Indifférence
Le réveil se fit brutal, Jean Dupond s'était vu mourir, il savait qu'il serait difficile d'échapper à cette fatalité, mais impossible ne faisait plus parti de son vocabulaire depuis cette vision. Il avait déjà pu éviter un malheur il y avait de cela de nombreuses années, un peu avant de sombrer dans l'indifférence la plus totale : Il avait une chance infime d'échapper à son destin funeste s'il s'y prenait bien.
Il s'assit sur son lit, réfléchissant intensément comme il ne l'avait pas fait depuis des années, puis son alarme le sortit de ses songes, lui rappelant qu'il devait aller au travail. Pendant quelques secondes, il se demanda si cela lui servirait de travailler, mais il vint à l'évidence que pour vivre, il lui fallait de l'argent, et que ce dernier ne tombait pas du ciel. Il comptait bien continuer sa petite vie tranquille et pour cela, il lui fallait ces billets pour payer loyer et nourriture.
Il se prépara longuement, pensant qu'il n'aurait jamais été aussi en retard de son existence, et se dirigea finalement vers l'entreprise où il passerait la journée. Sur le chemin, il rencontra Pierre Durand de nouveau et contre toute attente, ils discutèrent un moment. Jean Dupond, cependant, était distrait, sa mort le hantait, il en avait complètement oublié celle, prochaine, de Pierre Durand.
Il se séparèrent, se promettant de se revoir, ce qu'ils firent tout au long de la semaine, et Jean Dupond continua sa journée, se remémorant encore et toujours sa prémonition.
Tout au long de la semaine, il ne fut préoccupé que par son rêve, écoutant à peine Pierre Durand lui exposer ses petits malheurs, c'est-à-dire sa dernière dispute avec son frère, Philippe Durand, un homme terriblement colérique et agressif. Suite à plusieurs harceleurs qui l'avaient suivie quelques temps auparavant, Pierre Durand portait continuellement sur elle une arme à feu dont, affirmait-elle, elle n'hésiterait pas à se servir contre lui.
De son côté, Jean Dupond parlait se son pressentiment de sa mort prochaine. Il ne parla ni de sa qualité de medium, ni du songe de la mort de la femme, il n'y en avait pas d'intérêt. Pendant toute une semaine, il réfléchit à la manière d'éviter de mourir. Se souvenant parfaitement de son rêve, il tentait d'y trouver le moindre petit indice lui permettant d'éviter la boutique ou le massacre aurait lieu, mais l'image était trop floue et il ne parvenait pas à mettre de visage sur le vendeur. Impossible de savoir où cela se passerait et il ne pouvait pas éviter les magasins dans le sens où il lui fallait bien se procurer de quoi se nourrir. Il en parvint au fait qu'il ne devrait pas s'approcher s'il entend un bruit suspect, il lui faudrait laisser ce vendeur périr tandis qu'il se dissimulerait entre la marchandise.
Pendant une semaine, il ne fit le plus discret possible, ne sortant que pour travailler ou parler à ses rares connaissances, dont Pierre Durand.
Un unique point le hantait autant qu'il le rassurait dans cette histoire : depuis sa vision de sa mort, il ne faisait plus le moindre rêve et il ne savait qu'en penser.
Tout ce qu'il pressentait à présent, c'était que la fin était proche. Il ferait tout pour l'éviter.
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