J'étais dans les toilettes du lycée, entrain de me sécher le visage et mes vêtements. La forêt fût tellement apaisante et moi tellement fatigué, que je m'étais assoupi. Mais heureusement la pluie m'avait ramené à moi, même si j'aurais voulu continuer ma petite sieste.

Une fois le travail accompli, je retournai à mon casier prendre mes affaires et me rendre en salle de biologie, qui se trouvait à l'étage supérieur. En passant devant salle avant de prendre les escaliers, mon ouïe fut attirée par une conversation dans une salle.

- Qu'est-ce que tu lui as dit ?

- C'est plutôt à toi que je dois demander ça Hadriel !

- Il ne sait rien.

Cette conversation qui semblait sécrète se déroulait entre Hadriel et la jeune fille de la bibliothèque. C'était mal d'écouter aux portes mais ma curiosité était trop forte.

- C'est lui n'est-ce pas ? Demanda la jeune fille en s'approchant de lui. Ne mens pas, par Arcadie, il avait la même odeur.

- Oui, dit-il en passant une main dans ses cheveux. Je suis autant surpris que toi...

Je m'étais rapproché un peu de trop près et la porte grinça, sans attendre, je pris les escaliers et monta aussi vite que je pus. C'était qu'une fois dans la salle, que j'avais repris mon souffle et essaya de me faire tout petit en espérant qu'ils ne m'avaient pas remarqué.

Pendant le cours j'étais assis auprès de Vanessa, oui la dulcinée de Yaël. Le professeur avait décidé de le séparer de cette dernière. Concernant le mystérieux Hadriel, il était avec une fille qui se prénommer Ana. Qui en passant n'avait que d'yeux que pour lui, comme la plupart des filles de l'établissement. C'était la même chose à chaque fois qu'un nouveau faisait son entrée dans notre édifice.

J'étais moi même passé par cette case, car il y a deux ans j'étais revenu vivre ici, juste après la mort de ma mère. Mais bon étant natif de la région je ne m'étais pas vraiment senti « nouveau » et surtout en étant gay, les filles ne s'intéressaient pas totalement à moi.

- Toi tu craques pour le nouveau.

- Quoi ?

Mon binôme pouffa de rire avant de balancer une de ses mèches rebelles en arrière.

- Désolé Loïs mais ça fait au moins cinq minutes que je te parle mais tu es aux abonnés absents.

- Excuse-moi, dis-je en reprenant mon stylo pour écrire même si je ne savais pas quoi écrire. Sinon on en était où ?

- Euh...On devait faire un résumer sur les hormones.

- Ah oui les hormones, dis-je doucement.

Mon regard défiler sur les images qui représentait des hormones mais une question me brulait les lèvres ?

- Je peux te poser une question Vanessa ?

Elle me lança un regard suspicieux, avant d'acquiescer de la tête.

- Si tu vois quelqu'un qui...euh... on va dire te plaît un minimum et qui parle ou se met à avoir des secrets avec une autre personne. Que toi tu ressens une sensation étrange dans le ventre...Qu'est-ce que cela peut vouloir dire ?

- Si tu suivais un minimum le cours tu aurais compris immédiatement, dit-elle en souriant. C'est une question d'hormones mon petit Loïs, cela veut dire que tu es jaloux.

Jaloux ? Mon regard se posa sur Hadriel, en me demandant simplement pourquoi je pourrai être jaloux de cette fille.

- Tu n'as pas à être jaloux d'Ana, elle n'a aucune chance, lâcha Vanessa en m'enlevant de mes pensées.

- Ce n'était pas d'Hadriel que...

Elle me lâcha un regard, qui me coupa dans mon opposition à ses paroles.

- Vanessa, dis-je en soupirant, il n'est même pas gay donc...

- Loïs tu es mignon tout plein et surtout ne répète pas cela à Yaël, dit-elle en souriant, mais j'avais craqué sur toi quand je t'avais vu la première fois mais, continua la métisse en se tournant vers Yaël, quand on a su que tu étais gay, j'ai ouverts les yeux sur ton ami.

Cette déclaration n'en était que surprenant venant de sa part. Vanessa était une très belle fille et j'étais loin d'imaginer que je pouvais lui plaire.

- Ne me regarde pas comme ça, dit-elle en gardant son sourire, ne crois surtout pas que Yaël est comme un lot de consolation, j'ai appris à le connaître et à être sous son charme.

- Mais pourquoi tu ne sors pas avec lui.

