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Chapitre 24 (2/2)



On toque à la porte de ma chambre.


Les yeux fermés, je glisse une main à coté de moi et me crispe en me rendant compte de l'absence flagrante de ma source de chaleur habituelle. En grognant, je me relève sur les coudes et observe d'un œil mauvais la place de Julien, tellement froide et vide ce matin.

Si mon père n'avait pas soudainement décidé de rentrer hier pour passer le nouvel an avec ma mère et Emma ce soir, j'aurais pu passer l'avant-dernière nuit de l'année dans les bras de mon Julien, ça c'est ce qu'on appelle de la frustration.

Mon père ouvre la porte.

- Syrius, prépares-toi, j'aimerai t'emmener quelque part. Et prends ton appareil photo, chuchote-t-il énergiquement.

Je me passe la main sur les yeux et lui répond en baillant :

- Ok, j'arrive.

Il referme la porte et je m'écroule sur mon oreiller avant de regarder mon réveil posé sur la table basse. Il est presque cinq heure, il se fiche de moi ou quoi ? Il ne me laisse même pas faire une grasse matinée le dernier jour de l'année ? Ce soir, je fais la fête chez Clem, je ne vais sûrement pas beaucoup dormir, il aurait pu prendre ça en compte.

Je soulève ma couette et frisonne en me levant. Tandis que l'air frais enveloppe ma peau, me donnant la chair de poule, je lutte pour ne pas replonger dans mon lit sous ma couette bien chaude. C'est sadique de me faire sortir du lit avant même que le chauffage se soit mis en route !

J'enfile un jean et un gros sweat avant d'attraper l'écharpe de Julien que j'ai délibérément glissé dans mon sac avant de partir de chez lui hier. Je l'apporte près de mon visage et sens son parfum que j'aime tant. Avec un soupir de satisfaction, je la glisse autour de mon cou.

J'attrape le sac avec mon appareil et mes objectifs puis sors de ma chambre.

Le couloir est vide, tout le monde dort encore, sans blague. Pourquoi suis-je le seul qu'il a réveillé ? Normalement à ce niveau-là, il est plus ou moins équitable, quand il me réveille, il en fait de même avec Noah. 

Je passe discrètement la tête dans la chambre de mon frère et le trouve endormi comme une masse. Je plisse les yeux à cause d'une source lumineuse sur son torse et me rend compte que c'est un Ipod et qu'il a des écouteurs dans les oreilles. Comment fait-il pour dormir avec de la musique celui-là ? Je me retiens de rire et ferme doucement la porte.

Je marche à pas de loup dans le couloir et croise les doigts dans l'escalier en espérant qu'il ne grince pas. Une fois arrivé au salon, je retrouve mon père qui remplit un sac à dos. Je le regarde perplexe.

- Tu fais quoi ?

Il ferme le sac et le met sur son dos.

- Des provisions.

Je croise les bras et fronce les sourcils.

- Où va-t-on ?

Il sourit.

- Tu verras, c'est une surprise.

Les surprises, ce n'est pas le truc de mon père. C'est pour ça que je le suis dans la voiture avec une certaine appréhension. Qu'est-ce qu'il mijote ?

Nous montons dans sa grosse Nissan Navara que j'ai perdu l'habitude de voir garé devant la maison. Je me souviens du nombre incalculable de voyages qu'on a fait avec cette bagnole. Emma entre Noah et moi à l'arrière et les parents à l'avant. La main de ma mère rejoignait souvent celle de mon père et il conduisait, l'air serein en lui jetant parfois des coups d'œil attendrit.

Mon père à beau être un maniaque du contrôle, cela nous a toujours permis de passer des vacances de rêves où toutes nos activités étaient organisées méticuleusement par ses soins et les paysages époustouflants. C'est l'un des rares cas où son tempérament de décideur ne m'a pas posé de problèmes.

J'observe le gps qui s'affiche sur la tablette et fronce les sourcils.

- On va à Namur ?

Il sourit.

- Tu verras, sois patient.

Je fronce les sourcils. La seule chose que je vois à Namur dans un premier temps, c'est le centre-ville avec les magasins, mais pour ça Louvain-la-neuve convient très bien et surtout, on aurait pas eu besoin de se lever aussi tôt !

- Je dois rejoindre Julien vers midi, on ne va pas trop loin hein ?

