Bokuto arriva au lycée en dérapant dans les couloirs, lui valant des regards concernés et confus des autres élèves. Il continua de courir en scannant chaque recoin, manquant de trébucher sur son propre pied et il finit par s'effondrer sur un adolescent aux cheveux gris.

— Bokuto !? s'exclama Suga en le regardant d'un air perdu.

L'intéressé ne prit même pas le temps de regarder les gens avec qui il discutait– son petit ami, un petit aux cheveux orange ainsi qu'un garçon aux cheveux tout aussi noirs que ceux de Kuroo et un adolescent barbu.

— Est ce que tu as vu Tooru et Tetsurou ? bredouilla-t-il en reprenant son souffle.

— Ils sont dans le hall principal non ?

Bokuto s'apprêtait à repartir tout aussi vite qu'il était arrivé, mais son ami l'en empêcha, inquiet :

— Bokuto est ce que tout va bien ?

— Ahah tout est parfait !! mentit-il avant de repartir en trombe.

Sugawara resta complètement figé, se demandant ce qu'il était sensé penser de ça. Il se dit qu'il allait devoir aller voir ses trois idiots aujourd'hui. Il commençait sérieusement à s'inquiéter, se demandant quelle idiotie ils avaient encore fait. La preuve, il n'était que huit heures et l'adolescent était déjà d'humeur explosive.

En attendant, Bokuto arriva près de ses deux meilleurs amis et leur sauta dessus :

— TOORU !

Le châtain ne prit même pas la peine de se retourner, complètement beugué, et Kuroo se retourna pour regarder le nouvel arrivant.

— Il se passe quelque chose ? osa demander le noiraud, confus.

— Iwaizumi il est en couple ! s'exclama-t-il en tournant la tête vers Oikawa, qui n'avait toujours pas l'air de répondre.

— Tu arrives genre cinq minutes trop tard, fit remarquer Tetsurou en pointant du doigt le garçon dont il parlait et une fille accrochée à son bras. Il pointa ensuite Tooru du doigt, Il ne répond pas, il est cassé.

— Heeeh ?

— Comment tu sais d'ailleurs qu'il était en couple ?

— Keiji me l'a dit.

— Akaashi connait Iwaizumi ?

— Longue histoire, se contenta de terminer rapidement le garçon avant de tourner la tête vers le châtain, Tooru est ce que ça va ?

— Je vais aller aux toilettes ... finit par souffler le concerné toujours sans les regarder.

Ses deux meilleurs amis se regardèrent assez inquiètement.

— T'es sûr ? Ça va bientôt sonner.

— Oui ne vous inquiétez pas. Je serais de retour avant que la prof arrive.

Les deux adolescents haussèrent les épaules, sachant plus que bien qu'ils ne pourraient rien faire pour aider Oikawa pour l'instant, alors ils partirent et laissèrent l'adolescent se traîner presque dans les toilettes des garçons. Arrivé, il fut soulagé de remarquer qu'il n'y avait personne. Pas que ça l'aurait spécialement dérangé dans tous les cas.

Il s'enferma dans une des cabines et s'assit en position fœtale dans un coin, enfouissant sa tête entre ses genoux pour réfléchir.

Il ne comprenait pas pourquoi il se sentait comme ça. Il ne comprenait pas pourquoi il avait mal, il ne comprenait pas pourquoi il avait comme une boule dans le fond de la gorge qui menaçait d'éclater à chaque instant, il ne comprenait pas pourquoi quand il avait vu Iwaizumi sourire à cette fille gentiment il s'était senti si seul. Il ne comprenait rien. Il en avait déjà marre de ne rien comprendre à ses sentiments qui partaient dans tous les sens.

Avant sa rencontre avec Iwaizumi, sa vie était si bien. Il se sentait bien. Toutes ses émotions avaient du sens. Seulement il fallait qu'il le rencontre. Il fallait qu'il le rencontre et que ses émotions commencent à n'en faire qu'à leur tête. Et évidemment, il avait fallu que Iwaizumi vienne l'aider quand il avait éclaté en larmes ce vendredi soir. Il avait fallu qu'il le ramène chez lui, qu'il reste jusqu'à ce qu'il s'endorme. Au début, Tooru avait cru que s'il était là pour lui, ça irait mieux.

