Chapitre 20 - Les prémices de la fin
- C'est impossible ! Tom, je m'en souviendrais si mon père était venu. Depuis l'incident au manoir, personne n'a repris contact avec moi.
- Je veux bien croire que tu ne t'en souviennes pas mais les faits sont là. Ton père... s'arrêta-t-il en reniflant encore une fois, l'autre loup... et une femme sont venus ici.
- Une femme ? Elles sont très rares chez les chasseurs, je n'ai jamais de contact avec elle.
Curieuse, j'humais l'air à mon tour. En effet, une fragrance féminine aux essences de fleurs se distinguait de deux autres odeurs que j'identifiais immédiatement. Une autre odeur, lourde et prenante me vint, si bien que je plissais le nez.
- C'est de la peur que tu sens. Elle émane de la femme, tu l'as reconnu grâce aux effluves fleuries qu'elle contient. Si tu te concentre, tu peux également sentir autre chose venant d'elle.
- Ça sent quelque chose de chaud, épicé peut-être. Qu'est-ce que c'est ?
- De la haine. Peut-importe qui est cette femme, elle déteste ceux qui l'ont amené ici, sa trace se sent sur toute la route, continua Tom en sortant à l'extérieur.
- Elle n'est pas humaine.
- En effet, c'est une sorcière. Et c'est sûrement la réponse à propos de tes souvenirs manquants.
Une vive douleur se fit ressentir dans mon crâne. Je me souvenais de quelque chose. Ce n'était pas un véritable souvenir, plus comme une impression, mais j'étais certaine de la véracité de cette sensation. Je murmurais :
- Mon père est venu voir comment j'allais. Je refusais de retourner au manoir des chasseurs et on m'y a forcer. Pas qu'une fois visiblement. Ça explique alors toute cette fatigue...
J'étais perdue. Qu'allais-je faire demain, lorsque mon père reviendrait retrouver la parfaite petite chasseresse que j'étais ? Allais-je tomber dans son piège encore une fois ? Tom dû sentir mon inquiétude car il me prit doucement dans ses bras. J'étais tellement effrayé à l'idée de redevenir un pantin que mes chaleurs s'étaient atténuées d'elles même, me rendant ma raison. Comme si mon organisme avait compris que ce qui se jouait en ce moment était bien plus important que tout le reste. Voyant la mine effarée, et sentant sûrement ma peur à plein nez, l'homme-panthère releva doucement mon menton, faisant en sorte que je me perde dans ses yeux dorés :
- Écoute Emilia, ça va aller, d'accord ? Je ne les laisserais pas faire. Je vais mettre la meute sur le coup s'il le faut.
- Non, ne t'inquiète pas. Que vont penser les autres de moi ? J'ai trahi tout le monde.
- Tu as ramené Zoé à ses parents, eux ne l'oublient pas. Et puis, nous sommes prêts à tous pour les nôtres, c'est le rôle d'une meute après tout.
- Je n'en fais pas partie, tu as tendance à l'oublier.
Un point pour moi. Tom me l'accorda, le visage fermé. Il semblait réellement peiné. Depuis quand n'avais-je pas reçu autant d'attention ? Mon regard s'attendrit malgré moi. Sa moue triste était réellement attachante sur son visage sans âge. Il caressa ma joue après quelques instants de réflexion et murmura à son tour :
- Je ne veux pas te perdre. J'arriverais à convaincre la meute. Ton père reviendra demain, c'est sûr. Nous l'attendrons, je te le promets.
Sans me laisser le temps de réagir, Tom m'embrassa au coin des lèvres, sans réellement les toucher. Surprise, je le repoussais tout d'abord. En avais-je envie moi aussi, ou était-ce mes chaleurs qui s'exprimaient en me faisant rougir violemment ? Sans me laisser plus de réaction, je me jetais sur ses lèvres fraîches, fermant les yeux pour ne plus voir le doute s'immiscer dans ses iris d'or. Il finit par les fermer à son tour, et entoura mon visage de ses mains, de la manière dont toutes les filles rêvent d'être embrassées un jour. Une larme salée perla au coin de mes yeux. Que se passerait-il demain ? Je délaissais la bouche de Tom pour plonger mon visage dans son cou, inspirant son odeur comme si c'était la dernière fois que je pourrais la sentir. Si jamais mon père m'enlevait pour me garder auprès de lui, je tenais à me souvenir de son parfum qui m'inspirait le calme et l'absence de peur.
Ses bras entourèrent mon dos, me protégeant dans un cocon rassurant, bien que nous fussions sensiblement de la même taille. Les métamorphes n'étaient pas tous des géants à la musculature sur-développée.
Je sens alors son crâne contre le mien, embrasser mon front. Je le relève la tête et le voit me sourire timidement. Que va-t-il se passer maintenant ?
Alors que la tendresse avait remplacé la peur ambiante, une voix nous interrompt alors, me glaçant le sang jusqu'aux os :
- Comme c'est touchant, les deux petits monstres ensemble. Jules, Clarisse séparez les tourtereaux, ils nous seront utiles demain. Assommez-les s'il le faut
Comme brisé du sortilège de la sorcière, une vague de souvenirs des entraînements que mon père m'a fait subir contre mon gré me submergea. Parmi eux, une phrase se distingua des autres :
- Demain c'est le grand jour ma chérie. Le début d'une grande lignée de victoires nous attend.
Alors que je me défendais pour rejoindre Tom séparé de moi par une distance insupportable, un grand choc se fit ressentir sur mon crâne, causé par la poigne puissante de Clarisse. Ma tête tomba en avant, me faisant perdre la vue, tandis que Tom hurlait.
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Bonsoir !
Ce chapitre est court, mais je tenais à le faire pour instaurer la romance entre Tom et Emilia. Dans la réécriture (qui s'avère de plus en plus nécessaire parce que plus grand chose ne me plait dans l'histoire actuellement), elle sera bien plus présente, mais mieux instaurée.
On approche de la fin ! Comment imaginez-vous la suite ?
Bonne soirée, et à bientôt pour un nouveau chapitre !
Agathe.
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