Il rigole.

- Ne t'inquiète pas, tu seras de retour avant midi.

Je me détends en l'entendant prononcer ces mots et touche la tablette pour allumer la radio. Je la mets en arrière-fond sur une station qui à cette heure ne programme que de la musique à mon plus grand bonheur. Je ne supporte pas ces émissions où les présentateurs racontent n'importe quoi pendant des heures pour nous occuper.

- Vous êtes vraiment inséparable, hein ?

Je le regarde en fronçant les sourcils.

- De quoi ?

Il accélère et se cale mieux dans son siège.

- Julien et toi. Ta mère m'a dit que vous passez tout votre temps ensemble.

Mon ventre se noue. S'il savait pourquoi, qu'est-ce qu'il dirait ?

- Tu as de la chance, c'est incroyable que votre amitié soit toujours aussi forte depuis si longtemps.

J'acquiesce et tripote la couture de mon pull, mal àl'aise.

- Ouais, c'est mon meilleur ami.

Et tellement plus.

-J'en ai discuté avec ta mère et si tu veux, on est d'accord pour vous aider financièrement pour les vacances.

Je serre les poings. Qu'est-ce que que c'est que ce plan ?

- Marc, un collègue loue une villa près de Roses en Espagne, il y a quatre chambres, vous pourriez partir tous ensemble.

- Tous ensemble ?

- Oui. Rose, Julien, sa copine et même ton frère et Iris !

Il me sourit comme si cette idée le réjouissait d'avance. Mais elle ne fait pourtant que m'enfoncer davantage. Je ne suis plus avec Rose. J'ai découvert ma bisexualité et je suis fou amoureux de Julien qui est gay. Voilà ce que je brûle de lui dire mais je me retiens.

- À partir de l'année prochaine, vous aurez sûrement moins de temps pour vous voir ! Il faut profiter un max des derniers moments ! Avec les compétitions, tu devras rester concentré et résister aux sorties.

J'acquiesce alors que ma gorge se noue. Il s'imagine encore que je vais passer pro l'année prochaine ? Le coach n'a pas du lui parler des entraînements que j'ai raté ces dernières semaines. J'aimerai tellement pouvoir lui parler de la photo et de l'école dans laquelle je vais peut être aller. Pourquoi est-ce que j'en ai pas le droit ?

- Enfin bon, on a encore du temps pour s'organiser. On verra ça en temps voulu.


Il finit par se garer près d'une foret et quand il éteint ses phares, nous nous retrouvons seulement éclairés par la console.

- Tu es prêt à marcher ?

- Euh ouais.

Il sort de l'habitacle et je le suis en prenant mon sac. Après avoir fermé la voiture, il me tend une lampe de poche que j'attrape hésitant. Il allume la sienne et empreinte un chemin qui s'enfonce entre les arbres.

Qu'est-ce qu'il a encore comme idée ?

Je le suis, silencieux en braquant la lumière au sol pour ne pas me rétamer sur les racines des arbres qui forment de vrais pièges à mes pieds.

Nous montons pendant un temps fou et je regrette d'avoir laissé mon portable à la maison pour voir l'heure. Je pourrais sortir mon appareil photo mais je ne veux pas me faire distancer par mon père et ses pas de géant.

 Nous finissons sur un petit chemin sinueux entre les arbres et méchamment escarper. La pente se fait de plus en plus abrupte et mon souffle devient plus court tandis que nous montons toujours dans le noir.

Il s'arrête un instant et se tourne vers moi.

- Tout va bien ?

- Oui oui, je chuchote comme si ma voix pouvait troubler la quiétude de la forêt endormie.

- On y est presque, murmure-t-il avant de se remettre à marcher.

Au fur et à mesure que nous grimpons, le chemin se fait de moins en mois visible. Nous enjambons des arbres morts qui sont tombés et je dois faire attention de ne pas glisser sur le sol humide.

Au moment même où je commence à perdre patiente et à fatigué, mon père soupire et je lève les yeux du chemin. Un énorme rocher nous fait face.

- Voilà, on l'escalade et c'est bon.

On l'escalade, il est sérieux ? Il s'est cru au para-commando ou quoi ?

Il contourne l'énorme rocher et je remarque une large fissure au sein de laquelle se forme comme un escalier de roches. Il se met à grimper et après avoir vérifié que mon sac est bien fixé sur mon dos, je le suis. 

