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Chapitre 23 (2/2)


Noah

Iris dépose Julien et Syrius et je jette un coup d'œil au couple tandis que mon amie démarre.

Je n'aurai jamais imaginé que mon jumeau sortirait un jour avec un mec. Alors là, j'aurai plutôt parié mille balles sur le contraire.D'ailleurs, il ne sort pas avec n'importe qui mais avec Julien.

Il est vrai qu'au plus loin dont je me souvienne, il a toujours fait partie de sa vie. Déjà enfant, nous passions énormément de temps ensemble. Ce n'est que quand je me suis rapproché de Clem en primaire que leur duo inséparable c'est vraiment formé.

Néanmoins, comment aurai-je pu croire qu'un jour, ils ne seraient plus un groupe d'amis mais un couple, des amoureux ?

Cela me déstabilise un peu mais je pense également à la joie qu'affiche mon frère depuis plusieurs semaines. Le voir aussi heureux et épanouis m'apaise. Je prierai presque pour que son sourire ne disparaisse jamais de son visage. On a beau être très différents, il est toujours mon jumeau, l'une des personnes les plus importantes pour moi. Tout ce qui l'atteint me touche également. Que ce soit en positif ou négatif. Cette fois-ci, c'est l'amour qui l'a eu de plein fouet et en observant Iris, je me dis que mon jumeau et moi n'avons jamais été autant en phase l'un et l'autre.

- Ils vont trop bien ensemble, dit-elle en changeant de vitesse.

Je me passe la main dans les cheveux.

- Ouais, je murmure, tout de même encore un peu abasourdis de devoir considérer mon frère et Julien comme un couple.

C'est vrai qu'ils vont vraiment bien ensemble. Ils n'étaient pas meilleurs amis de base pour rien.

- C'est bizarre mais ...je suis content pour eux, je soupire.

Elle tourne le visage et me sourit.

- Ils sont amoureux, ça fait plaisir à voir.

Moi aussi je suis amoureux de toi. Voilà ce que la gorge nouée, ma conscience lui hurle, comme toujours depuis des semaines. Mais quelque chose m'en empêche, les mots ne sortent tout simplement pas. À chaque fois, je reste tétanisé comme un imbécile et je perds l'instant crucial qui aurait pu tout changer. Quel gros naze.

J'acquiesce comme un con tandis qu'elle se gare devant sa maison. Elle coupe le contact et soupire.

Cette journée aura été riche en émotion. Ce dont elle m'a parlé ce matin m'a tourmenté toute la journée. Comment est-ce possible que son passé soit si triste ?

Elle a tant perdu. Comment pourra-t-elle un jour comblé tout ce qu'on lui a arraché ?

Mes mains en tremblent, j'ai envie de la prendre dans mes bras et de tout lui donner. J'échangerai nos vies sans une once d'hésitation pour que jamais elle n'ait eu à vivre avec tant de douleur. Je serai prêt à lui arracher ce grand vide qui règne en elle, juste pour être sur que son si beau sourire ne disparaisse plus jamais. Si seulement c'était possible.

Je ne sais pas comment être là pour elle.

L'exposition a eu l'air de lui changer les idées, ça m'a rassuré malgré le petit pincement au cœur que j'ai ressentis en la voyant revenir tout sourire avec Maël après un temps fou durant lequel il savaient disparu. Je ne sais pas de quoi ils ont parlé exactement mais ça l'a rendue heureuse alors je le suis aussi.

Iris claque des doigts devant mon visage.

- Tu es parti où ? Rigole-t-elle.

Près de toi je pense tandis que je hausse les épaules l'air de rien. Je vérifie que tous mes cheveux se sont pas barrés du drôle de truc que j'ai fait pour les attacher, une horreur même si Iris à l'air d'aimer ça.

- Il n'est que vingt-et-une heure, tu passes un peu chez moi ?

Je serre les poings et la gorge nouée, lui répond :

- Ou..ouais pourquoi pas.

De toute manière, ma mère et Emma, ont été au restaurant avec ma tante et des amies. J'esquive toujours ce genre de plan où je me retrouve à écouter des conversations extrêmement féminines, presque gênante et à hocher la tête en essayant de pas grimacer.

À chaque fois, j'étais le seul mec entouré de nanas qui me demandaient sans cesse si j'avais une copine, désirant à tout prix revivre une seconde jeunesse à travers la vie d'un ado. Elles avaient misé sur le mauvais cheval, Syrius aurait pu les satisfaire à ce niveau, pas moi. Et ayant eu du mal à survivre à une soirée,il a rapidement fait comprendre à ma mère que cela ne se reproduirait plus jamais. Moi, j'ai été con, pour pas la rendre triste, j'ai continué à l'accompagner.

