-Lexy.. Davis secoue lentement mon bras pour me réveiller et je retire immédiatement le masque que j'ai posé sur mes paupières pour dormir.

-Mh ?

-On a atterri.

-Quoi ?

-On est arrivé, on doit sortir de l'avion. Je commence à m'étirer lentement avant de regarder par la fenêtre, en effet, c'est la piste d'atterrissage que je vois, et non plus l'océan pacifique.

-Oh. Oui.. Mollement, je ramasse mon sac, mes écouteurs, mon téléphone puis récupère ma valise cabine avant de saluer les hôtesses et de suivre le mouvement de foule.

Lorsque l'on arrive face aux grandes fenêtres qui nous dévoilent un ciel bleu et une magnifique vue sur tous les Boeing, je prends une longue inspiration avant de lancer un regard au jeune de frère de Wayne qui me sourit timidement.

-Bienvenue en Russie..

-Rappelle pourquoi je t'ai suivi ?

-Parce que tu m'apprécie ?

-Tu sais que ton frère doit probablement déjà savoir que nous sommes à Moscou.

-Mhm, peut-être, ce qui ne nous laisse que très peu de temps j'imagine. Surtout que lui, il a un jet privé.

-On devrait se dépêcher Davis.

-Oui, allons-y, j'ai appelé un taxi.

Et là c'est sûrement le moment où l'on se demande tous, mais dans quel bourbier tu t'es encore fourré Lexy ? Moi-même, je ne sais pas..

~Quelques heures auparavant~

[PDV Wayne Moran]

-Qu'est-ce que j'ai encore fait ? Demande d'emblé Lincoln en décrochant son téléphone.

-Rien, c'est ça le problème.

-Tu peux préciser ?

-Ca fait six putain de mois Lincoln. Et on ne l'a toujours pas retrouvé. Alors qu'il est faible, que la plupart de ses effectifs sont soit morts, soit au trou. Explique-moi comment il peut se cacher si longtemps sans faire une seule gaffe ?

-Il pense pas comme nous Wayne, c'est un psychopathe.

-Et alors quoi ? Je dois en devenir un moi aussi pour le retrouver ?

-On va finir par-

-Putain mais ça fait des mois que tu me répètes la même chose !

-C'est son territoire ici, L.A. Je te rappelle qu'à l'origine, le tien de territoire, c'est la Russie. Il est plus malin que nous.

-J'ai grandi ici avec ma mère Linc, ce n'est pas toi qui va me contredire. C'est autant son territoire que le mien.

-Juste au cas où, j'ai grandi avec toi, moi aussi. Je suis même né ici, ce qui est loin d'être ton cas.

-Je t'appelle pour parler de nationalité ?!

-C'est bon Wayne. Tu devrais te détendre. Il finira bien par se manifester. Même si tu sais ce que ça implique.

-Je le sais putain.

-Rejoins moi au club ce soir. Alek sera là.

-Igor ?

-Il est à New-York en ce moment.

Merde, j'avais oublié.

-J'y réfléchirais. Je te laisse, je suis arrivé à l'appart' de Davis.

-Eh, soit cool avec lui. Il stresse assez avec ses cours et Erika pour que tu- Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase que je raccroche puis sors de mon véhicule pour me diriger vers l'ascenseur.

J'ai quel âge pour écouter ses conseils au juste ? Lorsque je croise mon reflet dans le miroir, je me rends compte que du sang séché s'est coincé dans ma barbe de quelques jours, alors je viens frotter comme je le peux, mais finit par abandonner lorsque j'arrive au bon étage.

Evidemment, sa putain de porte d'entrée est ouverte.

-Combien de fois je vais devoir te dire de fermer ta porte quand tu rentres chez toi ?!!

-Ah, parce que les quarante huit mille gardes que tu as mis à ma disposition ne font pas office de verrou ? Me questionne mon petit frère depuis le salon, n'appréciant pas son sarcasme je me mords la langue puis avance jusqu'à la pièce principale, prêt à en découdre avec cet insolent.

-Davis je te jure que- Je me stoppe net dans ma lancée lorsque je croise le regard chocolat d'Alexia, installée sur le fauteuil avec Davis, une boisson colorée en main.

-Alexia ?

-C'est bien, tu connais encore son prénom. Marmonne le bouclé en roulant des yeux.

-Bonjour. Prononce-t-elle simplement en reprenant sa paille en bouche, le regard pourtant sévère.

-Hm, bonjour, répliqué-je légèrement surpris de la trouver ici, qu'est-ce que tu fais là ?

-Jusqu'à preuve du contraire, Lexy est mon amie avant d'être ta copine, non ? Mes muscles se contractent à la dénomination et je vois que la brune détournée le regard à cela.

-Je ne savais pas que tu devais venir.