Il avait eu tort. Oh, il avait eu tellement tort.

Depuis ce vendredi soir où l'autre garçon était resté à ses côtés, ses sentiments n'avaient fait qu'empirer. C'était comme un cataclysme à l'intérieur du châtain. Une horreur, réellement. Tout ce qu'il souhaitait, c'était que ça cesse. Il ne voulait que ça. Malheureusement, il n'avait aucune idée de ce qu'il était sensé faire pour arrêter ça.

Alors que la sonnerie retentissait, le garçon resta dans les toilettes, immobile, essayant tant bien que mal de figurer tout ses sentiments si étranges. Après quelques minutes vaines, il se dit qu'il devrait quand même retourner en classe s'il ne voulait pas être trop en retard. En soupirant, il se leva et sortit du cabinet pour se pencher sur un des lavabos. Il se passa un peu d'eau sur le visage, juste pour se rafraîchir un peu, et il se retourna pour sortir des toilettes.

Seulement, en voyant ce qui se tenait devant lui, il se figea, complètement paralysé de terreur, se sentant totalement incapable de bouger le moindre petit doigt, incapable de tourner le regard. Il était coincé.

Un peu plus tard, dans la salle de classe de l'adolescent, Kuroo et Bokuto commençaient sérieusement à s'inquiéter. Ça faisait déjà une vingtaine de minutes que le cours avait commencé, et toujours aucun signe de Oikawa. Leur professeure n'avait pas daigné les écouter sur le fait qu'il était aux toilettes, voyant ça comme un mensonge évident pour couvrir le fait qu'il n'avait pas daigné pointer le bout de son nez en classe aujourd'hui. Après tout, il était vrai qu'elle avait tous les droits de penser que ce n'était qu'une baliverne de leur part. On ne passait pas plus de vingt minutes dans les toilettes quand on savait qu'on avait cours. Même, usuellement, on ne passait pas vingt minutes aux toilettes tout court.

Et pendant que leur professeure d'anglais envoyait quelqu'un répondre à un exercice directement au tableau, les deux amis se jetèrent un coup d'œil paniqué. Qu'est ce que Tooru faisait ?

Et alors que les deux adolescents s'inquiétaient sérieusement, Iwaizumi marchait dans les couloirs, venant d'avoir l'autorisation d'aller aux toilettes. Pour être honnête, il avait vraiment dû batailler avec son professeur sur le fait qu'il y avait vingt minutes, quand les cours n'avaient pas encore commencé, il n'avait pas encore envie d'y aller.

Et alors qu'il allait entrer dans les toilettes, il resta figé et confus en voyant Oikawa en pleurs, complètement statique, paralysé contre le mur du fond, regardant quelque chose qui paraissait au dessus du brun.

— Oikawa ? bredouilla-t-il, perdu.

Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. L'adolescent en face de lui lui jeta un regard terrorisé avant de relever le regard en un instant vers le mur au dessus de lui.

— Ne reste pas là elle va te sauter dessus ! s'étrangla-t-il, sa voix étouffée par les sanglots.

Alors, Iwaizumi leva la tête pour voir une araignée qui avançait lentement sur le mur, s'arrêtant pas instants. Une araignée environ de la taille de son œil, avec de grandes pattes brunes. Elle n'était pas velue, mais elle n'en restait pas moins répugnante.

Iwaizumi comprit mieux ce qui arrivait à Tooru. Il était juste arachnophobe. Et en voyant l'état dans lequel il était, le brun pouvait clairement dire qu'il ne disait pas ça en l'air. Il était réellement pétrifié de terreur, en pleurs même. Il n'aurait pas aimé être à sa place pour être honnête. Lui n'avait jamais eu peur des araignées. Petites ou grosses, il ne leur trouvait rien de si effrayant. Il n'était pas non plus ce genre de personnes qui sauvait les araignées, non. Lui attrapait juste un mouchoir et la tuait. Et s'il n'avait pas de mouchoirs, il y allait à la main, comme pour les moustiques. Oui, c'était assez immonde, mais bon, les situations dramatiques requièrent des mesures drastiques.