Enfin, jusqu'à mes quinze ans. Un jour, une de ses amies à ramener sa filleule qui se trouvait avoir un an de moins que moi. La dite filleule, Kimberley, a passé la soirée à me jeter des regards lourds de sens et a essayé de me coincer dans le couloir qui menait aux toilettes. Je crois que j'ai jamais eu aussi peur d'une fille de toute ma vie. Cela n'est pas passé inaperçu aux yeux des « adultes » qui ne se rendant pas compte de ma gêne, se sont mises à fanfaronner comme quoi Kim et moi devrions nous revoir un jour. Là, s'en était trop pour moi et ma mère m'a libéré de ces soirées atroces. Amen !

Je me serai donc sûrement retrouvé à manger seul ce soir, devant une série. Pas que cela me dérange mais en comparaison, passé du temps avec Iris vaut de l'or.

Nous entrons chez elle. Je ne suis plus venu depuis Halloween. Elle ne me l'a pas proposé et je ne le lui ai pas demandé. Nous avons passé la majeure partie de notre temps chez moi, chez Jozz ou alors chez Malek pour les répétitions.

Tandis qu'elle ferme la porte, j'avance un peu et passe devant le salon.

- Ah Iris tu es rentrée ! Je suis désolé pour ce ..

Le père d'Iris s'arrête dans sa phrase et hausse un sourcil quand il m'aperçoit à coté de sa fille.

- Bonjour Noah.

- Bonjour, je murmure gêné en repensant à notre conversation quand Iris était à l'hôpital. Ces mots précis me reviennent en mémoire : « Si un jour, je te croise chez moi, je saurai quel a été ton choix », désormais il sait. Mais je pense qu'il devait s'en douter.

- J'ai été chercher une pizza, je l'ai laissé au four ! Je vais encore devoir m'enfermer un peu, je dois rendre un projet demain, grogne-t-il en croisant les bras.

- D'accord. Noah reste un peu ce soir, ça va ?

Il hoche la tête mais je vois un léger tic agiter sa joue. J'aimerais disparaître sous terre.

- Il...dort ici ?

Iris et moi nous jetons un regard gêné. Je me sens à nouveau rougir comme un idiot.

- Euh non, ce n'est pas prévu, je bredouille.

Le père acquiesce.

- Bien, fais comme chez toi Noah ! Dit-il rapidement avant de partir vers ce que je suppose être son bureau.

Iris se masse la nuque, le regard triste en fixant le couloir que son père vient d'emprunter.

- Ça va ?

Elle tourne son visage triste vers moi. 

- On s'est un peu embrouillé ce matin, ça n'arrive presque jamais. Je n'aime pas ça, marmonne-t-elle avant de soupirer.

Elle secoue la tête puis tente de retrouver un semblant de sourire. 

- Tu as faim ? Moi je crève la dalle.

J'acquiesce.

On prend la pizza et montons dans sa chambre. Quand elle allume la lumière, je reste complètement stupéfait. Des dessins, partout. Je ne sais même pas par où commencer pour les regarder. Je m'avance et enlève ma veste que je dépose sur son fauteuil.

- Waouh, quand as-tu fait tout ça ? Je murmure ébloui par ce déluge de couleur et des traits qui recouvre maintenant ses murs.

- Le soir, quand j'ai du mal à dormir. Certains je les ai commencés en cours ou chez Jo.

J'observe tout avant de me retourner vers elle.

- Ils sont géniaux.

Elle sourit mais détourne timidement le regard.

- Merci, murmure-t-elle.

- Tu as vraiment un don pour ça, je murmure en tombant sur une partie du mur où son rassemblé des dizaines de croquis de... moi. Mes joues se réchauffent instantanément. Quand a-t-elle eu le temps de me dessiner sans que je m'en aperçoive ?

-J'ai parlé à Maël et je vais rentrer dans son groupe d'art.

Je me tourne vers elle et hausse un sourcil.

- C'est bien !

Elle sourit, enthousiaste.

- Oui, j'ai vraiment hâte de commencer !

Mon ventre se serre. Je sens que je vais en entendre parler de Maël. Syrius a toujours eu une jalousie maladive par rapport à ce mec. Quand il ne pouvait pas voir Julien car celui-ci avait prévu quelque chose avec Maël, il passait l'après-midi à râler dans ma chambre et je l'écoutais d'une oreille distraite. 