Quand nous arrivons au sommet, je n'en reviens pas. Nous surplombons toute la vallée.

- On arrive juste à temps, dit-il content en me désignant du doigt les quelques rayons de soleil qui commencent à émerger.

Je sors l'appareil de mon sac et y fixe le grand angle avant de passer la sangle autour de mon cou. Je prends quelques photos bien que je sens que la suite va être encore plus belle.

Mon père se pose à mes cotés.

- Le dernier lever de soleil de l'année, murmure-t-il.

Je lui jette un coup d'œil la gorge nouée. Il m'a emmené ici pour voir ce magnifique spectacle. Juste moi. 

Tandis que les premiers rayons du soleil colorent son visage, je prends une photo de lui. Le grand angle n'est pas l'objectif optimal pour ça mais je m'en contre fou, je veux l'immortaliser dans ce moment. Avoir un souvenir.

Il sourit tout en regardant l'horizon alors je reprends une photo. Puis je me tourne moi-même vers le paysage merveilleux qui nous fait face et sors le trépied que je n'ai heureusement pas enlevé de mon sac.

J'y fixe l'appareil pour être sûr que l'image ne tremble pas et tente de trouver le plus bel angle de vue. Je cherche à capter à la fois le ciel qui commence à se colorer d'un mélange d'orange, de rose et de mauve et également des rayons qui sont projetés sur les arbres en contrebas.

La photo de modèle à beau être mon domaine de prédilection, j'adore capter l'essence des grands paysages comme celui-ci. La nature est empreinte d'une douce poésie, douce et forte à la fois. Elle m'apaise.

Mon appareil immortalise toute cette beauté et je ne peux m'empêcher de sourire.

Une idée me vient en tête. Je prends le trépied et recule, le posant à bonne distance du précipice. Je vérifie rapidement que le cadre que j'ai choisi est bon, puis je me tourne vers mon père.

- Viens papa, on va faire une photo à deux !

Il hausse un sourcil mais finit par hocher la tête et me rejoins.

Je le prends par le bras et l'amène à l'endroit précis où je sais que la photo sera sublime. Je déclenche le minuteur puis me précipite à ses cotés. Il passe un bras sur mes épaules et le déclic se fait entendre.

Je me détache de lui et vais voir le résultat. Nous sourions tous les deux et sommes colorés par les rayons multicolores du soleil levant. Son bras affectueux autour de mes épaules me noue la gorge. Je sens que cette photo va devenir l'une de mes préférées.

- Alors satisfait ? Me demande-t-il en s'approchant curieux pour voir le résultat.

J'acquiesce et lui montre l'écran.

Il l'observe en ouvrant grand les yeux et souris.

- Tu m'en développeras une aussi ?

- Oui, je réponds heureux.

Je continue de prendre des photos puis quand le soleil s'est totalement levé, nous nous installons sur le plus haut rocher et il sort des sandwichs de son sac.

- Tes photos sont splendides Syrius, dit-il sans me regarder.

Je souris, content.

- Merci.

- Tu as eu des nouvelles de la photographe pour la formation ?

Je secoue la tête.

- Non pas encore, ça arrive en début d'année.

Il hoche la tête.

- Avec le talent que tu as, je suis certain que tu seras pris.

Je le regarde surpris. Ce genre de compliment de sa part, ça vaut de l'or.

Il continue de manger comme si de rien n'était alors j'en fais de même mais mon cœur coure un marathon à cause de la joie qui m'a envahi.

- J'ai demandé à moins voyager, lâche-t-il en scrutant le ciel, les yeux plissés.

- Comment ça ?

- Je me suis rendu compte que je n'habite presque pas à la maison. Vous grandissez à une vitesse phénoménale et je ne suis pas là pour le voir. Je ne supporte pas ça. Alors j'ai décidé de rester davantage en Belgique.

Mon ventre se tord.

-Ta sœur va déjà avoir sept ans. Ta mère m'a dit que ton frère s'est mis à courir et a même reformé son groupe et toi... je ne peux pas même suivre tous tes progrès, qu'ils soient pour la course ou avec la photo.

Il soupire.

- Je veux être là pour vous, murmure-t-il d'une voix triste que je ne lui connais pas.

