32 - Piqûre de rappel
-Alors comme ça, tu as encore désobéi, Lexy. Son sourire est mauvais. Absolument pas rassurant.
Il m'a appelé Lexy. Devant son frère et sa soeur. Il m'a également embrassé. Je devine rapidement que Davis a dû lui raconter quelque chose comme "notre soeur est chez la fille que tu baise". Problème. On ne baise pas ensemble. On ne fait rien ensemble. Or, les deux adolescents doivent continuer de croire le contraire. Sinon, je risque de me faire démasquer. Intérieurement, je suis sûre qu'il est dans les intérêt de Wayne de jouer la comédie à son tour. Il ne fait pas tremper son petit frère dans ses histoires louches. La preuve en est, que Davis ne m'a pas reconnu. Alors que mon père a.. pris la vie de sa mère ?
-Pas touche à la famille. Tu as oublié ça ? Sa main me caresse la joue dans un geste affectif, qui me terrorise plus qu'autre chose.
-Non..
-Je crois que si. Je vais devoir te rappeler cette règle on dirait. Ma lèvre tremble lorsque son pouce passe sur celle-ci.
-Lincoln ?! S'étrangle Érika en voyant le concerné approcher d'elle pour lui empoigner le bras.
-Tu es complètement stupide Érika ! T'es la fille d'Isaak Vinogradov putain !! Et tout ce qu'il te passe par la tête c'est venir à L.A et dormir chez.. une pute. J'encaisse l'insulte sans vraiment m'en rendre compte. Je suis perdue dans mes pensées. Concentrée sur la main de Wayne dans le bas de mon dos.
-Elles ont été très accueillantes avec moi figure toi ! La blonde tente de se défaire de l'emprise de Lincoln, en vain.
-Mets la dans la voiture Linc. Ordonne Moran tout en intimant à son frère de suivre le pas
-Encore désolé.. Murmure Davis à notre égard avant de sortir.
Mais concrètement, je ne peux pas lui en vouloir. C'est moi qui les ai ramené chez moi.
-N'oublies pas de fermer derrière nous Leslie.
-Attendez !! Où vous l'emmener ?! Ma meilleure amie tente de me reprendre.
-Alexia et moi, on doit avoir une conversation. Entre adultes consentant. Wayne me met hors de chez moi.
-Arrêtez ! On ne leur a pas fait de mal ! Je ne réagis toujours pas, comme spectatrice de la scène qui se déroule sous mes yeux vides de sens.
-Oh mais je le sais crois moi. Lâches la main d'Alexia ou je fais exécuter tes parents. Comme brûlée à vif, Leslie me lâche.
-Ne lui faites pas de mal. Elle voulait vraiment aider votre soeur et.. S'il vous plaît ! Wayne me force à entrer dans le véhicule avec lui. C'est Lincoln qui conduit, côté passager il y a Érika qui semble bouder.
-Je ne veux pas retourner en Russie. Ni revoir notre père. Crache-t-elle à l'égard de son grand frère.
-Ça tombe bien c'est lui qui a fait le déplacement.
-Il est ici ??!! L'adolescente se retourne vivement, les yeux écarquillés.
-Oui. Il t'attend.
-Il va me tuer.
-Je l'en empêcherai. Grogne Davis pas loin.
-Empêcher Isaak ? Tu réfléchis parfois ? Questionne Lincoln en le fusillant du regard à travers le rétroviseur.
-Pourquoi tu as amené Lexy ? Wayne sourit à son petit frère avant de passer sa main sur ma cuisse.
-Ça fait un moment qu'elle et moi, on ne s'est pas retrouvé seul à seul..
-Passes moi les détails, grimace-t-il, ne lui fais pas de mal ok ?
-Pourquoi lui ferais-je du mal ? Son regard noir charbon me pétrifie une fois de plus. Je veux fuir. À toute vitesse.
La tension est palpable dans l'habitacle si bien, que j'en ai du mal à respirer.
[...]
-Monsieu..
-Je t'en prie Lexy, appelle moi Wayne. On a depassé le stade des monsieurs et du vouvoiement. Non ? Alors qu'il me tire à travers les couloirs de son entrepôt, je tire sur mon bras pour l'en empêcher.
Après avoir déposé Davis à son appartement, Lincoln nous a conduit à l'entrepôt de son patron. Le lieu de tous mes cauchemars. Avant de repartir avec la petite soeur Moran. Enfin, Vinogradov pour le coup. En sachant qu'il est ici, à Los Angeles, je me sens encore moins bien. Comme si plusieurs ombres planées au dessus de ma tête, menaçant de m'engloutir à tout moment dans les profondeurs des abîmes. Mon coeur bat à toute vitesse. Qu'est-ce que je fais ici ? Seule, avec Wayne ? Il va me faire du mal ? Me tuer ? Me montrer quelque chose que je ne souhaite pas voir ? Me.. faire du mal ?