En le voyant plus attentivement aujourd'hui, j'ai compris. Il n'y a pas besoin d'être attiré par les mecs pour qu'on le remarque. Si je devais choisir un adjectif pour le décrire, ce serait sans aucun doute « incomparable ». J'ai beau chercher, je ne trouve personne de ma connaissance qui lui ressemble. Il est juste... lui.

Iris attrape la boite de pizza et la soulève en s'asseyant sur son lit. Elle tapote la place à coté.

- Tu viens ?

J'acquiesce et me pose près d'elle tandis qu'elle me donne la boite. Elle prend son ordi et le met sur ses jambes.

- Tu veux voir quoi comme film ? Demande-telle en parcourant tous ses dossiers.

Je hausse les épaules.

- Comme tu veux.

- Tu dis toujours ça, rigole-t-elle.

Je lui souris, ma gorge se nouant à cause de sa jambe se collant à la mienne de manière si naturelle.

- C'est parce que j'aime toujours ce que tu proposes, je réponds simplement.

Un léger sourire se dessine sur ces lèvres.

- Tu as déjà vu « Le château ambulant » ?

Je secoue la tête tandis qu'elle ouvre grand les yeux.

- Sérieusement ?

J'acquiesce et hausse les épaules.

- Bah ouais, c'est un anime ?

Elle parait choquée de mon ignorance vis-à-vis de ce film.

- Oui, l'un de mes préférés,fait par le grand maître en personne, Hayao Miyazaki !

Ça me dit quelque chose, en effet.

- Ce n'est pas lui qui a fait« Le voyage de Chihiro »?

- Oui ! Ça me rassure, tu sais qui c'est au moins ! S'exclame-t-elle de manière théâtrale et j'ai envie de lever les yeux au ciel.

- Ça parle de quoi « Le château ambulant » ?

- Bon, je te fais un petit résumé, ça sera plus facile, parce que ce film parle d'énormément de choses en même temps. Donc, c'est l'histoire de Sophie, une fille de 18 ans qui travaille sans relâche dans la boutique de chapelier que tenait son père avant de mourir. Lors de l'une de ses rares sorties en ville, elle fait la connaissance de Hauru le Magicien. Il est extrêmement séduisant, mais n'a pas beaucoup de caractère. Se méprenant sur leur relation, une sorcière jette un épouvantable sort sur Sophie et la transforme en vieille femme de 90 ans. Sophie s'enfuit alors de chez elle. Par hasard, elle pénètre dans le Château Ambulant de Hauru et, cachant sa véritable identité, s'y fait engager comme femme de ménage. Et je ne t'en dirai pas plus pour ne pas te gâcher le film. Mais il faut absolument que tu le voies ! C'est une vraie pépite !

Ses joues ont rougi et elle parait surexcitée. Ses yeux brillent d'une énergie qui me donnerait presque le tournis.

- D'accord, on le regarde alors, je réponds, son explication ayant titillé ma curiosité.

Elle éteint la lumière, nous plongeant un instant dans le noir puis démarre le film tandis que je lui tends une part de pizza.

Je finis rapidement de manger, complètement transporté par le film. Il arrive à me donner la chair de poule. La bande-son est magnifique et m'immerge encore davantage dans cette sublime histoire que l'on nous raconte.

Je jette des regards rapides à Iris. Elle fronce les sourcils et parait plongée dans le film. Pendant un instant, je m'imagine, cueillant son fin visage au creux de ma main et l'emmenant contre le mien. L'embrasser en écoutant ce déluge de piano et de violon qui me donne le vertige tant il me transporte. Déposer son ordi au sol et la prendre contre moi, dans mes bras. M'approprier ses lèvres boudeuses qui me distraient à chaque fois que je les observe.

Mon ventre se noue à cette idée et je remercie le ciel qu'elle soit concentrée sur le film tandis que je bouge légèrement pour être sur qu'elle ne soit pas témoin de ce que ces pensées ont réveillé en moi.

Pendant le film, elle pose sa tête sur mon épaule et descend sa main, la posant contre la mienne. Elle se met à tracer des petits cercles sur le dos de ma main et je me mords la lèvre me demandant si elle veut réellement que j'observe le film mais elle parait toujours absorbée par l'œuvre. De mon autre main, j'agrippe sa couette et la serre dans ma paume, essayant de calmer tout ce qui bouillonne en moi à son contact.

Elle relève doucement le visage et met le film sur pause.

- Tu as froid ?

Je secoue la tête. Bien au contraire.

