Chapitre 12
Kiny
Depuis le dîner de Noël, ma vie a encore pris un nouveau tournant. J'ai retrouvé des gens très chers à mes yeux, j'ai gagné une sorte de nouvelle famille et de nouvelles personnes sur qui compter. Je me souviens qu'à mon retour à l'orphelinat, une sorte d'euphorie m'a gagné.
Le cadeau de Jules avait littéralement rempli mon cœur de joie. Nos deux anniversaires fêté s ensemble, et nous recevons le même cadeau. C'est juste trop mignon. Fanta est venu me chercher dans mon dortoir car la sœur Miller avait besoin de moi. Quand j'ai mis pied dans son bureau, nous avons eu une discussion assez étrange.
— Alors ma petite chérie, comment vas-tu ?
Sa question m'a quelque peu déconcertée. Je mets du temps à répondre parce que j'essaye de visualiser tout ce que j'ai eu à vire jusqu’ici. Pire que les montagne russes !
— Aujourd'hui, dis-je pour commencer, je sais que beaucoup de gens peuvent me redonner le sourire. Ça fait au moins quatre ans que je ne pleure plus bêtement, contrairement à quand je suis arrivée ici. De plus, même s'il y avait un petit vide en moi, si ce petit vide est rempli aujourd’hui, et c'est grâce à vous. Alors pour répondre à votre question, je vais magnifiquement bien merci.
Elle me prend dans ses bras et c'est là que je me rends compte des larmes qui coulent sur mes joues.
— Il est vrai que depuis ton arrivée, je savais que tu partirais. J’ai peut-être mis du temps à retrouver ta cousine mais aujourd’hui, je suis heureuse de voir que ce voile de tristesse a enfin quitté tes yeux. Alena m'a appelée, ils seront dans environ trois heures, il serait que tu finisses de préparer tes affaires, me dit-elle, les larmes aux yeux. Et n'oublie pas de prévenir Mirna sur ce que je t'ai dit.
Je m'exécute aussitôt. Cette dame sera à jamais le pilier sur lequel je m'appuie, elle m’a tellement apporté que je ne trouve pas les mots pour décrire ce que je ressens pour elle. Le père Roger m’a félicité hier d'avoir tenu bon, et je me souviens qu’après ma première nuit ici, il m'a promis que je retrouverai Alena.
Je fais un détour du côté de ma bulle pour y récupérer les quelques affaires qui restaient. La dernière fois que j'y suis allée, j'étais en compagnie de Jules. Les souvenirs affluent en moi. La tempête qui règne dans ses yeux s'incruste dans mes rétines. Je le revois encore le premier jour où il est venu à l'école. Je me souviens très bien du flux de sentiments que j'ai ressenti en le fixant du regard. C'est là que je me rends compte que j'ai peut-être des sentiments pour lui mais je ne suis pas sûre de ce qu'il peut ressentir pour moi. Depuis notre rencontre, beaucoup de choses se sont produits dans ma vie. Et pour une fois, je suis heureuse de l'avoir rencontré.
Quand je finis de récupérer mes affaires dans la bulle, je retourne dans le dortoir. Et je tombe sur quelqu'un que j'aurai préféré éviter aujourd'hui.
— Alors comme ça, madame a trouvé une famille d'accueil ? raille t-elle.
Mirna rode autour de mes affaires, je ne prête pas attention à ses remarques. Elle insiste.
— J'ai appris que tu as passé Noël dans un hôpital. Alors, c'est beau d'avoir seize ans dans un hôpital ?
— Cette fois c'en est trop Mirna !
Elle sursaute face à mon haussement de ton. Bien, j'ai son attention…
— Tu vois, depuis que j'ai mis pied dans cet orphelinat, tu n'as pas cessez de m'importuner. Pourtant au départ, on était bonnes amies. Qu'est ce qui c'est passé ? Dit le moi !
Elle reste muette et face à son mutisme, je continue.
— Eh bien, il s'est passé que tu as décidé de me pourrir la vie. Bien sûr, je n'ai plus de parents, je peux alors me faire piétiner par tout le monde. Pourquoi pas par la célèbre Mirna Perkins hein ! Cette brune aux yeux verts qui ne sait pas se mêler de ses affaires. Cette fille qui a tout pour elle, et qui a le droit de piétiner qui que ce soit.