Alors, même si Tooru lui avait dit de bouger, il resta statique, évaluant s'il réussirait à la tuer de là où il était ou non. Après réflexion, il retira sa chaussure et frappa net ou était la bestiole, qui tomba d'un coup au sol, recroquevillée sur elle-même, les pattes bougeant un peu. Il lui donna un autre coup pour l'achever et remit sa chaussure en place.

— Voilà. Tu peux y aller.

Quand il releva la tête vers Oikawa, il fut encore plus dérouté. Le châtain était toujours en pleurs, secouant la tête.

— Quoi ? Ne me dis pas que tu ne voulais pas que je la tue, se plaint le brun en faisant la moue, exaspéré.

— Elle est toujours là ! sanglota-t-il, Je peux pas bouger !

— Elle est morte, Trashykawa.

— Je sais ! Mais je ne peux pas bouger !

Effectivement, il était un cas critique. Iwaizumi soupira et attrapa l'araignée dans ses mains, valant un cri suraiguë de la part de Tooru, avant qu'il la jette dans la poubelle.

— Heureux ? finit-il par lâcher en haussant les sourcils.

Il soupira et partit en direction des urinoirs en marmonnant des choses incompréhensibles. Il passa devant Oikawa qui avait toujours autant de mal à se décider à bouger, tremblant de tous ses membres, scannant chaque recoin de la pièce pour vérifier qu'il n'y ait pas d'autres copies de cette horrible bestiole.

Quand il revint pour sortir, quelques minutes plus tard, il retrouva l'autre adolescent figé, collé au mur en face de la poubelle, toujours en pleurs.

— C'est une blague ?! se plaint Iwaizumi, commençant sérieusement à en avoir marre.

Il avança d'un pas vif, attrapa la main d'Oikawa et l'entraîna hors des toilettes.

— T'en as pas marre de faire ta crise ?! Elle est morte tu n'as plus rien à craindre ! s'énerva le brun.

— Tu crois que c'est facile pour moi de vivre avec ça ?! Tu crois que ça me fait plaisir de réagir comme ça ?! rétorqua le châtain, le coupant immédiatement, Tu crois que j'ai envie d'avoir peur d'une minuscule araignée, tu crois que j'ai envie de rester paralysé toute la nuit dans mon lit, incapable de fermer les yeux, quand il y a une araignée dans ma chambre ?! Tu crois vraiment que j'aime énerver les gens autour de moi dès que j'en vois une et que je me sens incapable de bouger ?! Tu crois que j'aime dormir sur le canapé parceque je ne supporte pas d'avoir même une minuscule araignée dans ma chambre et que je n'ose pas réveiller mes mères ?! Tu crois que c'est facile de tous les soirs inspecter chaque recoin de ma chambre pour être sûr qu'il n'y en a pas ?! Que c'est facile d'avoir peur même d'une toile d'araignée ?! C'est horrible, d'accord ! Tu ne peux pas comprendre ! J'aimerais bien ne pas avoir peur, comme toi, mais je ne peux pas ! Ça me terrifie et je n'ai aucune idée de pourquoi ! Alors arrête de me hurler dessus parceque tu n'as aucune idée de comment je vis ça !

Iwaizumi resta médusé devant le garçon qui se remettait à pleurer devant lui, tremblant de tous ses membres. En un peu plus de trois semaines, c'était bien la première fois qu'il se faisait remettre à sa place par Tooru. Il n'avait jamais compris les arachnophobes. La plupart des araignées ne faisaient aucun mal, il ne voyait pas où était le problème. Seulement, il n'avait aucune idée que les arachnophobes aussi ne se comprenaient pas. Ou du moins Oikawa. Il était peut être spécial. Aux yeux de Iwaizumi, il était vraiment spécial.

