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Chapitre 35 (1/2)

- N O A H –

Le paysage défile tandis que nous filons vers les Ardennes. Cela fait exactement six jours que je suis rentré de France et je n'ai aucune nouvelle d'Iris. Si au début, la tristesse et la peur m'ont pris, la colère s'est maintenant rajoutée. Je ne sais pas quoi penser de ce qui est arrivé. Je n'arrive pas à comprendre son choix. J'étais prêt à tout pour elle, je l'ai soutenue quand elle n'allait pas bien, je l'ai accompagnée dans sa recherche folle, je l'aurai suivi au bout du monde si elle me l'avait demandé. Tout ça pour quoi ? Pour qu'elle m'abandonne lâchement. Le pire c'est que cela ne m'étonne même pas tellement d'elle au final. Elle a toujours montré un coté assez égoïste, ce n'est donc que la juste continuité des choses.

Nous passons à coté d'un village et j'observe un couple marcher main dans la main. Je détourne le visage et observe mes propres mains, froides et tristement seules.

J'ai pris tellement de temps pour me dévoiler à elle. J'ai eu la naïveté de croire qu'elle ne me quitterait jamais et que nous deux c'était parti pour durer. Je pensais dur comme fer qu'on se soutiendrait face aux difficultés pour en ressortir plus forts mais elle ne devait sûrement pas penser comme moi.

Je passe une main dans mes cheveux et frissonne quand je sens le fin duvet qui a remplacé mes longues mèches.

En rentrant, je me suis longuement observé dans le miroir. Je me suis scruté et ce que j'ai vu ne m'a pas du tout plu. J'y ai vu un garçon enrobé, les yeux rouges et gonflés d'avoir trop pleuré. Mes cheveux allaient dans tous les sens, j'étais complètement paumé. Je ne savais plus qui j'étais alors j'ai décidé que j'allais changer, je voulais devenir une autre personne. Si Iris ne m'avait pas assez aimé pour rester avec moi, c'est qu'il fallait que je change radicalement.

La première étape de mon plan a donc été de me raser le crâne. J'ai été dans la salle de bain, j'ai chopé le rasoir électrique de mon père et j'ai tout enlevé. Tout en retenant mes larmes, j'ai regardé chaque mèche tomber. Je pensais que ça me soulagerait de changer de tête mais ce n'était pas le cas. En m'observant je me trouvais toujours trop gros, trop mou, trop con, trop triste alors ce jour-là, je ne mangeais pas. Les jours suivants, je grignotais des légumes à chaque repas. Mon ventre criait de faim à longueur de journée mais je faisais abstraction.

De toute façon, j'ai tellement mal partout, je souffre tellement à chaque fois que je pense à la cabine dans laquelle je me suis retrouvé seul après notre première nuit d'amour que j'ai aucun mal à ne pas penser à la faim. À chaque fois que je songe à cette nuit-là, je dois serrer les poings et relever les yeux pour ne pas pleurer. Ce que je prenais pour une nuit de passion, de découverte, d'abandon à celle à qui je faisais confiance n'était en réalité qu'un doux rêve avant la séparation. Et encore le mot rêve devient flou pour moi. J'étais convaincu que nous avions passé un moment magique mais maintenant le doute s'installe en moi. Et si elle n'avait pas aimé ? Et si je lui avais fait mal ? Si j'avais été nul ? Toutes ces questions me hantent et me donnent la chair de poule. Au plus elles passent dans mon esprit, au plus je me déteste. Je hais la personne que je suis car ça me conforte dans ce que je sais que j'ai toujours été. Un garçon enrobé qui manque de confiance en lui. Seulement la voilà la question à se poser : aujourd'hui, n'ai-je pas raison de douter de moi ? Si je n'avais pas été aussi nul peut être qu'elle ne m'aurait pas laissé.


La pochette de ma guitare en main et mon sac sur le dos, je me dirige vers la maison de l'oncle de Clem avec ses clefs en main. C'est une bâtisse de taille moyenne entourée par la forêt. La dernière maison que nous avons croisé en voiture était à plus d'un quart d'heure et il y a donc de quoi se sentir isolé du monde. C'est tout ce dont j'ai besoin.

Je suis à deux doigts de mettre les clefs dans la serrure quand tout à coup de la musique commence à sortir à travers la porte. S'est-on trompé de maison ? Je coule un regard vers Clem qui est occupée à rigoler avec Julien et je me dis qu'il est assez improbable qu'elle se soit trompée de baraque.

