15 - La nouvelle
Je reste un long moment enfermée dans les toilettes. Dans l'espoir que mon taux d'alcoolémie ne redescende pour que je puisse prendre le volant. C'est sans effet. J'ai bien trop bu. Je tire la chasse d'eau et sors d'ici pour me laver à mon tour les mains, au savon. J'ai encore bonne mine étonnement. Mes cheveux sont légèrement désordonnés mais sinon, mon maquillage n'a pas bougé. Seul problème : il me manque ma culotte. Et ça me gêne vraiment beaucoup. Il l'a prise comme une sorte de, trophée ? Dans quel but ? L'idée qu'il puisse collectionner tous les sous-vêtements de chacune de ses partenaires sexuelles me fait vriller. Mais en réalité, cela ne m'étonne plus venant d'un Wayne Moran.
-Tiens donc, mais ne serait-ce pas Peterson ? Celle qui m'a planté il y a à peine quelques jours ? Crache Lincoln en me voyant sortir des sanitaires.
Tous les regards sont rivés sur moi. Ce qui me gêne atrocement. Surtout qu'ils doivent probablement savoir ce qu'il s'est passé là dedans avec leur chef. Tous les hommes et femmes présents ici sont probablements des membres de la mafia, donc, des personnes qui travaillent pour ce malade. Le concerné justement, est confortablement installé sur une banquette en forme de demi-lune, entre Aleksandr et Lincoln. On voit clairement que c'est eux, la table principale. Je lance alors un bref regard à celui qui m'accuse de l'avoir agressé. Celui qui retenait Leslie. Je me demande si maintenant, c'est toujours lui qui s'occupe d'elle.
-Tu veux porter plainte peut-être ? Lance-je sarcastiquement sous les regards ébahit de certains.
-Et pourquoi pas. Réplique le jeune homme à la chevelure ébène sur le même ton que moi.
-Je t'en prie, comme ça je leur raconterais comment j'ai - presque - sauvé mon amie d'une séquestration. Nos regards se lancent des éclairs.
Visiblement, il ne m'aime pas. Et c'est réciproque justement.
-Alexia, fermes-là tu veux. Me sourit Wayne Moran en claquant des doigts pour attirer mon attention. J'enrage.
-C'est vous qui avez mes clés de voiture ?
-Je les ai trouvé accroché à ton doigt. Confirme-t-il en sortant le trousseau de clé de sa poche comme si cela était normal.
-Rendez-les moi, je rentre chez moi.
-Mais certainement. Tu vas conduire dans ton état d'ivresse. Comme ça tu pourras probablement bousiller ta voiture misérable ainsi que ta vie. Il perd son sourire et garde ses clés.
-Vous vous en fichez pas mal de ma vie, je suis une Peterson, rappelez-vous. La vengeance, Monsieur Moran. Insiste-je vivement sur son nom.
L'alcool ne m'a pas seulement donner le désir, il m'a également donné des ailes on dirait.
-Ne joues pas avec quelqu'un de plus fort que toi ma belle. Me conseille le mafieux en rivant ses pupilles sombres dans les miennes. Je plaque mes mains sur cette table légèrement plus basse que la moyenne et me penche dessus.
-Mes clés, mon beau. Lincoln laisse échapper un léger rire jaune face à mon audace, alors qu'Aleksandr s'intéresse enfin à moi, l'air impassible.
-Très bien. Tu veux jouer, jouons. Au vu de ton comportement, que je n'apprécie absolument pas, j'ai décidé de ne pas libérer ton amie. Et tu peux tirer un trait sur ta voiture pour ce soir. Qu'est-ce que je pourrais rajouter encore.. je ne sais pas, et si on allait rendre visite à ton nouvel ami, Yorick. Toute envie de le défier s'effondre et j'avale difficilement ma salive.
-Ne faites pas ça. J'ai honoré ma part du marché et vous m'aviez dit qu'elle allait être libérée.
-Fais attention Peterson, tu perds tes couleurs. Me prévient Lincoln, moqueur. Je n'y prête aucune concentration.
-Oui. Mais tu as voulu jouer Alexia. Putain son sourire.. Je lui ferais bien ravaler.
-Je peux vous parler.. seul à seul.
-Dans quel but ?
-S'il vous plaît. Le criminel soupire longuement et fait finalement signe à son bras droit de se reculer, chose qu'il fait pour le laisser passer.
-Que veux-tu. Commence-t-il en s'avançant jusqu'à la rambarde pour observer la foule.
-Nous avions un accord. Ok, c'était.. stupide de ma part de vous parler ainsi mais.. je suis alcoolisée et, je veux juste rentrer chez moi. Souffle-je en passant une main dans ma chevelure brune, désespérée et fatiguée.
-Il fallait réfléchir avant de boire. Et de parler. J'ose attraper son coude pour attirer son attention.
-Monsieur Moran je vous demande juste de faire preuve de.. d'indulgence. Il sourit en coin.
-Ce n'est pas dans mon vocabulaire.
-Ok alors.. comment j'étais censée rentrer chez moi ?
-En attendant patiemment que je te rende tes clés sans faire de scène. Je gratte nerveusement mon bras et observe un sofa unique vide à côté de leur banquette.