— T'es en quelle salle ? soupira-t-il en passant son bras autour de ses épaules.

Le garçon resta bouche bée à la question du brun, et son visage tourna au rouge pivoine au contact, les larmes continuant de cascader sur son visage sans s'arrêter.

— Mme Fouquet.

— Ok, viens je t'accompagne. Je lui expliquerai. Essaye de te calmer un peu.

— Merci, sanglota Tooru en baissant un peu la tête.

Alors qu'ils commençaient à marcher, Iwaizumi ne pouvait s'empêcher de jeter des regards concernés au châtain, juste pour être sûr qu'il allait bien. Il le voyait regarder chaque recoin de couloir à la recherche potentielle d'un autre monstre, et étrangement, l'adolescent sentait comme un besoin urgent de le protéger. Il avait envie qu'il aille mieux, qu'il se sente mieux, qu'il ne pleure plus. Il voulait qu'il se sente en sécurité.

— Ça faisait longtemps que tu étais paralysé au fond des toilettes ? demanda-t-il, surtout pour faire la conversation sur le chemin.

— Depuis la sonnerie environ.

— Tu es resté vingt minutes là ?! s'étonna le garçon en écarquillant les yeux.

— Qu'est ce que tu voulais que je fasse ? cracha l'autre en essayant d'essuyer ses larmes, sans grand succès.

Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais Oikawa avait l'air en colère contre lui. Ça le frustrait aussi un peu, parceque franchement il n'avait pas agi différemment de d'habitude envers lui, alors il ne voyait pas où était le problème.

Il finit par toquer à la salle où la classe de Tooru se trouvait, et après avoir entendu un « entrez », il ouvrit la porte, sentant tous les regards se tourner. Rapidement, il retira son bras des épaules de Oikawa et le laissa partir s'asseoir à sa place, ce qui ne passa pas non plus inaperçu aux yeux de Kuroo et Bokuto.

— J'allais aux toilettes et je l'ai trouvé paralysé à cause d'une araignée.

— Oh non, fit remarquer Tetsurou en tournant la tête vers son meilleur ami qui était un peu recroquevillé sur sa chaise, essayant d'arrêter ses pleurs, toujours tant bien que mal.

— C'est une blague ?!

— Pourquoi j'inventerai ça ? Ce n'est pas de sa faute s'il est arachnophobe il n'y peut rien. Et puis ce n'est pas très responsable de n'avoir envoyé personne alors que ses amis vous avaient dit qu'il était aux toilettes.

La professeure jeta un regard à Tooru qui reniflait bruyamment et s'essuyait le nez avec le mouchoir que son meilleur ami lui avait donné.

— Soit. Tu peux aller dire à la vie scolaire de retirer Tooru des absents ?

— C'est que j'ai cours moi aussi !

— Je te fais un mot d'excuse.

Après que ça soit fait, il repartit dans les couloirs. Il se dit que dès qu'il était avec Oikawa, il se passait toujours quelque chose d'intéressant. Peut être qu'il montrait qu'il était heureux, mais après avoir vu sa crise de vendredi soir et maintenant, plus il réfléchissait, plus il se disait que le châtain n'était sûrement pas aussi heureux qu'il prétendait l'être.

~Je ne sais pas parlé où commencer.
Oikawa arachnophone ? Approuvement ou pas ?
(De toute façon que vous aimez ou non j'en ai besoin pour le bon développement de l'histoire donc bon ;-;)
Et puis je ne sais franchement pas quoi vous dire d'autre sur ce chapitre.

Info inutile : j'ai trouvé que le nom de ship de Mattsun et Makki c'était MatsuHana
Comment j'ai pas fait pour le savoir plus tôt, j'en ai aucune idée.

Sinon le prochain chapitre ... On introduit un nouveau personnage eheheh (ne cherchez pas à savoir qui c'est, c'est un OC). Assez important, je pense que vous allez rapidement deviner qui c'est par rapport à qui 😪
Enfin je n'en dis pas plus >:) !
Allez, à ce soir les tartes aux prunes (Nani ;-;)~