- Tu trembles, tout va bien ?

J'acquiesce.

- Ouais, c'est juste le film, je murmure ne mentant qu'à moitié.

Il est vrai que malgré ma distraction soudaine, le film de Miyazaki m'a déjà profondément touché et je le reverrai sûrement fort prochainement, sans Iris, pour être sur de rester concentré.

Elle fait la moue.

- Tu l'aimes bien ? Me demande-t-elle avec espoir.

- Bien sur que je t...que je l'aime, je murmure, effaré de la bourde que j'ai failli faire. Mon cerveau est vraiment détraqué ce soir, ce n'est pas possible.

Elle sourit.

- Je suis contente alors.

Elle remet le film en marche et repose sa tête sur mon épaule, se collant contre moi. Mon cœur bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il va s'enfuir de mon torse. Ses doigts fins finissent de tracer des formes sur le dos ma main et à mon grand regret, elle rompt notre contact.

Je fronce les sourcils, surpris et déçu. Jusqu'à ce que doucement, elle glisse sa paume en dessous de la mienne et qu'elle croise ses doigts avec les miens. Elle les serre mais ne m'accorde pas un regard. Le cœur battant à tout rompre, je réponds enfin à cette étreinte et serre sa paume délicate dans la mienne.

À ce moment précis, je me demande vraiment pourquoi, je n'ai toujours pas fait le pas vers elle. Il est clair que je lui ai demandé du temps. Pour comprendre ce que signifiait réellement sa maladie et surtout savoir si je me sentais capable d'être fort pour elle.

Il est peu dire que je me suis renseigné sur les troubles bipolaires. J'ai passé des soirées entières à éplucher des sites et à lire des bouquins que j'ai achetés à des prix exorbitant.

Cela m'a permis d'assimiler ce qu'est son problème. Et pourtant, ce dont je me suis finalement rendu compte, c'est que ce n'est pas seulement les livres qui m'aideraient à comprendre mais tout simplement elle.

Alors je l'ai observé, attentivement.

Elle a évolué doucement depuis Halloween.

Au début, nous nous voyons peu, essentiellement en cours, elle passait beaucoup de temps à dormir. Mais elle a retrouvé l'énergie. Comme un souffle de vie, elle s'est peu à peu insufflée en elle jusqu'à me rendre mon amie, joyeuse et pleine d'entrain.

J'ai compris qu'il lui fallait un cadre. Elle ne pourrait pas faire partie des personnes qui se laissent trop aller. Elle devait avoir ses heures de sommeil, ne pas trop fumer, éviter de boire et complètement éradiquer les drogues de sa vie.

Après, cela reste théorique. Il lui arrive encore de boire un verre ou de fumer mais tant qu'elle ne reprend plus jamais de drogues et surtout, qu'elle n'oublie pas ses médicaments, les choses peuvent se passer normalement. Au vu des témoignages que j'ai lu, c'est ce qui ressortait le plus.

J'ai appris à reconnaître la petite boite dans laquelle elle range une plaquette de médicament et qui se trouve toujours dans son sac. C'est une boite rectangulaire, plus petite que ma main. Sur le couvercle sont peints des petits cactus. Le matin, dans la voiture, je la vois parfois s'en saisir et l'ouvrir rapidement avant de soupirer.

Elle m'a dit que c'était pour se rassurer, elle a constamment peur de les oublier.

Alors j'ai pris l'habitude de l'attendre tranquillement tandis qu'elle ouvre sa boite et compte le nombre de pilules roses qu'il reste dans sa plaquette. Quand je vois son sourire réapparaître, je sens à chaque fois comme un poids quitter mon cœur. Je sais que normalement, tout devrait bien se passer.

Mais parfois, elle ne sort pas sa boite le matin et parait surexcitée. Je déteste ces jours-là. Ils me donnent mal au ventre et me compressent intérieurement. Je n'arrête alors pas de croiser son regard pour m'assurer que je ne lis pas cette folie qui y était encrée lors de la soirée. Je ne peux tout simplement pas m'en empêcher, mes yeux la suivent en permanence, craignant la survenue de ce qu'elle appelle « une crise ».

Je ne compte pas le nombre de fois que j'en ai fait des cauchemars. Je l'imaginais perdant complètement la tête et la retrouvant dans des situations plus invraisemblables les unes que les autres. Mais surtout le pire, c'était de m'imaginer ce qui pourrait se passer si un jour, personne n'était là pour veiller sur elle pendant qu'elle perdait le contrôle.

