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Chapitre 25

De manière approximative, j'essaie de réaliser un cocktail que m'a conseillé Céleste mais je crois que je me suis trompé dans les dosages. Ou alors il est bien plus corsé que je le pensais. L'odeur de rhum me titille les narines et me donnerait presque envie de vomir. Je m'éloigne un peu de ma préparation, ferme les paupières et inspire à fond.

Ce n'est qu'une soirée. Rien d'extraordinaire. Quelques apéritifs achetés chez le traiteur. Mon cocktail loupé. De la musique. Des sujets de conversation qui me semblent plus compliqués à trouver ce soir. Un petit-ami. Mon petit-ami. Ce terme me perturbe toujours. Sûrement dû au manque d'habitude.

Et surtout une gêne. Je n'ai rien dit de la confession de Dante à Swann. Cela ne me semblait pas une bonne idée. Déjà parce qu'elle ne concerne que Dante et moi et puis, je ne voulais pas lui donner la satisfaction d'avoir vu juste. Swann est le genre de garçon heureux d'avoir raison. Son côté compétitif exacerbé.

Mais malgré mon silence, cet aveu est quand même présent tout autour de nous, me mettant mal à l'aise. Je me sens en faute pour une raison qui m'échappe. Peut-être parce que je suis en train de penser à Dante et pas à Swann qui est dans la pièce à côté.

Je secoue la tête pour me reprendre en main et me râcle la gorge. Je retourne auprès de mon shaker et tente de me souvenir de ce que j'ai déjà mis dedans. Une de mes mains passe nerveusement dans mes cheveux avant que je m'empare de la menthe fraîche.

— Tu es sûr qu'il ne va pas rappliquer ?

Je sursaute, surpris. La question criée à travers l'appartement me fait froncer les sourcils. Je laisse mes gestes en suspens et relève la tête pour jeter un coup d'œil à Swann qui est devant ma baie vitrée, dos à moi. Il a enfoui ses mains dans les poches de son chino bleu et se tient droit, fier.

— Pardon ?

C'est le seul mot que je réussis à sortir et pendant un instant, j'ai peur qu'il ne m'ait pas entendu. Mais finalement, il se retourne et malgré la distance, plonge son regard dans le mien. Un frisson me parcourt avant qu'il m'apporte une précision :

— Ton voisin. Il ne va pas rappliquer cette fois au moins ?

Je ne comprends pas plus sa question. Qu'est-ce que ça vient faire là ?

— Pourquoi il ferait ça ?

— La dernière fois, il a débarqué sans prévenir et...

— Son père était entre la vie et la mort à ce moment-là, le coupé-je, exaspéré qu'il remette ça sur le tapis.

— Oui, oui... Il peut trouver une autre bonne raison pour ce soir.

Je lève les yeux au ciel et me détourne. Si Swann veut aller sur ce terrain, il y ira seul parce que je sais pertinemment que Dante, bien qu'il ait des sentiments pour moi, n'a pas fait exprès de tomber pendant notre rencard. Il était bien trop mal pour se souvenir de cette information.

Je me dépêche de finir le cocktail, nous en sers un verre chacun et les rapporte au salon. Je les pose sur la table, entre les petits fours et m'installe sur le canapé. Je suis déjà fatigué. Éreinté. Mon regard se pose une courte seconde sur le mini couloir qui mène à ma chambre. Je pousse un soupir et me tourne pour faire face à Swann qui est toujours debout, au même endroit.

Pendant un moment, nous restons dans ces positions incongrues pour un rencard. Ses yeux me scannent comme s'ils cherchaient quelque chose de précis. J'ignore quoi mais en tout cas, ça accentue mon malaise. Mon visage rougit, je sens la chaleur qui s'en dégage.

— Tu ne t'assois pas ? lui demandé-je, plus sèchement que je ne le souhaitais.

Il retire les mains de ses poches et me rejoint enfin. J'en profite pour lui offrir un verre en lui disant :

— On m'a conseillé ce cocktail. En temps normal, il est bon mais je crois qu'avec moi, c'est un échec complet.

