Chapitre 7 - Attraction
Je me figeais lorsque je reconnus la voix de l'homme-loup. Lentement et adoptant une posture défensive, je me retournais ignorant mon appréhension, découvrant alors la personne que j'avais suivi bêtement, espérant alors fuir un homme qui avait brisé ma vie.
Au lieu de ça, tombant de Charybde en Scylla, je découvrais enfin le visage de la personne mystérieuse qui m'envoyait ces messages si inquiétants.
- Jules ?!
Pas de doutes, l'homme à la peau couleur de chocolat au lait, au nez épais et aux yeux toujours mi-clos était bien Jules.
- Emilia, ça faisait longtemps, depuis la dernière soirée d'Alice, non ?
- Ouais...
- T'inquiètes, j'avais bien compris ce qu'il s'était passé, pas besoin de t'éterniser à raconter. C'était qui l'autre ?
- Avant, tu pourrais pas me passer des fringues ?
- Ah ouais, rentres, je dois avoir ça.
L'intérieur de la maison sentait les meubles en bois et une légère odeur de renfermé -subtile, mais tout de même désagréable - flottait dans l'air. Tout le mobilier semblait tout droit sorti du salon de mes grands-parents, et je fus étonnée de voir que Jules vivait ici. Il me mena à une pièce au fond de la maison, et me jeta un coup d'œil sans gêne alors que je tentais de masquer ma nudité, rouge de honte. Il attrapa un jogging sur une chaise et un t-shirt délavé dans son armoire, que j'enfilais avec toute la prestance qu'il me restait. Il s'asseyait sur son lit, m'invitant à le rejoindre, et je crus entendre une latte lâcher lorsqu'il entra en contact avec le matelas. Je posais alors le plus délicatement possible mes fesses sur le lit, les muscles de mes cuisses et de mes mollets contractés pour ne pas laisser tout mon poids tomber sur le sommier.
C'est ainsi que commença un jeu de faux-semblants entre lui et moi. Je me jurais de ne plus jamais me retrouver ridicule devant personne, et surtout pas devant Jules, sans savoir pourquoi cette idée m'obsédait autant.
Jules était une connaissance de lycée, perdu de vue depuis la soirée m'ayant fait perdre une partie de mon humanité. Je cherchais toutefois à comprendre pourquoi m'avait-il envoyé ces messages si effrayants, et comment connaissait-il mon numéro de téléphone. Après un moment d'hésitation, où aucun de nous deux ne brisa le silence dérangeant qui s'était installé, je me lançais :
- Alors t'es un métamorphe toi aussi...
- Ouais, mes parents en sont, donc je suis né comme ça.
- Tu le savais depuis le début que j'en étais devenue une également, pourquoi tu ne m'as pas aidé au lieu de me faire peur. J'ai cru que c'était la personne qui m'avait transformé qui faisait ça...
- Je sais pas, ça m'amusait de faire ça. Puis bon, j'avais bien prévu de t'approcher à un moment ou un autre, j'ai juste perdu du temps à cause de l'autre meute.
- Pardon ?!
- Me saoule pas, s'il te plaît. Je plaisantais. Tu m'avais pas montré beaucoup de reconnaissance à l'autre soirée aussi, alors que je t'avais aidé dehors.
- C'était toi ?
- Oui, tu m'as frappé au début, tu ne t'en souviens pas ?
- Non pas du tout ! Enfin, je n'en sais rien... Désolée... Mais, tu as vu l'autre métamorphe faire ?
- L'autre panthère qui t'a fait muter m'a assommé avant que je puisse réagir.
- Tu le connaissais ?
- Non, je crois qu'il était dans un autre lycée que nous, et il n'était pas invité à la fête de toute manière.
- Pourquoi a-t-il fait ça ? m'effondrais-je.
- Sûrement parce qu'il se sentait seul, les métamorphes ont besoin de plus de contact que les humains. Mais je trouve ça monstrueux comme manière de faire...
- Il avait la meute avec lui pourtant...
- Le manque d'amour peut être terrible Emilia, tu sais.
- Oui... Excuse-moi, je dois rentrer chez moi.
- Attends reste un peu, ma mère va venir te raccompagner après son boulot de nuit, je suppose que tu n'as pas ta voiture.