Si ni mes amis, ni moi n'avions été là à la soirée. Et si, à la place de Tim – qui je le sais n'est pas quelqu'un de méchant- elle s'était retrouvée un sale type voulant abuser d'elle...

Plusieurs nuits, il m'est arrivé de me mettre à pleurer en pensant à cela. Si ce genre de chose lui arrivait, je crois que je perdrais tout sang froid. Je ne le supporterai pas. Alors, je me suis promis de toujours être là, pour que ça n'arrive jamais. Qu'elle soit en sécurité avec moi.

Je l'aime. Entièrement. Même avec sa maladie, malgré la peur qu'elle m'inspire.

Si les inconvénients que son trouble lui inflige sont énormes, il lui permet également de se démarquer des autres d'une manière que je n'avais encore jamais vu de ma vie. Si nous étions dans un anime comme celui qu'on regarde, elle scintillerait de toute part, captant les yeux de tous ceux qui l'entourent.

Elle bouge contre moi et sa main quitte la mienne. Elle dépose l'ordi à terre et je me rends seulement compte que le générique défile. Il faudra que je revoie ce film.

- Alors tu l'as aimé ? Me demande-t-elle.

Je hoche la tête. De ce que j'en ai vu, il est incroyable.

Elle sourit contente puis s'étire.

- Tu restes encore un peu ? Murmure-t-elle.

Il est presque minuit, je devrais être rentré mais je ne résiste pas et acquiesce, mon visage seulement éclairé par la lumière de son pc. Elle se penche et cherche quelque chose dans son sac. Elle finit par assouvir ma curiosité en se relevant avec l'Ipod que je lui ai passé.

- Ça te dit qu'on écoute un peu de musique ? Me demande-t-elle et je n'en suis pas sur mais j'ai presque l'impression que sa voix a tremblé.

- Bien sur que ça me dit, je souffle.

Je l'observe s'allonger, tétanisé. Son ordinateur s'est éteint et nous sommes seulement éclairés par le réverbère de la rue. J'ai l'impression d'être coupé du monde, ici, la nuit dans la chambre de la fille que j'aime.

- Tu viens ? Chuchote-t-elle comme si parler à voix haute pouvait briser la quiétude de l'instant.

J'avale difficilement ma salive et m'allonge à coté d'elle, sur le dos, à au moins dix bons centimètres. Je croise les mains sur mon ventre et n'ose plus bouger.

- Tiens, dit-elle alors je tourne le visage.

Elle me tend un écouteur avant de se rapprocher de moi.

- Si tu restes aussi loin, ça va jamais le faire hein, souffle-t-elle avec son timbre cristallin qui me donne la chair de poule.

- Euh ouais, je murmure alors qu'elle se colle presque à moi.

Je me mets de coté, la tête sur mon bras replié et essaye de mettre l' écouteur mais elle retient ma main.

- Ça c'est...une playlist que j'ai faite pour toi, murmure-t-elle.

Voyant mon étonnement, elle acquiesce.

- La musique va parler pour moi, chuchote-t-elle puis elle lâche ma main et je glisse l'écouteur dans mon oreille.

Elle déverrouille l'Ipod tandis que je l'observe, le cœur battant toujours plus rapidement. La musique commence et étonné je me rends compte que c'est une cover d'une chanson bien connue de Johnny Cash, « I walk the line ». 

https://youtu.be/8qjl4lysi_s

I keep a close watch on this heart of mine
Je surveille de près mon coeur
I keep my eyes wide open all the time
Je garde mes yeux grand ouverts tout le temps
I keep the ends out for the ties that bind
J'empêche que ces liens qui nous lient ne se rompent
Because you're mine, I walk the line.
Parce que tu es miens, je file droit. 

I find it very, very easy to be true
Je trouve qu'il est vraiment très facile d'être sincère
I find myself alone when each day is through
Je me retrouve seule à la fin de chaque jour
Yes, I'll admit that I'm a fool for you,
Oui je l'admets, je suis folle de toi
Because you're mine, I walk theline.
 Parce que tu es miens, je file droit.  

You've got a way to keep me on your side
Tu as une façon de me garder près de toi
You give me cause for love that I can't hide
Tu me fais ressentir un amour que je ne peux cacher
For you I know I'd even try to turn the tide
Pour toi je sais que j'essayerai même d'inverser les marées
Because you're mine I walk the line.
Parce que je suis avec toi, je file droit.

Je frissonne et la regarde dans les yeux. Parce qu'elle m'a moi...elle file droit. Ces mots enflamment mon cœur. Ils veulent tout dire.