Elle ne dit toujours rien. Je vais devant elle et je la fixe dans les yeux.
— Tu veux savoir une chose ? Le jour où je t'ai rencontré, mon chagrin a diminué car je me disais avoir trouvé quelqu'un comme moi, qui avait besoin de soutien et d'amour. Je t'ai raconté tout de moi, tu as fait de même. Je croyais avoir trouvé la sœur que je n'ai jamais eu, mais je me suis lourdement trompée. A mes douze ans, tu as brisé cette belle amitié qui a duré deux ans. Je me demande parfois si tu ne faisais pas semblant pour me torturer au moment opportun.
— Pour...pourquoi...tu... tu me dis ça maintenant ?
Je pense l'avoir chamboulée, et je remarque que nous pleurons toutes les deux - je risque de verser toutes les larmes de mon corps si je continue sur cette lancée - mais je ne m'arrête pas là.
— Sache que mon cœur brisé a su se recoller de ta trahison pendant ces quatre dernières années. Aujourd'hui, je peux te dire que je te pardonne et j'espère que tu vivras heureuse pour le reste de ta vie. Et aussi bonne chance, car toi et moi, nous allons quitter ce lieu. La sœur Miller m'a chargé de t'annoncer que la famille Peterson a finalement décidé de t'accueillir chez eux, tes prières ont été entendues. J'espère que tu sauras te comporter là bas.
— Pourquoi n'est elle pas venue me le dire ?
— Je ne sais pas, tu peux aller lui demander. J'espère juste que tu sauras vivre en société !
Sur ce, je la contourne et je termine de ranger mes affaires. Mes larmes n'ont pas cessé de couler car en faisant ma valise, je réalise subitement que je vais quitter ce lieu qui m'a recueilli tout ce temps depuis la mort de mes parents. Ce lieu où j'ai tissé des liens forts avec des enfants formidables, le père Roger, la sœur Miller et tous les autres qui m'ont beaucoup soutenu.
C'est dans mes habitudes de pleurer, mais aujourd'hui je ressens une grande peine en quittant ce lieu. Je m'assois tout en pleurant et quelqu'un me saisit les épaules... Son odeur vanille ne trompe jamais. Anna me prend dans ses bras et je dois redoubler d'efforts pour ne pas pleurer.
— Jules m'a annoncé la bonne nouvelle ce matin. En arrivant, je croyais te trouver heureuse. Alors pourquoi toutes ces larmes ?
Je la regarde, elle me sourit et ça me fait vraiment du bien. On ne s'est pas revue depuis l'incident au Tojo. Mais je sais qu'un lien plus fort s'est bâti entre nous. Elle est toute mignonne et je vois qu'elle a passé un beau Noël.
— Ma joie peut attendre. Je vais quitter cet endroit, voilà pourquoi je pleure. Non stop... Attends... Quoi... Jules ?
C'est quoi cette histoire déjà ?
— Eh oui ma belle, Mr Arrogant m'a fait un texto ce matin. Tu peux lire si tu veux.
Elle récupère son sac posé sur lit, y sort son téléphone et me le me tend.
- De Celvhino
" Salut, je te souhaite un joyeux Noël. En passant, ton amie a eu une petit accident hier. Mais elle va mieux. Tu devrais aller la voir à ton retour, elle en a vraiment besoin. Au fait, sa cousine est revenue. Kiny quitte définitivement l'orphelinat.
Bonne journée. "
… Oh lala ! De un, ce message est trop mignon, de deux il s'inquiète pour moi. Oh punaise ! Il s'inquiète pour moi ? Mais pourquoi il le lui a dit déjà ?
— C'est quoi ces joues toutes rouges ma petite Kiny ?? Ça te fait si peur qu'il s'inquiète pour toi ?
Double punaise, j'ai parlé trop fort.
— Euh... Je ne vois pas trop de quoi tu parles.
Je feins l'innocente. D'habitude ça fonctionne mais là j'ai l'impression que c'est mort. Elle peut parfois être très perspicace.
— Je te connais assez pour savoir que tu essayes de m'amadouer.
Ah elle m'a eu ! Triple punaise.
— Le bon samaritain t'a envoyé vers moi alors, verdict ??
