igor entrent dans notre champ de vision, armés jusqu'aux dents. Finalement, c'est pas si mal non plus de rester au champ dans son appartement à L.A, afin d'éviter les problèmes. A la vue d'armes à feu, mes muscles se tendent et mon cœur se met à pulser à toute vitesse dans ma poitrine, au point que s'en est douloureux.

-Ни с места (ne bougez pas/arrêtez-vous). Voyant que le jeune étudiant cesse tout mouvement pour défier ces hommes du regard, je fais de même, du point, de ce qu'il s'agit de la première partie.

-C'est vous qui vous occupez de ma sœur ?

-Vous n'avez pas de sœur monsieur. Voyant que Davis parle anglais, ils se mettent à l'imiter.

-Je veux voir Erika Vinogradov. Tout de suite. Siffle-t-il les poings serrés.

C'est rare de le voir s'énerver, mais quand cela arrive, il a des airs de son grand frère.. Concentrons-nous.

-C'est impossible.

-Mon père n'est pas là, alors c'est à moi que vous devez obéissance. Les quatre hommes s'approchent lentement dans notre direction et je déglutis difficilement.

Moi je le sens pas trop, qu'est-ce que je fais ici déjà ?

-Vous allez tous les deux nous suivre.

-Bien-sûr, ricane nerveusement le bouclé, je veux voir Erika, tout de suite.

-Vous allez nous suivre sans faire d'histoire. Lorsqu'ils sont sur le point de nous atteindre, Davis place un bras devant moi pour nous faire reculer de quelques pas.

-Touchez là et vous allez avoir des comptes à rendre à Wayne.

Oula, on se calme.

-C'est votre frère qui nous envoie. Il nous a ordonné de vous enfermer jusqu'à ce qu'il arrive.

Wayne en route, c'était évident. Étrangement, cela me rassure, alors que ça devrait être tout l'inverse.

-Ne la touchez pas. Je vais téléphoner à Wayne immédiatement.

-Ne faites pas d'histoire monsieur, et suivez-nous. Siffle un qui a l'air plus costaud en tendant sa main libre dans ma direction.

-C'est la fiancée de Wayne ! Comme s'il venait d'être brûlé, le garde récupère vivement sa main.

Sa fiancée ? Je tiens tout de même à me souvenir qu'à l'époque, j'étais la 'prostituée' de Wayne, avant de passer par la 'petite-amie' et désormais la 'fiancée' de Wayne. C'est quoi la prochaine étape, Davis ? Je deviens la mère de ses gosses ? Cette idée me provoque des tas de frissons le long de ma colonne vertébrale et je tente de chasser cette idée de mon esprit, plus que saugrenue. D'ailleurs, pourquoi il s'est retenu de me toucher lorsque le jeune Moran a sorti cette bêtise ?

-Nous n'en sommes informés.

-C'est parce que c'est tout récent.

-Elle est où la bague alors ?

-Il- me l'a pas encore offerte. Je tente de marcher dans ce piège.

-Alors elle n'est pas encore une Moran. Je recule d'un mètre lorsqu'il tente de refermer de nouveau sa poigne sur moi.

-Ce n'est pas une raison ! Wayne vous tuera à l'instant où il saura que vous aurez posé les yeux sur elle.

Mh, il y va pas un peu fort là ?

-Arrêtez un peu vos caprices. Vous n'êtes plus un enfant. L'ordre est clair, je dois vous enfermer dans les appartements de monsieur Moran. Alors maintenant arrêtez immédiatement-

-Elle a la même immunité que ma mère. Les quatre hommes se mettent alors à s'observer à tour de rôle, comme semblant réfléchir, alors que moi, je ne comprends rien.

-Même si c'est vrai. Vous, vous ne possédez pas cette immunité. A l'instant qui suit, l'un de ces malades se jette presque sur Davis pour le traîner derrière lui.

-Espèce de- Lâche-moi !! J'assiste alors à une scène improbable, je suis impuissante, ils sont en train d'escorter Davis alors que moi, je reste, là ?

Ils ne me prêtent plus aucune attention ?!

-Davis ! Lâchez-le ! Je cours presque derrière eux et essaie en vain de lui faire lâcher prise, il ne réagit même pas, il ne me regarde même pas.

C'est comme si j'étais devenue invisible depuis que le jeune Moran a prononcé le terme d'immunité.

-Mais bon sang ! Il est chez lui ! Laissez-le !! Ils finissent par le jeter dans ce que je devine être les appartements de Wayne avant de fermer à clé.

-Lexy !

-Davis ! Putain ! Donnez-moi cette clé. Je ne parviens pas non plus à récupérer l'objet de ma convoitise, sa poigne est beaucoup trop ferme.

Je les regarde alors s'éloigner, sans plus de cérémonie que ça. Je viens alors frapper d'un geste colérique la double porte qui me sépare de l'étudiant qui semble tout autant contrarié que moi.

-Merde.. Désolé Lexy..

-C'est bon, c'était évident..

-Ca m'agace ! Je vais défoncer cette porte. Désespère Davis en frappant une nouvelle fois alors que moi, je me laisse tomber le long du mur qui soutient ces portes aussi costaudes que ces fichus gardes.

-Pourquoi ils ne m'ont pas enfermé..?

-Parce que tu as l'immunité. Enfin, c'est comme si tu l'avais.

-C'est quoi ça encore.. Un truc de mafia ? Ricane-je nerveusement en déverrouillant mon téléphone pour vérifier mes messages.

Etrangement, je n'ai rien. Mais pas un appel de Wayne. La dernière notification est celle de Leslie qui me demande de faire attention à moi.

-Pas totalement. A l'époque où mon père a rencontré ma mère, il a annoncé cette règle de l'immunité des femmes Moran. C'est-à-dire ma mère, et nos futures femmes. Et au cas où il aurait eu une fille avec ma mère également. Enfin, t'as compris le truc je suppose.

-Mais, je ne suis pas mariée à Wayne.

-Non, mais ils croient en une possible relation sérieuse entre mon frère et toi. C'est que tu dois avoir une importance à ses yeux, s'ils ont refusé si facilement de t'enfermer également. Plus aucun homme n'osera te regarder, te toucher ni même prononcer ton nom. Du moins, à l'intérieur de ce manoir.

-Wow, vraiment ?

-Mh, sauf si Wayne nie. Mais il ne le fera pas.

-Comment tu peux en être si sûr ?

Un léger blanc s'installe où j'entends un reniflement de sa part.

-Il n'a jamais tenu autant à une femme. Pour être sincère, Wayne n'a jamais été aussi mal. Même la mort de maman ne l'avait pas rendue comme ça.. Il t'est arrivé un truc, pas vrai ?

-Si on veut.. Perdue dans mes pensées, je reste vague sur mes propos.

-Hey Lexy..?

-Mhm ?

-Je suis désolé de t'avoir emmené dans ce plan foireux.. Je pensais réellement qu'on aurait pu faire quelque chose. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de commencer à sourire.

-Ne t'excuses pas d'aimer ta sœur Davis. Et puis, je ne pense pas avoir fait le déplacement pour rien.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Ce que je veux dire, c'est qu'il fallait que je me retrouve en Russie avec ton frère pour que la situation s'améliore. Quand il saura là, tout ira mieux. Aussi bien pour toi que pour Erika.

-Est-ce que tu as.. un plan ?

-Oui, j'en ai un.

Mon plan est simple : l'improvisation.

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BOON j'ai réussi à poster un peu après minuit :')

Hésitez pas à donner vos avis :))