Un rythme assez entraînant de basse, plus fort que le reste de la musique retenti. Je me surprends à faire aller ma tête en musique et glisse la clef dans la serrure pour découvrir qui est le musicien hors pair caché derrière la porte.

J'ouvre la porte et suis surpris en voyant une fille debout en plein milieu du salon. Elle tient une basse entre ses mains et je suis à deux doigts de lâcher ma propre guitare. Elle joue vraiment divinement bien, sûrement mieux que moi d'ailleurs. Ses doigts semblent glisser le long des cordes comme une caresse et je me retrouve à avoir la chair de poule.

En entendant le bruit que fait mon sac en tombant à terre, elle sursaute et se retourne vers moi en fronçant les sourcils. C'est une brune, elle souffle fort en faisant remonter sa franche tout en me regardant de haut en bas, je déteste ça. J'aimerais devenir invisible pour que plus personne ne me regarde.

Elle porte un petit top découvrant de jolies épaules et un jeans avec des vielles converses qui à une époque devaient être noires mais qui ont du se décolorer avec le temps car elles sont maintenant plutôt grises.

- Euh bonjour, dit-elle incertaine, qu'est-ce que tu fabriques chez moi ? demande-t-elle en jetant un coup d'œil à la porte derrière moi.

À mon grand soulagement, c'est le moment que choisissent Clem et Malek pour rentrer.

- Clem ? Qu'est-ce que tu fais là ? dit elle soudainement avec un grand sourire en déposant son instrument sur le fauteuil.

- Tes parents nous ont laissé la maison pour quelques jours, dit mon amie en venant serrer la fille dans ses bras.

C'est donc sa cousine, ça explique tout. J'étais déjà occupé à me demander si dans cette maison habitée que quelques semaines par an se serait trouvée une squatteuse. 

Une fois Julien et Syrius là, Clem se pose à coté d'elle.

- Les gars je vous présente Alix ma cousine. Alix voici des amis, voilà Julien, Syrius, Noah et Malek que tu connais déjà.

La fille nous détaille en souriant.

- Enchantée, dit elle finalement avant de se tourner vers Clem. Ça ne dérange pas si on se partage la baraque ? Je suis venue prendre quelques jours de vacances avant de repartir en cours.

Une étudiante ? C'est étonnant vu sa dextérité impressionnante à la basse. Je l'aurai prise pour une musicienne.


Vers midi nous nous retrouvons à manger tous ensemble. Malek s'occupe de nous réchauffer des pizzas qu'on a acheté en chemin puis nous nous installons tous dans le salon avec une bière en main. Je me contente de boire, je n'ai de toute façon pas faim. Je me retrouve à coté de cette fille qui, elle, mange des carottes avec de la soupe au potiron. Elle semble avoir un concept de la bouffe plutôt spécial.

- Donc une fois par semaine, pendant une journée, tu ne manges que des aliments de la même couleur c'est ça ?

Elle sourit et hoche la tête.

- Ouais et aujourd'hui c'est l'orange. Faut pas croire, y a une tonne d'aliments oranges. Ce soir je me ferais sûrement des tranches de cheddar.

- Toutes seules comme ça ? Faut rajouter quelque chose, pourquoi pas des doritos piquants, ils sont oranges ceux-là non ?

- Bordel mais carrément, c'est trop bon ça ! Vas-y top là ! me dit elle en montant sa main que je frappe avec la mienne en souriant.

Contente, elle croque dans une carotte et m'en propose une que j'accepte avec plaisir. Elle semble réfléchir tout en mâchonnant ses bâtonnets de manière compulsive.

- Le truc c'est que je ne pense pas qu'on ait des Doritos, ni du cheddar d'ailleurs.

- Il faut donc aller en chercher.

- Allons-y à pied, je connais un chemin qui coupe à travers la foret vers le village le plus proche.

- Ok, ça fera du bien de bouger un peu, je t'avoue que je commence à avoir ma dose des trajets en voiture.

Tout en disant cela, le souvenir de mon dernier grand voyage en compagnie d'Iris me revient en mémoire et je frissonne en me rendant compte que je n'ai pas pensé à elle depuis que je suis arrivé dans cette maison.