Merde... Ma voiture est restée chez Frédéric. Je jurais intérieurement et souris à mon interlocuteur, étrangement fascinée par sa gentillesse. Il lança alors un film sur son ordinateur portable et nous nous installions dans le salon pour le regarder en attendant.
Il était près de cinq heures du matin quand sa mère, une petite femme au visage fatiguée, me raccompagna chez mon ancien-futur chef de meute pour que je puisse récupérer ma voiture. Alors que je venais de quitter le véhicule, elle repartait chez elle sans un mot tandis que je m'avançais, silencieusement, bercée par les bruits de la nuit, vers ma voiture qui m'attendais sagement. Debout sous le porche de la maison, Frédéric et Tom m'interpellèrent :
- Emilia ! C'est un malentendu !
- Bien sûr, comme si j'allais croire un pauvre mec qui a brisé ma vie !
- Ce n'est pas moi qui t'ai transformé ! Je ne te connaissais même pas avant ce midi...
- T'es qu'une espèce de taré, je ne veux pas te parler, laisse-moi rentrer chez moi, dis-je alors que Tom m'attrapait le bras avec force. Frédéric, demande-lui de me lâcher !
- Tom, lâche-la, c'est le loup qui lui fait ça. Tu ne peux pas l'aider...
- Mais...
- Il n'y a pas de mais, lâche-là, je t'expliquerais. Rentrez tous les deux chez vous, il est tard.
Alors que je n'avais rien saisis de leur échange, et que j'étais bien trop énervée de toute manière pour essayer de le comprendre, je partais, roulant comme une folle jusque chez moi, sombrant sur mon lit une fois arrivée.
J'émergeais en début d'après-midi, de mauvaise humeur suite à mon brusque changement de rythme de sommeil. Je décidais d'aller rendre ses affaires à Jules, tant que j'y pensais, et bien que je le tirais du lit à ce moment-là, il semblait content de me voir, presque satisfait même.
Lorsque je croisais son regard, quelque chose me frappa soudainement. Depuis que je le connaissais, jamais son visage ne m'avait attiré autant, comme si ces yeux n'avaient jamais autant brillé de cette lueur aussi envoûtante. Comme s'il sentait mon trouble, Jules, avec un sourire rassurant aux lèvres me proposa de passer l'après-midi chez lui.
Désormais sans meute et sans aucun autre métamorphe pour me guider, j'allais avoir besoin de son aide. Etant le fils de deux métamorphes, peut-être aurait-il des choses à m'apprendre. Je comptais plus que tout apprendre à gérer ma nouvelle nature, bien qu'imposée, j'avais appris à apprécier ma nouvelle forme, et était devenue curieuse de l'histoire de cette communauté qui était désormais la mienne.
Friand de films, Jules m'en proposa de regarder un nouveau, jugeant mon manque de connaissance dans le domaine cinématographique inacceptable. Après cet après-midi, d'autres suivirent, nous faisant nous rapprocher petit à petit. Peu à peu, Jules devint presque vital, ressentant un étrange manque causé par notre éloignement. Il ne nous fallut que quelques jours pour nous rapprocher plus intimement, faisant alors de nous un couple officiel.
Un jour, alors que nous étions tous les deux enlacés l'un contre l'autre dans un parc car j'avais exprimé mon besoin de sortir, Jules me déclara :
- Tu sais ce qu'est cette attraction qui nous lie l'un à l'autre, faisant de nous deux aimants ? On appelle ça le lien des âmes-sœurs.
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NDA !
Et voilà, un chapitre de plus, en espérant qu'il vous ai plu ! A propos, que pensez-vous de Jules ? D'Emilia ? De Tom ?
Et puis de l'histoire en général, je suis curieuse d'avoir vos avis sur ce que j'écris ;)
A bientôt pour un nouveau chapitre, où Emilia va présenter Jules à sa mère... A votre avis, qu'est-ce que ça va donner ?
Oh ! Et d'ailleurs, que pensez vous de la nouvelle couverture ? ;)
Bon, j'arrête de vous poser autant de questions, à vous maintenant de parler !
Bonne soirée !
Agathe :)
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