Elle me détaille attentivement tandis que je comble l'infime espace qu'il y a encore entre nous. Sa respiration s'accélère tandis qu'elle s'approche et colle son front au mien. Je sens son souffle sur ma joue tandis que les autres chansons défilent une à une, toutes remplie de sens qui me fait trembler.

Ces chansons la décrivent autant qu'elles me transmettent des sentiments que j'ai du mal à croire qu'elle puisse ressentir à mon égard. Elle approche sa main et la pose sur ma joue. Je ferme les yeux un instant, savourant la douce caresse qu'elle me procure.

Quand je les rouvre, elle s'est assise et me regarde intensément. Je me relève également et me rends encore plus compte de notre proximité. Sa playlist défilant toujours, criante de sentiments m'ébranlant un peu plus à chaque fois.

- Je n'y arrive plus Noah.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas de quoi elle parle. Elle soupire et lève les yeux au ciel, exaspérée avant de les replonger dans les miens.

- J'en ai marre de faire semblant que nous sommes des simples amis. Tu m'as demandé du temps, je t'en ai laissé mais là... j'y arrive tout simplement plus, s'étrangle-t-elle en essayant de remettre une mèche derrière son oreille mais n'y arrivant pas, ses mains tremblant trop pour cela.

Je serre les poings.

- Donc... dis moi franchement, est-ce que tu penses que les choses vont changer entre nous un jour ?

Je remets sa mèche calmement tandis qu'elle se fige. C'est étrange mais après ses révélations, je me sens tout à coup plus calme, serein.

-  Ça fait longtemps que les choses ont changé entre nous Iris.

Elle fronce les sourcils.

- Alors pourquoi ne se passe-t-il rien ? Souffle-t-elle.

Je serre les lèvres.

- Parce que je suis un idiot qui n'ose pas faire le premier pas, je murmure avec difficulté.

Elle ouvre grand les yeux.

- J'ai eu le temps de penser Iris. Et je te choisis toi, tout ce que tu es. Même avec ta maladie, je murmure n'arrivant presque plus à sortir mes mots tant ma gorge est nouée.

Une larme coule sur sa joue et je fronce les sourcils avant de l'essuyer doucement.

- Pourquoi tu pleures ?Je demande confus.

Elle secoue la tête et tandis qu'elle rigole, elle essuie rapidement une autre larme.

- Ça se bouscule en moi...je pensais que cela n'arriverait pas...que tu aurais peur de moi.

- J'ai peur de toi, je murmure.

Elle penche la tête de coté, ne comprenant pas.

- Mais pas pour ce que tu crois. J'ai peur parce que je suis amoureux de toi. Et que ça ne m'est jamais arrivé.

Je ne lui laisse pas le temps de parler et me penche vers elle, les joues brûlantes. Je saisis son visage entre mes mains et pose mes lèvres sur les siennes, donnant enfin vie à ce dont je rêve depuis des semaines. Nous restons ainsi un infime instant avant qu'elle passe ses mains dans mes cheveux et entrouvre ses lèvres. Notre baiser est doux et chaud. Il ne ressemble aucunement à celui que nous avons échangé lors de la soirée. Celui-là est parfait.

Mon cœur bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il va briser mes cotes. Nos langues se rejoignent tandis que la chanson de Years & Years  passe dans sa playlist. Elle me repousse en arrière tout en m'embrassant. Je me retrouve allongé, son corps collé au mien. J'ai mal au ventre tant le désir me prend, je n'ai jamais eu autant envie de quelqu'un.

Tandis qu'elle se presse toujours davantage contre moi, je ne peux retenir un soupir. Je me rends alors compte de la zone sur laquelle elle s'appuie. Mort de honte, je la repousse rapidement, le feu aux joues.

Je me penche de coté pour qu'elle ne voit pas la preuve de mon attirance pour elle. Dans mon dos, elle passe ses bras sur mes épaules et se colle contre moi.

- Qu'est-ce qu'il y a ? murmure-t-elle la voix plus grave que d'habitude.

Je soupire.

- Rien...juste...laisse moi juste un instant, je bafouille au comble de la gêne.

Elle rigole.

-  Tu peux me dire si y a un truc qui cloche hein.

Je secoue la tête.

- Tout va très bien, je souffle.

Elle me contourne et s'assied en face de moi. J'attrape mon pull et le mets sur mes jambes. Elle suit mon mouvement du regard avant de relever les yeux vers moi. Elle parait surprise un moment avant que son visage ne s'adoucisse.

