12 - L'effet de surprise
[PDV Wayne Moran]
-Elle a quoi ?
-Disparue.
-Tu te moques de moi Linc ? Son bras droit se prend le menton avant d'hocher négativement la tête.
-Cette pétasse me l'a fait perdre de vue. Il pointe Paige qui est assise sur le côté passager de mon véhicule. Je prends une longue et lente inspiration pour me calmer.
-Ok. Ok. J'irai la trouver demain matin. Salut. Je tourne le dos à Lincoln pour monter à mon bord de ma Range Rover.
-Tu veux bi..
-Fermes là. Ordonne-je d'un ton sec en démarrant à toute vitesse, les doigts crispés sur le volant.
-Tu ne veux pas que je te détende ? Je vais la flinguer.
-À cause de toi je me suis déplacé pour rien alors tu la fermes Paige ou je te jure que je t'abandonne sur l'autoroute. Cette fois-ci, la blonde se tait enfin.
Qu'est-ce que Alexia foutait dans cette boîte de mafieux ? Qui l'a emmené ? Les seuls qui ont le droit d'entrer sont des riches ou des criminels comme moi. Ou des putes. Mais pourquoi elle putain ?! Qui l'a fait rentrer, si ce n'est pas moi ? Demain matin, je vais avoir une petite conversation bien sérieuse avec elle. J'ai besoin d'explication. Et Peterson va me les donner. Elle a plutôt intérêt.
-Descends. Nous traversons mon parking sous-terrain et arrivons enfin chez moi. Personne. Il fait noir. Pas un bruit.
-Wayne pas si vite j'ai mes talons qui.. J'attrape vivement son bras et la plaque brutalement contre la paroie du mur.
-Qui t'as autorisé à m'appeler par mon prénom ?
-Excuses-moi mais tu..
-Depuis quand tu te tapes des mecs dans mon dos ?! T'as pas compris quoi dans "lorsque tu baises avec moi, tu ne baises qu'avec moi" ? Je la relâche brutalement pour ne pas déverser ma colère contre elle puis monte à l'étage dans ma chambre. Paige me suit en trottinant difficilement.
-Je ne me suis donnée à personne d'autre qu'à toi.
-Je t'en prie Paige, annonce haut et fort que Linc est un menteur.
-C'est un menteur. Je me retourne de nouveau vers elle et aggripe cette fois ci sa gorge.
-Tu dépasses les bornes Paige. Tu souhaites que je m'énerve contre toi ?
-Non.. Murmure la blonde en mettant ses mains sur mon avant-bras.
-Linc est un menteur ?
-Je n'ai couché avec personne.. d'autre que.. toi. Je ferme un moment mes paupières pour ne pas.. bordel de merde c'est trop tard.
Je sens la colère s'emparer de mon corps et serre vivement sa gorge fine, dans son regard, je comprends qu'elle a deviné. Paige sait qu'elle ne va pas apprécier ce qu'il va suivre. Mais alors, pas du tout.
-Il est trop tard pour me supplier. Murmure-je près de son visage avant de la prendre par la chevelure pour l'amener jusqu'à mon lit.
-Wayne arrête.. on peut coucher ensemble si tu veux mais pas ça.. pas de cette manière.
-Ne prononces pas, mon nom. Siffle-je durement en la retournant sur le ventre tout en appuyant sur son dos pour la stabiliser.
-Je ne mérite pas ça.
-Non, tu mérites bien pire que ça. Je te fais presque un cadeau Paige. Car, si j'ai bonne mémoire, tu avais apprécié la dernière fois.
-La dernière fois c'était pour jouer !
-Plus aujourd'hui Paige. Là, je vais te punir. En entendant la boucle de ma ceinture se défaire, la bonde se crispe.
La soirée est loin d'être terminée.
[...]
-Je n'arrive pas à dormir. Chuchote la voix de Paige en entrant timidement dans ma chambre.
-Rien à faire. Marmonne-je contre mon coussin.
-Ma chambre est trop grande je peux.. dormir ici ? Je pousse un long soupir.
-"Je ne te laisserai plus jamais me toucher, me parler ou me regarder de près ou de loin", ce ne sont pas tes mots ? Questionne-je d'une voix rauque dû au sommeil. Ses pas s'approchent du lit.
-Je disais ça parce que j'étais triste.. je peux venir ? Je relève la tête vers elle, tout en soupirant.
-Je n'aime pas dormir avec toi.
-S'il te plaît ?