-Tu tiens mon agenda ? Décidément, ils ont décidé tous les deux de me les briser.

[PDV Lexy Peterson]

Voyant que le brun ne répond pas, je décide de recommencer à discuter avec Davis.

-Et du coup il s'appelle comment ?

-Antonio. Sourit le plus jeune en s'allongeant presque sur le canapé.

Il vient de me raconter qu'il pense être bisexuel, puisqu'il a l'impression d'avoir un crush sur son nouveau prof d'espagnol particulier - un européen si j'ai bien compris - chose que je comprends totalement après avoir vu les photos de l'homme en question.

-C'est qui Antonio ? Le type que j'ai engagé pour t'apprendre une nouvelle langue ? Enchaîne immédiatement le mafieux en s'avançant dans le salon.

-Oui, et alors ?

-Et bien quoi, Antonio ? Il y a un problème avec lui ?

-Pourquoi est-ce qu'il doit toujours avoir un problème Wayne ? Tu es épuisant. Soupire lourdement Davis en me jetant un regard désespéré.

-Parle-moi sur un autre ton.

-Wayne. L'appelé-je, ce dernier relève les yeux jusqu'à moi et patiente.

-Viens là. Je tapote la place à ma droite, pas trop près de moi, mais ni trop loin non plus.

Étonnement, il le fait sans rechigner.

-Quoi ?

-Tu te souviens de notre conversation au café l'autre jour ?

-Mhm.

-Alors s'il te plaît, fais moi plaisir et ne hurle pas. Ça accentue mon anxiété, les cris.

-C'est bon. Parlez. Je reste là sans rien dire.

-Te vexe pas. Marmonne son petit frère, lui même l'air boudeur.

-Je suis pas vexé.

-Oui c'est ça, et moi je suis pas contrarié, hm. Le brun claque sa langue contre son palais et sort son téléphone, nous ignorant totalement.

A vrai dire, c'est peut-être mieux comme ça.

[...]

-Ça va avec ton frère ? Demandé-je à Davis une fois que le sujet de notre conversation soit parti pour une "urgence".

-Mhm, t'inquiètes pas, c'est juste un froid je suppose.

Oui, il ne veut toujours rien me dire visiblement. Je pose mon verre vide sur la table basse en verre transparent et me rapproche de lui.

-Et comment va Erika ? Je suppose que c'est la question de trop, parce que son visage se décompose.

-Pas trop bien je suppose. Elle ne veut plus me parler.

-Quoi ? Erika ? Ne plus te parler ? Tu es sûr de toi ? J'ai un petit sourire en me souvenant d'à quel point cette jeune fille est adorable.

Bien que je sais ce qu'il s'est passé par Lincoln, cette dernière pense avoir été abandonnée par toute sa famille à cause de Wayne.

-En fait, c'était prévu qu'elle vienne quelques semaines, ou quelques mois, ici, à Los Angeles, habiter avec moi. Juste après ses dix-huit ans. Sauf que, je sais pas pourquoi, mais Wayne n'a pas parlé à notre père, au contraire, il a juste enfoncé Erika plus loin dans sa cage d'or. Elle n'a même plus de téléphone et puis de toute façon, la dernière fois que j'ai voulu lui parler, les types qui la surveillaient m'ont dit qu'elle ne voulait pas prendre l'appel, alors bon..

-Et tu es sûr que ces "types" n'ont pas menti sur ordre de ton père ? Le concerné hausse les épaules, j'ai l'impression qu'il a déjà abandonné tout combat.

-Erika t'aime de tout son cœur, et le fait qu'elle t'ignore si soudainement, moi je n'y crois absolument pas.

-Tu as sûrement raison, mais à mon niveau, je ne peux plus rien faire. Seul Lincoln le pourrait peut-être, mais il n'irait jamais à l'encontre de Wayne, et encore moins d'Isaak..

-Et Alek ? Igor ?

-Des plantes vertes.. non sérieusement, ils ont des œillères à cause de Wayne. S'ils seraient sur place, en Russie, peut-être qu'ils feraient quelque chose. Mais encore une fois, sans l'avis d'Isaak Vinogradov, personne ne fait rien, personne ne dit rien.

-J'aimerais pouvoir vous aider, toi et ta sœur. Le plus jeune m'offre un faible sourire.

-Tu m'aides déjà en venant me voir. Depuis que je suis en vacances, je m'ennuie comme un rat mort. Je ne vois que mon frère, parfois Linc et Antonio, heureusement d'ailleurs.

-Tu ne sors pas avec tes amis ?

-Je n'ai plus le droit. Ricane le brun d'un air mauvais, clairement dirigé pour son grand frère.

-Et pourquoi ça ?