-Très bien. Je vais m'asseoir là. Et attendre sagement que vous me rendiez mes clés. Mais abandonnez vos menaces s'il vous plaît. Je ne ferais rien de stupide d'accord ? Moran observe ladite place et acquisce.
-Bien. Fais donc. Quant à mes menaces, je déciderais plus tard, si je suis calmé. Termine le mafieux en retournant s'installer à sa place de chef.
Je soupire longuement et pars sur ce fauteuil une place dans le coin de la piece réservé aux VIP. Je me permets également de retirer mes talons pour recroqueviller mes mollets contre mes cuisses et poser ma tête sur l'accoudoir. Je ressemble à un animal perdu. Ce que je suis selon Wayne Moran. Attendre patiemment son accord. Fait-il cela car que je suis ivre ? Apparemment oui. Il joue les gars inquiets. Ça ne lui va vraiment pas. Il veut surtout pouvoir continuer à se jouer de moi, ou jouer avec moi. Ça me déprime. Et me fatigue. Sans la musique, je suis sûre que j'aurais presque pu m'endormir ici, sous les regards curieux des gens que je ne connais pas et qui ne me connaissent pas.
-Mon chéri !! S'exclame une voix féminine par dessus le son, me faisant relever les yeux.
Une jeune femme, sûrement mon âge, grande, longues jambes, corps parfait, blonde. Elle ressemble aux modèles que l'on voit à la télévision. Son maquillage est très voyant, tout comme sa tenue qui laisse entrevoir sa poitrine ainsi que son derrière. Est-ce qu'elle porte une culotte au moins ? Je me ravise en sachant que moi, je n'en porte même plus. La jeune femme se dirige donc vers le trio et, curieuse, je relève cette fois-ci la tête. Elle parle au quel là ? Lincoln ? Ce dernier lui jette un regard noir, les mêmes qu'il me réserve tient. Aleksandr ? Il ne lui porte même pas attention. Wayne ?! Ce dernier lui fait effectivement signe d'approcher.
Ses fesses passent par dessus le pauvre Lincoln qui semble dégoûté avant de finir son chemin sur les cuisses du meurtrier. C'est sa copine ? Ou sa pute ? Ou je ne sais quoi qui lui appartient ? Non parce que dans ce cas, elle devrait peut-être savoir qu'il y a quelques minutes, son mec m'a donné un putain d'orgasme dans les WC. Je les observe discrètement.
-Comment tu vas mon chéri ? Je n'aime pas sa voix.
-Toujours aussi agaçante. Remarque Lincoln en croisant les bras.
-D'où viens-tu ?
-De ton appart'. Je me suis préparée pour toi. J'ai même mis les sous-vêtements que tu préfère me voir porter. Heh ! Cette fille n'a aucune gêne.
Elle me ferait presque penser à Less'.. Mais mon amie a tout de même plus de dignité.
-Tu me montreras tout ça cette nuit dans ce cas. Wayne passe sa main derrière sa nuque et l'embrasse férocement. Rien à voir avec la douceur de tout à l'heure contre ce lavabo.
Je décide de fermer les yeux, ne souhaitant pas assister une seconde de plus à ce carnage. Je suis vraiment épuisée en réalité. L'alcool retombe.
-Pour quelles raisons ton amie était dans la prostitution ? Lorsque j'ouvre les yeux, une ombre est devant moi.
C'est Aleksandr. Il me parle à moi ?
-Je te demande pardon ?
-Pourquoi Leslie était une pute ? Répète le russe sans gêne. Je m'étouffe presque avec ma propre salive.
Ils se sont renseignés sur ma meilleure amie aussi ?! Putain !!
-Je ne pense pas que ça vous regarde. Réplique-je en posant mon dos contre le siège.
-Je t'ai posé une question, la moindre des choses serait de me répondre. Rétorque le blond d'un ton froid.
-Je ne le ferais pas. Ça ne vous concerne pas.
-Crois-moi, il vaut mieux pour toi, de me répondre. Soudainement, ses deux mains dont les veines ressortent se plaquent de chaque côté des accoudoirs et il se penche vers moi, comme pour m'effrayer.
Et je crois que ça fonctionne un tout petit peu. Un peu beaucoup même.
-Pourquoi vous voulez savoir ?
-Réponds.
-C'était par choix. Maintenant dites-moi pourquoi ça vous intéresse ?
-Pour mieux la cerner. Dit-il simplement en se relevenant.
-Pour mieux la cerner ? C'est vous qui, vous occuper d'elle ? Devine-je en serrant mes cuisses contre moi.
-Oui. Tu dis qu'elle a choisit de l'être pourtant, ton amie a l'air d'être affectée par ce choix.
-Vous.. vous ne lui avez tout de même pas parlé de ça ?!
-Et bien si. Avoue Aleksandr sans gêne.
-Mais vous n'avez.. aucun savoir vivre ! Remarque-je la bouche formant un O.
-Il faut assumer qui l'on a été et qui nous sommes pour avancer. Chose qu'elle ne fait absolument pas. Conclut l'homme de l'est presque énigmatique avant de relever le regard vers Lincoln qui approche.