-W..ayne ? Je ne les ai pas touché. Je les ai même aidé ok ? Ils.. ils vont biens ! Tous les deux ! Ta soeur m'apprécie même beaucoup et.. Je suis balancée comme du n'importe quoi dans une des pièces du bâtiment et je m'étale à même le sol, mes mains éraflant le sol et m'ouvrant la peau à vif.
-Arrêtez. Marmonne-je désespérément en tenant de reculer à l'aide de mes mains alors qu'il sort de la corde d'un tiroir.
-Je ne peux pas te tuer tout de suite, Alexia. On le sait tous les deux. J'ai encore besoin de toi, tu dois aller à cette putain de soirée du nouvel an. Alors estimes toi heureuse que je n'en termine pas tout de suite avec toi. Un gémissement de douleur et de terreur sort de ma gorge à ses mots, tandis qu'il revient vers moi avec la corde.
-Votre soeur voulait juste.. quitter la Russie. Elle voulait juste revoir ses frères. Je voulais simplement l'aider Wayne. Je n'aurais jamais cru prononcer son prénom autant de fois en si peu de temps. Tout ça pour le supplier.
-Qui t'as permis de poser des questions à MA famille ? Qui t'as permis de les approcher ? Je peux savoir ?! Le meurtrier dépose un genou à terre, juste à côté de ma cuisse avant d'aggriper violemment mes mains pour les mettre devant moi.
-Je ne savais pas à la base ! Je vous le jure ! C'est Davis qui s'est trahi en..
-Ne prononces pas leurs noms. Siffle-t-il en serrant brutalement les liens de la corde autour de mes poignets, me blessant au passage.
-Ne me faites, pas de mal. Il vous a demandé de ne pas m'en faire. Moran cesse tous mouvements alors qu'il était en train d'attacher mes chevilles entre elles, dont une qui est encore douloureuse d'ailleurs.
-Mon petit frère m'a demandé de ne pas te faire de mal, sourit le criminel, en effet. Et tu penses une seconde que je vais l'écouter ? Qui penses-tu être Alexia ? La Reine d'Angleterre ? Pour me remettre à ma place, il sert d'autant plus fort les liens. Je suis ficelée, congelée et terrifiée.
-Pourquoi est-ce que vous avez constamment besoin de me faire du mal ? Ma voix brisée me surprend moi-même. Moran me relève, ses deux mains sur mes épaules, dans un geste rapide.
-Ma belle, il te suffit de deux choses pour que je me tienne tranquille. Tu les as déjà oublié ?
-Me taire et obéir. Souffle-je dans un soupir, les lèvres tremblantes.
-Exactement. Et là, il te faut une piqûre de rappel je crois.
Son bras m'emporte à l'autre bout de la pièce où je remarque alors une sorte de baignoire dissimulée dans la pénombre. Le genre de baignoire que tu vois dans les films d'horreurs, avec du sang sèche au fond. Mais ici, ce n'est pas du sang qu'il y a, mais autre chose. C'est de.. l'eau ? Non, il y a autre chose avec, mais je vois trop mal pour définir ce que c'est. Je n'ai pas le temps de me poser plus de question que ça puisque le mafieux me lance un dernier sourire, sadique cette fois-ci, avant de me basculer sans une once de pitié dans la bassine d'eau.
Un cri de surprise passe la barrière de ma gorge dans un premier temps lorsque je me rends compte que l'eau est congelée. Mais ce n'est pas tout. Il y a des glaçons. Des putains de glaçons à l'intérieur de cette baignoire. Le liquide me brûle quasiment la peau, qui doit sûrement rougir atrocement face au froid. Mes vêtements ne me sont d'aucune utilité.
-La température de cette eau est de quatre degré ma belle. Sais-tu combien de temps un corps peut supporter une telle épreuve ? S'amuse le criminel alors que je suis prise de frissons et de sursauts incontrôlés.
-Trente minutes. Maximum. Après ce temps écoulé. Tu meurs de froid. Mes yeux exorbités le fixent, il tient fermement ma nuque, histoire de m'éviter la noyade.
-Alors. Comment c'est ? Je me mords la langue, c'est atroce.
Mes muscles commencent à se rédir, ayant du mal à fonctionner convenablement. Mes terminaisons nerveuses ne supportent pas le choc. Alors que mon cerveau fait paniquer mon muscle le plus vital : mon coeur. L'eau me pince chaque parcelles de peau, si bien, que des larmes de douleur commencent à couler le long de me joues congelées, contrastant ainsi avec elles. Alors que Wayne lui, se délecte de me voir en position de faiblesse. Il ne va tout de même pas me laisser mourir ? Non. Impossible. Si ? Pas maintenant. Il a encore besoin de moi..
-On va augmenter le niveau de difficulté, si tu veux bien. Soudainement, sa main quitte ma nuque pour mon crâne et d'une pression violente, me coule sous l'eau, coupant ma respiration.
N'ayant pas prévu l'acte, de l'eau s'infiltre dans ma bouche et je manque de m'étouffer avec certains glaçons. Mes poumons souffrent. Mon coeur souffre. Ma peau souffre. Je souffre. Tout ça, pour avoir hébergé sa famille. Je regrette tellement.