- Tu es gay mais tu ne connais rien aux filles. Dit-elle en roulant des yeux.

La sonnerie interrompit ma conversation avec cette dernière. En sortant de la classe, il y avait un petit groupe de fille qui était déjà en proie sur Hadriel. Elles ne changeront jamais.

A la fin des cours, j'étais sur le retour de la maison, en repensant à ma discussion avec Vanessa. La jalousie était un sentiment, nouveau pour moi, enfin si c'était bien cela. Ce mot avant plusieurs significations, mais il pouvait aussi amener la haine, la méchanceté, la convoitise et... de la peine... Quel était le sens pour Hadriel ?

En arrivant chez moi, Madame CRAFT était déjà présente entrain de préparer le diner. Ma petite princesse était dans le salon entrain de jouer avec le chat. Je ne pouvais sourire en voyant la grosse boule de poil car au début c'était pour nous débarrasser des souris. Mais avec la petite princesse, il était devenu un gros paresseux qui répondait au prénom de « Monsieur bouboule».

- Alors princesse la journée était bonne?

- Oui, dit-elle en souriant.

- Et toi Monsieur bouboule tu as eu des souris ?

La seule réponse de se gros fainéant était son ronronnement sous les caresses de ma petite sœur. Après avoir déposé un baiser sur le front de Kalinka, je montai dans ma chambre pour faire mes devoirs.

J'étais sur un problème de math qui me pris une bonne partie de mon temps. Même si j'étais assez bon dans cette matière, j'avais un galéré. En relevant la tête, je pouvais voir que la nuit était à nouveau maîtresse de cette ville. Madame CRAFT m'appela au même moment pour le dîner.

Je descendis pour le repas et me posa ensuite devant la tv avec Kalinka et Monsieur bouboule sur mes cuisses et un paquet de bonbon en forme d'ours. Il y avait rien d'intéressant hormis une compétition culinaire.

Madame CRAFT m'annonça qu'il y avait quelqu'un à la porte pour moi. En me levant, toujours en traînant des pieds quand on me dérangeait pendant ma dégustation des oursons. En ouvrant je découvris le visage de Yaël avec un sourire crispé.

- Salut poto.

- Salut pétochard, dis-je en croisant les bras.

- Loïs...

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je suis venu te ramener ton vélo, dit-il en montrant l'engin prêt du petit portail. Tu vois il va bien et je l'ai même lavé, termina ce dernier avec un sourire maladroit. On fait la paix ?

Je quittais le porche de la maison pour me rendre près du vélo, afin de l'examiner. Je gardai un regard froid vis à vis de mon visiteur avant de lâché un soupir, j'ouvrais mes bras pour lui dire.

- Bien sûr idiot, dis-je en souriant, viens ici.

- La prochaine je t'assure tu t'enfuis avec moi sur mon dos.

- Je prends note. Dis-je en rigolant.

Il me demanda de quoi j'avais discuté avec sa «Vanessa» et je lui avait juste dit qu'il n'avait pas à s'en faire et de rester correcte avec elle. Une fois seule, je décidais de ranger le vélo, en faisant le tour de la maison pour le mettre dans le petit abri. Mon regard se posa ensuite sur la forêt, le vent était peu fortifié ce soir.

J'étais comme obnubilé par le mouvement des arbres, je m'avançais près de la clôture qui me séparer d'elle. Après une inspiration je poussai le petit portail et je me laissais engloutir par ses bois immenses.

« Si tu veux jouer rejoins-moi...»

Je n'avais que cette phrase en tête, l'avait-il vraiment dit ? Ou est-ce moi qui était juste moi qui perdait la tête ?

Après une bonne marche d'au moins quinze minutes, j'avais l'impression de m'être perdu.

- Super Loïs te voilà au milieu des bois à attendre...Rien.

Après encore quelques centimètre j'arrivai à un endroit étrange. Les arbres formaient comme un rond et il n'y avait rien au milieu. Hormis des arbustes, quelques feuillu. Mais au centre même il y avait un tronc qui avait l'air ancien. En m'approchant, ma vision découvrir un symbole étrange gravé sur le tronc.

Un bruissement derrière moi m'enleva de ma fascination. Il faisait tellement nuit que je ne voyais rien hormis deux points lumineux qui...me fixaient. C'était tellement brillant et impressionnant que je ne pouvais plus bouger.

- C'est dangereux de venir seul ici le soir, Loïs !