Je l'observe un instant choqué de comprendre que nous lui manquons.

- Donc maintenant, tu seras tout le temps à la maison ?

Il hausse les épaules.

- Pas tout de suite, ça va se faire tranquillement mais dans l'idée, oui, je partirais de moins en moins.

S'il revient réellement vivre à la maison, cela va tout changer. Adieu toutes mes nuits chez Julien, la tranquillité que nous accorde ma mère. Comment va-t-on faire ?

Je prends mon courage à deux mains et brise la glace sur l'un des secrets que je me retenais de lui dire.

- Rose et moi ne sommes plus ensemble.

Il fronce les sourcils.

- Ah bon ? Je ne savais pas. Son père n'en a pas parlé.

Je soupire. Je ne sais même pas si elle en a discuté avec son père. Ce serait bizarre mais tellement plausible vu la relation fusionnelle qu'ils ont.

- Ça n'allait pas entre vous ?

Je secoue la tête.

- Si, c'est juste que je ne l'aimais pas, je réponds en ne mentant pas.

J'omets seulement de lui dire que c'est aussi parce que je me suis rendu compte que j'aimais celui qu'il considère comme mon meilleur ami.

Il hoche la tête,n'ayant finalement pas l'air si surpris que ça.

- Un jour tu rencontreras La bonne Syrius.

Je me passe la main dans les cheveux et observe le paysage. J'aimerais pouvoir lui dire que j'ai déjà rencontré Le bon. Que je n'ai jamais autant aimé quelqu'un et que je n'imagine plus ma vie autrement qu'avec lui à mes cotés.

Dans un monde idéalisé, j'oserai le lui dire et il serait heureux pour moi. Il me suivrait également dans mon choix de photographie sans me renier totalement de sa vie. Cela serait tellement simple. Mais ici, ce n'est pas un rêve et malheureusement comme souvent, la réalité est moins agréable.

- C'est pour ça que tu as raté des entraînements ? Demande-t-il prudent.

Sans blague. Bien sur que le coach a cafté. À quoi je m'attendais sérieusement ? Cependant, si je veux m'en tirer maintenant, j'ai intérêt à utiliser l'excuse qu'il me sert sur un plateau.

- Ouais, j'étais mal à l'aise de la voir, je marmonne.

Ce qui n'est pas totalement faux mais pas pour les raisons qu'il imagine bien entendu.

- C'est compréhensible, dit-il en me donnant une tape affectueuse dans le dos.

À cet instant,je me sens vraiment mal de lui mentir. J'en ai presque la nausée alors je remets le reste de mon sandwich dans mon sac.

 Je suis qu'un con qui n'ose pas dire qui il est vraiment à son père. Et tout ça pour quoi ? Pour qu'il soit fier de moi ? J'en sais foutrement rien car finalement, ce que je ressens en lui mentant est pire. Celui en qui il place ses grands espoirs, ce n'est pas moi mais un rôle que je joue.

- Si tu veux, nous irons nous entraîner ensemble, comme ça tu ne seras pas obligé de voir Rose mais tu continueras à garder la forme. Tes chronos étaient super il y a quelques semaines, il faut continuer comme ça !

Je me crispe tandis qu'il attend une réponse.

- Ouais merci, c'est vraiment gentil.

Je veux qu'il m'aime moi, pas ce crétin qui courait autant les pistes que les nanas. Mais je ne sais pas comment faire.


On rentre vers neuf heure du matin et je file directement dans ma chambre. Je m'écroule sur mon lit et enfonce mon visage dans mon oreiller. Je laisse enfin ma tristesse ressortir et les larmes couler. Je profite de l'oreiller pour étouffer les sanglots qui traversent mes lèvres.

Je croyais que les choses avaient avancé depuis le début de l'année mais ce n'était qu'une belle illusion.

Le même choix me poursuit toujours.

Est-ce que je veux continuer à voir la fierté se peindre dans les yeux de mon père ? Être le fils dont il parle à ses amis et qu'il présente à ses collègues avec le regard brillant ? Pouvoir encore profiter de moment comme ce matin, où nous partons juste à deux ?

Ou est ce que j'arriverai enfin à lui montrer qui je suis. Le garçon passionné de photo qui est amoureux d'un autre garçon et qui ne souhaite plus passer sa vie à courir pour exister à ses yeux.


