Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 11

Contrairement à ce que j'avais imaginé, mon mal de tête n'a pas été si violent ce matin en me levant. Enfin plutôt ce midi. OK... Il était quatorze heures. Mais n'ayant pas d'horaire, ce n'est pas gênant. Je me rattraperai ce soir pour avancer sur les modifications que mon éditeur m'a demandé pour mon dernier chapitre par l'intermédiaire de Céleste.

D'ailleurs, j'avais eu la grande gentillesse de lui donner sa journée parce que pour le coup, sa gueule de bois était carabinée. Le moindre petit son lui était insupportable, même ma voix telle du miel d'acacia. Elle m'en était très reconnaissante quand, après un déjeuner et une aspirine avalés, elle est rentrée chez elle.

Depuis son départ, je n'ai pas fait grand-chose à part rester vautré, à tenter de trouver quelque chose à regarder sur les différentes plateformes de streaming. Je finis par laisser un épisode d'un animé que je connais par cœur et m'allonge pour être mieux installé. Je n'ai pas visionné cinq minutes que mes paupières se ferment toutes seules.

La sonnerie de mon téléphone me réveille en sursaut. Je me lève et me précipite dans ma chambre où mon mobile doit végéter par terre. Bien entendu, vu que mon cerveau est encore embrumé par le sommeil, je bute contre le pied de la table de basse. Pile au niveau de mon petit orteil. Une horreur. Je crie de douleur tout en poursuivant mon chemin en sautillant sur une jambe.

Je finis à quatre pattes par terre pour réussir à récupérer mon téléphone sous mon lit. Je le ressors avec une tonne de poussière qui me faire grimacer. Je la retire et soupire en voyant qui essaie de me joindre. Ce qui en soi n'est pas tellement étonnant. J'accepte l'appel et amène mon portable à mon oreille :

— Oui maman ?

— Tu pourrais faire comme si cela te faisait plaisir de me parler !

— J'ai décroché, non ?

Elle grogne avant de crier à mon père que son fils est un ingrat. Je crois qu'elle ajoute qu'ils m'ont mal élevé.

— Est-ce que vous pourriez vous disputer plus tard pour déterminer lequel de vous deux est responsable de ma mauvaise éducation et passer directement au sujet principal de cet appel ?

— Il n'y a pas de dispute, affirme-t-elle.

Il y a un léger silence où je l'imagine jeter un coup d'œil en direction de mon père.

— C'est à cause de ton père.

Je lève les yeux au ciel tandis que la voix de mon paternel retentit de manière étouffée :

— Je t'ai entendu !

— Comment je pourrais être normal avec des parents pareils ?

— C'est à cause de ton père, répète-t-elle, tout bas.

Je ricane.

— Oui, c'est sa faute, maman, confirmé-je pour passer à autre chose. Alors ce coup de fil ?

Je m'assois sur mon lit et porte mon regard devant moi. Mon armoire est ouverte et me parait soudain bien vide.

— J'ai pas le droit de t'appeler pour avoir de tes nouvelles ? Si je ne le fais pas, c'est pas toi qui prendrais ton téléphone pour savoir comment vont tes vieux parents. 

C'est vrai.

— Je te dérange peut-être ? enchaine-t-elle. Tu faisais quoi d'important ?

Mes parents ont toujours été géniaux avec mon frère et moi, faisant tout leur possible pour que nous ne manquions de rien. De plus, ils avaient ce grain de folie qui m'a toujours plu. Je garde que des souvenirs de fous rires, de jeux et de découvertes en tout genre de mon enfance.

Tout s'est un peu compliqué à mon adolescence quand mes notes n'étaient plus aussi excellentes qu'ils l'auraient souhaité parce que je passais mon temps libre à dessiner et écrire, aux détriments de tout le reste. Ils n'ont jamais compris mes passions et encore moins mon envie d'en faire mon métier. Pour eux, c'était juste pour passer le temps et il fallait absolument que j'ai un vrai travail comme médecin, boulanger ou professeur.

Mes parents ont fini par accepter mon métier ou plutôt par abdiquer face à ma détermination à vouloir être dessinateur. Il faut aussi avouer que le montant de mes droits d'auteur a réussi à leur faire comprendre que je pouvais m'en sortir sans problème. Mais par moments, ils me lancent quelques réflexions, sous-entendant que je ne travaille pas. 

— J'apporte les dernières modifications à mon prochain succès.

— Sois modeste, Andri. Personne n'aime les prétentieux.

— Est-ce de la prétention quand c'est la réalité ?

— Question philosophique que tu pourras traiter dans un autre de tes cahiers.

— Ouais, mes cahiers, marmonné-je.

Après tout, je ne fais que du coloriage... Je m'allonge sur mon lit et ferme les paupières. Je n'ai jamais eu beaucoup de patience avec les gens, même pas avec ma famille mais maintenant, je sature rapidement.

— Pourquoi tu appelles ?

— Ta cousine, Véra, se marie.

Mon dieu, je ne l'ai pas vue depuis... Je serais incapable de dire la dernière fois que nous nous sommes vus. En tout cas, tant mieux pour elle mais qu'est-ce que j'en ai à secouer ?

— Félicitations, me contenté-je de dire d'un ton monotone.

— Elle n'avait pas ton adresse postale.

Je connais ma famille maternelle. S'ils savaient que j'habite en plein centre-ville, ils rappliqueraient pour les vacances ou des weekends pour économiser un hôtel. Il n'y a pas écrit aubergiste et encore moins couillon sur mon front.

— Donc elle t'invite par notre intermédiaire.

Et crotte ! Mon cerveau commence à chercher une bonne excuse pour ne pas m'y rendre et la meilleure qui me vienne est que je ne connais même pas le ou la marié(e). Pour le coup, je trouve qu'elle est même excellente.

