Les larmes coulent sans que je puisse les retenir. Je donnerais tout pour changer, mais je reste prisonnière de ce corps. Cette fichue apparence dont le monde se moque. Personne ne me comprend, ils disent tous être mes amis, mais je me sens si seule.

C'est toujours le même discours : "Tu pourras compter sur moi, je serais là pour toi." Ils me ressassent ces promesses à longueur de journée tout en me tournant le dos.

Ils ne veulent pas comprendre. Quand je m'effondre, personne n'est là et on ne me prend jamais au sérieux. Je remarque bien leurs sourires narquois lorsqu'ils me parlent, leur air dubitatif dès que j'explique mon problème. Ils essaient d'être discrets, ou me prenne pour un aveugle je ne sais pas. Et chaque fois que je me pose nue devant ma glace, je me rappelle leurs expressions sur leur visage si mal cachées, le ton de leur voix comme s'ils allaient exploser de rire. 

On me rejette parce que je suis différente, car que je veux être moi-même. Cette société veut à tout prix nous ranger, nous contrôler, mais qu'est ce qui se passe si l'on refuse ? On en subit les conséquences.
L'Homme se dit être libre, alors qu'il s'emprisonne lui-même dans une cage aux barreaux de plus en plus rapprochés.

Ne pas être normale est un défaut ? Je provoque les rires et attire les plus curieux. Je suis une aberration, en fin de compte ? Je reste un être humain, comme tout le monde, j'ai deux yeux, une bouche, quatre membres ! Seulement je ne semble pas assez parfaite et j'ai décidé de prendre un chemin divergent qui me rend heureuse. Ils ont décidé de me rendre malheureuse.

Certains font semblant de me comprendre, mais nul ne sait ce que je vis. Qui peut se mettre à ma place ? Je n'ai pas de réponse. 

A qui puis-je faire vraiment confiance ? A personne. Je suis seule contre les principes de l'humanité.