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Chapitre 18

La question de Dante me laisse dubitatif. Ma bouche s'ouvre sous la surprise mais aucun son n'en sort. J'en suis incapable parce que cela n'a pas de sens pour moi. Il ne m'a jamais fait une telle demande. Mais au-delà de ça, c'est le ton qu'il a employé qui me surprend le plus comme s'il était au bout de sa vie. Les trémolos dans sa voix semblent confirmer cette impression.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? l'interrogé-je finalement.

Il n'a pas le temps de me répondre que des larmes coulent déjà sur ses joues, me faisant paniquer. Je déteste quand mes amis pleurent. Déjà parce que cela signifie qu'ils sont tristes et aussi parce que je me sens inutile. Je n'arrive jamais à trouver les mots ou même les gestes pour les réconforter. Dans mes livres c'est toujours facile. Mes personnages savent toujours ce qu'il convient mais moi, c'est une tout autre histoire.

— Dante, dis-je, anxieux.

Sans plus attendre, il se précipite sur moi et m'enlace. Son visage est enfoui dans mon cou et ses doigts se sont accrochés à mon vêtement au niveau de mes flancs. Ses sanglots font trembler tout son corps. Pris au dépourvu, je n'esquisse pas le moindre mouvement, restant droit comme un i, les bras ballants. Mon regard se fixe sur la porte fermée de l'appartement de Dante, face à moi.

Lorsque je sens ses pleurs commencer à mouiller ma chemise, je réagis enfin. Mes mains viennent se poser dans son dos et le lui tapotent doucement. Nous restons un instant comme ça. Je suis dépassé par la situation et surtout je n'arrive pas à comprendre ce qui a pu le mettre dans cet état. Je ne connais pas Dante depuis longtemps et il y a beaucoup de choses que j'ignore sur lui mais je ne crois pas trop m'avancer en disant qu'il n'est pas du genre à pleurer pour rien.

— Dante ?

Il ne me répond pas, se contentant de raffermir son étreinte sur moi comme s'il avait peur que je le lâche sans prévenir.

— Andrian ? m'appelle la douce voix de Swann.

Toujours Dante dans mes bras, je tourne la tête et le découvre dans l'entrée. Il me semble gêné et je ne peux pas lui en vouloir. Je suis déjà soulagé de ne pas voir de jalousie dans son regard. Cependant, je remarque qu'il a remis sa veste sur lui. Je fronce les sourcils.

— Je... je vais vous laisser.

— Pour...

Dante se redresse et essuie rageusement ses joues avec son avant-bras. Il passe son regard entre Swann et moi et c'est comme si sa tristesse s'était accentuée. Il recule d'un pas en s'exclamant :

— Je suis désolé. Je...

— Non, ne t'inquiète pas, intervient Swann, un sourire rassurant aux lèvres.

Il s'approche de nous et Dante dit :

— Je ne voulais pas vous déranger. C'est à moi de partir.

— Tu sembles avoir besoin de parler à Andrian et je le comprends.

Il glisse une main dans mon dos, jusqu'au creux de mes reins. Il se redresse un peu et m'offre un baiser chaste rapidement :

— Tu m'appelles, OK ?

Je hoche la tête, perdu. Il fait un mouvement du menton pour Dante pour le saluer puis lui souffle :

— J'espère que ça s'arrangera.

Il nous adresse un dernier sourire et disparaît dans l'ascenseur. Nous nous retrouvons tous les deux, l'un en face de l'autre, comme démunis. Il est le premier à briser le silence dans lequel nous étions plongés :

— Je suis vraiment désolé, Andrian. J'avais oublié que tu avais ton rendez-vous. Je ne voulais pas le gâcher... Je...

— Calme-toi, tout va bien, réussis-je enfin à dire.

Je lui attrape la main et le tire à l'intérieur de mon appartement. Je referme la porte pendant qu'il retire ses baskets. Toujours liés, je l'entraine dans le salon où se trouve encore l'apéritif que j'avais prévu pour Swann et moi.

— Je suis tellement désolé, geint-il.

Je lui intime de s'asseoir et il n'attend pas pour s'exécuter. Je m'installe à côté de lui et dans l'espoir de le rassurer, mon pouce caresse doucement sa main que je tiens dans la mienne.

— Je t'ai dit que tout allait bien. Alors ne t'en fais pas pour ça. Maintenant raconte-moi ce qui t'a mis dans cet état ?

Il renifle et quelques larmes coulent sur ses joues. De ma main libre, j'attrape la boîte de mouchoirs et la lui tends. Il me remercie et en récupère un. Il se mouche grossièrement et m'annonce :

— Mon père... mon père a eu un accident de voiture ce midi.