- Alors tu fais partie du groupe de Clem ? finit-elle par me demander en se léchant les doigts ce qui me détourne de mes pensées.

- Ouais elle t'en a parlé ?

- Et comment, je l'ai aidé à répéter à la guitare l'été dernier. Elle disait qu'elle ne voulait pas perdre le niveau même si vous répétiez moins.

Voilà donc comment mon amie a fait pour conserver sa maîtrise à la guitare malgré toutes les répétitions qu'elle a raté pendant sa guerre froide avec Malek. Au vu du talent pour les cordes qu'a l'air d'avoir sa cousine, ça ne m'étonne pas vraiment.

- Tu joues depuis longtemps ? Ta maîtrise de la basse est impressionnante.

- Depuis que je suis en âge de lire une partition. Ça date, rigole-t-elle.

- Tu as quel âge ?

Elle hausse un sourcil.

- Tu sais que ça ne se fait pas de demander son âge à une femme ?

Je rougis et détourne le regard face à ses yeux instants.

- Pardon.

Elle me tape l'épaule.

- Fais pas cette tête, je te charrie, j'ai vingt-quatre ans et toi ?

- Dix-sept et bientôt dix-huit.

Ses yeux se mettent à briller.

- Oh tu es tout jeune, c'est adorable !

Après m'avoir souri, elle regarde autour d'elle et soupire.

- Bordel, ils sont tous en couple ou quoi ? marmonne-t-elle et je jette un coup d'œil au reste de la bande.

Syrius est occupé à passer sa main dans les cheveux de Julien en se mordillant la lèvre tandis que Clem, assise sur les jambes de Malek rit aux éclats. J'ai beau être heureux d'avoir bougé pour changer d'air, je ne peux m'empêcher de me dire que partir avec deux couples n'était peut pas la meilleure des idées. Ils me donnent envie de me lever pour leur hurler d'aller s'aimer ailleurs. De toute façon s'aiment-ils vraiment ? Tout ça est tellement compliqué. On croit dur comme fer que la personne avec qui on est nous est destinée mais au bout du compte, elle ne fait souvent que nous décevoir.

- Bon et si on allait se balader ? soupire Alix.

- Ouais, y'a trop d'amour dans l'air ici, je grogne en me levant et en époussetant des miettes imaginaires sur mon jeans.


Nous nous retrouvons sur un chemin en plein milieu d'une pépinière de sapins. Alix marche d'un bon pas et je suis heureux d'avoir passé des mois à courir pour réussir à la suivre sans ressembler à un petit phoque haletant. Des taches floues viennent parfois brouiller ma vue et je secoue souvent la tête pour les chasser. Je sais que je devrais manger davantage mais rien ne passe. J'ai peur que si je recommence à manger des choses que j'aime, je craque et me mette à engloutir tout ce qui me passe par la main. Hors si je veux maigrir, ce n'est clairement pas la bonne tactique à adopter.

- Je hais les couples, murmure la jeune brune en enfouissant un peu plus son visage dans son écharpe.

Je relève un sourcil.

- Pourquoi ?

- Je viens de rompre avec mon mec.

- Ah je vois. Moi aussi.

- Tu as rompu avec ton mec ?

Je secoue la tête et ma gorge se noue. Je n'ai encore jamais dit ces mots à voix haute mais il faut que j'arrive à le faire.

- J'ai rompu avec ma copine.

Une phrase pour résumer ce qui me donne envie de pleurer tous les soirs. C'est tellement pathétique.

- On a tous les deux une vie qui craint, soupire-t-elle.

- M'en parles pas, pourquoi tu as rompu toi ?

Son regard se charge de tristesse et elle hausse les épaules.

- C'est pas une histoire très drôle.

- Tu n'es pas obligé d'en parler si tu ne veux pas.

Elle croise les bras.

- C'est juste que ça a tendance à me donner envie de frapper tout ce que j'ai sous la main.

- Ça tombe bien, on est en pleine forêt, t'as de quoi te défouler ici.

Elle me sourit et pouffe doucement.

- Alors voilà, depuis un an, je suis avec un homme marié.

Elle fait une courte pause attendant de voir ma réaction. Je n'en ai aucune, j'attends la suite de son histoire. Elle ne peut de toute façon pas être bien plus pathétique que la mienne.