Je laisse un petit rire glisser à la fin de ma phrase, amusé par mon manque de talent pour tout ce qui se passe dans une cuisine.

— C'est ton cher voisin qui te l'a conseillé ?

La musique que j'ai mise un peu plus tôt tente de mettre une douce ambiance mais j'ignore pour quelle raison, je ressens un froid ce soir. Ou plutôt, si, je sais... c'est la jalousie de Swann qui en est la cause. Je repose mon verre avec plus de force que nécessaire. L'énervement commence à monter en moi ce qui n'est pas un état naturel chez moi.

Je suis sûrement je-m'en-foutiste sur les bords. Je suis connu pour être solitaire, détestant parler et les interactions sociales. Mais si Céleste devait me donnait une qualité – oui, je préfère voir cela comme telle – elle dirait que je suis un râleur à temps plein. Mais je m'énerve rarement. Je ne fais pas de scène, je n'aime pas les disputes en dehors de celles de mes bouquins. Je préfère laisser couler, ne pas répondre aux attaques mais Swann va trop loin.

— Ça va être comme ça toute la soirée ? l'interrogé-je.

— Comme quoi ?

— Ta jalousie.

Il lève un sourcil avec une petite moue aux lèvres pour me montrer qu'il ne voit pas de quoi je parle. Sa mauvaise foi est le pompon sur le gâteau de la Garonne.

— Tu vas tout ramener à Dante ? Non parce que je te le dis direct, ça va me gonfler. Alors si c'est le cas, je préfère mettre fin à notre rendez-vous tout de suite !

Sur ces mots, je me lève pour lui prouver que je suis sérieux. Après, je n'ai pas la moindre idée de ce que je suis en train de faire. Tout ça me dépasse. Mais il semble étonné par ma réplique et intérieurement, je jubile légèrement.

— Je me renseigne. M'intéresse !

— Pas du tout, marmonné-je, déçu.

Je regarde autour de moi, cherchant une solution à cette situation. Cette dernière m'est tombée dessus sans que je comprenne d'où elle venait. Je n'avais pas de grandes attentes de cette soirée. Juste rattraper la dernière qui a été avortée par l'arrivée de Dante. Sûrement me faire pardonner d'une certaine manière. Peut-être passer un bon moment... Mais rien ne se passe comme prévu.

— Si c'était le cas, tu aurais juste demandé qui m'en avait parlé et je t'aurais répondu que c'était Céleste. J'aurais même pu ajouter qu'elle m'en avait parlé quand j'écrivais un manga dont le thème était la cuisine et que mon personnage principal avait décidé de se lancer dans les cocktails pour impressionner son crush.

Je reprends mon souffle. J'ai la sensation d'avoir couru un marathon. Je ramène encore une fois mes cheveux en arrière, la main tremblante.

— Sur ça, tu te serais peut-être enfin intéressé à mon travail.

Je croise les bras devant moi et le fixe, attendant une réaction de sa part mais elle tarde à arriver. Je soupire face à ce vide.

— Swann, tenté-je, plus doucement, pour avoir une réponse.

— Je suis désolé mais je ne suis pas là pour parler boulot !

Finalement, son silence était peut-être mieux. Sa remarque est telle une jolie claque donnée par Mohamed Ali. Mes bras retombent mollement.

— Tu ne veux pas parler boulot ? répété-je, abasourdi. Mais mon boulot est toute ma vie !

Je l'observe comme si c'était la première fois que je le voyais. Je ne sais pas où est passé le jeune homme qui me racontait ses anecdotes d'enfance ou celui qui me parlait avec ferveur de série. Il prend une gorgée de ma boisson, grimace, confirmant mon échec puis repose son verre sur la table basse.

— Calme-toi, Andrian !

— Je suis très calme !

C'est totalement faux mais je m'en fous. Il fait un petit bruit de la bouche, m'indiquant qu'il ne me croit pas. Et ça m'agace.

— Tu ne comprends pas alors ?

— Quoi ?