-Alors. On recommence ? Je tousse à plusieurs reprises, n'arrivant pas à aligner deux mots.
-Je prends ça pour un oui.
Que Dieu ait pitié de mon âme.
[PDV Érika Vinogradov]
-Rends moi mon téléphone.
-Et tu comptes en faire quoi au juste ? Je fulmine, il se moque de moi ?
-Appeler Davis !
-Il ne peut plus rien pour toi. Tu attends sagement ici maintenant. Ton père vient te récupérer ce soir. Je tressaillis aux mots de Lincoln. Mon père. Je n'ai aucune envie de le voir.
-C'est lui qui t'a donné l'ordre de m'enfermer dans cette chambre et de me surveiller ?
-Non. C'est Wayne. Je grimace une seconde fois, pas un pour rattraper l'autre.
J'apprécie beaucoup Wayne. Il reste mon grand frère. Mais c'est l'incarnation même d'Isaak Vinogradov. Mon père l'a formaté à la perfection. Et c'est ce qui le rend très chiant.
-C'est injuste. Maugre-je en laissant mon dos s'échouer dans le lit immense.
-Injuste peut-être, mais c'est comme ça. Je redresse la tête vers lui, il me fixe de ses iris translucide. D'un profond vert, qui me perturbe toujours autant.
-Tu te fiches pas mal de la promesse que tu m'as fait. Sa mâchoire de contracte sous mes insinuations.
-Ne dis pas ça Érika. Quand tu auras pris en maturité, j'honorerais ma promesse.
-En maturité ? Je me redresse, le dos bien droit.
-Oui.
-Tu veux plutôt dire que tu as peur qu'Isaak ou Wayne apprennent que tu m'as baisé l'année dernière ? À son expression colérique, je comprends que mes propos crus ne lui plaisent pas. Pourtant, c'est la vérité.
-Wayne le sait.
-Wayne le sait ?
-Oui. Maintenant me fait pas chier Érika. On est pas ensemble. Je me relève pour lui faire face, bien qu'il ait une tête de plus que moi.
-Tu m'as promis que tu me libérerais de l'emprise de mon père Lincoln. Et maintenant ? Tu me balance ça à la figure ?
-Je t'ai dis qu'il fallait que tu sois patiente bordel. On a dix ans de différence. Tu as dix sept ans putain !
-Neuf ans de différence. Et j'ai bientôt dix huit ans..
-C'est pareille. Crache-t-il en reculant d'un pas pour ne pas que je l'approche. Je devine alors qu'il ne souhaite plus me toucher. Il craint réellement la réaction de mon paternel.
-Je ne compte pas pour lui. Il te considère plus comme son fils qu'il ne me considère comme sa fille. Quand tu auras compris ça, tu sauras ce qu'il faut faire. Murmure-je en lui tournant le dos pour retourner dans le lit, attendant le retour du parrain de la mafia.
Dont je n'ai vraiment, pas hâte du tout.
[PDV Lexy Peterson]
-Debout. Je reçois une tape sur ma joue, non douloureuse, simplement pour me réveiller.
Je suis allongée à même le sol, je n'ai plus aucuns liens qui me retiennent. Seul Moran est au dessus de moi.
-Presque morte noyée, idiote. Je cligne plusieurs des yeux, lentement, et tente de tourner la tête vers la gauche. La baignoire est encore là.
Des frissons désagréables parcourent ma peau sensible et frigorifiée. Combien de temps suis-je restée inconsciente dans cet eau congelée ? Il a failli me tuer ce malade. Je crache encore un peu d'eau qui restait croupis dans le fond de ma gorge et tente de me recroqueviller sur moi-même. Tout mon corps m'est douloureux. Et sentir la chaleur émaner du corps du criminel penché sur moi me provoque un sentiment de bien-être. Pas le personne. Simplement sa chaleur corporelle. Quel est ma température au juste ? Je n'en ai aucune idée, j'ai du mal à réfléchir correctement, les neurones se touchent on dirait.
-Igor. Te voilà. Le concerné entre dans la pièce et m'observe, sans la moindre once d'émotion dans le regard.
Ce type a une femme et un fils. Je comprends pas comment c'est possible.
-Tu veux que je la termine ? Je me crispe à l'entente de sa phrase.
Me terminer ?!
-Non. Aucunement. Les brûlures seront pour la prochaine bêtise qu'elle fera. N'est-ce pas Alexia ? Sa main empoigne ma mâchoire et n'est même pas le force de lutter.
-À moins que, tu n'aies pas compris la leçon ?
-J'ai compris. Minaude-je difficilement, ls paupières lourdes.
-Plus fort ma belle.
-J'ai, compris.
-Parfait. Je l'espère pour toi. Son pouce me caresse la joue et il me faut quelques secondes pour sombrer dans le semi-conscient, de nouveau.
❝ ❞
Allez-y, je vous entends déjà insulter notre cher Wayne Moran :)
Sinon le débat Lincoln/Aleksandr s'est calmé ?
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