-Alors, comment va l'ivrogne de la soirée ? Je pince mes lèvres, vexée.
-Comment va le lourdaud de la soirée ? Son rire m'agace.
-Tu veux mourir ce soir, ma belle ? Exagère-t-il sur le surnom, sachant très bien que son patron l'utilise à tout va.
Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrive pas à le prendre au sérieux lui. Il a visage angélique sans rire. Un corps athlétique. Un sourire parfait. Il pourrait être parfait dans le rôle principal d'un de ses films hollywoodien pour adolescent à l'eau de rose. Je le verrai très bien. Le faux bad-boy qui fait tomber toutes les lycéennes à ses pieds. Alors, l'imaginer torturer ou tuer des gens comme tous les hommes de Wayne Moran ? Non. Impossible. Pourtant, il me fait sortir de mes gongs, tout le temps ! C'est d'ailleurs le seul mafieux auquel j'ose répliquer lorsqu'il me défie. Je ne devrais pas. Mais je le fais. Car il semble vraiment sympathique, si on enlevé le côté lourd.
-Et tu comptes me tuer comment au juste ? En m'étranglant avec les ficelles de ton sweet ? Désigne-je son col, qu'il fixe juste après.
Je remarque également, que c'est le seul à ne pas porter d'arme dans cette pièce. Les autres ont toutes et tous des armes à feu ou blanche.
-Ne me tente pas Peterson. Je n'ai besoin que de mes mains pour te briser la nuque. Je hausse un sourcil, peu convaincu.
-C'est qui elle ? Questionne alors la voix insupportable de la jeune femme aux allures de mannequin.
Aleksandr s'éclipse à son arrivée alors qu'elle continue de m'observer attentivement, appuyée contre le bras de Lincoln qui semble en avoir marre d'elle.
-Paige tu veux pas retourner lécher les couilles de Wayne ?
-C'est une nouvelle ? Salut ! Moi c'est Paige. Me salut-elle poliment en essayant de s'approcher de moi pour me.. faire la bise ?
-Ne la touches pas. Siffle Lincoln en aggripant violemment son poignet, la faisant gémir de douleur.
-Non mais oh ! Lâches là espèce de cinglé ! Hurle-je en me levant pour m'interposer.
Tout de même, ce n'est pas parce que c'est une prostituée qu'il peut se permettre de la traiter ainsi.
-Retournes poser ton cul dans ce siège Peterson. Je tente de le faire lâcher prise sur le poignet de cette Paige, chose qu'il fait après insistance.
-Retournes t'asseoir. Et toi, retournes voir Wayne tu m'entends ?
-Personne ne bougera d'ici. Toi tu n'as qu'à partir. Ses sourcils se haussent en même temps et il ricane.
-Vous êtes sûres de vous les filles ?
-Pas vraim..
-Oui. Je coupe la blonde qui allait se laisser faire tel un animal.
-Très bien. Très bien. Sourit Lincoln en retournant s'installer près de son patron, je remarque qu'il lui chuchote quelque chose à l'oreille.
-Faut pas te laisser faire. Lui lance-je en me retournant vers elle.
-Oh. Tu sais Lincoln est comme ça. Rit-elle exagérément.
-Lincoln est un gros con. Et impulsif en plus.
-Wayne ne veut pas trop que je m'interpose alors.. au faite, qui es-tu ? Tu es une nouvelle ?
-Une, nouvelle ?
-Oui. Tu appartiens à qui ? Je me crispe.
-Je ne suis pas mh, une prostituée à vrai dire. Je n'appartiens à personne. Paige fait un pas en arrière.
-Que fais-tu ici alors ? Tu travailles pour Wayne ?
-Toujours pas. Ricane-je nerveusement en m'asseyant à nouveau pour enfiler mes escarpins.
-C'est quoi ton prénom ?
-Tu peux m'appeler Le..
-Paige. Tonne la voix de Moran sur notre gauche, ce qui fait déglutir la concernée.
-Salut mon chéri ! Je faisais connaissance avec la nouvelle !
-Elle n'est pas nouvelle. Elle ne le sera jamais. Maintenant tu vas te contenter de rentrer avec Linc et Alek. Elle fait une moue déçue.
-Ils ne m'aiment pas.
-Sans discuter Paige.
-Vous ne pouvez pas lui demander ça poliment ? Lance-je froidement à l'égard du meurtrier.
-Je ne t'ai pas demandé d'ouvrir ta grande bouche Alexia. Donc fermes-là.
Je prends une grande inspiration dans le but de me calmer. Il mérite une énorme gifle.
-Bonne soirée Alexia ! Termine Paige avant d'embrasser chastement le criminel puis de partir.
-Vous êtes vraiment méprisable.
-Je le saurais d'autant plus si tu ne cesses pas immédiatement de me provoquer.
-D'autant plus. Répète-je dans un fin sourire, comme si il pouvait l'être.
-Est-ce que tu veux être punie, Lexy ?
Pardon ? Il me parle à moi là ?!
❝ ❞
Ok ok voici donc comment j'imagine Lincoln, angélique n'est-ce pas ?
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