- Il s'appelle JungShin, c'est un Coréen. C'est mon prof de guitare à l'unnif. Quand on s'est rencontrés, ça a tout de suite accroché. Il joue comme un dieu et c'est un homme vraiment surprenant. Si tu le voyais, je crois que c'est la personne que je connais qui passe le plus clair de son temps à aider les autres. Il est du style à s'asseoir à coté de quelqu'un dans la rue pour se mettre à parler avec lui. On pourrait croire que c'est pour se faire bien voir mais il n'en est rien, c'est juste un homme qui s'inquiète bien trop pour les autres.

En disant cela, son regard brille et je me demande si parler d'Iris m'a un jour donné le même air. C'est sûrement le cas, à mon grand regret.

- On s'est rencontrés plusieurs fois dans un bar à Bruxelles où il joue de temps en temps et j'ai fini par le rejoindre sur scène. C'était vraiment fun. Un jour, après avoir passé la nuit à écouter des gens jouer, on a acheté une bouteille de bulles au prix exorbitant dans un paki et on est allés se poser en haut du mont des arts pour regarder le soleil se lever. C'est là que notre histoire a vraiment débuté. On a commencé à se fréquenter, à se voir presque tous les jours en cachette. Que ce soit dans sa voiture, dans son studio où il donne cours, derrière l'école ou en ville. On cherchait tout le temps des cachettes pour se retrouver.

Elle soupire et baisse les yeux.

- Le truc c'est qu'il est marié et ça, ça me faisait vraiment mal. J'ai toujours détesté être la complice d'un adultère. C'est quelque chose qui me répugne mais j'aime tellement cet homme que j'ai essayé de passer au-dessus de ça pendant un an. Jusqu'à la semaine passée quand j'ai vu sa femme en faisant mes courses. T'imagines ça Noah ? Elle habite à quarante kilomètres de chez moi et il a fallu qu'elle vienne faire ses courses dans mon patelin ? Cette blague. Enfin bon, j'ai remarqué son ventre rond, ce que JungShin s'était bien gardé de me dire c'est qu'il a mis sa femme enceinte. Ça m'a rendue folle, je ne voulais pas être cette femme-là, celle qui regarde le bonheur de son amant de loin. Je l'ai donc quitté la semaine passée et si je suis venue ici, c'est pour qu'il ne me retrouve pas.

Elle tourne son regard vers moi, attendant ma réaction mais pour tout dire, je ne sais pas du tout comment réagir. Son histoire est triste mais elle est si loin de moi, si loin de toute la peine que je ressens que j'ai l'impression d'avoir été le spectateur d'un film très lointain.

- Tu me trouves pathétique ? me demande-t-elle.

Je secoue la tête.

- Pour tout te dire, je ne sais pas quoi en penser. Ce que tu as fait n'est pas bien mais après tout, tu aimais cet homme et de toute façon, les couples, les mariages, c'est quelque chose de tellement compliqué, je murmure en pensant à mes propres parents en pleine procédure de divorce.

Elle pose un regard soucieux sur moi.

- Tu m'as l'air tellement triste.

Ma gorge se noue et je hausse les épaules.

- Ouais, je suis pas trop bon pour le cacher.

- C'est quoi ton histoire à toi ?

Je serre les dents. Parler d'Iris, je n'en ai pas envie et pourtant elle vient de me raconter son histoire. Je ne me sens pas de la rembarrer pour lui dire que je veux pas en parler. Alors je me mets à lui raconter. Je lui parle de notre rencontre, des moments chez Jozz où j'ai joué pour la première fille qui me faisait rêver. Je parle de la soirée d'Halloween où elle a complètement pété un plomb, des semaines sans la voir, de sa maladie. Je parle de la confiance que j'ai commencé à avoir en elle. De la douceur de ses bras quand elle me prenait contre elle. De la chaleur de ses lèvres quand elles rejoignaient les miennes. Je parle de la lettre, de nos nombreuses disputes qui ont suivi sa découverte et je parle enfin de notre fuite jusqu'en France pour retrouver sa mère. Je lui raconte les moments magiques qu'on a passés à bord du bateau mais aussi la méfiance que j'ai développée envers sa mère qui ne m'inspirait rien de bon.

Je me tais quelques secondes et prends mon souffle avant de finir mon histoire :

- Je me suis réveillé un matin dans la cabine et elle avait disparu. Elle a fui avec sa mère.