Je fais la moue et détourne le regard. Mais elle attrape mon visage et le tourne vers elle.

- Il n' y a rien de mal à ça, pourquoi tu te caches ?

Je hausse les épaules. À ma grande surprise, elle attrape mon pull et le laisse tomber à terre. Puis elle s'approche et s'assied entre mes jambes, faisant passer les siennes autour de ma taille. Contre moi.

- Qu'est-ce que tu fais ?Je demande nerveux.

Elle me sourit.

- Je me rapproche de toi.

Elle m'embrasse à nouveau, ses lèvres se faisant plus joueuse avec les miennes. Je croise les jambes, la faisant ainsi remontée davantage contre moi. Tandis que nos lèvres se cherchent, elle se presse toujours plus fort contre mon corps brûlant d'envie et je peux retenir un gémissement étouffé par notre baiser. Sa bouche sensuelle descend le long de ma mâchoire puis dans mon cou et je dois poser une main derrière moi pour nous éviter de basculer en arrière sous l'intensité de notre échange.

- J'ai tellement envie de toi, soupire-t-elle avant de recoller ses lèvres aux miennes, ses mains agrippant mes cheveux pour coller mon visage toujours davantage au sien.

Elle descend une main et je la sens agripper mon t-shirt qu'elle tente de soulever mais j'écarte mon visage du sien.

- Non, attend, s'il te plaît.

Elle fronce les sourcils et me regarde perplexe.

- On n'est pas obligé d'aller si vite, je murmure.

Elle penche la tête de coté.

- Tu n'en as pas envie ? 

Je secoue la tête. Bien au contraire, mon corps entier la réclame.

- Je préférerais juste qu'on y aille...plus doucement.

Elle me sourit.

- Tu es le premier à me dire ça, je pensais que tous les mecs étaient rapides, dit-elle tout sourire en me donnant un rapide baiser.

Je fronce les sourcils.

- Tu as « connu » beaucoup de mecs ?

Elle hausse les épaules.

- Je sais pas, beaucoup c'est quoi pour toi ?

Je me passe la main dans les cheveux, agacé et déçu.

- C'est bon, je préfère pas que tu répondes, je soupire en la repoussant doucement.

- Hé Noah, c'était avant toi ça, quand j'étais en France. C'est du passé.

Je hoche la tête mais n'arrive pas à lui sourire.

- On a tous notre petit passé mais ce n'est pas ça qui compte hein ?

Je secoue la tête.

- Non on n'a pas tous notre petit passé Iris. Quand je t'ai dit que c'était la première fois.C'était littéral d'accord ? Je n'ai jamais...j'ai jamais couché quoi.

Elle ne bouge pas pendant un instant mais finit par me sourire.

- D'accord. Je suis désolé d'avoir été aussi...insistante, souffle-t-elle gênée.

Elle se se mord la lèvre.

- On ira aussi doucement que tu le souhaites Noah. D'ailleurs, c'est même peut être mieux comme ça, souffle-t-elle.

Elle s'allonge de coté et j'en fais de même. Nous nous observons un long moment, dans le calme de sa chambre. L'Ipod a disparu de la surface du lit mais ce n'est pas grave pour l'instant.

-Tu sais Noah...tu es très spécial pour moi, murmure-t-elle.

Ma gorge se noue.

- Il y a eu des garçons mais... ils n'étaient rien comparé à ce que je ressens pour toi.

Je pose une main sur sa hanche et l'attire à moi. Elle dépose un baiser sur ma joue puis sur mes lèvres avant de me sourire.

Nous passons un long moment à nous embrasser, sans nous arrêter. Ses lèvres sur les miennes sont tout ce dont j'ai besoin maintenant.


Une sonnerie nous fait sursauter. C'est son portable. Elle soupire et se détache de moi avant de quitter le lit et d'éteindre cette vilaine chose qui nous a dérangés.

- C'est le rappel. Je n'ai pas encore pris mes médocs, marmonne-t-elle en attrapant une plaquette qui traîne sur son bureau. Je l'observe, avec un léger pincement au cœur, avalé trois comprimés et de l'eau. Une fois sa tache finie, elle revient vers moi, se couche et pose sa tête sur mon torse.

Je passe une main dans ses cheveux soyeux.

- Ça va ? Je lui demande.

Elle acquiesce contre moi.

- Oui pourquoi ?

Je reste muet un instant.

- Je me demandais...est ce que...tu ressens quelque chose dès que tu prends tes médicaments ?

Elle relève le visage et s'appuie sur les coudes, plongeant son regard dans le mien.