Cette voix...Elle était plus grave, plus intense. Je ne pouvais pas encore le voir, juste entendre le craquement de petites branches. Il entra enfin dans le cercle et je pouvais découvrir le visage d'Hadriel. Chaque déplacement qu'il effectuait été d'une précision captivante. Mais mon regard était planté dans ses yeux. Il y avait une telle brillance que je me demandais si c'était normal.

- Pou...Pourquoi tu m'as fait venir ici ? Fini-je par dire.

- Moi ? Demanda t-il en avançant lentement. Je ne t'ai rien demandé Loïs.

- Mais...tout à l'heure...

Je me sentais tellement ridicule, que j'en venais à baisser la tête.

- Alors?

Il était à présent près de moi, je n'avais pas besoin de relever la tête pour le savoir. Il était tellement proche, que je pouvais sentir son parfum et une chaleur se dégageait de mon « inconnu ». Il avança sa main vers mon menton que relever ma tête. Il avait ce sourire qui m'enleva le peu de vocabulaire que j'avais encore en moi.

Comment faisait-il cela ? Juste sa présence réveillé de drôle de sensation, j'avais l'impression de flotter dans les airs. J'avais envie de l'embrasser là maintenant et tout de suite. Je n'arrivais plus à réfléchir. Il se pencha vers moi, je savais qu'il allait le faire, son souffle caressait déjà mes lèvres un peu écorchés par la fraîcheur de la nuit.

Mes yeux étaient clos et je n'entendais plus que ses lèvres sur les miennes. Mais au même moment un hurlement...de loup s'éleva dans la noirceur des bois.

- Mais...

Hadriel se mit devant moi en me tenant le bras droit un peu trop fort.

- Euh Hadriel tu me fais mal.

- Reste bien derrière moi.

- Qu'est-ce qui ce passe ?

Aucune parole ne vint de mon protecteur. Il ne faisait que dévisager les bois. Après un moment d'attente il baissa sa garde et se retourna face à moi.

- Vraiment désolé pour ton bras, dit-il en faisant un par en arrière.

- Ce n'est pas...

- HADRIEL !!!! Cria une voix en sortant des bois. Elle arrive !!!!

En penchant la tête sur le côté pour pouvoir identifier cette personne qui hurlait à plein poumons mais Hadriel m'agrippa le bras et me fit pivoter en me propulsant contre un arbre pour finir ensuite par terre. Je ne pouvais quasiment plus bouger, même en essayant de relever la tête était une tâche titanesque. Je perdis finalement connaissance avec la dernière vision d'un flash aveuglant.

Mon esprit était totalement dans le flou, j'avais l'impression de planer. J'avais des bourdonnements dans mes oreilles. J'essayais de parler mais je n'en avais pas la force. Petit à petit les bourdonnements devenaient des paroles.

- Qu'est-ce qui t'a pris de le faire venir sur nos terres ?

- Il l'a trouvé tout seul et encore une fois Héra, je ne pensais pas qu'il serait venu.

- Par Arcadie, il faut que tu arrêtes, ton odeur sera bientôt sur lui.

- Parle moins fort Héra, il va t'entendre.

- Ne t'en fais pas il va dormir pendant un moment...

La voix féminine qui répondait au nom d'Héra me souffla un truc qui ressemblait à de la poussière ce qui provoqua une nouvelle perte de connaissance.

-Loïs ?

- Hmmm.

-Loïs il faut te réveiller maintenant.

- Hmmm laisse moi maman, je veux dormir.

La voix qui venait de troubler mon sommeil, lâcha un petit rire.

- Je suis loin d'être une aussi belle femme qu'était votre mère.

À cette parole, je me levai d'un bond pour découvrir Madame CRAFT devant moi. Je regardais autour de moi, j'étais bien dans ma chambre mais je me rappelais pas de m'être couché.

- Qu'est-ce que vous faites là ?

- Votre père est rentré tard hier, je suis donc revenu ce matin sachant qu'il n'allait pas se réveiller et vous par la même occasion.

- Il est quelle heure ?

- 07H00 Jeune homme, dépêchez vous le petit déjeuner vous attends.

Elle quitta ma chambre en me gratifiant d'un sourire. Une fois seule, j'essayais de rassembler mes souvenirs mais cela était d'une complexité. Je me rappelai d'avoir vu Yaël, d'avoir était dans la forêt mais après cela devient très flou. Hadriel... J'avais un début de migraine en pensant à lui. Je lâchai un soupir en me résiliant à me préparer pour le lycée. Ce n'était qu'un rêve