Les larmes inondent encore une fois mes yeux et je les enlève d'un coup de main rageur. La paume d'Alix vient se poser dans mon dos et elle le frotte doucement.

- L'amour ça craint Noah. Ça fait mal pour rien.

Je hoche la tête et nous nous arrêtons tous les deux de marcher.

- On s'est tous les deux fait bien avoir par la personne qu'on aime, je crache plein de ressentiment.

- Oui enfin surtout toi, moi je savais plus ou moins dans quoi j'embarquais mais ça craint tout de même.

La colère s'insinue dans mes veines et je shoote dans un tas de feuilles au sol. Elles s'envolent toutes pour retomber un peu plus loin comme si de rien n'était. Cette preuve de violence bien dérisoire ne me calme pas du tout.

- J'ai envie de tout fracasser.

- Bienvenu au club, s'esclaffe Alix. Je connais un endroit où on peut réellement tout casser. C'est à Bruxelles, on pourra y aller un jour si tu veux. C'est prévu pour ça justement.

- Oh je crois que j'ai déjà vu un truc comme ça dans un reportage sur le Japon.

- M'étonne pas, ils ont encore plus besoin de se défouler que nous ces gens là vu le nombre d'heures au travail qu'ils se tapent.

Elle soupire et regarde autour d'elle en fronçant les sourcils.

- Alors t'énerves pas plus mais je crois qu'on est paumés. Je reconnais pas du tout mon chemin habituel.

Je pince les lèvres avant d'éclater de rire. Me voilà, au beau milieu d'une foret avec une nana de vingt quatre piges au sens de l'orientation encore plus pourri que le mien.

- Qu'est ce qui te fait rire, je commence déjà à avoir la dalle moi, maugrée-t-elle en se tenant le ventre.

Elle a à peine dit ça, que des taches floues reviennent danser devant mes yeux et je dois m'agripper à un arbre pour ne pas tomber à genoux. Mon dernier vrai repas, fait d'autres choses que de petits légumes remonte à plus de trois jours et je commence à le sentir.

Alix pose une main sur mon bras.

- Ça va Noah ?

J'acquiesce et essaye de retenir une grimace en sentant mon ventre se tordre de douleur.

- En y repensant, t'as rien mangé ce midi, tu dois crever la dalle toi aussi.

Je secoue la tête.

- Nan t'inquiètes, ça va, je mens en lui souriant.

Elle me dévisage de haut en bas.

- Tu as un problème avec la bouffe ?

- J'ai aucun problème avec la bouffe, je soupire en essayant de me convaincre moi-même.

- C'est ce que disent tous les gens qui ont ce genre de problèmes, attends je crois que j'ai un reste de chacha dans la poche intérieure de ma veste.

Elle l'en sort et me le tend. Je ferme les yeux, me voyant déjà dévorer cette barre pour en engloutir toutes les calories qui me feront encore grossir et je secoue la tête.

- T'inquiète, j'ai pas faim, je dis en détachant douloureusement ma main de l'arbre.

Je plisse les yeux et fixe fermement mes pieds au sol pour essayer de maintenir mon équilibre au sol.

- Fais pas l'idiot Noah, t'as l'air au bord de la syncope.

Je me remets en marche et sors mon portable de ma poche pour y allumer ma 4G et essayer de me repérer sur google maps. Chose intéressante que je ne savais pas, google indique les chemins dans les forêts parfois.

- Je crois qu'on doit aller par-là, je lui dis mais elle me retient fermement par le bras.

- Si tu veux arriver à me convaincre que tu n'as pas de problème avec la bouffe, avale ça devant moi, dit elle en me tendant le chacha.

Un haut le cœur me prend devant la barre et je détourne le regard.

- Alix, j'ai juste pas faim là, sérieux tu m'as regardé, j'ai pas l'air d'avoir un problème avec la bouffe, t'as vu comment je suis ?

Dire ça m'arrache littéralement les lèvres mais je tiens bon en lui offrant un sourire. Elle me regarde de biais et finit par soupirer en rangeant le chacha.

- Bon si tu le dis.

Je la remercie intérieurement tout en avalant ma salive et en essayant de calmer ma nausée. Elle n'a pas démenti. Elle aussi doit donc me trouver gros. Tout le monde doit me trouver gros. Et les gros, on les désire pas assez pour rester avec eux.

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