-Syrius.

Une caresse sur ma joue, un baiser dans mon cou. Je soupire et ouvre les yeux, distinguant Julien couché à coté de moi.

- Ça va petite marmotte ? Murmure-t-il collant son corps au mien.

Je soupire.

- Je sais pas.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Je fais la moue.

- Je suis parti avec mon père ce matin.

Il hausse un sourcil.

- On a vu le lever de soleil.

Je soupire.

- Je n'en peux plus de mentir Julien.

Il caresse ma joue et fait en sorte que je le regarde à nouveau.

- Il m'a parlé de la course puis de Rose. J'ai du lui dire qu'on a rompu. Si tu l'avais vu, il était tellement gentil et ...compréhensif. Je me suis fait l'effet d'une merde, je murmure la voix tremblante.

Il secoue la tête.

- Ne dis pas ça. J'imagine que ce doit être difficile mais je ne pense pas qu'il soit prêt à apprendre la vérité, en tout cas, pas nous concernant. Tu le connais, il ne comprendrait pas nos sentiments.

Je sais qu'il a raison mais ça me fait tellement mal de l'admettre.

- Il me détesterait s'il savait, il ne sait même pas qui je suis vraiment, je murmure en fermant les yeux pour empêcher mes larmes de couler.

Il me prend dans ses bras et caresse mes cheveux.

- Il le saura un jour. Ça lui fera sûrement peur et il est fort probable qu'il sera déstabilisé mais te détester ? Ça je ne pense pas.Tu es son Syrius. Il tient à toi comme à la prunelle de ses yeux.

Je soupire et le serre davantage contre moi.

- Heureusement que tu es là.

Je relève mon visage, le mettant à hauteur du sien et il dépose un rapide baiser sur mes lèvres.

- Je serai toujours là.

- À la vie à la mort ? Je murmure comme quand on jouait étant enfants, bien que mes paroles n'aient plus rien d'un jeu à présent.

Il me sourit.

- À la vie à la mort.


Tandis que je prends ma douche, je pense toujours à Julien qui m'attend dans ma chambre.

Je le veux lui, entièrement .

Cela fait des jours que j'y pense. Je n'en peux plus d'attendre. Quand son corps rentre en contact avec le mien , je n'ai de cesse de penser à ce que nous n'avons pas encore fait.

J'ai déjà essayé avec Rose, je sais ce que c'est. Mais bien évidemment personne ne l'a fait sur moi. L'imaginer me donne terriblement envie bien que l'appréhension me noue le ventre.

Ce soir, on le fera.

Je rentre dans ma chambre, torse nu, seulement vêtu de mon jogging et suis surpris de retrouver toute la camaraderie assise sur mon lit.

Noah, Iris et Julien jouent aux cartes en rigolant. Je ferme la porte et me dirige vers mon armoire pour mettre un t-shirt.

- Eh ben tout va bien à ce que je vois !

- On fait un menteur, si tu n'avais pas mis trois plombes sous la douche, tu aurais pu jouer, dis mon cher et tendre jumeau l'air concentré sur la partie, ce qui me fait lever les yeux au ciel.

Une fois complètement habillé, je m'assieds dans le dos de mon copain et pose la tête sur son épaule, l'entourant de mes bras. Noah hausse un sourcil mais ne fait pas de remarque. De toute façon c'est ma chambre, j'ai le droit de toucher mon mec ici.

J'observe son jeu et essaie de rester impassible, histoire qu'il ne perde pas par ma faute. Noah pose deux cartes sur la petite pile qui s'est déjà amoncelée.

- Double dix.

C'est au tour d'Iris mais elle plisse les yeux en regardant notre ami.

- Tu mens !

Noah hausse un sourcil mais son visage reste de marbre.

- Ah bon, tu en es sure ?

Elle hoche la tête.

- Certaine, pas une once d'hésitation ! Allez vas-y montre ta carte !

Ce dernier montre sa carte, mécontent et ce n'est effectivement pas deux dix.

- Je le savais ! S'écrie-t-elle heureuse.

- Comment tu fais !Je me ramasse toutes les cartes avec toi !

Elle hausse les épaules puis lui offre un petit sourire en coin.

- J'ai compris ton tic de menteur mon cher.

Il se passe la main dans les cheveux et lève les yeux au ciel.