— Toute la famille va venir. Ton frère a déjà regardé les gites autour du domaine où va se dérouler le mariage. Il en a trouvé des incroyables.

— Génial...

— Tu vas venir, n'est-ce pas ?

— Je sais pas, maman. C'est quand ?

— En mai.

— Je vais voir ce que je peux faire.

— Qu'est-ce qui t'en empêcherait ? C'est pas comme si tu avais des obligations professionnelles ni même personnelles.

Je me redresse, vexé. Ils se demandent encore pourquoi je suis le plus susceptible de la famille.

— C'est vrai que mes livres s'écrivent tout seul, j'avais oublié...

— Ce n'est pas ce que j'ai dit, Andri. 

Mais elle l'a pensé tellement fort...

— Mais ton frère a déjà posé des congés pour venir. Ça serait bien que pour une fois tu viennes avec nous. Ça te sortirait un peu de chez toi. Tu vas finir par tomber malade.

J'éloigne une seconde le téléphone de mon oreille juste pour retrouver un peu de calme.

— Je sors, maman.

Je mens affreusement mais peu importe.

— Sur ta terrasse, ça ne compte pas. Ton frère, par exemple, il va courir tous les matins avec un copain avant de s'occuper des petits et d'aller au travail. Puis il faut voir des gens, leur parler et...

— Je vois des gens, la coupé-je, d'un ton sec. Si tu veux tout savoir je me suis levé avec la gueule de bois parce que j'ai fait une soirée chez un ami. Contente ?

Un petit silence suit ma révélation. Je n'aurais peut-être pas dû m'énerver. Surtout pas aussi facilement. Mais quand elle commence à prendre mon frère en exemple, je craque. Mes parents ont passé toute ma vie à me comparer à lui, me montrant à quel point il était parfait et génial par rapport à moi. Et maintenant que j'ai trente ans, ça me gave complètement.

— C'est vrai ?

— Tu crois vraiment que j'irais inventer une gueule de bois ? Sérieusement ?

— Tu as toujours eu une imagination débordante.

— Oui et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai choisi mon métier d'auteur. Mais là, je suis en train de discuter avec toi, pas de bosser.

— Je suis contente alors. Ça me fait plaisir de savoir que tu as des amis. Et parmi eux, il n'y aurait pas une petite-amie ?

— Je suis gay, maman !

— Oh pardon, je sais pas pourquoi j'ai dit ça.

Parce qu'elle a toujours l'espoir que je lui ramène une belle-fille qui lui donnerait plein de bébés. Étonnement, c'est mon père qui a le mieux accepté mon homosexualité. Pour lui, c'est quelque chose d'acté pour lequel il n'y a pas eu de débat. Comme si j'avais été hétéro.

Ma mère ne l'a pas vraiment mal pris. Quand je le lui ai confié, elle m'a aussitôt remercié de lui faire confiance et m'a enlacé. Mais disons que son espoir de petits-enfants est un peu ancré en elle et elle a encore du mal à le voir partir malgré le fait que mon fantastique frère lui en ait donné trois.

— Je suis désolé.

— Laisse tomber. Non, il n'y a personne dans ma vie.

— Oh, dommage...

Son ton me fait de la peine. Je soupire et une partie de moi doit être trop gentille parce que je lui annonce sans réfléchir :

— Mais mes amis m'ont convaincu de m'inscrire sur une appli de rencontres.

— Toi ? Sur ce genre de choses ? s'étonne-t-elle.

— Ouais, c'est ce que je leur ai dit au début mais il faut croire qu'ils ont su trouver les bons arguments.

— Ils te font du chantage avec quoi ?

Elle me connait bien finalement mais je ne lui donnerai pas ce plaisir :

— Avec rien. J'ai... envie de rencontrer quelqu'un.

— D'accord... Tu m'en vois ravie. À trente ans, il serait temps faut dire. Ton frère était déjà marié et avait deux enfants. 

Et encore mon frère... ça faisait longtemps.

— Je peux donc répondre à Véra que tu viendras accompagné ? me propose-t-elle.

— Tu vends un peu la peau de l'ours avant de l'avoir tué là.

— Oh, je suis sûre que d'ici mai, tu auras trouvé le grand amour.

Bien optimiste la maman mais bon, la flemme de la contredire. Elle comprendra bien assez tôt qu'elle a tort. Puis d'ici là, j'aurais peut-être la paix à propos de ma vie sociale et ça, je ne peux clairement pas le refuser. C'est tout ce que je souhaite.

Nous continuons de discuter pendant encore de longues minutes. Les sujets de conversation restent superficiels, mettant de côté mes amours, mon frère, le mariage... et cela me convient bien. Quand je raccroche, je soupire, soulagé. J'hésite un instant entre rester dormir ici ou alors manger quelque chose. Mon choix se porte sur cette dernière possibilité à l'entente du gargouillement de mon estomac.

Je quitte donc mon lit et rejoins le salon. J'observe la pièce et lorsque je remarque que la nuit est déjà entamée, je décide de sortir sur la terrasse pour mon grignotage. Je m'organise alors. Je sors mon rocking chair ainsi que mon plaid avant de me rendre dans la cuisine où je me fais couler un café.

J'ouvre les placards les uns après les autres dans l'espoir de trouver des trucs à manger. Quand je découvre un paquet de galettes de riz soufflé au chocolat, j'en suis satisfait. Un léger sourire aux lèvres, je récupère ma boisson et m'installe sur la terrasse. 

Aucune étoile n'est visible comme toujours mais je me plais à les imaginer toutes suspendues au-dessus de moi veillant à ma sérénité et mon bonheur.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro