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Chapitre 32


Enfermé à double tour dans ma chambre, je ressasse les informations récoltées pendant la soirée de Jared. Après avoir lâché sa bombe, la fille s'est présentée en rejetant ses longs cheveux bruns et raides en arrière. Elle a prétendu être Akane, la sœur cadette de... Kaname. Elle aurait été la meilleure amie de Cléandre pendant des années, elle lui aurait même présenté son frère avant de le regretter amèrement. Selon elle, Cléandre a amené l'opprobre sur sa famille. Il aurait rendu Kaname homosexuel — leur amitié s'est achevée quand ils ont officiellement annoncé leur couple —, puis l'aurait tué. Elle a refusé de m'en apprendre davantage.

Je n'arrive pas à déterminer ce qui me dérange le plus : que mon bel amoureux secret ait, un jour, été en couple avec un autre homme au vu et au su de tous, ou bien que la sœur de cet autre homme l'accuse de son décès. 

Depuis que je suis rentré, ces mots s'entrechoquent dans mon esprit. Ils enlaidissent mes pensées, empoisonnent mon cœur. Je refuse de les croire, cependant, tout au fond de moi, un insidieux doute pointe le bout de son nez. Il me murmure d'effroyables " et si...". Après tout, même si nous sommes en couple depuis un moment déjà, je ne connais pas vraiment Cléandre. Ou plutôt, je connais le nouveau Cléandre alors que l'ancien, celui du passé me demeure indéchiffrable. 

Un sentiment de malaise m'envahit. L'histoire de cette Akane est si crédible que ça m'en donne la nausée, parce qu'elle explique sans laisser planer le moindre doute le comportement actuel de Cléandre. 

Selon elle, il a réussi à faire croire aux autorités qu'il n'avait aucun lien avec Kaname. Celui-ci n'était rien d'autre que le frère de sa meilleure amie. Toujours selon elle, il a prétendu être hétérosexuel pour les induire en erreur, chose que je ne peux réfuter sans mauvaise foi puisqu'il refuse de s'afficher avec moi au grand jour. Quoique, il commence à me présenter de-ci de-là comme son petit ami... Akane m'a ensuite raconté que Cléandre a quitté la ville pour brouiller les pistes et a ainsi échappé à la justice. Il n'aurait même pas été inquiété, faute de preuves. 

Maintenant que je retourne ces mots dans mon crâne, l'histoire de cette fille ne me semble plus si logique. La police ne va pas abandonner des poursuites pour meurtre parce que le suspect déménage, surtout si famille au complet sait parfaitement où il habite. Sauf si ce suspect a changé d'identité, mais ce n'est pas le cas de mon amoureux. 

Sans parler de son côté protecteur, en particulier avec son cousin, et de sa répulsion face à la violence... de son agression. Cléandre n'a vraiment rien du mec impulsif prêt à tuer son petit ami pour un mobile obscur. Et puis, cette douleur dans son regard... ça ne correspond pas au Cléandre froid et calculateur décrit par Akane. Il souffre de sa situation, de son passé, il en souffre tant qu'il est dépressif. Ça non plus ça ne colle pas.

En fait, rien ne colle dans l'histoire d'Akane. Elle m'a menti, c'est certain, mais pourquoi ?

Je claudique jusqu'à mon lit et m'y jette. J'enfouis mon nez dans le coussin. Si je vivais dans un feuilleton, il aurait l'odeur de Cléandre. Je me souviendrais de nos bons moments, de mon amour pour lui et mes doutes disparaîtraient comme par magie ! Sauf que je ne vis pas dans un téléfilm et que je n'ai jamais invité Cléandre à dormir dans ma chambre. Bien trop risqué, ma mère aurait été capable de nous interrompre en pleine nuit pour vérifier que nous utilisions bien des préservatifs. Et maintenant que nous n'en avons plus besoin, je ne suis pas sûr d'avoir encore envie de poursuivre notre relation...

Je me redresse soudain. Viens-je vraiment de penser à le quitter ? Parce qu'il ne me parle pas de son passé ? Je croyais avoir surmonté mon impatience quand nous nous sommes remis ensemble ! C'est cette affaire tulipe qui me monte à la tête. Jared a une mauvaise influence sur moi... sauf que je ne peux pas me débarrasser de mon meilleur ami pour mon petit ami... si ? Non. Je ne sais plus. 

Tout ce que je sais, c'est que je ne me suis jamais senti aussi mal de ma vie. C'est injuste ! L'amour devrait rendre lumineux, heureux ! Je devrais me réjouir de chaque instant, je devrais avoir des paillettes dans les yeux et des scintillements dans le ventre — ou quelque chose du genre —, je devrais tout raconter à ma mère d'un ton guilleret et totalement niais. Je ne devrais pas m'inquiéter sans cesse et me poser des milliers de questions sur lui, son passé, ses sentiments, je ne devrais pas ressentir une telle honte à l'idée de me confier à ma mère ! On s'est toujours tout dit, pourquoi c'est différent, cette fois ? Pourquoi j'ai si peur de lui demander son avis ? Elle m'a donné de très bons conseils quand j'ai quitté Cléandre... Sarah aussi, d'ailleurs.

La main crispée sur mon téléphone, je me demande si je ne devrais pas l'appeler pour récolter quelques précieux conseils avant de rencontrer ma "belle-famille". Non, ce serait égoïste ; elle l'aime de tout son cœur, je ne peux pas lui imposer ça uniquement pour éviter une conversation avec ma mère. Ou avec Cléandre. 

Soudain, je me sens nul. Sarah, c'est une héroïne là où je suis un petit merdeux. Elle n'a pas essayé de creuser son passé ni de le forcer à parler. De mon côté, j'ai lancé une stupide affaire tulipe avec mon meilleur ami. Je suis l'indécence et l'irrespect personnifié.

Le téléphone me glisse des mains. Aucun message à Sarah ne sera envoyé aujourd'hui, je n'en ai pas le droit. Si je veux des conseils, il va me falloir affronter ma mère, et ce dans les plus brefs délais, Cléandre doit passer nous chercher d'ici une demi-heure. Malgré mes réticences, je récupère mes béquilles et déserte ma chambre.

Un vrombissement m'attire dans la salle de bain. Ma mère s'y pomponne en chantonnant. Attendri, je l'observe un moment en silence. D'un geste expert, elle entortille ses mèches sur l'embout du sèche-cheveux, une espèce de socle plastique hérissé de picots arrondis. Après quelques minutes, de magnifiques boucles blondes auréolent sa tête. Elle attaque alors le maquillage. C'est un fascinant ballet de pinceaux, de brosse, de tubes. Je ne comprends pas comment elle fait, mais son visage semble se sculpter à mesure qu'elle étale les différentes crèmes. Pour finir, une touche de rouge à lèvres et du fard à paupière, puis elle s'empare d'une boîte et se tourne vers moi. Son sourire rayonnant éclipse tous mes problèmes. Je ne peux retenir un sifflement admiratif. 

Ma mère est belle. 

– Tu veux bien m'aider à mettre ce collier, mon lapin ?  Et tu me diras ce qui te tracasse. 

Si ses lèvres restent figées dans un sourire réconfortant, ses yeux se ternissent. Elle s'inquiète. La culpabilité m'envahit aussitôt ; je déteste gâcher sa joie. 

– Je...

Mon nez se plisse de nervosité, mes doigts fourragent dans mes cheveux pourtant courts. Peut-être devrais-je m'abstenir de lui faire part de mes doutes alors que nous sommes sur le point de rencontrer les parents de Cléandre. Surtout que cette idée la met en joie depuis que mon amoureux lui a téléphoné pour lui annoncer. 

– Ne cherche pas à prétendre le contraire, mon lapin, je te connais par cœur. Et je sais aussi qu'il s'agit de Cléandre, tu n'en parles qu'à demi-mot depuis que tu es rentré de l'anniversaire de Jared. Qu'est-ce qu'il t'a encore mis en tête celui-là ?