-Putain. Tu fais chier. Je lui fais tout de même signe de s'approcher et elle saute sur l'occasion pour venir me rejoindre et se blottir contre moi.
Je déteste quand elle fait ça. Cependant, elle m'a bien avoué ses erreurs tout à l'heure alors je dois bien l'accepter. Toujours laisser une seconde chance. Une seule, seconde chance. Paige m'a dit avoir dragué plusieurs mecs, deux trois mafieux, des hommes à moi. Elle avait également envie de Lincoln mais elle me m'aurait jamais trompé. Surtout pas avec mon bras droit, mon frère. Je la crois. Une fois, pas deux. Après sa punition, elle m'a avoué cela avant de se promettre de rester loin de moi. Je savais qu'elle disait ça à cause de la punition. Même si j'avoue que je pensais qu'elle allait m'en vouloir plus longtemps.
Après tout, je sais que la ceinture l'excite. Mais là, elle a raison. Ce n'était pas un jeu. J'étais, hors de moi.
-Tu m'as pardonné, hein dit ? Ses ongles caressent mon torse et je me rendors lentement.
-Tais-toi un peu Paige. Et dors. Sinon tu retournes dans ton lit. Elle a compris le message, puisqu'elle ne me dérange plus du tout.
[PDV Lexy Peterson]
À la sonnerie de mon téléphone, je tâte mon chevet pour trouver l'objet qui me titille l'ouïe dès le matin. Sans regard qui est-ce, je décroche, étant persuadée que ça va entre être une femme de l'autre bout du monde qui veut me vendre un parasol ou une nouvelle porte de maison..
-Mh ?
-Lexy. Je te réveille ? Je me redresse vivement en position assise, les cheveux en pagaille et m'éclaircis la gorge.
-Yorick. Non. Du tout. Comment tu vas ?
-Bien. Et toi ? J'espère que tu n'es pas trop déçue pour hier.
-Ça va. Ne t'inquiètes pas, tu avais une urgence et je comprends totalement. On aura tout l'occasion de se revoir, n'est-ce pas ? Je l'entends soupirer un petit rire au bout du fil.
-Bien entendu Lexy. Ma Maserati est fan de toi.
-Ce n'est pas plutôt l'inverse ? Questionne-je en souriant bêtement tout en me levant.
-Je crois bien que elle et toi, vous avez un lien réciproque.
-Tu crois bien. Ricane-je en entrant dans ma salle de bain pour me recoiffer un minimum et observer mes cernes.
-À très vite alors.
-À très vite. Chuchote-je en raccrochant pour me fixer à travers le miroir.
-Tu crois que c'est quelqu'un de bien Lexy ? Me questionne-je en poussant un long soupir.
-N'oublies pas le mot d'ordre : penses un peu à toi avant de penser aux autres ! Me motive-je avant de descendre les escaliers.
Malgré tout en pensant à Leslie, mon coeur se serre à nouveau. Il faut vraiment que-
-Oh putain ! M'exclame-je en posant ma main sur mon coeur en voyant les deux hommes dans ma cuisine.
Igor surveille l'extérieur via la fenêtre, sourcils froncés alors que lui, Wayne Moran, est adossé à mon plan de travail et joue avec le couteau le plus aiguisé de ma cuisine. Il ne faut pas être cardiaque ici. Mais, attendez. Qu'est-ce que le russe sadique fait ici ?!
-Bonjour Lexy.
-Il va vraiment falloir que.. vous arrêtiez d'entrer chez moi par effraction. Murmure-je en essayant de rester calme.
-Très peu pour moi. J'aime l'effet de surprise. Je hausse un instant les sourcils.
-Génial. Marmonne-je dans mes dents en restant dans ma salle à manger pour les observer.
-En parlant de surprise. Quel étonnement ai-je ressenti hier soir, lorsque j'ai su où tu te trouvais. Son ton mélodramatique n'augure rien de bon.
-Je n'ai plus le droit de sortir maintenant ? Je me sens obligée de lancer cette pique.
-Pour qui tu me prends ma belle ? Non. Bien-sûr que non. Tu peux sortir où bon te semble. Sauf dans cette boîte. Son sourire se perd, tout comme mon assurance.
-La discothèque ?
-Qui t'a fait rentrer.
-Pourquoi ?
-Dis-le moi Lexy. Qui t'a fait rentrer ? Répète-t-il en contractant la mâchoire.
-Mais pourquoi ?