- Je suis mal barré. Ce n'est pas juste.

- Arrêtes, tu passes pour un mauvais perdant, rigole-t-elle.

Il grimace mais son regard est doux quand il se pose sur elle.

Ils continuent à jouer et Iris finit par gagner. Nous faisons ensuite des parties à quatre jusqu'à dix huit heure. À ce moment-là, Noah se lève pour aller se changer.

- J'ai dit à  Clem qu'on serait chez elle vers dix-neuf heure donc tardez pas, elle n'est pas patiente et surtout pas commode quand on la fait attendre.

- T'inquiète, ils se dépêchent, et nous aussi, répond Iris en posant ses mains dans le dos de mon jumeau et en le poussant vers la porte avant de la fermer derrière elle.

Des que nous sommes seuls, je saute littéralement sur Julien et me colle à lui, passant une main sous son pull.

- Je t'ai manqué à ce point ? Rigole-t-il.

Je tire la langue avant de déposer un baiser sur sa joue.

- Tu n'as pas idée.

- Il faut qu'on se prépare, chuchote-t-il tout en passant une main dans mes cheveux.

- Je sais mais je n'ai pas eu ma dose de toi.

Il sourit et m'embrasse en se pressant davantage contre moi.

- On ne sera jamais prêts, murmure-t-il.

- On s'en fout.

- Ton frère ne l'entendra pas de cette oreille.

Je soupire contre ses lèvres.

- Pas faux.

Je me relève et enlève mes vêtements en me dirigeant vers la penderie.

J'attrape un jean et une chemise blanche avant de me retourner vers mon Julien qui a enfilé une veste noire de costume par-dessus sa chemise blanche et qui à noué une cravate autour de son cou sans la resserrer au maximum. Je le trouve beau à en crever, comme d'habitude.

J'enfile mes vêtements en l'observant.

- T'es vraiment canon, tu le sais ça ?

Il baisse les yeux, gêné, puis sourit.


- Parle pour toi, murmure-t-il les joues roses.

Je rigole et termine de fermer les boutons de ma chemise tandis qu'il me coule un petit regard amusé. S'il savait ce que j'ai prévu pour cette nuit, je crois que toute trace de rigolade quitterait son beau visage.

Comme la boisson va couler à flots chez Clem, elle a prévu des chambres pour nous. De toute manière dans sa baraque hors norme, il y aurait assez de place pour accueillir tout son quartier.

Nous allons nous retrouver dans cette maison où nous nous sommes embrassés la première fois. Pourquoi ne pas poursuivre dans cette voix de nouveauté là-bas ?


Nous arrivons devant le palace et Iris gare sa voiture en soupirant. Les souvenirs de ce qu'il s'est passé la dernière fois avec elle me reviennent en mémoire et je grimace.

- Ne t'inquiètes pas, ça va aller, je suis là, dit Noah en posant une main affectueuse sur son épaule.

Elle tourne son visage vers lui et je remarque son regard sombre tandis qu'elle acquiesce.

- Oui, ça va aller, murmure-t-elle presque pour s'en persuader elle-même.

Nous sortons tous de la voiture et nous dirigeons vers la maison qui est nettement plus calme que lors de notre dernière visite. Aujourd'hui, c'est une soirée tranquille, c'est-à-dire pas la fiesta qui rameute tous les environs.

Noah sonne et Clem dans une robe bordeaux nous ouvre toute souriante.

- Vous êtes pile à l'heure ! s'écrie-t-elle déjà légèrement imbibée par l'alcool ce qui ne m'étonne pas d'elle.

Nous rentrons et déposons nos sacs dans l'entrée. Dans le salon sont déjà installées plusieurs personnes. Pourquoi les gens se sentent toujours obligés d'arriver en avance ?

Je reconnais Greg et Lucky qui nous ont aidés pour la réalisation du clip. Je sais que Julien ne les aime pas alors pour le rassurer, je croise mes doigts avec les siens, histoire que ce soit clair.

C'est lui et moi.

Nous saluons tout le monde et on s'installe sur l'énorme fauteuil au milieu de la salle qui leur sert de salon. Cette baraque m'oppresse tant elle est grande. Tout est tellement impersonnel. Les murs sont blancs et il n'y a des cadres que sur une armoire. On pourrait presque photographier la pièce et la mettre dans un magazine que l'on n'y verrait que du feu.