– Rien, protesté-je, Jared n'y est pour rien !

Un mensonge pas pieux du tout. Bien sûr que Jared y est pour quelque chose, c'est son délire, l'affaire tulipe, pas le mien ! J'ai juste suivi à cause d'une curiosité malsaine...

En douceur, ma mère tapote le dessus de mon crâne de sa boîte à bijoux.

– Ne me mens pas, Nathéo.

Quand elle passe des "mon lapin" à "Nathéo", ce n'est jamais bon signe. Sans un mot, j'ouvre la boîte pour en tirer son collier préféré, celui que mon père et moi lui avons offert pour leur vingtième anniversaire de mariage. Il s'agit d'un simple ruban noir satiné alourdi par un pendentif d'argent et d'ambre, ma mère adore l'ambre. Avec délicatesse, mes doigts nouent le lien sur sa nuque tandis que ma gorge se serre.

– C'est juste que... je croyais ma curiosité sur le passé de Cléandre tarie après le petit jeu de Gladys, mais c'était pas le cas. Jared a découvert... un truc que j'aurais préféré ne pas savoir. Et du coup, je ne sais plus trop si je veux rester avec Cléandre, et je m'en veux parce qu'on doit dîner avec ses parents ce soir...

Elle reste silencieuse un moment avant de toussoter.

– La vraie question c'est : pourquoi tu ne me dis pas clairement le problème ?

– Parce que je ne veux pas que tu regardes Cléandre différemment !

Un rire étouffé s'échappe de sa gorge. Se moque-t-elle de moi ?

– Et pourquoi ça, mon lapin ? 

– Parce que je veux que tu continues d'apprécier Cléandre, grogné-je. 

- Pourquoi ? insiste-t-elle.

– Mais arrête avec tes pourquoi, maman ! J'essaie de te parler sérieusement, parce que je me sens pas bien ! Je suis pas heureux en ce moment, je trouve ça injuste ! C'est pas ça, l'amour !

Elle se retourne, pose les mains sur mes épaules.

– Mon lapin, l'amour, ce n'est que des paillettes et des arcs-en-ciel. Ça passe aussi par des disputes, des moments de désespoir, des moments où l'ont a l'impression de ne plus s'aimer. L'amour, ce sont des épreuves à surmonter ensemble des événements à vivre au comble du bonheur, des deuils à faire, parfois.

– Mais j'ai jamais ressenti ça avant ! Un tel désespoir face à ses secrets, une telle peur de ce qu'il pourrait me cacher !

– Et as-tu déjà ressenti une telle impatience à revoir quelqu'un ? Un bonheur incommensurable face à son sourire ? Une empathie presque douloureuse face à sa tristesse ? Une envie aussi irrépressible de rester à ses côtés, presque un besoin ? Un manque atroce lorsqu'il n'est pas là ?

À chacune de ses propositions, je secoue la tête. 

– Mon lapin, tu es juste amoureux pour la première fois de ta vie. Vraiment amoureux, pas juste entiché de quelqu'un. 

– Comment tu peux en être si sûre alors que même moi je ne sais pas où j'en suis ?

– Tu ne veux pas me dire le fond du problème parce que tu aimes Cléandre plus que tout. Plus que ta curiosité, même, mais quand tu es avec Jared, tu as tendance à l'oublier. Et maintenant, tu te retrouves dans une situation délicate dont tu es le seul à pouvoir t'extirper. Parle-lui.

– Mais si je lui parle, il va me quitter !

– Tant que tu n'as pas essayé, tu ne peux pas en être sûr. La dernière fois vous a plutôt bien réussi, non ?

Elle a raison, pourtant, au fond de moi, une peur irrationnelle de le perdre m'empêche d'envisager cette option.

– Nathéo, si tu ne le fais pas, c'est toi qui finiras par rompre. Et ce sera bien pire, tu le sais, parce que ça vous anéantira tous les deux.

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