-Il n'y a que les bourges et les gens, comme moi, qui peuvent entrer dans cette putain de boîte Lexy. Qui t'as fait rentrer ?! Wayne se redresse soudainement pour s'approcher de moi. Gardant uniquement le comptoir ouvert entre lui et moi.
Le couteau claque contre la paroie et je tressaute face au bruit sec que cela produit.
-Je ne suis pas restée longtemps.
-Si je me répète encore une fois je t'enfonce ce couteau au fond de ta gorge Lexy, tu m'entends ? Son calme si soudain me paralyse.
-Je, suis entrée avec un riche. Un patron d'entreprise.
-Qui ?
-Je ne sais pas. Le mafieux rit jaune avant de se retourner vers Igor.
-Elle se fout de ma gueule là ?
-Oui. Acquiesce le russe d'un simple regard froid pour moi. Le brun ténébreux récupère alors son couteau et contourne la cuisine pour m'attraper, en vain car je fuis.
Je ne fuis pas bien loin puisque Wayne prend deux secondes et demi à aggriper ma chevelure et me claquer contre le premier mur qui vient, la pointe du couteau sous la gorge. Les palpitations de mon coeur ne sont rien à côté de ma respiration erratique si bien, que je peine à faire entrer l'air dans mes poumons.
-Son putain de nom Lexy.
-Yorick. Juste Yorick. Je ne sais pas son nom de famille. Je vous le jure ! C'est.. une nouvelle rencontre. Je le vois échanger un simple regard avec le tortionnaire encore dans ma cuisine.
-Depuis quand tu le connais ?
-Seulement deux jours. Réplique-je rapidement sous la menace du couteau et également de son bras puissant qui me maintient contre le propre mur de ma maison, dans laquelle je ne me sens même plus en sécurité.
-Je veux son nom.
-Je ne l'ai pas. Le chef de la mafia me relâche en enfin et avance jusqu'à Igor pour lui chuchoter quelque chose que je n'arrive pas à entendre, cependant, cela le fait quitter ma demeure, me laissant seule avec ce fou furieux.
Forte heureusement, il a décidé de poser l'arme blanc sur la table.
-Je le veux. Débrouilles-toi pour l'avoir.
-Qu'est-ce que vous allez lui faire.. ?
-Rien du tout. J'ai déjà Leslie. Des frissons de dégoût traversent mes membres.
-Wa.. Monsieur Moran attendez je, qu'est-ce que je peux faire pour que vous libérez mon amie ? Le criminel se retourne vers moi pour me faire face cependant, je n'ose toujours pas avancer jusqu'à lui.
-Tout dépend de ce que tu es prête à faire, pour que je la libère. Son sourire s'élargit et il fait quelques pas vers moi, lents, très lents.
-Qu'est-ce que vous attendez de moi ? Hormis votre.. vengeance.
-Il me semble te l'avoir déjà dis. La tension dans la pièce augmente à mesure où Wayne se rapproche de moi.
Il semble si sûr de lui. Alors que moi, je suis terrifiée. A-t-il toujours été comme ça ? Où est-ce à cause de cette histoire de vengeance ? Je me demande une seconde ce que ça ferait de le voir rire sincèrement. De le voir prendre du plaisir dans autre chose que la violence et la souffrance des autres. De le voir s'amuser comme Yorick au volant de sa Maserati. Intérieurement, j'ai envie de confondre Yorick et Wayne. Des les voir s'échanger l'esprit juste quelques minutes. Peut-être que dans d'autres circonstances, j'aurais pu rencontrer Wayne de la même manière que Yorick.
Si je n'avais pas été une Peterson par exemple. Ma famille l'a fait souffrir. Auquel cas, il n'aurait pas tant de haine en parlant des Peterson. Auquel cas, je ne souffrirais pas. Auquel cas, Leslie ne serait pas séquestré par lui et ses hommes.
-Être obéissante et me taire. Je le sais. Mais, hormis ça. Que voulez-vous réellement ? Je ne parles pas du criminel qu'est "Wayne Moran". Je vous parle de vous. En tant qu'homme. Qu'attendez-vous de moi ?
En comprenant ma perspective, le mafieux s'arrête devant et plisse très légèrement les paupières pour mieux m'observer. Comme le fait Yorick. Il semble réfléchir à la réponse qu'il va me donner. Il ne s'attendait vraiment pas, à ce genre de question. Et moi non plus..
❝ ❞
On part sur une espèce de tension entre eux là
À voir si cette tension est de nature nerveuse, malsaine ou sexuelle..
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