Ma bouche s'ouvre dans une exclamation de surprise silencieuse. Une pensée traverse, égoïstement, mon esprit : Céleste n'est jamais là quand on a besoin d'elle. Mon amie aurait su comment réagir à cette annonce. Je déglutis et il me faut quelques secondes pour me reprendre. Je serre sa main et lui chuchote :

— Je suis désolé. Est-ce que c'est grave ?

— Plutôt oui...

Il prend une profonde inspiration et continue :

— Il a une jambe cassée et beaucoup d'égratignures. Mais il a aussi été touché au niveau de la colonne vertébrale. J'ai pas tout compris ce que les médecins ont dit. J'étais trop choqué pour comprendre...

Il s'arrête brusquement et serre les dents pour empêcher un nouveau sanglot d'éclater. Je ne cesse pas un seul instant mes effleurements sur sa main, ne sachant pas quoi faire d'autre.

— Il a été au bloc toute l'après-midi parce qu'il avait des fractures à plusieurs vertèbres. Ils lui ont mis une sorte de plaque pour... stabiliser la colonne. Je...

Il cache son visage dans sa main libre et pleure un moment. Je n'ose pas le déranger. Il a besoin de temps pour digérer ce qu'il a vécu aujourd'hui et je me dois de le lui donner.

— Je n'ai pas pu rester à l'hôpital. Les heures de visite ou je ne sais pas quoi. Puis ma mère m'a viré en me disant que je devais me reposer. Qu'on... qu'on avait pas besoin d'être deux pour attendre. Je... je m'en veux.

— De quoi ?

— J'aurais dû rester avec elle. Ça doit être horrible pour elle, je...

— Tu as fait ce qu'elle te demandait, tu n'as pas à t'en vouloir. Demain tu la retrouveras de bonne heure.

Il hoche la tête doucement, peu convaincu par mes mots, j'en ai bien conscience.

— Quand je suis parti, il était en salle de réveil alors je n'ai même pas pu le voir... j'ai peur...

Dans un élan spontané, je lâche sa main et l'enlace. Pour l'une des premières fois de ma vie, pour quelqu'un d'autre que mes neveux, je suis initiateur d'un câlin. Ça me fait un peu bizarre, je ne vais pas mentir mais j'ai la sensation que mes mots n'auront aucun impact sur lui et que seule ma présence peut le rassurer un peu. Il se laisse d'ailleurs aller dans mes bras, enfouissant à nouveau son visage dans mon cou.

— C'est normal d'avoir peur, ce n'est pas une situation habituelle et ce n'est pas rien ce que ton père a subi mais il faut que tu fasses confiance aux médecins qui se sont occupés de lui. Je suis persuadé qu'ils ont tout fait pour qu'il aille vite mieux.

Il renifle, laissant sûrement au passage de la morve sur mon vêtement mais je m'en fiche.

— Il...

Il tente de reprendre la parole mais sa voix est éraillée par ses pleurs. Il se racle la gorge et recule le haut de son corps pour plonger son regard dans le mien. Nous restons immobiles un long moment et cet échange fait tambouriner mon cœur dans ma cage thoracique. Il se détourne et reprend :

— Depuis que ma mère m'a appelé, j'ai tout fait pour tenir le coup. Pour elle. Mais en arrivant devant ma porte... j'ai craqué... je pouvais pas rester tout seul...

— Il n'y a aucun souci, tu vas rester dormir là !

— Je suis désolé...

— Arrête de t'excuser, lui soufflé-je en lui caressant le dos. On est amis, tu as eu raison de venir me voir. Tu ne peux pas garder tout ça pour toi.

— Mais ton rendez-vous...

— C'est pas important, le coupé-je, sûr de moi.

Rien, pas même un rendez-vous avec Swann, n'est plus important que de réconforter Dante. Ce qu'il vit n'est pas facile. Ma main libre se pose sur sa cuisse et la serre un peu, voulant être réconfortant.

— Tu veux boire quelque chose ?

Il hésite un instant puis hoche finalement la tête.

— Bouge pas, je reviens...

Je me dépêche d'aller lui chercher un verre, en levant les yeux au ciel, sidéré par ma phrase. Où pourrait-il aller ? S'il est venu ici, ce n'est pas pour en repartir cinq minutes plus tard. Ça serait stupide, surtout quand la première chose qu'il m'ait dite, c'est une demande de rester dormir ici.

Quand je le rejoins, il est en train de se moucher, tout en essayant de retrouver son calme. Il a installé mon plaid sur ses jambes pliées. Un sourire attendri se dessine sur mes lèvres. Je reprends ma place à côté de lui et lui sers un fond de vin blanc. Je lui tends le verre qu'il accepte en me remerciant.

— Tu peux manger aussi, y'a pas mal de trucs.

Il échappe une exclamation de surprise.

— Tu dois tenir à lui si tu as cuisiné pour lui !

Je fais un mouvement vague de la main et lui explique en rapprochant la table du canapé :

— J'ai tout acheté chez un traiteur. À quoi ça servirait de tenter le truc alors qu'on sait très bien que ça finirait soit en incendie dans la cuisine soit en intoxication ?