— Être facteur n'était pas une vocation pour toi, ça se conçoit mais être mangaka était mon rêve ! Je donne tout à ce rêve et suis prêt à me priver de tout aussi. Mes jours, mes nuits, mes plus belles années, peut-être aussi parfois ma vie sociale. Je suis comme ça et je ne changerai pas pour toi...

Ma dernière phrase me percute comme si elle avait été prononcée par quelqu'un d'autre. Oui, je ne suis pas prêt à changer pour Swann. Mais qu'en est-il de Dante ?

— Un couple, c'est faire des compromis, m'annonce-t-il d'un ton condescendant.

— Alors pourquoi ne pourrais-tu pas en faire un en t'intéressant à mes dessins ? Moi, j'en fais bien en t'écoutant me raconter tes histoires de randonnées qui me barbent complètement !

Si nous avions été dans un manga, il y aurait eu une onomatopée pour transcrire le choc qu'il vient de subir avec mon aveu. Il se lève à son tour, ses yeux ont rétréci et me foudroient.

— Ça te barbe ?

— Oui.

— Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

— Parce que je faisais un effort pour te faire plaisir. Mais a priori, c'est quelque chose dont tu n'es pas capable pour mon boulot !

Je laisse un court silence passer avant d'asséner :

— Je me demande ce qu'on fait ensemble...

— Je me le demande aussi.

Voilà, c'est amorcé. Un pincement au cœur me fait grimacer mais ce n'est pas aussi douloureux que je ne l'aurais imaginé. Pas aussi douloureux que de devoir écouter Dante me dire qu'il va s'éloigner de moi... Je déglutis.

— C'est trop compliqué d'être avec toi, Andrian. Trop lent aussi.

Je papillonne des paupières. Le tacle était gratuit, on dirait. Mais grand Seigneur, je ne réplique pas. Le fait que je n'ai pas couché avec lui est ma victoire personnelle. Swann fait un pas en arrière en frottant ses mains sur le devant de son pantalon.

— Je vais partir.

Je n'osais pas lui demander. Il ne sait rien de Proust mais au moins, il sait à quel moment déguerpir, c'est déjà pas mal.

— Ouais, c'est mieux, confirmé-je en hochant la tête.

Il contourne le canapé et après un dernier regard échangé, il quitte le salon. Je l'entends remettre ses chaussures et récupérer son manteau à la patère avant que la porte ne se referme derrière lui. Il ne l'a pas claquée et pourtant, le bruit semble résonner en moi.

Je me vautre complètement dans mon sofa, les bras sur mes yeux pour me cacher la lumière. Pendant un long moment, je me concentre sur ma respiration pour me vider l'esprit ou plutôt pour essayer. Il se repasse toute la soirée en boucle. Je réalise que ce qu'il en reste, ce n'est pas mon cocktail loupé ni la jalousie de Swann ni même notre séparation. Étonnamment.

C'est le fait que Dante a été dans mes pensées constamment. Me rendre compte que j'ai plus souffert de ma discussion avec lui jeudi soir que de ma rupture de ce soir est assez étrange. Cela fait accélérer mon rythme cardiaque et me donne envie d'aller frapper à la porte de mon voisin. Cependant, je me retiens.

Je me redresse et perds mon regard dans le ciel sombre de la nuit. Il n'y a qu'une seule réponse à la question que Céleste m'a posé... Pourquoi tu t'es laissé approcher par ton voisin bruyant ? Au fond de moi, je le savais déjà mais je n'osais juste pas me l'avouer...

— Parce qu'il me plaît, dis-je dans un murmure, de peur qu'on puisse m'entendre.

Sur cette acceptation, je me lève, emportant avec moi quelques petits-fours et mon verre de cocktail. Je me rends dans mon atelier, où je m'installe confortablement. Je récupère mon téléphone et envoie un message à Céleste :

Besoin de guirlandes lumineuses, d'un rocking chair et d'un plaid pour demain soir, s'il te plaît !

Je n'attends pas de réponse et enfonce mes écouteurs dans les oreilles. J'enclenche la musique et m'empare de mon crayon. Une nouvelle idée vient de fuser et je dois la réaliser avant demain soir...

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