— Tu ne m’auras pas ma petite Kiny. Vas y, accouche.
Cette fille aura ma peau un jour. Je l’explique comment j'ai analysé les choses récemment et elle se moque de moi.
— Je te demande juste de faire attention ma belle. D’ailleurs, en arrivant, je t'ai entendu parler avec Mirna. J'avoue que le haussement de ton m'a un peu fait flipper.
A sa place j'aurais eu la même réaction. Quand je me relève, elle grimace.
— Pourquoi tu fais cette tête ?
Elle me montre ma jupe, qui... Oh merde!!!
— Tu n'as pas calculé ton cycle ce mois-ci ???
Merde. Merde. Merde. Ma jupe est blanche en plus, j'imagine pas les moqueries que j'aurai subi en sortant.
— File à la douche je t'apporte de quoi te changer.
Elle me fait signe de me dépêcher, et je m'exécute.
***
J'ai eu du mal à ne pas pleurer quand Fanta est venue me faire un dernier câlin. Elle ainsi que tous les autres avaient les lèvres chevrotantes. C'est le genre d'image à serrer le cœur. Mes affaires sont prêtes et elles sont classées dans la voiture. Nombreux de ceux qui étaient avec moi pendant les six dernières années ont déjà été adoptés. Moi je retourne dans ma famille, même si tout ceux qui se trouvent devant moi en font aussi partis.
Vianney et Alena sortent du bureau du père Jacob et, mon cœur se serre à nouveau. Voilà, un nouveau départ pour Kiny Roland, orpheline depuis l'âge de dix et qui a maintenant une nouvelle famille. Anna et moi montons à l'arrière de la voiture.
On y go…
._______.
Pendant le trajet, on discute de tout, on chante, on rit. Et cet atmosphère conviviale me fait énormément plaisir. La route que nous empruntons juste après le rond-point me paraît soudainement très familière. Les jolies maisons se succèdent et nous passons devant une, oh mais c'est la maison de Monsieur Arrogant ! On la dépasse, et quand on arrive devant la maison, je me souviens maintenant de cet endroit. C'est ici qu'habite Vianney et Alena. C'est ici que j'ai passé la plupart de mes vacances. Voilà pourquoi il y a trois jours, j’ai cru reconnaitre cet endroit.
— Kiny, on a gardé ta chambre. On l'a juste réaménagé par rapport à ton âge.
Vianney me devance avec ma valise, tandis que la petite Alex vient sauter dans mes bras.
— Oh ma jolie!!! Comment vas-tu ?
Elle me sourit et me répond avec des mots incompréhensibles. Je vais avec elle dans ma chambre, Anna sur mes talons.
Cette pièce, les couleurs, les emplacements et tout le reste me rappellent des souvenirs très heureux. On a remis du rose pâle sur les murs. Avant il n'y avait qu'un lit une place, un bureau sur lequel reposait souvent mes livres de contes. Il y avait aussi une commode et une armoire, des petites pouffes ainsi que des jouets par-ci par-là. Une vrai chambre de petite fille.
Aujourd'hui, le lit a été changé par un lit deux places, deux tables de chevet des deux côtés avec des lampes dessus. Il y a une grande armoire blanche, un divan avec des coussins rose et blanc. Une coiffeuse avec tout plein d'accessoires, ils ont vraiment fait le plein des choses de fille hein. Il y a même un petit coin aménagé en bibliothèque. La chambre semble restreinte, mais il y a encore assez de place pour danser, ou pour mettre un matelas par terre. Il y a des cadres photos de moi, mes parents, ma famille. Et un mur vide sur lequel je compte placarder tous les clichés que je prendrai.
Ces images qui, avant, m'auraient fait pleurer, me donne énormément de joie. Mon cœur n'est plus brisé et je ressens beaucoup de paix en moi.
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Salut ! Salut ! Salut !
J'espère que vous allez bien. Et la journée ???
Je vous ramène un petit chapitre tout mignon.
Notre chère Kiny fait ses preuves maintenant 😁😁😁.
A la prochaine. Bonne soirée à ceux qui liront le soir et bonne journée à vous qui lirez ça le jour 😄😄😄.
Bonne lecture 🤗🤗🤗.
Stéphanie 🖤
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