Plusieurs bouteilles sont déjà ouvertes sur la table basse devant moi. Je me penche et me sers un verre de Vodka rouge-Red bull. Je n'ai pas du tout envie d'être bourré ce soir mais un petit verre ne me fera pas de mal.

- Tu me chopes une bière au passage ? Me demande Julien en posant une main dans mon dos.

J'acquiesce et lui tends la bouteille tandis que j'apporte le verre à mes lèvres.

Installés dans le fauteuil, nous écoutons les conversations de tout le monde. Il a passé un bras derrière mes épaules et sa main repose contre mon bras. Étrangement cela me plaît de pouvoir appuyer ma tête dessus comme si de rien n'était. J'aime tellement son contact.

La soirée avance, on rejoue au menteur. Vous avez déjà essayé de jouer à ce jeu à plus de dix personnes, alcoolisé qui plus est ?! La grosse blague !

L'alcool coule à flots et Julien ne se fait pas prier, il s'enfile les bières à un bon rythme. J'en arrive à me demander si je ne devrais pas lui faire part de mon envie histoire que cela soit encore possible tout à l'heure. Mais il ralentit la cadence par lui-même.

Il n'arrête pas de tirer sur sa cravate qui parait l'embêter. Même si ça lui donne un petit air que j'aime bien, je ne comprends pas pourquoi il s'est embêté à en mettre une.

Malek assis à nos côtés, Clem sur ses genoux, nous jette un coup d'œil.

- Alors ça s'est enfin fait vous deux ? Me dit-il.

Je hausse unsourcil.

- Enfin ? Je demande perplexe.

Il hoche la tête un peu trop énergiquement pour cacher qu'il est sous l'emprise de l'alcool. Je le laisse cependant parler, amusé.

- Ce mec t'a toujours mangé du regard ! Je te jure !

Je me retiens de rire, ça il était bien le seul à l'avoir remarqué apparemment.

- Tu vois les pubs pour les céréales, celle avec du chocolat à l'intérieur ?

Je fronce les sourcils, déstabilisé par ce brusque changement de sujet. En plus, c'est Julien l'expert dans ce domaine, pas moi.

- Trésor ! Voilà je me souviens ! Avec les chocolats et le chocovore !

- Ouais ça me dit quelque chose, je murmure essayant de voir où il veut en venir.

- Bah, toi tu aurais été le chocolat tandis que ton cher et tendre aurait fait tout et n'importe quoi pour te dévorer, s'exclame-t-il persuadé d'avoir trouvé la métaphore du siècle.

J'éclate de rire, plus par sa mine fière et complètement alcoolisée que par son allusion. Julien qui discutait avec Iris et Noah se tourne vers nous, intrigué par mon rire.

-Qu'est-ce qui se passe ? Demande-t-il curieux tandis que je vois mon jumeau et mon amie quitter la pièce.

J'essaie de calmer mon fou rire, l'alcool qui coule dans mes veines n'aidant pas.

- Je disais juste qu'il est un chocolat et que tu es son chocovore ! Lui répond Malek toujours aussi fier de lui.

La mine troublée de mon copain me fait repartir en énorme fou rire. Quand je finis par me calmer, il se penche près de mon oreille.

- Il a fumé ou quoi ?

Je hausse les épaules.

- En tout cas ça doit être de la bonne, je souris en jetant un coup d'œil au couple à coté qui se galoche tranquillement.

Il se lève et me tend une main, le regard brillant.

- On va fumer ? Propose-t-il.

J'acquiesce et accepte l'aide qu'il me propose.

Nous prenons nos vestes et sortons dans l'air frais de ce dernier jour d'année. On se faufile le long du mur et tandis que je sors le paquet de la poche de ma veste, il l'attrape et me plaque au mur.

- Pas tout de suite, chuchote-t-il avant de coller ses lèvres aux miennes.

Je souris contre lui et réponds à son baiser, ses lèvres réchauffant les miennes dans cet enfer glacé.

Un rire nous fait sursauter et Julien se détache légèrement de moi. J'essaie de discerner les ombres qui bougent près des arbres et quand je me rends compte de ce qu'on voit, je ne peux pas m'empêcher de pousser une exclamation.

- Oh putain, je souffle.

