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Chapitre 70

Cette réponse... je ne l'accepte pas. Ça fait des heures et je refuse de l'accepter. Je l'ai lu une fois. Deux fois. Cent fois. J'y ai répondu en étant moi-même (ce n'était sans doute pas la meilleure idée du siècle) et maintenant... maintenant rien. Je rumine comme un lion en cage à attendre une réponse qui ne viendra jamais.

Rien à se faire pardonner ? Rien à se faire pardonner ? Il a osé me dire qu'il n'avait rien à se faire pardonner ? Le reste du message m'a fait certes mal, mais ça, c'était la cerise sur le gâteau. Depuis quand est-ce devenu normal de mentir et d'être infidèle ? C'est le summum, surtout après mon admirable tentative de désamorcer la situation !

Y repenser fait de nouveau gonfler la rage dans mes veines. Ma respiration s'alourdit en même temps que mes muscles se tendent. Il faut que je sorte de là. Que je me change les idées. Que je fasse autre chose.

Nous sommes vendredi soir, je pourrais sortir avec Jared ! Aller faire la fête ! Me souler un bon coup pour oublier ! 

Rageur, je prends ma veste et me précipite dans la moiteur de l'été.

Marre de penser qu'à cette merde ! Et quand je dis merde, je sais même pas si je pense à Cléandre ou juste à tout ça !

Sa mère me laisse entrer et s'excuse aussitôt de ne pas avoir le temps de discuter. Si j'ai besoin de quelque chose, je n'ai qu'à faire comme chez moi ou demander à son fils. Jared se trouve au salon, avachi sur sa banquette, sa manette de jeu dans une main, son téléphone dans l'autre. Sur la télévision, une sorte de sorcier aux cheveux blanc me dévisage de son air figé. 

— Ava, sérieux... je te jure que j'étais pas au courant de ça ! Nath m'a rien dit, il... Ava ? Ava ? Haaa, fait chier, elle a raccroché cette pétasse !

— C'est comme ça que tu causes de ta copine ? le hélé-je entre amusement et gêne. 

Il se tourne vers moi vivement, yeux exorbités, bouche ouverte, nez plissé, avant de secouer la tête pour se reprendre. 

— Ouais, ben grâce à toi ce sera bientôt plus ma copine, marmonne-t-il en se libérant les mains avant de se lever. Et tu pourrais prévenir quand tu passes, tu m'as foutu les jetons ! 

— J'ai pas pensé à te prévenir. J'me suis juste dit qu'on pouvait aller se miner ce soir et voilà. Sauf si tu dois voir ta meuf...

— Je devais la voir. Ma première sortie dans leur club, là, le Del'asève. Et figure toi que, comme un débile a largué son neveu hier, et s'est apparemment fait sucer sous ses yeux ou un truc du genre, elle ne veut plus m'emmener parce qu'elle me croit responsable ! Enfin je crois que c'est pour ça, parce que j'ai retenu que ça.

— T'es clairement en faute pour la première partie ! J'ai rompu de ta faute !

— T'as rompu parce que c'est un connard. C'est ce que j'ai sorti à Ava, mais elle a joué les pucelles outrées, t'sais. « Comment tu peux parler de lui comme ça, tu le connais pas » et blah, et blah, et blah. Elle est belle, mais elle est chiante, sérieux. On peut savoir ce que t'as foutu ?

Je donne un coup de pied dans un caillou imaginaire avant d'aller m'affaler à côté de mon meilleur ami. Il récupère la télécommande et me propose de faire courir un peu Geralt pendant que je lui raconte tout. Même si je n'ai pas la moindre idée de qui est ce personnage (je ne suis pas très fantasy... ou fantastique... ou merveilleux ? J'ai déjà oublié mes cours de français), j'acquiesce. 

Si les mots qui sortent de ma bouche sont aussi chaotiques que la course du sorcier, alors Jared ne doit rien comprendre. Peu importe. Je n'ai pas le courage d'être précis ni celui de me répéter. Fidèle à ses habitudes, il commente absolument tout ce que je dis. Vraiment tout. Le fait de ne pas me souvenir du prénom de la fille, celui d'avoir été trop rapide à vouloir remplacer Capuche. Il me félicite et me qualifie de génie quand j'en arrive à la partie où Cléandre nous a surpris, et esquisse une moue boudeuse quand j'admets avoir envoyé un message. Mais la suite fait pétiller ses yeux. La réponse. Il exige de la voir aussitôt, il en trépigne presque.

— Tu fais un peu peur, mec, l'amusé-je en lui tendant le téléphone déverrouillé. 

L'avidité dévore mon ami alors qu'il lit les quelques lignes. 

— Wooow, ça, c'est du connard de compèt ! s'exclame-t-il enfin. Le culot, hein ! Et en plus, il te ghoste après ? Franchement, t'as eu tellement raison de le larguer ! Hey, j'ai une idée ! Ce soir, on sort pour aller pécho ! Y a un nouveau bar karaoké en ville, tu veux y aller ? 

— Toi, tu veux pécho ? Et Ava, alors ?

— Ava... Ava ça a jamais été la femme de ma vie, hein. Si je trouve une meuf à mon goût, promis, j'l'appelle pour la larguer avant de faire quoi que ce soit ! 

— Un karaoké ? T'as rien de mieux à me proposer ?

— T'adores le karaoké ! On voit des meufs qui se prennent pour des stars alors qu'elles chantent comme des balais, on entend les hypocrites leur crier que c'est trop bien et le must, c'est les vieux qui braillent du Halliday ou du Bruel ! 

Il a raison, avant, j'adorais ça. Sauf qu'à présent... ça me rappelle Cléandre. Et Servan. Et Clarenz. Et la manière dont ils chantent. 

Jared ne met que quelques minutes à me convaincre... sans doute parce que mon besoin de sortir et me changer les idées s'avère plus fort que tout. Ce bar où un autre, peu importe. Le seul élément gênant est que nous devons passer devant le Del'Asève pour aller à ce karaoké.

Dès l'instant où je pose la semelle sur le trottoir, mon souffle ce coupe. Mon regard se rive aux portes luxueuses de cet endroit maudit où Cléandre passe tous ses vendredis soirs. Est-il là, ce soir ? Avec Clarenz ? C'est étrange, je ne vois personne devant les portes closes. Pas de vigiles. Pas de clients essayant d'entrer. L'endroit reste silencieux. 

Je respire plus librement : au moins, je ne le croiserai pas. En suis-je déçu ? Peut-être un peu. Au fond, je meurs d'envie de le croiser, de le voir, de lui parler. Je veux savoir pourquoi il m'a répondu de cette manière. Pourquoi il m'a trompé. Et ce qu'il avait à me dire. C'est trop tard, j'en ai conscience, mais je me rends compte que j'ai vraiment besoin de ça pour tourner la page.

J'ai vraiment agi comme un imbécile à rompre sans réfléchir...

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