-Je suis peut-être un Vinogradov d'origine, mais je ne suis pas majeur. Depuis la mort de ma mère, mon tuteur c'est mon père, mais il a signé un papier, je sais pas trop quoi, pour que je reste sur le territoire des Etats-Unis, sous la condition que Wayne soit constamment derrière moi. Je suis un enfant au lieu de la loi.

-Tu as la double nationalité pourtant ? Tu as dix-neuf ans.

-Oui, je suis majeur en Russie, mais ici, malheureusement. C'est pas si facile.

-Quelle galère..

-C'est ce que je me dis chaque matin en me réveillant.

-Ca aurait été plus simple si-

Je suis coupée par le téléphone de Davis qui se met à sonner, et immédiatement, ce dernier pousse un long soupir avant de se rallonger sur le canapé.

-Tu ne réponds pas ?

-C'est probablement Wayne, il me saoule. Il va encore me faire des reproches alors, je préfère ne pas répondre. J'expire lourdement à mon tour avant de tendre la main vers lui.

-Je vais le remettre à sa place, donne.

-Tu n'as pas peur toi. Rit l'étudiant en me filant son téléphone et je réponds sans plus attendre.

-D-Davis ? Tu.. m'entends ? Lorsque j'entends la voix brisée d'Erika, je me tends à l'instant qui suit et me dépêche d'activer le haut-parleur.

-C'est Erika. Murmuré-je en pointant le téléphone, c'est un numéro sans nom on dirait.

-Erika ?! C'est Davis. Crit presque le jeune homme en se redressant subitement pour prendre son téléphone entre ses mains, fixant l'écran comme si sa sœur allait en sortir.

-Davis.. Il faut, que tu m'aides.. Pleure-t-elle alors que je peine à comprendre ce qu'elle dit, son accent russe étant trop fortement prononcé.

-Explique-moi ! Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est Isaak ?!

-Niet (non).. Ce sont mes gardes.. je ne peux plus.. ils sont méchants avec moi..

-Quoi ils.. Ils t'ont fait du mal ?!

-Ca fait une semaine qu'Isaak est en Italie et, ils savent qu'il ne prend pas de nouvelle de moi, alors.. ils sont constamment avec moi, dans mon appartement, même quand je dors ou que je me lave.. quand ils me trouvent trop.. скучный (chiante/ennuyeuse) ils ne me donnent pas mon repas.. Je n'en peux plus.. Davis. J'ai envie de.. envie de.. умереть (mourir).

Ne comprenant pas les deux mots, je devine que ça semble suffisamment grave au vu du regard paniqué du plus jeune.

-Niet, niet, Erika, не говори так ! (ne dis pas ça). C'est impressionnant la manière dont Davis parle si bien russe, sans aucun accent américain. J'ai l'impression d'entendre Igor et Aleksandr discuter.

-Je n'en peux plus..

-Je peux être là dans une dizaine d'heure Erika !

-Wayne ne te laissera jama-

-Non ! Je m'en fiche, je pars ! Tout de suite, je prends le premier avion !

Oula, on se calme monsieur.

-Tu n'arriveras jamais à passer la frontière sans autori-

-Lexy sera avec moi, et puis, je connais la personne qui s'occupe de la classe affaire sur le vol L.A - Moscou. C'est un ami de Lincoln, on sera bientôt là.

-Tu ne pourras rien faire une fois sur place..

-On va réussir à te sortir de là Erika. Déclaré-je comme si j'avais le moindre pouvoir en Russie.

Ce qui n'est absolument pas le cas. La détermination parle pour moi je suppose.

-Le-Lexy ?

-C'est moi, bonjour Erika. On va venir te chercher. Si on est là, ils ne pourront plus rien faire.

-Je-

-Ne dis plus rien, on vient. Patiente quelques heures, on sera bientôt là !

-Mais Davis.. tu vas te mettre Isaak et Wayne à dos si tu fais ça..

-Je m'en fiche. C'est déjà le cas de toute façon.

-C'est une, très, mauvaise idée..

-Je te dis que non. Ça va aller. On se voit très vite. Conclut l'étudiant avant de raccrocher et de passer rapidement sur l'application des contacts.

-J'appelle mon ami pour réserver le prochain avion..

-Je suppose, que je vais aller chercher des affaires chez moi. On se rejoint à l'aéroport ?

-Mh, merci Lexy mais.. si tu préfères rester, je comprendrais.

-Non, je vais t'accompagner. J'en ressens le besoin moi aussi.

-Alors, merci beaucoup..

Je n'attends pas une seconde de plus pour récupérer les clés de ma voiture et de foncer à l'extérieur de l'appartement, appuyant plusieurs fois sur le bouton de l'ascenseur comme si ce dernier allait arriver plus vite ainsi.

La Russie alors..

~Retour au présent~

❝ ❞

Je préviens directement hein, la Russie = LES PROBLÈMES.

Sinon on a atteint les 300k sur cette histoire genre :') merci ? vous êtes incroyables <33