Noah et Iris collés s'embrassent à m'en faire rougir. Il la maintient contre l'arbre tandis qu'elle presse son corps contre celui de mon frère et s'agrippe à ses cheveux.

Je détourne le regard, gêné.

- Ils sont ensemble ?!

Julien rigole.

- Ah mon avis y a des chances.

Je n'en reviens pas. Je n'ai rien remarqué quand on jouait tout à l'heure. Noah ne m'a rien dit. Ça me frustre mais le connaissant c'est normal. Il est tellement pudique par rapport à tout.

- On bouge ? Me propose mon copain.

- Ouais, je murmure.

Nous longeons le mur et allons nous mettre à un endroit où on est surs de ne pas les déranger.

- Je sens que tu as besoin d'une clope maintenant, dit-il en me tendant la précieuse.

Je la mets en bouche et il passe son doigt sur la roulette de son briquet, faisant jaillir la flamme juste devant.

Ma clope allumée, j'aspire un grand coup en observant mon amoureux en prendre une pour lui. Une fois fait, il range le paquet puis passe sa main dans la poche de ma veste pour y rejoindre la mienne.

- Ça te dit qu'on dépose nos affaires dans la chambre après ? Demande Julien en regardant le ciel.

- Ouais, je réponds nerveux.


Nous entrons dans l'une des nombreuses chambres d'amis que contient la maison de Clem. Julien dépose son sac et j'en fais de même. Il s'avance les mains dans les poches de son pantalon noir et observe le jardin en contrebas.

- Ils sont vraiment pétés de tunes ces gens, rigole-t-il.

- Tu parles, je murmure en fermant le verrou de la porte.

Le feu aux joues, je commence à défaire les boutons de ma chemise et l'enlève, la laissant glisser au sol. Je m'avance et colle mon torse nu au dos de sa veste noire. Mon ventre est noué par une foule d'émotions. La peur se mêle à l'excitation, j'en frissonne.

Julien se retourne vers moi et hausse un sourcil en remarquant ma chemise déjà au sol. Il passe ses mains chaudes sur mon torse et je ne peux m'empêcher de trembler. J'enlève sa cravate qui l'a embêté toute la soirée et défait les premiers boutons de sa chemise avant qu'il vienne détourner mon attention en collant ses lèvres aux miennes. Elles se font pressante, remplie de passion et d'envie. Je sens qu'il a bu, il est moins patient et s'agrippe à mon corps déjà brûlant de désir pour lui avec une force qui me coupe le souffle.

Mes lèvres quittent les siennes et je m'avance près de son oreille.

- Je veux que tu me fasses l'amour, je murmure la voix rauque et tremblante .

Il s'écarte pour voir mon visage et je peux lire la surprise dans ses yeux.

- Vraiment ?Dit-il d'une voix aussi tremblante que la mienne.

Je ne réponds pas mais le pousse dans le fauteuil de bourge qui fait face au lit avant de me déshabiller lentement sous son regard intense.


D'un coup, il prend appui sur les accoudoirs du fauteuil et se relève.

Il se mord la lèvre et se déshabille tout en détaillant mon corps nu n'attendant que lui. Il finit par me rejoindre et quand sa peau douce et chaude entre en contact avec la mienne, je ne peux m'empêcher de pousser un soupir de satisfaction.

Il me serre contre lui avec une douceur en parfaite contradiction avec l'empressement et la fièvre qui habitent son regard. Il m'amène près du lit et nous nous retrouvons allongés l'un contre l'autre.

 Ses lèvres se pressent contre les miennes puis descendent dans mon cou tandis que ses mains sont partout sur moi, électrisant chaque infime parcelle de mon corps.

Tandis que sa bouche rejoint toujours la mienne, j'ai envie de lui crier à quel point il est important. Il est tout pour moi, mon meilleur ami, mon amoureux. Je l'aime à en crever.

Tandis que nos corps s'unissent, je tremble et m'agrippe à la peau de son dos pour être toujours plus collé à lui. Il en fait de même et gémis tandis que son corps brûlant tremble autant que le mien.

Dehors les feux d'artifice retentissent et les gens crient mais la seule chose que je ressens c'est Julien qui ne fait plus qu'un avec moi.

-Je t'aime tellement Syrius, murmure-t-il dans un soupir aux creux de mon cou. 

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