- Ça dépend. Avec le lithium non, je ne ressens aucun changement direct mais avec les neuroleptiques oui. Enfin, ça n'agit pas dès que je l'avale, il faut attendre un petit moment mais les effets sont tout de même flagrants. Ils me calment et me fatiguent. J'ai un peu l'impression qu'une chape de béton s'écroule sur moi et la seule chose à laquelle je pense, c'est dormir. Mais heureusement, en ce moment, je suis occupée à réduire les doses et j'arrive tout de même à trouver le sommeil.

Je hoche la tête tandis qu'elle s'avance et pose sa bouche sensuelle contre la mienne. Je l'entoure de mes bras et la serre fort tandis que nos lèvres bougent ensemble et que nos langes se frôlent. On s'embrasse encore, encore et encore, j'en ai presque le tournis.

Elle finit par s'écarter et soupire.

- Serre moi encore plus fort Noah, murmure-t-elle lentement, d'une voix presque éteinte.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Elle baille.

- C'est les médocs...je suis complètement engourdie, je m'endors, souffle-t-elle en papillonnant des yeux.

- Je vais y aller alors...

Elle secoue la tête et me retient.

- Non, reste encore un peu s'il te plaît.

Je fais la moue et caresse sa joue.

- D'accord, mais je vais devoir rentrer chez moi, sinon ma mère va s'inquiéter.

Elle hoche lentement la tête les yeux déjà fermés. Je la serre dans mes bras, mon visage près du sien tandis que son souffle se fait plus calme.

- Je n'ai pas rêvé hein ? Murmure-t-elle endormie.

- De quoi ?

- De ce qu'il s'est passé...demain, ça sera toujours réel, toi et moi ?

Je souris mais elle ne le voit pas alors je dépose un baiser rempli de douceur sur ses lèvres endormies.

- Plus que réel Iris, je murmure avant de la serrer davantage contre moi.

Elle sourit et parait se détendre. Après un court instant, ces traits s'adoucissent et son souffle se fait très calme. Je l'observe, le cœur gonflé d'amour et de douceur. Je respire encore une fois son parfum aux creux de sa nuque et y dépose un léger baiser qui la fait soupirer.

À contre cœur, je me détache d'elle et sors du lit. Elle se tourne alors vers le mur. Je prends la couette pliée au bout de son lit et la dépose doucement sur ses épaules. Je me saisis de l'Ipod qui traîne à terre en essayant de ne pas faire de bruit,  arrête playlist et met l'engin dans la poche de ma veste.

Après un dernier regard pour la fille endormie qui m'a volé mon cœur, je quitte la pièce et sors de la maison.

Je regagne la mienne rapidement en frissonnant. Quand je rentre, il est presque une heure mais le salon est encore éclairé. Ma mère boit une tisane emmitouflée dans une couverture devant la télé, elle ne parait pas heureuse. Mais mon cœur est si léger que je m'en fous.

- Noah, où étais tu ?Demande-t-elle, l'agacement teintant sa voix.

Je m'assieds à ses cotés et n'arrive pas à décoller ce sourire qui plane sur mes lèvres depuis que j'ai laissé Iris.

-J'étais avec Iris, je réponds heureux.

Elle fronce les sourcils mais son visage s'adoucit.

- Cela c'est bien passé apparemment ?

J'acquiesce et elle me sourit affectueusement.

- Je suis heureuse pour toi,dit-elle en déposant sa tasse et en me prenant dans ses bras. 

J'ai le cœur si joyeux que je réponds à son étreinte le plus naturellement du monde. Elle finit par me relâcher mais me regarde plus sérieusement.

- À l'avenir, si tu reviens plus tard à la maison, envoie-moi un message d'accord ? Je me suis inquiété.

J'acquiesce même si je n'arrive pas à être désolé, mon esprit est complètement ailleurs. Je dépose encore un rapide baiser sur sa joue puis monte dans ma chambre.

Je me change puis sort l'Ipod et mets les écouteurs.

Je redémarre la playlist et tout en l'écoutant, je regarde par ma fenêtre vers la chambre d'Iris. Savoir qu'elle dort, là-bas, tout près de chez moi m'attendrit. Je pose une main sur ma vitre, comme si je pouvais l'atteindre avec ce simple geste, puis je me détourne et vais sur mon lit.

Je me laisse bercer par toutes les chansons et les yeux fermés, je peux encore sentir son corps contre moi. Un sourire aux lèvres, en pensant à la fille que j'aime, je m'endors paisiblement.  

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