Il rit très légèrement et je suis assez fier de moi d'avoir réussi cet exploit.

— C'est vrai que, te connaissant, c'est risqué...

— Hey !

Mais finalement, je laisse tomber, il a raison.

— Je sais quand même faire quelques trucs simples...

J'essaie de continuer sur ce sujet pour qu'il oublie un instant que son père est à l'hôpital.

— Mais rien qui fasse...

— Rendez-vous amoureux, finit-il pour moi.

Je rougis jusqu'aux oreilles.

— C'est quand même incroyable que tu saches rien faire.

— Parce que tu es un grand cuisinier toi ?

— Grand ? Non mais je suis capable de faire des trucs, ouais, affirme-t-il, sur de lui. Mes parents travaillaient beaucoup alors j'ai dû apprendre à me cuisiner autre chose que des pâtes, du riz ou des pizzas surgelées.

— Tu es fils unique ? l'interrogé-je, curieux.

— Plus ou moins !

— Comment ça ?

— J'ai une demi-sœur. Elle doit avoir dix-sept ans de plus que moi.

— Ah ouais, ça fait une sacrée différence !

Il bouge la tête pour me montrer son accord avant de prendre une gorgée de vin qui lui fait fermer un court instant les paupières comme s'il profitait du goût fruité de l'alcool.

— Mes parents étaient déjà mariés quand ils se sont rencontrés et ma mère avait eu ma sœur, India. Mais d'après eux, ça a été le coup de foudre, alors ils ont rompu chacun de leur côté et se sont mis ensemble.

Il baisse les yeux sur le verre qu'il tient toujours entre ses mains.

— Mon père n'avait jamais voulu d'enfant avant de rencontrer ma mère. Mais quand elle lui a dit qu'elle souhaitait tomber enceinte, il a directement été d'accord. Il n'a jamais pu m'expliquer pour quelle raison il avait changé d'avis...

Il déglutit et je sens que mentionner son père lui rappelle douloureusement la réalité. Je me maudis d'avoir lancé cette conversation. Je pose mon bras sur le dossier du canapé, permettant à ma main de se caler sur l'épaule de Dante. J'espère que ce geste lui montre mon soutien.

— Ils avaient presque quarante ans quand ils m'ont eu. Ils n'ont pas cherché à avoir un autre enfant ensemble. Alors du coup, j'ai qu'India mais ouais... ça fait une trop grande différence pour que l'on soit proches.

Il ricane un peu et ajoute :

— Je faisais encore dans mes couches quand elle passait le bac.

— Vu comme ça...

Il rit à son tour.

— Tu sais, c'est pas toujours agréable d'avoir un frère proche en âge...

— Ah bon ?

— Oui ! Azarias a seulement trois ans de plus que moi et du coup, toute ma vie repose sur l'éternelle comparaison entre nous.

— À ton désavantage je suppose.

— Tu supposes bien.

Je lui raconte alors rapidement ce que ma mère a l'habitude de me dire. Il reste un peu interdit par certaines remarques.

— Je suis persuadé qu'elle fait ça pensant que cela va m'encourager mais ça a l'effet contraire.

J'attrape une assiette de feuilletés et la pose entre nous pour que ce soit plus facile pour nous. Je pense que Dante comme moi a perdu l'appétit mais on se doit de grignoter un peu. Surtout que nous buvons de l'alcool.

— Il y a même une époque où je détestais sincèrement mon frère. Je crois que j'aurais pu être méchant avec lui. Aujourd'hui, j'ai compris qu'il n'y était pour rien s'il était parfait et pas moi.

Dante fronce les sourcils et me déclare :

— Tu es parfait comme tu es et je suis certain que ta mère le sait.

Je hausse les épaules.

— Sa dernière lubie est de me voir en couple et surtout que je vienne accompagné au mariage d'une cousine que je n'ai pas vue depuis des années.

— Elle veut que tu sois heureux, c'est tout !

— On peut être célibataire et heureux, lui rappelé-je.

— C'est pour ça que tu vois Swann alors parce que tu étais trop heureux tout seul ? ironise-t-il.

— Non... c'était pas prévu. D'ailleurs je voulais pas lire les messages reçus sur Lovers. C'est Céleste qui s'en est chargée.

— Merci Céleste...

— Je verrai plus tard si je dois vraiment lui dire merci. En tout cas, Swann est agréable et gentil.

— J'ai vu ça, chuchote Dante. Beaucoup n'auraient pas agi comme lui ce soir. Mettre fin à son rencard pour laisser son mec avec un autre qui lui a demandé à passer la nuit avec lui.

— Je suis pas son mec.

Il me fixe un court instant avant de se détourner en soufflant :

— Ça ne saurait tarder alors.

Je hausse les épaules à nouveau.


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