Epilogue
Je frottais mon crâne contre celui de Tom avant de me rouler au sol, imitée par mon compagnon. Compagnon. Ce mot nous définissait complètement. Très rapidement, nous nous sommes découverts, apprenant tout l'un de l'autre, si facilement que cela en devenait effrayant. Comme si cet homme-panthère était une copie de moi, une âme parfaitement adaptée à la mienne, comme si elles étaient jumelles. J'eus peur, trop souvent, de nos similarités. Et pourtant, cette alchimie entre nous, presque magique, fit tomber les barrières entre nous, nous attirant inexorablement l'un vers l'autre, comme des aimants.
Nous nous étions si vite accoutumés à ne pas être l'un sans l'autre, que j'avais peur que la vie ne nous sépare. Ces pensées obscures tourmentèrent mon esprit et Tom le sentit immédiatement, poussant ma tête doucement avec la sienne. Quand je croisais ses yeux dorés, mes doutes s'envolèrent. J'étais prête à tout pour lui, et je savais qu'il en était de même pour lui. Il ne pouvait me manipuler, car notre puissance était désormais égale, et à deux, nous possédions – selon les dires de Frédéric – une grandeur que seuls les rois et reines ont. C'était d'ailleurs pour cela que nous partions...
Un rugissement d'ours nous interrompit. Nous n'étions pas là pour batifoler. Il était de coutume chez les métamorphes de faire une dernière partie de chasse avec tous les membres de la meute lorsque l'un des leurs partait. Notre dernière chasse tous ensemble, songeais-je, mélancolique. Cette meute était notre deuxième famille, et cela me tordait le cœur de les quitter. J'accélérais, chassant mes pensées, mes pattes heurtant à peine le sol, comme si je planais à quelques millimètres de celui-ci. Le regard noble de l'ours de Frédéric me fit ressentir sa peine, mais également la confiance qu'il m'accordait. Je l'entendais encore me dire à quel point Tom et moi allions devenir de grands chefs de meute.
Une fois notre chasse achevée, nous rejoignions alors la maison de notre actuel chef, où ma mère nous attendais, les yeux remplis de larme. Je me transformais aussitôt, me jetant dans ses bras.
- Je ne pensais pas que ce serait aussi dur...
- Il était temps ma chérie pour toi de t'envoler de tes propres ailes, tout va bien se passer, me rassura-t-elle, replaçant une mèche de mes cheveux tombée devant mon visage.
- Mais tu vas être toute seule maintenant.
- Si tu comptais rester chez moi jusqu'à tes cinquante ans, tu te fourres le doigt dans l'œil ma fille ! plaisanta ma mère. Ne t'inquiète pas pour moi, profite plutôt de ce bonheur que tu mérites. Et puis, nous ne sommes pas si loin, tu reviendras voir ta mère de temps en temps ?
- Bien sûr Maman.
Je l'étreignais un peu plus fort, savourant cette odeur si apaisante qui émanait de son être. Les adieux avec les autres membres de la meute furent déchirants eux aussi, mais la tristesse du moment fut également teintée de joie, celle de découvrir de nouveaux horizons, et de lier des liens aussi forts qu'avec ceux que je quittais. Je savais que nos chemins ne seraient pas séparés car tous ces gens que j'étreignaient faisaient désormais partie de mon cœur et de celui de Tom, à jamais.
Lorsque Tom et moi nous retrouvions tous les deux en voiture, en direction de notre nouveau chez-nous, désormais symbole de notre indépendance, je l'observais silencieusement en souriant. Il sentit mon regard sur lui et posa sa main réconfortante sur ma cuisse, me rendant mon sourire.
J'avais trouvé la bonne personne.
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